ATTIQUEATHÈNES 29
D.M.
D.M.
M.F.
Page 28 : Une forêt de cent quatre colonnes – on n’en a conservé que seize jusqu’à aujourd’hui – sur un immense soubassement conférait
au temple de Zeus Olympien son apparence grandiose qui seyait parfaitement au maître du monde.
Page 29 : L’empereur Hadrien inaugura en personne le temple de Zeus Olympien, qu’il qualifia d’exploit analogue à la longue période
nécessaire à son achèvement.
Depuis le côté est du rocher, on voit très bien l’Olympieion – le temple de Zeus Olympien –, la Porte d’Ha-
drien et la région des sanctuaires situés sur les rives de l’Ilissos, au sud du temple, qui était le lieu d’étude et de
recueillement favori des anciens Athéniens.
L’emplacement même choisi pour ériger le temple de Zeus est l’un des plus beaux d’Athènes ; en raison de sa
proximité avec l’Ilissos, il fut habité dès la préhistoire. Pausanias rapporte que Deucalion,9 l’ancêtre des Hellè-
nes, fut le fondateur du sanctuaire.
En 515 av. J.-C., un petit-fils du tyran Pisistrate, mégalomane et ambitieux, voulut remplacer l’ancien temple
par un autre plus imposant qui n’ait rien à envier à ceux, colossaux, d’Artémis à Ephèse et d’Héra à Samos. Mais
la réalisation de ce temple monumental allait s’avérer interminable. La tyrannie abolie, cette œuvre d’inspiration
magistrale demeura inachevée. En 174 av. J.-C., Antiochos IV Épiphane, roi de Syrie, demanda à l’architecte
romain Cossutius de terminer le temple. Mais celui-ci resta une fois encore inachevé, en raison de la mort pré-
maturée d’Antiochos. Ce fut Hadrien qui mena les travaux d’édification à leur terme, entre 125 et 132 apr. J.-C.
Une forêt de cent quatre colonnes – on n’en a conservé que seize jusqu’à nos jours – conférait au temple son
apparence grandiose qui seyait parfaitement au maître du monde.
Les Athéniens furent apparemment subjugués à la vue du temple monumental et de la colossale statue
chryséléphantine* qu’Hadrien consacra au très puissant Zeus ; ils honorèrent leur bienfaiteur en construisant
l’arc qui resta dans l’histoire et la tradition populaire sous l’appellation de « Porte d’Hadrien ». D’après les
spécialistes, cet arc triomphal, d’une incroyable résistance et d’un charme particulier dû au marbre du Pentéli-
que, n’est pas harmonieusement orienté vers l’enceinte rectangulaire du temple. Selon toute logique, il devait
coïncider avec l’une des anciennes voies – et même la voie centrale – où passait le cortège officiel chaque fois
qu’était honoré un personnage important. Il semble que cette voie était celle qui menait de l’ancienne ville à
la nouvelle, comme dans d’autres cités grecques. L’inscription gravée sur l’épistyle*, au-dessus de l’arche et des
colonnes, confirme la véracité de cette hypothèse. Du côté qui donne sur l’ancienne ville, il est écrit : « Ici est
Athènes, l’ancienne cité de Thésée », et de l’autre côté, qui donne sur l’Olympieion, on peut lire : « Ici est la cité
d’Hadrien, et non plus de Thésée. » C’est ainsi que l’on peut distinguer les fondateurs respectifs de l’ancienne
cité, Thésée, et de la nouvelle, Hadrien.