Punaise velue

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Punaise velue
Nom : Punaise velue
Nom latin : Blissus leucopterus hirtus
Nom commun anglais : Hairy chinch bug
Crédit photo : MAPAQ - Photo :
Michèle Roy
Résumé :
Les punaises velues endommagent la pelouse en perforant les feuilles et les tiges des graminées
pour en sucer la sève. Lors de l’alimentation, elles injectent des enzymes toxiques qui provoquent le
flétrissement et la mort des brins d’herbe, aggravant d’autant les dommages causés par les pièces
buccales. Les pelouses implantées en sols sablonneux, en situation de plein soleil et exposées à des
conditions de sécheresse sont les plus susceptibles d’être envahies par la punaise velue. Les tontes
courtes, les excès de chaume et les surdoses d’engrais azotés favorisent également les infestations
de punaises velues.
Plantes hôtes :
Les espèces de graminées à gazon les plus vulnérables sont la fétuque fine, l’ivraie vivace et, dans
une moindre mesure, le pâturin du Kentucky. Toutefois, les cultivars de fétuque fine et d’ivraie
vivace enrichis d’endophytes (champignons) sont plus résistants.
Signes et symptômes :
Les premiers signes d’infestation apparaissent habituellement entre la mi-juillet et la mi-août.
Ils prennent la forme de petites plaques de gazon enfoncé de couleur jaune qui tournent
éventuellement au brun paille. Les plaques finissent par se rejoindre pour former de grandes
sections de gazon mort lorsque les conditions climatiques sont favorables au développement
de l’insecte.
Les premiers symptômes apparaissent souvent près des haies, des arbres et des platesbandes ornementales.
Les herbes endommagées demeurent bien ancrées au sol car, contrairement au vers blanc, la
punaise velue ne ronge pas les racines des graminées.
Les dommages sont généralement très localisés car les punaises velues s’alimentent en
groupe.
Habituellement, les zones affectées sont rapidement envahies par les mauvaises herbes.
Suggestion : Étant donné que la sécheresse cause sensiblement les mêmes dégâts, il est
conseillé de faire l’un des deux tests suggérés dans la section dépistage pour savoir si les
plaques brunes sont vraiment dues aux punaises velues.
Description et cycle de développement :
Les punaises velues font partie de l’ordre des Hémiptères et du sous-groupe des Hétéroptères. Leur
métamorphose est incomplète (insectes hémimétaboles). Leur cycle vital se déroule en trois étapes :
œuf, larve et adulte.
Œufs : Les œufs allongés et ovales atteignent 0,84 mm de longueur et 0,25 mm de largeur. Blancs
lors de la ponte, ils deviennent jaunes puis orange éclatant avec une bande transversale blanche en
vieillissant.
Larves : Elles ressemblent aux adultes, mais elles sont plus petites (de 0,9 à 3 mm) et ont une
bande blanche transversale au milieu du dos. Les larves passent par 5 stades de croissance avant de
devenir adultes. Les ébauches d’ailes apparaissent au troisième stade. Par ailleurs, la couleur
générale des larves change au cours des divers stades de développement. Les stades 1 et 2 sont
rouges, le troisième est orangé, le quatrième brun orangé et le dernier noir.
Adultes : Les adultes de couleur noire sont munis d’ailes transparentes et luisantes. Ce sont de
petits insectes (1 à 2 mm de largeur et 3 à 5 mm de longueur) pourvus d’antennes composées de 4
segments. Les segments situés près de la tête et les pattes sont pourpres. Les ailes blanches, que la
punaise tient à plat sur le dos, forment un patron constitué d’un point noir sur la marge extérieure
de chacune des ailes antérieures. Les deux points sont surmontés d’une ligne noire en forme de Y
ouvert vers la tête. Certains individus ont des ailes tronquées (brachyptères). Les brachyptères
doivent marcher pour se déplacer.
Les punaises adultes hivernent dans des endroits abrités comme les débris végétaux, entre les
écorces, sous les haies, dans les buissons, en bordure des routes et dans diverses structures de
bâtiments. Les adultes sortent de leur hibernation lorsque la température de l’air atteint 7 °C.
Au printemps, chaque femelle pond plus de 200 œufs, soit environ 20 par jour. La ponte s’échelonne
sur une période d’au moins 3 semaines. Le maximum de la ponte s’effectue au début du mois de
juin. Les femelles pondent leurs œufs sur les graminées à gazon, dans le chaume ou sur le sol dans
une zone sèche et chaude.
Les larves émergent de trois à quatre semaines après la ponte. La majorité des larves du 2e et du
3e stade sont présentes durant le mois de juillet. C’est à ce stade de développement que les
interventions sont le plus efficaces. Les larves atteignent le stade adulte en 3 à 4 semaines.
Il y a une génération complète par année au Québec.
Conditions favorables :
Les punaises s’installent dans les lieux chauds, secs et ensoleillés. Les populations de punaises
velues déclinent de façon significative après un hiver froid et sec. Un été frais et humide encourage
le développement du champignon Beauvaria bassiana qui parasite la punaise velue.
Dépistage :
Pour savoir si les dégâts ont été produits par la punaise velue, il est conseillé d’effectuer l’un des
tests suivants :
Le test de flottaison : Ouvrir une boîte métallique (environ 20 à 25 cm de diamètre) aux deux
extrémités et l’enfoncer de 3 à 5 centimètres dans le sol en bordure de la zone endommagée.
Remplir le contenant d'eau et gratter le gazon à l'intérieur de la boîte. Si la pelouse est infestée de
punaises velues, elles flotteront à la surface de l'eau après quelques minutes. Refaire le test à
quelques reprises dans les différentes zones affectées. Compter le nombre d’insectes (voir seuil
d’intervention).
Le test du drap de flanelle : Inonder la plaque de gazon brune et un périmètre de 60 cm de
largeur autour de celle-ci avec une eau savonneuse (25 ml de savon à vaisselle liquide dans 4 litres
d’eau) puis recouvrir cette section de gazon d’un drap de flanelle blanc. Les punaises s’attacheront
au drap pour échapper au savon. Compter le nombre d’insectes au bout de 15 à 20 minutes (voir
seuil d’intervention).
Seuil d'intervention :
Une intervention est justifiée s’il y a plus de 20 punaises par contenant avec la technique de
flottaison ou plus de 150 individus par m2 en utilisant la technique du drap de flanelle.
Mesures préventives :
Une pelouse tondue à 7,5 cm de hauteur sera plus vigoureuse, donc plus résistante aux
attaques de la punaise velue. Seule la première coupe du printemps et la dernière tonte de
l'automne doivent être plus courtes. Une tonte à 5 cm en début de saison stimule la
croissance des graminées alors qu’en fin de saison, elle prévient le développement des
maladies.
Étant donné que la punaise velue se développe mieux par temps chaud et sec, l’irrigation de
la pelouse peut nuire au développement des jeunes larves en favorisant l’émergence de
champignons parasitaires tel le Beauvaria bassiana. Arroser la pelouse au besoin durant les
périodes de sécheresse de façon à réduire la population d’insectes. Tenir compte des
restrictions d’arrosages émises par les municipalités.
Les punaises velues survivent mieux aux rigueurs de l’hiver lorsque la couche de chaume est
supérieure à 1,0 cm d’épaisseur. Favoriser la décomposition du chaume de façon progressive
en utilisant des techniques d’entretien telles que l'aération et le terreautage.
La punaise velue préfère les jeunes pousses d’herbes. La croissance des nouvelles pousses est
stimulée par l'utilisation d'engrais à haute teneur en azote. Éviter les surdoses d’engrais
azotés. Utiliser des engrais naturels à libération lente.
Utiliser un mélange de semences enrichies d’endophytes (Acremonium coenophialum et A.
lolii) lors du réensemencement de la pelouse. Les endophytes, des champignons qui
s’associent à certaines espèces de graminées à gazon tels la fétuque fine, la fétuque élevée et
l’ivraie vivace, libèrent des toxines (alcaloïdes) qui repoussent ou tuent les punaises velues.
Semer des plantes à feuilles larges tel le trèfle blanc nain. Le trèfle ne craint pas la
sécheresse, il a le pouvoir de fixer l’azote de l’air et il ne fait pas partie du régime alimentaire
des punaises velues.
Remplacer le gazon par des couvre-sols ou des plates-bandes de fleurs dans les endroits
très affectés.
Pour en savoir plus sur l’entretien de la pelouse, consulter le Guide d'entretien écologique
de la pelouse.
Méthodes d'intervention :
Contrôle physique :
Avant d'appliquer ces méthodes de contrôle, il est préférable de tondre le gazon à 5 cm de
hauteur.
Passer un aspirateur commercial (de style 'Shop Vac') sur la zone endommagée et sur un
périmètre de 60 cm de largeur autour de celle-ci. L'appareil aspire les adultes, les larves et
les oeufs. Inspecter régulièrement la pelouse entre la fin juin et la fin juillet pour détecter la
présence de punaises. En cas d'infestation au cours de l'année précédente, commencer à
passer l'aspirateur dès la fin mai afin de capturer les femelles avant qu'elles ne pondent.
Les petites infestations peuvent être contrôlées en ayant recours au test du drap de flanelle.
Inonder la plaque de gazon brune et un périmètre de 60 cm de largeur autour de celle-ci avec
une eau savonneuse (25 ml de savon à vaisselle liquide dans 4 litres d’eau) puis recouvrir
cette section de gazon d’un drap de flanelle blanc. Attendre une quinzaine de minutes, puis
aspirer les insectes accrochés à la couverture ou immerger cette dernière dans une cuve
remplie d’eau savonneuse.
Contrôle biologique :
La punaise velue est un insecte indigène à l’Amérique du Nord. De nombreux prédateurs,
parasites et maladies contribuent à réduire la population de cet insecte de façon significative.
Éviter d’utiliser des pesticides afin de protéger ces organismes utiles.
Plusieurs chercheurs ont essayé de développer une solution efficace ayant comme base le
champignon Beauveria bassiana, mais les recherches se sont avérées infructueuses jusqu’à ce
jour.
Contrôle chimique :
Le Jardin botanique de Montréal ne recommande pas l’utilisation de pesticides pour contrôler les
punaises velues.
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Dernière mise à jour : 2012-01-14
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