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Introduction :
Bien souvent, les plus grands émerveillements que procure la science viennent de
l’apparition inattendue d’un phénomène engendré par un autre, et bien souvent, ce qui
fait la beauté de ces situations est l’émergence d’un phénomène très simple issu d’un
chaos d’événements indescriptible, quand des manifestations physiques complexes —
parfois hors de portée de l’imagination ou de la raison — se conjuguent et donnent
naissance { une chose toute simple. C’est { ce genre d’événements que nous allons nous
intéresser : une monstruosité aussi inconcevable que la foudre en terme d'énergie, de
puissance et de conséquences en tous genres (farfadets, tonnerre, antimatière semble-t-
il) produit — entre autres — quand elle frappe un matériau isolant, des fleurs de foudre,
ou figures de Lichtenberg, du nom de celui qui les a, le premier, étudiées.
Ces figures sont remarquables parce qu’elles sont fractales, c’est-à-dire que sous
une apparente complexité, elles cachent une grande simplicité de construction, de
modélisation. Il s’agira, dans notre étude, de déterminer une caractéristique importante
que l’on peut attribuer { chaque fractale et plus généralement { chaque objet
mathématique : sa dimension fractale, que l’on peut exprimer comme étant la
complexité de la courbe. Il s’agit l{ d’un problème mathématique, mais il est simple à
résoudre, il suffit, une fois la courbe modélisée, d’appliquer une méthode prédéfinie.
L’intérêt du problème est physique, car il s’agit en fait de reproduire le processus en
laboratoire. Il faudra créer une décharge semblable à la foudre, la faire frapper un
matériau isolant et fixer les figures qui en découlent.
De nombreuses questions d’ordre physique se posent donc : comment produire
une puissante décharge, un puissant champ électrostatique ? Qu’est-ce qui explique la
conformation de ces figures ? Cette conformation varie-t-elle en fonction de la tension,
de l’intensité, de la puissance ? Obtient-on la même chose selon si le courant est
alternatif ou continu, selon s’il s’agit d’une décharge brusque ou dans la durée ? Quelle
est l’importance de la façon dont on apporte le courant, l’importance du matériau isolant
de son épaisseur ? Quelles lois entrent en jeu ?
Pour apporter les éléments de réponse à ces questions, nous allons présenter nos
expériences et leurs résultats avant de les expliquer. Nous présenterons ensuite ce
qu’est la dimension fractale dite « de Minkowski » avant de calculer celle de notre figure.
Remarque préalable :
Dans le monde réel, il existe deux types de figures de Lichtenberg. D’une part, les
figures tridimensionnelles qui sont observables suite à une décharge électrique très
puissante dans un bloc d’isolant. D’autre part, les figures bidimensionnelles que l’on
peut obtenir avec des puissances bien inférieures et donc plus faciles { étudier. C’est
donc sur elles que portera notre étude, même si l’on peut mentionner les figures
tridimensionnelles qui restent identiques dans leur principe.