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INSTITUT NATIONAL DE LA NUTRITION.
JANVIER 1989 ÉTUDE NO 8.
Épidémiologie :
L’anorexie survient chez environ un pour cent des femmes âgées de 15 à 40
ans tandis que la boulimie survient chez environ deux à trois pour cent des
femmes du même groupe d’âge. On estime qu’il y a environ 60 000
personnes au Canada qui souffrent de l’un ou de l’autre de ces désordres.
Bien que ces désordres se produisent aussi chez les hommes, ils sont moins
fréquents : peut-être un cas d’AN chez les hommes pour 20 cas chez les
femmes et un cas de BN chez les hommes pour 10 cas chez les femmes. La
raison de cette différence de fréquence reliée au sexe est inconnue bien que
l’on reconnaisse que les hommes tendent à être moins préoccupés par
l’image de leur corps et sont moins susceptibles de suivre un régime que les
femmes. Outre les cas de syndromes complets d’AN et de BN, ou estime
qu’environ cinq pour cent des femmes souffrent de manifestations
subcliniques de l’un ou l’autre syndrome. Par subclinique, on entend ici les
cas de personnes qui exhibent les comportements et les troubles
psychologiques associés aux maladies mais à des niveaux légèrement
inférieurs à ceux qui conduiraient à un diagnostic formel de la maladie (par
exemple, quelqu’un qui aurait des crises de boulimie régulièrement une fois
par semaine). De même, presque la moitié des femmes atteintes de BN ont
des antécédents d’AN et environ la moitié des femmes atteintes d’AN
souffrent également de BN. Bien que ces maladies se produisent
généralement chez les personnes de 18 à 25 ans, elles débutent souvent au
début de l’adolescence. Une proportion importante de patients subisse aussi
leur première crise d’AN et de BN à une période déjà avancée de leur vie
adulte. L’identification à certaines classes sociales de l’AN et de la BN,
considérées initialement comme des désordres des classes moyennes et
supérieures a disparu au cours des 15 dernières années. En outre, en
raison de l’opprobre qui accompagnent ces maladies et de leur évolution
chronique, de nombreux patients ne vont chercher de l’aide médicale que
bien des années après que la maladie n’ait fait son apparition.
Aussi bien que l’AN que la BN ont tendance à suivre un cheminement
chronique, fréquemment associé à une moralité et une morbidité
significative. Des études de suivi suggèrent que le taux de mortalité
approche les 15 pour cent sur 30 ans. Dans le groupe d’AN la mortalité est
souvent reliée à des complications dues à la débilité chronique qu est un
effet secondaire de l’inanition. La plupart des décès chez les patients de BN
sont reliés à des dérangements métaboliques dus aux purges, notamment à
de faibles niveaux de potassium dans le sang. Des suicides se produisent
chez les malades chroniques des deux groupes à la suite d’une dépression
concomitante, de décrochage social et de morbidité générale associée aux
désordres. La morbidité chez les personnes non traitées est importante, et
s’accompagnent d’une diminution de la fonction sociale, professionnelles et
interpersonnelle.