
L’avenir de l’économie métropolitaine d’Aix-
Marseille-Provence dépend certes des cycles
économiques mondiaux et de grands équilibres
de marché, mais elle dépend aussi des choix
structurels à faire pour le projet métropolitain.
Une part essentielle du développement du
territoire repose sur l’économie productive, qui
peut être un levier formidable… ou qui peut se
scléroser si rien n’est fait.
Le destin productif de la métropole peut
s’armer en prenant appui sur l’excellence
et la diversité de ses écosystèmes productifs
d’innovation et de croissance et en tenant
compte d’un nouveau modèle économique
« d’hyperindustrialisation »*, qui renforce les
liens entre industrie et service et qui renouvelle
l’inscription urbaine des activités économiques.
Sur un espace métropolitain très contraint, au
foncier rare, pourquoi et comment développer la
place de l’économie productive ?
Ce document d’interpellations stratégiques
propose la construction d’une ore territoriale
puissante pour accompagner les écosystèmes
d’innovation et de croissance d’Aix-Marseille-
Provence et le déploiement d’une stratégie
vigoureuse de reconquête du foncier à
destination de l’économie productive.
INTRODUCTION
Des villes industrielles d’hier à la métropole productive de demain
* Selon Pierre Veltz, chercheur français, ingénieur, sociologue et
économiste, spécialiste de l’organisation des entreprises et des
dynamiques territoriales ** Un territoire hétérogène, une unité à bâtir, Insee, 2 015
Le document d’orientation stratégique de
préfiguration du projet métropolitain pour
Aix-Marseille-Provence « Vers une vision
commune de la Métropole Aix-Marseille-
Provence » (juillet 2013) et le travail avec les
acteurs métropolitains ont permis d’identifier,
dans le document sur « La Métropole en projets :
intention d’étapes » (publié fin 2014), quatre
grandes orientations auxquelles une ambition
pour l’économie productive peut contribuer :
• la métropole durable : pour l’économie
productive, cela peut se traduire par exemple par
des filières soucieuses du développement durable
et de la sobriété énergétique, mais aussi par des
implantations territoriales consommant moins
d’espace et « mieux d’espace » ;
• la métropole des capacités : pour l’économie
productive, c’est insérer les jeunes actifs dans le
monde de l’activité productive, c’est anticiper la
chaîne éducative pour qu’elle les prépare, mais
c’est aussi permettre un accès aux zones d’activités
souvent éloignées des quartiers en diculté ;
• la métropole ouverte à 360° : pour l’économie
productive, c’est viser l’internationalisation et
l’excellence, c’est miser sur des partenariats
internes et externes au territoire, c’est aussi savoir
attirer et retenir les talents qui la stimulent ;
• la métropole organisée et reliée : pour
l’économie productive, c’est par exemple
concevoir l’organisation des futures localisations
en intelligence avec une politique de transports
multimodales, c’est articuler acteurs publics et
privés pour les dessertes du « dernier kilomètre »,
c’est faire entrer les déplacements piétonniers et
cyclables au cœur de zones d’activités repensées.
Le contenu de ce document
d’interpellation stratégique
Le projet métropolitain n’a pas de sens sans
prospérité partagée et emploi pour tous. L’un
des objectifs premiers du projet métropolitain
doit donc être de contribuer à créer des emplois
nouveaux. Il s’agit de chercher par tous les
moyens possibles à combler le déficit d’emplois
du territoire que l’INSEE** chire à 60 000
emplois par rapport aux métropoles françaises
comparables.
L’aaiblissement des secteurs et branches
industriels historiques (les mines, la
pétrochimie…) a laissé des traces et des
handicaps. L’industrie, ses espaces productifs,
ses métiers, n’ont pas toujours bonne image – ce
qui n’est pas spécifique à la métropole. Pourtant,
le mode productif a profondément changé, et il
peut en tant que tel constituer un projet pour les
habitants et actifs de la métropole, à condition de
le présenter dans toutes ses promesses.
C’est ce que veut démontrer la première partie
de ce document : quel est le nouveau visage
de l’économie productive ? Quels en sont les
potentiels et les besoins ? Et comment et à quel
point l’enjeu foncier menace-t-il ce potentiel ?
Économie productive : des écosystèmes d’innovation à ancrer dans la métropole •3