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- Au moment des entretiens d'évaluation, c'est l'hypnose conversationnelle que j'utilise, en
étant attentive au langage du patient, à ses images, surtout en l'observant (la règle des 3 "O"
de l'enseignement de M.H.Erickson, l'hypnose c'est : Observer, Observer et Observer encore
...) pour améliorer la relation thérapeutique, créer une situation propice au changement si
nécessaire.
L'évaluation de la douleur avec une échelle est, en elle-même, une situation hypnotique, elle
transforme quelque chose de flou, d'abstrait en quelque chose de concret et réel, dans le
moment présent. C'est une forme de dissociation.
Suivant les cas, pratiquée avec la conscience de ce phénomène, l'évaluation amène déjà un
certain soulagement.
- J'utilise souvent l'hypnose pour accompagner (attendre) l'effet d'une injection de morphine
(si la douleur est très forte) avec une suggestion sur l'effet escompté :
"Pour cette patiente souffrant d'un cancer colique métastasé, en attente des résultats de son
scanner. Après une injection de morphine pour une douleur dont elle dit qu'elle est "partout,
explosive , envahissante, insupportable".... je lui propose de l'aider en attendant l'action du
traitement... "l' attention est portée sur la respiration... et sur la douleur...... observer cette
douleur... lui donner une couleur... selon son choix... sur le rythme de la respiration qui
s'apaise... quelle couleur ?... et au fur à mesure qu'elle s'apaise... prendre un crayon, cerner
cette douleur, minutieusement en suivre les contours ..... la cerner, et au fur et à mesure que
la détente s'installe dans l'expiration... estomper le contour... Au bout d'une dizaine de
minutes, ça va déjà mieux, l'insupportable est passé... La patiente se sent d'attendre l'effet
complet du traitement, seule dans sa chambre.
A propos de la douleur provoquée par les soins :
L'hypnose est dans ce cas confortable à utiliser. Du fait de la programmation du soin, il existe
un temps pour faire connaissance avec le patient, et préparer l'évocation de sujets plaisants,
agréables.
En pratique j'interviens pour les pansements douloureux, quand les traitements
médicamenteux sont insuffisants, refusés ou mal tolérés. Et très souvent dans les cas où la
composante anxieuse est forte.
Depuis deux ans nous avons la possibilté d'utiliser le MEOPA, au lit du patient. Dans la
mesure du possible, j'accompagne l'administration avec le conte d'une situation plaisante pour