NÉPHROLOGIE RECHERCHE ET GRAND CLINIQUE ÂGE ESSAIS CLINIQUES RÉALISÉS DANS L’HEXAGONE : DEPUIS UNE DIZAINE D’ANNÉES, LE NOMBRE D’ÉTUDES CLINIQUES RÉALISÉES SUR LE TERRITOIRE DIMINUE DE L’ORDRE DE 4 À 5 % PAR AN. UNE SITUATION PRÉOCCUPANTE QUI PÉNALISE LES PATIENTS FRANÇAIS. G uidés par des impératifs de coûts, les industriels du médicament ont redéployé leurs stratégies de développement clinique vers les zones émergeantes, en particulier les pays d’Europe de l’Est et l’Asie. Une mauvaise nouvelle pour les patients Français car « à chaque fois qu’un essai clinique n’est pas réalisé sur notre territoire, nos patients sont privés de l’opportunité d’accéder, les premiers, aux traitements les plus prometteurs du moment », insiste Yves Alamercery. Lorsqu’un essai clinique est conduit en dehors de l’hexagone, il faut attendre plusieurs années avant que le médicament ou le dispositif médical (DM) concerné arrive sur le marché Français. « De plus, lorsque ces études sont menées au-delà de l’Europe Occidentale, les données ne sont pas automatiquement exploitables en France du fait des différences métaboliques importantes entre les populations. » Une réalité plusieurs fois identifiée, notamment dans les traitements de l’hypertension et pour certains en oncologie. S’agissant des études post-AMM, c’est à dire celles qui observent l’usage, l’efficacité et la tolérance dans la « vraie vie », elles ne sont pas transposables d’un pays à l’autre. UNE CHANCE POUR LES PATIENTS FRANÇAIS Participer à un essai clinique Une enquête réalisée par l’AFCROs en 2008 a mis en évidence l’intérêt des patients pour les essais cliniques ainsi que leur volonté d’être plus, et mieux informés sur le sujet. « Les patients qui entrent dans un essai clinique ont une réelle chance de bénéficier d’un traitement meilleur que ceux existants car les promoteurs, s’il n’avaient pas l’espoir de cette avancée, n’engageraient pas les investissements importants qui sont nécessaires à la mise en place d’une étude clinique. » Ainsi, en participant à un essai clinique, le patient se donne une chance de se soigner mieux, et plus vite. « Il est utile pour lui, mais également pour un membre de sa famille qui pourrait avoir la même maladie dans le futur, ou plus largement pour toutes les personnes concernées par une même pathologie. » Au-delà, le patient contribue à améliorer notre système de santé et devient acteur ASSOCIATION FRANÇAISE DES CROS Explications avec Yves Alamercery, membre du comité directeur de l’Association Française des CROs (Contract Research Organization) qui réunit 70 % des entreprises de recherche clinique & épidémiologique. des progrès qui améliorent l’espérance de vie. « Je souhaite rappeler aux volontaires et patients Français que la pratique de la recherche clinique Française est extrêmement encadrée par la loi. Tous les participants à un essai clinique sont informés, éclairés, et totalement libres de poursuivre ou d’interrompre une étude sans aucune conséquence pour eux ». Loin d’être un cobaye, le patient est au contraire un partenaire de la recherche. mars oct. 2012 -septembre - mars 2012 2013 - Reins-Échos n°12 13 /// 47