FRON Jean-Baptiste, SARIBAN Noé
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s’être trompé : « J’avais blasphémé le Génie de l’empereur », il montre même des signes
d’inactivité pendant cette période: « J’enviais au moindre de nos soldats la poussière des routes
d’Asie, le choc des bataillons cuirassés de la Perse » (p.97).
A son intronisation, Hadrien, alors « légat aux armées » réfute son passé militaire, il n’accepte
pas les triomphes de guerres auxquelles « mon seul mérite était d’avoir mis fin ».
Ensuite vient le temps des réformes militaires : «J’annulai les privilèges ; j’interdis les congés
trop fréquents accordés aux officiers » (p. 135). Parce Que « L’armée devenait le trait d’union
entre le peuple et la forêt », le maintien des règles et de la discipline sauve le peuple.
Puis Hadrien relègue les pouvoirs militaires à ses gouvernants : « mon préfet Cornélianus me
satisfit de tout ». Il peut alors se concentrer sur sa carrière car : « Un ordre intelligent régissait ces
masses d’hommes » (p.191). A l’heure de sa mort, Hadrien porte le commentaire: « Quinze ans
aux armées ont duré moins qu’un matin à Athènes ». Cette métaphore de la brièveté révèle
l’étrange opposition qui habite Hadrien ; situé entre discipline et courage de sa jeunesse, et
pacification de sa carrière.
II « Je voulais le pouvoir. Je le voulais pour imposer mes plans, essayer mes remèdes, restaurer la paix »
La carrière politique d’Hadrien commence dès son jeune âge ; aussi Hadrien fait-il mémoire de
son enfance. Un enfance qui semble l’avoir marqué par sa dureté et cet apprentissage d’un
élément fondamental pour sa future carrière : « Ce Grec amer m’a enseigné la méthode ».
Quoique éloquent et élogieux sur la Grèce, qu’il ressent comme sa patrie, dont il partage la
langue, Hadrien la juge néanmoins « trop passive ». Son jeune esprit dévoile alors son « appétit de
puissance, d’argent ». Mais déjà il se passionne pour la gérance de l’Etat, le gouvernement : « je
sentais que la plus banale discussion au sujet de l’importation des blés d’Egypte m’en eût appris
davantage sur l’Etat que toute la République de Platon » (p. 48).
Son entrée en activité dans les fonctions du gouvernement le forme, il en apprend les vices et les
détours, particulièrement vis-à-vis du sénat, dont il analyse et dénonce le jeu « conservateur ».
C’est à cette période qu’il s’enquiert du droit légal, grâce auquel il a su « faire opérer certaines
réformes ». Enfin, heureux hasard ou destinée, il quitte Rome et conclut rétrospectivement : « Si
elle c’était prolongée trop longtemps, cette vie à Rome m’eût à coup sûr aigri, corrompu, usé ».
Son dévouement envers le nouvel empereur Trajan, dès l’annonce de la mort de Nerva fera
d’Hadrien un homme de troupe sûr et impliqué dans l’Empire pour l’armée. Trajan, en revanche à
cette époque n’estimait aucunement Hadrien : il le jugeait « incompétent », ses traits
« l’inquiétaient » et il lui inspirait « fort peu confiance ». Enfin Trajan réprouvait l’homosexualité
avérée du fougueux jeune homme. C’est pourquoi, Hadrien, conscient que son goût pour les
hommes « faillit [l]e perdre », convaincu qu’il n’éprouvait d’abord « n’occupai[t] d’abord que des
« postes secondaires », ne bénéficiant pas de la « bienveillance de Trajan », pendant ces
campagnes militaires, travaille à se rattraper, à briller même au sein de l’armée, et devant le yeux
même de Trajan : « Mes succès militaires auraient pu me valoir l’inimitié d’un moins grand
homme que Trajan. Mais le courage était le seul langage qu’il comprît »(p.66). Ainsi, par le
déploiement de ses vertus militaires sérieuses, (bravoure, résistance à la fatigue, expérience du
commandement) Hadrien opère un renversement radical d’opinions chez Trajan. En témoignant
dune Virtus hors du commun, il rompt la disgrâce à laquelle le condamnait son homosexualité et
accède à la reconnaissance de ses talents et mérites, dignes d’exercer l’Impérium « il passa à mon
doigt l’anneau de diamants qu’il tenait de Nerva »(p.67), symbolisant la future accession au trône
d’Hadrien.
Le rôle de l’impératrice Plotine, femme de Trajan et intime d’Hadrien, sera essentiel dans ses
futures fonctions, elle le formera à l’intendance des affaires d’Etat et aux affaires subordonnées,
comme l’écriture des discours et leur éloquence . Elle arrangera le mariage d’Hadrien avec la
petite nièce Trajan, Hadrien en sera ainsi plus intimement lié à Trajan.
La véritable carrière d’Empereur commence à ce moment. Hadrien est nommé tribun du peuple,
il devient connu, réputé, de plus il effectue « des largesses au peuple », sa renommée est faite, il
parle de : « [S]a popularité commençante ». Hadrien compose des discours pour des sénateurs,