LE PANTHEON
R O M E
Situé place de la Rotonde, au cœur de la ville, le Panthéon reste le mieux conservé de
tous les édifices antiques de Rome. Il fut en effet offert par l’empereur byzantin Phocas
au pape Boniface IV qui le transforma en 609 en église : Sainte-Marie-des- Martyres.
LE TEMPLE D’AUGUSTE
La construction
La première construction, un temple rectangulaire, est due à Aggripa (géné-
ral romain, gendre de l’empereur Auguste), comme le rappelle l’inscription
sur l’architrave : M(ARCUS) AGRIPPA L(UCI)F(ILIUS)CO(N)S(UL)TERTIUM FECIT
(troisième consulat qui correspond à l’année 27 av JC). L’état actuel date des
premières années du règne d’Hadrien (118 à 125), qui ne fait pas mentionner
son propre nom mais, au contraire, inscrire celui d’Agrippa.
Un temple dynastique
Auguste ne souhaite pas que le temple lui soit dédié. Il fait “modestement”
placer sa statue dans le pronaos. En revanche, à l’intérieur de la cella, dans les
niches, se dressent les statues de Mars, de Vénus et du Divin Jules César...
c’est à dire les divinités fondatrices de la dynastie julio-claudienne.Celle dont
tous les empereurs se réclameront par la suite en faisant précéder leur nom
de “César Auguste”. Le nom de Panthéon (pan - théos = tous les dieux) prend
alors une signification bien claire : le temple est dédié à l’Empereur divinisé
et à tous les autres dieux qui ne lui sont qu’associés.
LE PANTHÉON D’HADRIEN
Un ensemble monumental
Le temple est précédé d’une vaste place rectangulaire, bordée de portiques.
Elle est plus allongée que la place actuelle et son niveau est plus bas.Ainsi le
Panthéon se détache en hauteur, impressionnant, sur son podium.
Le pronaos
Les marches conduisent au pronaos avec sa façade de 8 colonnes monoli-
thiques ❖,en granite,aux chapiteaux corinthiens en marbre blanc.En arriè-
re, 4 paires de colonnes divisent le pronaos en 3 nefs. Dans les nefs latérales,
deux niches abritent les statues d’Auguste et d’Agrippa.
L’intérieur
Les lourdes portes de bronze (d’origine!) ouvrent sur la cella qui s’inscrit
dans une sphère parfaite (43,3 m de diamètre). Elle symbolise le Monde et,
au-delà, tout le Cosmos dont Rome et la personne de l’Empereur divinisé (ici
Hadrien) deviennent le centre.
La coupole
Elle comprend 5 anneaux de 28 caissons en matériaux légers. Ils vont en se
rétrécissant jusqu’à l’oculus encore bordé de sa margelle de bronze (9 m de
diamètre). Unique source de lumière, qu’il laisse diffuser sur les tombeaux
des deux premiers rois d’Italie (Victor-Emmanuel II et son fils Umberto I) et
du peintre Raphaël, qui remplacent les statues des antiques divinités.
Texte, conception et réalisation : René CUBAYNES, Michèle GOZARD - Edition 2001
BARBARES ET BARBERINI ...
Le pape Urbain VIII, de la famille des Barberini,
fit arracher les clous, les plaques de bronze qui
recouvraient le toit du pronaos, ainsi que l’aigle
impérial du fronton. Tout ce bronze, fondu,
servit à la fabrication du baldaquin de Saint-
Pierre par Le Bernin (1623), d’où la célèbre
phrase : “Ce que les barbares n’ont pas fait, les
Barberini l’ont fait !”.
❖ monolithique (de
mono
= seul et
lithos
= pier-
re) : fait d’un seul bloc de pierre
030m
Coupe N-S et plan du Panthéon actuel
La cella s’inscrit dans une sphère parfaite de
43,3m de diamètre.