INTRODUCTION GENERALE
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I
INTRODUCTION
GENERALE
Les premiers
fondements
d'une théorie cosmologique explicitement fon
dée
sur l'hypothèse d'un changement
de
signature de la
métrique
de l'espace-temps ont été
développés
par
S.
Hawking en 1978 [268]. L'hypothèse
de
Hawking postule le changement
discret
de la
métrique
de Lorentz à la
métrique
Euclidienne
définie
positive.
Inspirée des méthodes
Euclidiennes
de C.Lanczos [324][325] puis
J.
Schwinger [454] ou Nakano [408] en théorie
constructive des champs, cette hypothèse est aujourd'hui
considérée
en cosmologie
quantique,
notamment par G.
Gibbons [238] ,
G.F.R.
Ellis
et al [198] et
d'autres
, sur des bases qui restent
cependant
plutôt
formelles.
Notre étude,
fondée
sur les aspects mathématiques des chapitres 1, 2 et 3 (notamment le chap. 3 où nous analysons
le changement de signature dans le
cadre
de la théorie
de
s groupes
quantiques)
va dans le même sens, mais en
introduisant, à l'échelle de Planck, une phase de transition (
i.e.
superposition ) de la signature au cours du
passage
Lorentzien Euclidien.
01.1
En général, pour 0 < t temps de Planck 10-43
s,
les modèles à changement de signature de la
métrique
proposent la transformation globale, par rotation de Wick ( = -
)] (0.1)
Contrairement au cas Lorentzien, tous les champs commutent dans le
cadre
Euclidien ( 0), de sorte que les
directions genre espace et genre
temps,
dissymétriques à l'échelle relativiste, sont symétrisées à l'échelle de Planck
au sein d'une variété
quadri-dimensionnelle
sans bords, sans échelle et sans origine, sur laquelle agît SO(4). Ce type
de géométrie définit l'hypersphère du type S4 postulée par
Hartle-Hawking
[266] en
gravité
quantique.
La
compatibilité de cette hypothèse avec les contraintes relativistes a été établie par
G.F.R.
Ellis
et al [198] en 1991.
Toutefois, dans les modèles cités
ci-dessus
, (
i
) la principale justification à l'introduction
de
la métrique Euclidienne
est de permettre la résolution de l'intégrales de che
mins
par les méthodes de l'analyse complexe. La rotation
de
Wick n'est alors qu'une transformation
de
coordonnées, sans
fondement
physique. Par ailleurs, (
ii
) l'existence d'une
métrique
à signature fixe
(Lorentzienne
ou
Euclidienne)
à l'échelle de Planck ne paraît pas compatible avec les
contraintes de la gravité
quantique.
Enfin, (
iii
) l'approche
Euclidienne
efface
la notion de singularité initiale et entre
donc en
contradiction
avec les théorèmes relativistes de singularité
prédisant
une origine singulière à l'espace-temps.
Dès le début de notre travail, il nous est apparu que la méthode consistant à "transporter" à l'échelle de Planck la
métrique
Lorentzienne
g sans modifier sa signature
s
£ (3, 1), est
difficile
ment compatible avec les contraintes
de la gravité
quantique
. Par ailleurs, l'intéressante proposition de S.Hawking et al [265][268] d'une m
étrique
statique
Euclidienne
(++
++),
(récemment
développée
avec N. Turok [271] sous la forme d'un instanton singulier
raccordé
à l'espace-temps
Lorentzien
au voisinage de l'échelle de Planck) outre son aspect formel, ne résout
que
partiellement ces
difficultés
tout en en créant
d'autres
au
moins
aussi
profondes.
01.2
Nous proposons ici une
solution
nouvelle,
fondée
sur une possible fluctuation (3, 1) (4, 0) de la
signature de la
métrique
à l'échelle de Planck. Du point de vue mathématique, nous partons des travaux pionniers
de
M.
Flato,
A. Lichnerowicz et D. Sternheimer sur les
déformations
d'algèbres
et produits -
*
(1974) [211], ceux
de
V.G.
Drinfeld
(1985) [189],
M.
Jimbo
(1985) [290]291] et
S.
Majid (1988) [356][357] sur les groupes
quantiques,
ceux d'A. Connes (1973) [139] sur la
classifica
tion des
facteurs
de type III. Du point de vue physique, nous
considérons
la théorie KMS (1967) [260] et les travaux de
A.M.
Polyakov (1975) [68] et G. t'Hooft (1976) [488]
sur les configurations du type monopoles et
instantons.
Enfin, - à partir notamment de
certains
résultats de
C.M.
Hull et al [282],
C.
Kounnas et al [[311] - nous
considérons
la théorie topologique de E.Witten [518],
Euclidienne
et
effective
à l'échelle 0, comme
duale
(