C’est donc la fragilité des équilibres budgétaires et la croissance de l’endettement
public qui poussent les gouvernements à se tourner vers les PPP. Le Québec, à cet
égard, affiche certainement les conditions contextuelles au développement des
partenariats. Cette dette gouvernementale, qui devrait toucher les 115 milliards $ au
cours du prochain exercice budgétaire, accapare une part de plus en plus importante
en matière d’intérêts. D’ailleurs, on évalue que le service de la dette atteindra les
8 milliards $ en 2004-2005.
Afin d’inciter les différents ministères et organismes de l’État à se tourner vers les
PPP pour leurs projets capitalisables et ainsi freiner la croissance de l’endettement,
le gouvernement devrait adopter un cadre législatif en matière d’accroissement de la
dette. Déjà, le gouvernement précédent avait freiné la croissance de la dette avec
l’adoption de la Loi sur l’équilibre budgétaire, qui proscrit tout déficit. Ainsi, depuis
1998, environ 80 % de la dette est gelée. Cette portion représente les déficits
cumulés du gouvernement et a cessé de progresser. Essentiellement, c’est le 20 %
de dette résiduelle qui croît de façon importante et qui doit être balisée. La FCIQ
propose que le législateur adopte une loi venant encadrer la progression de la dette
en stipulant que cette portion non contrôlée ne puisse croître qu’à la hauteur de la
progression du produit intérieur brut nominal. Ce balisage est en lien avec la
capacité de payer des contribuables. Il en résulterait que 80 % de la dette
demeurerait gelée et 20 % continuerait de croître mais à la hauteur de l’économie.
Ainsi, les ministres devraient obligatoirement trouver des nouveaux moyens pour
financer leurs projets d’immobilisation pour respecter ce cadre législatif. De plus, les
contribuables auraient un portrait juste de la progression de la dette. Ce plan
permettrait également de faire décroître de façon importante, d’ici les prochaines
années, le ratio dette-PIB, qui représente justement le niveau d’endettement. Selon
nos estimations, le Québec pourrait diminuer son niveau d’endettement à 27 % en
2020. Son niveau actuel est de 45 %.
Ainsi, en raison de considérations liées aux limites fiscales et d’endettement public,
les PPP sont désormais incontournables. Nombreux sont les secteurs industriels
québécois qui peuvent être impliqués dans ce processus. L’utilisation du secteur
privé dans les activités étatiques en lien avec l’immobilier sont monnaie courante
dans plusieurs juridictions. En Ontario et en Colombie-Britannique, la gestion du
parc immobilier du gouvernement est confiée au secteur privé. D’ailleurs, il s’agit
probablement du secteur pour lequel les PPP sont le plus facilement applicables. La
FCIQ propose que le gouvernement du Québec délègue à des entreprises
québécoises l’ensemble des activités touchant la gestion immobilière. En réalité,
c’est une métamorphose de la Société immobilière du Québec qui doit être
envisagée. De plus, la FCIQ propose que les activités de courtage immobilier