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Mercredi 13 Février dernier, la salle mise à notre disposition par le Palais des
Arts était comble… Il faut dire que le thème choisi était porteur.
C’est la première fois que Guillaume intervenait dans le cadre des activités
culturelles de notre association et la qualité de sa prestation, son érudition, sa
spontanéité, son sens de l’humour ont captivé le public.
Afin de permettre aux personnes présentes de revivre ce moment tant
apprécié et en pensant également à tous ceux qui ne pouvaient être présents,
je vous propose un résumé de ce moment musical
inoubliable.
Avant d’entrer dans le vif
du sujet
« LA MUSIQUE ESPAGNOLE DE 1850 À 1950 et
son influence sur l’Europe», Guillaume nous a
convié à un petit voyage dans le passé musical très
riche de l’Espagne et en particulier, au siècle d’or qui vit éclore
une école d’orgue
et une autre de vihuela (luth) et de guitare qu’appréciaient
particulièrement les souverains européens de l’époque.
(Compositeurs : Cristóbal de Morales, Tomás-Luis de Victoria,
Antonio de Cabezón, Correa de Arauxo, Juan Cabanilles…)
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C’est à cette époque également que se développe un style musical
typiquement espagnol et qui perdurera au delà du siècle d’or : les
Zarzuelas, qui sont un mélange de théâtre
populaire, de danse et de musique. Elles ont
souvent pour thème la vie des gens du peuple,
parlent des sentiments humains comme l’amour, la
jalousie et sont illustrées par une musique souvent
inspirée par le répertoire particulièrement riche et
varié des différentes régions d’Espagne. (Sardana,
jota, cante jondo, flamenco, fandango, muñeira, bolero, zambra etc)
Dès le XVIII ème siècle, la guitare va s’imposer
comme l’instrument emblématique de l’Espagne.
Le XIXéme siècle, voit apparaître des courants
musicaux inspirés par des thèmes touchant à la
conscience nationale, au folklore et aux traditions
de l’Espagne. Le représentant le plus emblématique
de ce courant et qui fut entre autre le professeur de
Falla et de Granados est le premier
ethnomusicologue Felipe Pedrell, à l’instar du
compositeur hongrois Bela Bartok qui à la même
époque parcourut les Balkans à la recherche des sources des
musiques populaires de cette région.
Felipe Pedrell
En 1905, Manuel de Falla se distingue avec un opéra « La vida
breve » dont le thème est proche de certains opéras
de Verdi ou de Puccini. (le destin tragique d’une
femme du peuple amoureuse d’un homme de
condition sociale supérieure à la sienne et qui la
délaisse pour en épouser une autre)
A la même époque en France, les compositeurs et
artistes s’inspirent très largement de cette musique
espagnole aux accents andalous. (Edouard Lalo qui
composa beaucoup pour le violoniste espagnol
virtuose Pablo de Sarasate.)
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Au XXème. Siècle, un grand nombre d’artistes espagnols vont
venir à Paris, ce qui donnera naissance à l’Ecole Espagnole de
Paris, mouvement prolifique et innovant, tant du point de vue
pictural que musical. (Juan Gris, Picasso, Miró – Albeniz, Falla, le
pianiste Ricardo Viñes, grand ami de Ravel etc)
Dès lors, les influences de la musique espagnole s’impriment
profondément dans la musique française.
C. Debussy
M. Ravel
G. Bizet
E. Chabrier
G. Fauré
Les compositeurs français et leur inspiration ibérique :
Edouard Lalo : (1874) « La symphonie Espagnole »
Vincent d’Yndy :
Georges Bizet : (1875) « Carmen »
Emmanuel Chabrier : (1883) « España »
Camille Saint-Saëns : (1904) « Caprice Andalou »
Claude Debussy : (1903) Estampes « La soirée dans Grenade »
(1913) Préludes « La puerta del vino »
Maurice Ravel : Miroirs « Alborada del gracioso » (1905) « Aubade du
Bouffon » « Rhapsodie Espagnole » « L’heure espagnole », « Le boléro »
Gabriel Fauré
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Les compositeurs Espagnols :
Les compositeurs espagnols de cette époque ont tous séjourné à
Paris et fréquenté le milieu artistique qui y était foisonnant. Des
amitiés solides se tissaient entre les artistes.
Isaac Albeniz (1860-1909) Enfant
prodige et rebelle. Compositeur et
pianiste. A parcouru l’Europe et
l’Amérique latine dans sa jeunesse.
Il a composé de la musique
instrumentale et de chambre, œuvres
pour piano, de la musique pour
orchestre, du théâtre lyrique et musical.
« Chant d’Espagne » pour piano
(Asturias) « Suites Espagnoles »
Son œuvre majeure « Iberia »
« Concierto fantástico » pour piano et orchestre, « Merlin » «Pepita
Jimenez » etc
Enrique Granados (1867-1916) :
Pianiste et
compositeur chez lequel on peut distinguer deux
courants musicaux. Le premier plus romantique,
d’inspiration schumanienne, le second,
d’inspiration plus moderne et de sources
espagnoles. A composé essentiellement de la
musique de chambre et des œuvres vocales.
« Danses espagnoles », « goyescas »
« Trio pour violon violoncelle et piano », « canciones españolas » voix et
piano
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Manuel de Falla (1876 –
1946) Toute sa musique, à des
degrés différents, est marquée
l'Espagne et par la reprise habile
de thèmes folkloriques qu’il
adaptera pour en faire une
musique plus savante. Ces
influences sont plus fortes dans
les œuvres qu’il composa
pendant sa période parisienne. Il
a composé de la musique de
scène, de la musique de
chambre, de la musique vocale,
de la musique de ballets et des
œuvres pour piano. Grand ami de García Lorca.
« La vida breve », « El amor brujo », « El retablo de Maese Pedro », « Noches
en los jardines de España », « Pour le tombeau de Paul Dukas », « Homenaje :
Le tombeau de Claude Debussy (guitare) » etc
Federico Mompou (1893-1987)
Très amis des compositeurs parisiens de
l’époque. Il composa essentiellement de la
musique pour piano, mais également des
compositions pour voix et orchestre.
"Música callada", (piano) inspirée du poète
Saint Jean de la Croix, est une musique "
qui se tait", une musique silencieuse parce
que son audition est intérieure.
Il compose une musique intimiste de
manière instinctive, avec comme idéal
esthétique le critère de beauté. Secret et
économe, mais d’une rare élévation
spirituelle et d’une vraie noblesse de
cœur, ce génial compositeur reste un musicien de l’ombre dont lui-même
n’a jamais voulu sortir
« Los improperios », oratorio pour baryton chœur et orchestre
« Impresiones íntimas » etc
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Joaquín Rodrigo (19021999)
Aveugle de naissance, la musique
est sa raison de vivre. Son œuvre
majeure « El concierto de Aranjuez »
ne doit pour autant ne pas faire
oublier ses œuvres pour guitare,
pour piano et pour voix.
« Preludio para un poema a la
Alhambra », « Dos piezas
caballerescas », « Fantasía para un gentilhombre » etc
Joaquín Turina (1882 1949)
Etudie la musique à Paris auprès du
compositeur Vincent d’Indy.
De retour en Espagne, ilse consacre alors
à une triple activité de compositeur,
professeur de musique et critique
musical. Il est également chef d'orchestre.
Ses compositions sont nombreuses et
diverses (œuvre pour piano, pour guitare,
musique pour chant et piano, musique de
chambre et musque orchestrale)
« Danzas gitana »s (piano), « Oracion del
Torero » (quatuor à cordes) etc
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Nous avons écouté des extraits des œuvres suivantes :
Sonate pour clavecin de Domenico Scarlatti XVIII ème S. (cordes
pincées imitant la guitare)
De Falla
- acte 2 de « La Vida Breve », (cf , Carmen de Bizet)
- Nuits dans les jardins d’Espagne
Bizet : extrait de « Carmen » (L’amour est enfant de bohème)
Debussy
- estampes « la soirée dans Grenade »
- 2ème livre des préludes « la puerta del vino »
Ravel : « Alborado del gracioso », morceau virtuose imitant la
guitare
Albéniz : « El Corpus Christi en Sevilla » 1er cahier
Granados : « danses espagnoles » Complainte ou la jeune fille et
le rossignol
Monpou : « musica callada »
Rodrigo : « concerto d’Aranjuez »
FELICITATIONS à Guillaume et un
immense MERCI d’avoir mis à ma
disposition ses notes de conférence qui
m’ont permis de rédiger le présent résumé.
(Hélène)
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Je vous invite à consulter son site internet à l’adresse
suivante : http://guillaume-kosmicki.org
… Et à lire son dernier essai paru aux éditions « le mot et
le reste »
Il dédicacera son livre à la librairie Cheminant le samedi
30 mars de 15h à 17h.
MUSIQUES SAVANTES
DE DEBUSSY AU MUR DE BERLIN (1882-1962). Tome
1
Dans un monde obsédé par la simplification, où l’amalgame entre savoir et
élitisme est monnaie courante, ce que l’on nomme « musiques savantes »
fait parfois l’objet de mépris car bien souvent méconnu. Si au départ, elles
diffèrent des musiques dites populaires en cela qu’elles s’écrivent, elle n’en
demeurent pas moins à l’origine de la plupart des grands bouleversements
esthétiques du siècle dernier – dont il est principalement question ici. Après
s’être fait remarquer grâce à Musiques électroniques et, surtout, Free Party,
une histoire, des histoires, le musicologue Guillaume Kosmicki nous invite à
revivre l’histoire et rebondit sur une sélection pertinente d’œuvres – de
Debussy à Cage, de Stravinsky à Schaeffer. L’ouvrage s’arrêtant en 1962, un
second tome est prévu afin de couvrir le spectre jusqu’à nos jours. On vous
en reparle, car ce premier volet est d’ores et déjà à mettre dans toutes les
mains.
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