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donc l’inspiration. Un coussin trapèze pourra aider à obtenir une position intermédiaire en demi-
assis.
Il faudra également évaluer l’encombrement bronchique, les douleurs, la dyspnée, ainsi que la
saturation en oxygène, qui doit être supérieure à 90%. [Figure 4]
Au total, avec notre bilan Mézières et l’étude de la physiopathologie, nous mettons en évidence que
la BPCO a une répercussion sur toutes les chaînes musculaires :
- Sur la chaîne postérieure, les muscles paravertébraux étant synergiques de l’inspiration [4] et
l’hyperlodose cervicale haute récupérant l’horizontalité du regard, perturbée par
l’antéprojection de la tête,
- Sur la chaîne brachiale antérieure, du fait de l’appui nécessaire des membres supérieurs pour
l’utilisation des inspirateurs accessoires, [3]
- Et sur la chaîne cervico-thoraco-abdomino-pelvienne avec le blocage inspiratoire du
diaphragme ainsi que l’utilisation excessive des inspirateurs accessoires [5].
Application des techniques Mézières
La respiration au centre de notre prise en charge
Nous savons à quel point toutes nos chaînes musculaires convergent vers le thorax et peuvent en
bloquer les mouvements. D’ailleurs, l’une des premières notions que nous apprenons lors de la
formation à la Méthode, est de libérer la respiration [6]. En effet, la récupération de l’élasticité des
muscles, en particulier de la chaîne postérieure, est conjointe au relâchement du diaphragme par
l’allongement de l’expiration au-delà du volume courant. [4]
C’est également par la libération de la respiration que nous commencerons le traitement Mézières
du patient atteint de BPCO. Et du fait de la limitation pathologique des débits expiratoires, décrite
dans la première partie, cette expiration longue et passive sera notre priorité, tout en respectant
l’atteinte pulmonaire.
Ainsi, nos mains aideront à l’abaissement des côtes, dans le plan sagittal pour les plus supérieures et
dans un plan plus frontal pour les côtes basses. Le patient devra se laisser faire le plus possible au
début, pour que notre pression sur la cage thoracique reste minime. Car, à cause de la pathologie,
une pression thoracique un peu trop importante peut engendrer un collapsus bronchique. Un
collapsus peut même apparaître sans pression thoracique, juste sur une expiration bouche ouverte
[3]. Dans ce cas, nous demanderons au patient d’expirer lèvres pincées, afin de maintenir l’ouverture
bronchique, en essayant toujours d’éviter une expiration active.
De plus, un appui dosé au niveau de l’abdomen lors de l’expiration facilitera la remontée du
diaphragme et donc sa détente [7], tout en augmentant les débits et les volumes expirés. Cette
augmentation du flux expiratoire est la base de la kinésithérapie de désencombrement bronchique
[3], il sera donc fréquent que notre patient expectore pendant nos séances.
L’apprentissage de cette expiration passive la plus longue possible est déjà le début de
l’assouplissement des différentes chaînes musculaires. En effet, pendant que notre patient respire,
nous corrigeons les compensations qui apparaissent. Par exemple l’augmentation de la lordose
cervicale, de l’antéprojection de la tête, et l’aggravation de l’enroulement des épaules lors de