Dakar, Juillet 2013
République du Sénégal
UN PEUPLE - UN BUT - UNE FOI
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RAPPORT
EXPLORATOIRE SUR
L’ECONOMIE VERTE
AU SENEGAL
VERSION PROVISOIRE I
INITIATIVE SUR L’ECONOMIE VERTE
i
Remerciements et préface
ii
Table des matières
RESUME .......................................................................................................................................................... III
1. INTRODUCTION ........................................................................................................................................ 1
2. PROFIL MACROECONOMIQUE ET DEFIS GLOBAUX POUR L’ECONOMIE .................................................... 2
2.1 PROFIL MACROECONOMIQUE.......................................................................................................................... 2
2.2 EMPREINTE ENVIRONNEMENTALE .................................................................................................................... 2
2.3 PROFIL SOCIAL ............................................................................................................................................. 3
2.4 PAYSAGE POLITIQUE ET INSTITUTIONNEL ........................................................................................................... 4
3. IDENTIFICATION DES SECTEURS CLES POUR LE VERDISSEMENT DE L’ECONOMIE ...................................... 5
3.1 AGRICULTURE .............................................................................................................................................. 5
3.2 PECHE ........................................................................................................................................................ 6
3.3 FORET ........................................................................................................................................................ 8
3.4 RESSOURCES EN EAU ..................................................................................................................................... 9
3.5 ENERGIE ................................................................................................................................................... 11
3.6 GESTION DES DECHETS ................................................................................................................................ 13
4. SCENARIOS DE VERDISSEMENT ............................................................................................................... 14
4.1 DESCRIPTION DU MODELE, HYPOTHESES ET SOURCES DE DONNEES ....................................................................... 14
4.2 SCENARIOS DINVESTISSEMENT ..................................................................................................................... 15
4.3 PRESENTATION ET DISCUSSION DES RESULTATS CLES .......................................................................................... 15
5. CONDITIONS POLITIQUES FAVORABLES A LA TRANSITION ..................................................................... 17
5.1 CADRE JURIDIQUE, NORMES ET CIBLES ............................................................................................................ 17
5.2 INSTRUMENTS FONDES SUR LE MARCHE .......................................................................................................... 17
5.3 FINANCEMENT ........................................................................................................................................... 18
5.4 CADRE INSTITUTIONNEL ET POLITIQUE ............................................................................................................ 18
6. CONCLUSIONS ........................................................................................................................................ 19
7. REFERENCES ET ANNEXES ....................................................................................................................... 20
7.1 REFERENCES .............................................................................................................................................. 20
7.2 ANNEXES .................................................................................................................................................. 22
iii
Résumé
En 2012, le Sénégal a enregistré un taux de croissance de 3,6 %, soit un point et demi de pourcentage
de plus qu’en 2011, mais encore en dessous de la moyenne de 4,5 % atteinte pendant la période
d’expansion 1994-2005. Le taux de pauvreté s’établit 46,7 % en 2011 contre 48,3 % en 2006,
toutefois, en valeur absolue, le nombre de sénégalais vivant dans la pauvreté s’est accrue de 10,6 %
en 2011 par rapport à 2006. De plus, de manière plus préoccupante, la profondeur et la sévérité de la
pauvreté ont plutôt augmenté.
Les ressources naturelles, notamment agricoles, halieutiques et l’eau, exercent une influence
déterminante sur les résultats économiques du Sénégal. Elles constituent encore la base des activités
économiques dont dépendent directement au moins 60 % de la population, notamment, les
nombreuses populations rurales. Elles contribuent ainsi de façon décisive à la sécurité alimentaire, à
l’emploi, à la formation des revenus, et à l’économie nationale.
Or, les pressions exercées sur les ressources ne font que s'accroître au point leur utilisation intensive
menace la sécurité de l’économie. Il est donc important de préserver les écosystèmes qui assurent
l’offre et le renouvellement de ces ressources qui sont essentielles au pays. L’agriculture, la pêche, la
forêt et les ressources en eau ont été ainsi définies comme les secteurs, non seulement la valeur
du capital naturel devrait être mieux intégrée au marché, mais où une variété de mesures politiques
devrait être mise en œuvre afin de modifier les pratiques et assurer la pérennité des ressources.
Au-delà de l’utilisation intensive du capital naturel, la croissance économique au Sénégal est
actuellement réalisée au moyen de technologies peu économes en carbone. En outre, cette
croissance est autoentretenue en grande partie par des comportements qui engendrent une
accumulation massive de déchets. L’efficacité énergétique et la transition vers l’utilisation d’énergies
renouvelables, ainsi que la gestion des déchets seraient également des secteurs d’action prioritaires
de l’économie verte.
Une utilisation plus efficace des ressources dans le cadre d’une démarche que reconnaît la valeur du
capital naturel et l’intègre aux dynamiques de marché, à savoir l’économie verte, sera déterminante
pour assurer la croissance et l'emploi, et réduire la pauvreté au Sénégal. Une action en la matière, à
travers un investissement annuel de 2 % du PIB national seulement dans la transformation verte de
ces secteurs clés, ouvre d'importantes perspectives économiques, améliorera la productivité
agricole, la couverture forestière et l’offre d’énergie renouvelable, fera baisser les coûts supportés
par l’environnement et stimulera la compétitivité. La nécessité de développer des produits et des
services dans le secteur des énergies renouvelables insufflera un élan supplémentaire à l'innovation
technologique et la création d'emploi. Les investissements verts conduiraient à améliorer l’état
nutritionnel des populations, leur accès à l’assainissement de 10 % à 30 %, et à l’universalisation de la
collecte des déchets, contribuant ainsi à l’amélioration des conditions de vie des populations
sénégalaises.
Toutefois, afin favoriser la transition vers une économie verte, l’Etat qui a un rôle financier majeur à
jouer, devrait par ailleurs veiller à la mise en œuvre d’un éventail de politiques et programmes
complémentaires dans les secteurs d’intervention prioritaires précédemment présentés. L’objectif
poursuivi serait de créer les incitatifs requis pour stimuler l’action du secteur privé et le changement
de comportement des populations.
Le Sénégal peut tirer bénéfice des différents instruments et sources ou programmes de financement
initiés ou à venir tant au niveau intérieur à celui international pour mettre en œuvre sa transition
économique verte. En s’attachant en priorité à instaurer un cadre politique cohérent, à augmenter
les investissements verts, à développer les marchés publics des produits verts et à améliorer la
communication avec le public.
1
1. Introduction
Le développement durable est défini comme un développement « qui répond aux besoins du présent
sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ». Il représente un défi
immense pour le Sénégal. L’extrême pauvreté, le chômage, le sous-emploi, la faiblesse structurelle
de l’économie largement tributaire des ressources naturelles, et le manque de capacités pour assurer
la croissance et le développement, aggravés par la dégradation de l’environnement, entravent les
efforts déployés pour améliorer concrètement la qualité de vie d’une population en forte croissance.
Lever ces entraves nécessite de promouvoir l’économie verte.
La vision sénégalaise de l’économie verte s’appuie sur les différents travaux d’analyse et actions
entrepris à l’issue de la Conférence de Rio, en 1992, et surtout sur les conclusions de la Conférence
de Rio+20 de 2012. Elle a pour finalité le développement durable. Son objectif vise la mise en place
d’un cadre dans lequel les politiques, les institutions et le cadre de gouvernance vont dans le sens de
la gestion judicieuse des ressources naturelles et de la réduction des risques environnementaux,
dans l’optique d’une croissance économique forte, durable et inclusive.
Le passage à une économie verte doit donc jouer un rôle moteur important dans les efforts menés
pour assurer le développement durable et lutter contre la pauvreté. Du point de vue pratique,
l’économie verte favorise une croissance du revenu et de l’emploi, permet la réduction de la
pauvreté au moyen d’investissements publics et privés sur le capital naturel, contribue à la réduction
des émissions de carbone et de la pollution, améliore l’efficacité de l’utilisation de l’énergie et des
ressources, et empêche les pertes de biodiversité et la dégradation des services fournis par les
écosystèmes. En considérant l’environnement comme un déterminant de la croissance économique
et du bien-être humain, l’économie verte permet de préserver, d’améliorer, et le cas échéant, de
réhabiliter le capital naturel en tant qu’actif économique critique et source de bienfaits publics, en
particulier pour les pauvres dont les moyens de subsistance et la sécurité dépendent de la nature.
Ce rapport exploratoire sur l’économie verte (REEV) a été établi dans le cadre de l’Initiative pour
l’Economie verte lancée par le PNUE en 2008. Il a pour objectif de permettre au Sénégal de saisir les
opportunités offertes par l’économie verte. Il cherche tout d’abord à établir de façon convaincante, à
partir d’arguments macroéconomiques solides, le bien-fondé de l’investissement dans des secteurs
produisant des biens et services respectueux de l’environnement ou le valorisant. Il vise ensuite à
donner des orientations sur les moyens de promouvoir un investissement vert en faveur des pauvres.
Ce rapport est le résultat d’un processus participatif impliquant : (i) une approche collaborative entre
le Ministère de l’Environnement et du Développement durable (MEDD) et le Ministère de l’Economie
et des Finances à travers le Centre d’Etudes de Politiques pour le Développement (CEPOD) et la
Direction des Stratégies de Développement (DSD) ; (ii) la mise en place d’un Comité interministériel
technique sur l’Economie verte dont les rencontres ont permis de disposer de données sur les
politiques, actions et statistiques sectorielles, mais aussi de commentaires et de suggestions ; et (iii)
l’organisation d’un atelier national de lancement des travaux d’élaboration du REEV et d’un second
atelier national pour sa validation. Ces deux ateliers ont eu à rassembler les représentants des
institutions administratives, le secteur privé, la société civile, et les partenaires techniques et
financiers (PTF) intéressés.
Après une analyse de la situation macroéconomique et des défis de l’économie, ce document
procède à une évaluation macroéconomique des opportunités et défis des investissements dans les
secteurs prioritaires qui offriraient le plus de potentiels à la transition vers l’économie verte. Il
formule ensuite plusieurs idées et recommandations qui peuvent contribuer à améliorer les
politiques, programmes et projets, les lois et réglementations, les institutions qui pourraient offrir un
cadre d’incitation à des investissements plus favorables à la création de revenu, à la croissance
économique, à la stabilité et à la résilience aux risques naturels.
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