Charles Darwin se fait engager comme naturaliste à 22 ans sur le Beagle pour une expédition océanographique
de cinq ans autour du monde.
L'expédition fait relâche plusieurs semaines aux îles Galápagos, dans l'Océan Pacifique, au large de l'Équateur.
Là, le jeune savant est frappé par la coexistence d'espèces voisines de lézards (iguanes) et d'oiseaux. Il porte un
intérêt particulier aux 13 espèces de pinsons qui s'y trouvent. Bien plus, il rapproche ces découvertes de celles
réalisées sur des mammifères et des insectes par d'autres naturalistes avant lui.
De retour en Angleterre, Darwin rassemble les preuves de la non-fixité des espèces. Il publie enfin, au bout de
trente ans, le fruit de ses travaux.
Dans L'Origine des espèces, Charles Darwin présente ses observations et conclut à une évolution naturelle des
espèces : les individus qui ont hérité de caractères bien adaptés à leur milieu ont tendance à mieux se reproduire
que leurs congénères et à prendre le pas sur eux. En quelques générations, une espèce peut ainsi se transformer
jusqu'à donner naissance à une nouvelle espèce.
Cette théorie de la sélection naturelle est affinée au XXe siècle grâce aux progrès de la génétique qui mettent en
évidence la possibilité de mutations ou de «sauts» en plus de la sélection des caractères héréditaires.
Que dit ainsi Darwin au milieu du XIXe siècle ?
Les organismes vivants sont en perpétuelle évolution, grâce notamment au phénomène de sélection naturelle qui
fait qu’au sein d’une même espèce, les individus les plus adaptés à leur milieu se reproduisent davantage que
les autres. Et que toutes les espèces (l’homme n’est pas exclu de ce schéma) descendent d’un ou de plusieurs
ancêtres communs.
Un bouleversement dans la vision traditionnelle chrétienne qui prévaut alors, et pour laquelle les créatures en
tout genre qui peuplent la planète sont des créations divines, immuables et indépendantes les unes des autres.
À partir de 1870, l'ensemble de la communauté scientifique se rallie aux vues de Charles Darwin. Face au succès
éclatant de la théorie de l'évolution, la communauté scientifique ne tarde pas à établir un parallèle entre celle-ci,
qui fait de l'homme l'aboutissement de l'évolution naturelle, et la révolution copernicienne qui place la terre en
position de satellite du soleil au XVIe siècle.
Mais certains savants mal inspirés ont le tort de vouloir tirer de cette théorie plus qu'elle ne peut donner... C'est
ainsi que se développe dans la deuxième moitié du XIXe siècle une théorie bâtie sur des hypothèses,
le darwinisme social, qui tente d'appliquer la théorie de la sélection naturelle aux sociétés humaines. De cette
théorie vont naître les aberrations racistes et criminelles de la fin du XIXe siècle et du siècle suivant.
L'année suivant la parution de L'Origine des espèces, un débat
violent anime la session annuelle de l'Association britannique
pour l'avancement des sciences tenue à Oxford le 30 juin
1860.
L'évêque Samuel Wilberforce s'oppose aux partisans de
Darwin, notamment Huxley et Hooker. Ces derniers, il est
vrai, peuvent démontrer l'inanité de la théorie de la génération
spontanée en s'appuyant sur les travaux d'un autre savant
illustre, Louis Pasteur.
En 1863, H. W. Bates publie la première confirmation
observationnelle de la théorie évolutionniste : une espèce de
papillon amazonien a évolué pour adopter une couleur
semblable à une autre espèce voisine que les oiseaux
prédateurs ne mangent pas (théorie du mimétisme).