LE SILLON BELGE 17/4/2015 mique peut nous orienter vers ces choix. La ventilation forcée (ventilateurs) peut facilement être commandée automatiquement. Elle est énergivore, mais fonctionne aussi en conditions ensoleillées et absence de vent (situation critique en ventilation naturelle). Les systèmes de cooling (échangeurs refroidis par un écoulement d’eau), l’ombrage des serres, les systèmes d’évaporation d’eau sur graviers, la microbrumisation sont autant de systèmes complémentaires améliorant la maîtrise du climat. Tout est une question de rentabilité. Les températures élevées par forte luminosité, l’été, sont à l’origine de perturbations des cultures. L’enroulement des feuilles, l’avortement de fleurs, la brûlure de fruits sont des maladies physiologiques fréquentes, en production de tomates, par exemple. Lutte contre les ravageurs La maîtrise de la température et de l’hygrométrie est un des piliers de la lutte raisonnée. Le second pilier est l’hygiène d’exploitation dans et autour du tunnel. L’objectif est d’éviter la condensation à l’intérieur de la serre tunnel par une bonne aération et d’éviter les températures extrêmes. Les arrosages doivent permettre de ne pas éclabousser les feuilles de la plante cultivée avec de l’eau souillée de terre. La maîtrise de l’enherbement permet aussi de limiter l’humidité au niveau de la culture : ce sera vrai dans la serre, mais aussi à proximité de celle-ci. C’est également une bonne méthode pour éviter l’entretien de plants semenciers susceptibles de propager des graines d’adventices dans la serre. La prophylaxie est aussi de rigueur lors de l’introduction de plants ou de matières organiques imparfaitement compostées dans la serre. L’eau et l’irrigation Dans une serre tunnel, l’irrigation doit apporter presque la totalité des quantités d’eau dont la culture aura besoin. Nous avons déjà abordé indirectement la question de l’irrigation lors de la présentation des problèmes de salinité, dans notre édition du 21 novembre 2014. L’eau de qualité convenable doit être apportée en quantité suffisante, de manière homogène sur l’ensemble de la surface de la serre tunnel,. Cela paraît évident, pourtant la pratique démontre que trop souvent ce n’est pas le cas. Au jardin La qualité de l’eau est liée à sa source et éventuellement aux caractéristiques des réservoirs d’attente. Nous n’avons que peu de latitude pour corriger d’éventuelles faiblesses minérales. Par contre, l’hygiène d’exploitation permet d’éviter des pollutions chimiques ou bactériologiques. La quantité d’eau apportée est trop souvent insuffisante pour satisfaire les besoins du système serre tunnel. La conséquence sera une remontée importante d’eau par capillarité et sa conséquence directe, l’accumulation de sels solubles en surface de sols. C’est une cause importante de salinité. En première approche, les besoins sont de l’ordre de 4 mm par jour en été et 2 mm par jour au printemps et en automne. Mais de fortes variations sont induites par l’état de drainage du sol, l’orientation de la parcelle, le niveau de protection du sol (paillage…), l’aération de la serre tunnel, la culture et son stade, et bien sûr le climat de la saison. Les besoins varient ainsi de 0 à 7 mm/ jour, dans des situations de serre tunnel maraîchère en Wallonie. L’emploi d’un tensiomètre aide à la décision pour le pilotage de l’irrigation et est vivement recommandé. La répartition de l’eau distribuée sur l’ensemble de la surface cultivée est une autre source de déconvenues. Pour s’assurer de la bonne répartition, l’emploi de plusieurs bacs témoins glissés sous les rampes de goutte-à-goutte ou de plusieurs pluviomètres témoins pour les dispositions d’aspersion permet un contrôle rapide et peu coûteux. De plus, ces mesures peuvent être réalisées avant que le constat de mauvaise répartition de l’eau ne soit déploré sur cultures ou par la salinité. L’origine des mauvaises répartitions est souvent facile à détecter : tuyauteries coudées ou tordues, diamètre des conduites inadapté. Pour les serres tunnels maraîchères, deux systèmes d’irrigation peuvent cohabiter. Le système de goutte-à-goutte sera installé pour les cultures palissées comme la tomate, le melon, le concombre. Le système par aspersion sera employé pour les cultures d’hiver et les légumes de petite taille. Les irrégularités des deux systèmes ont peu de chance de se répéter de la même manière aux mêmes endroits. F. www.sillonbelge.be - 25 AVRIL AU VERGER Voici venu le joli temps des fleurs Pommier. Prunier. Cerisier à fruits doux. a floraison de la plupart des espèces fruitières intervient en avril, débutant parfois dès la fin du mois de mars pour certains Prunus et se terminant fin mai pour les kiwis et les vignes, plus tard encore pour les châtaigniers. Lorsque le poète français Fabre d’Eglantine (1750-1794) dénomma les mois du calendrier républicain, Floreal désigna très à-propos la période allant du 20 avril au 20 mai, période des floraisons par excellence. Où et comment se présente la floraison de nos espèces fruitières ? Telle est la question fondamentale de la production de fruits qui sera abordée ici. En se promenant dans le jardin, outre le plaisir d’admirer et d’observer les différentes floraisons, le jardinier amateur visualisera ce mois-ci des notions dont il devra L tenir compte par exemple lors de la taille hivernale ou estivale. Un peu de vocabulaire Il peut être nécessaire de définir au préalable une série de termes qui seront utilisés par la suite. Un œil est un bourgeon végétatif protégé par une série d’écailles. Il contient des ébauches de feuilles et donnera naissance à une pousse feuillée. Son point végétatif situé à l’extrémité est appelé méristème. Un bouton est un bourgeon génératif, qui contient toujours les ébauches d’une inflorescence, mais aussi parfois des ébauches de feuilles (chez les pommes et les poires par exemple) ; dans ce cas, on parle de bourgeon mixte