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Les Antibiotiques
Bacteriologie : Rappels
Micro-organismes unicellulaires
Taille : 1 à 10 µ
On classe les Bactéries :
En fonction de la forme :
en cocci = rond et en grain
en bâtonnets = bacilles
en spirales = tréponèmes, vibrions
En fonction de la coloration :
Si fixe le colorant = Gram +
Si ne fixe pas = Gram –
Structure bactérienne
Principaux micro-organismes
pathogènes chez l’homme
Coccies
MéningiteMéningocoque
Méningite, pneumoniePneumocoques
Coccies Gram -
Coccies Gram +
BlennorragieGonocoque
ORL, RAA, érysipèle, infections
urinaires
Streptocoques
Infections cutanées, alimentaires,
endocardite, septicémie
Staphylocoques
MaladiesBactéries
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Bacilles
LégionelloseLegionella
Infections urinaires,
pneumopathies, endocardites
,septicémies
P. Aeruginosa
ORL, méningites, bronchitesH. influenzae
Dysenterie bacillaire (shigella),
infections urinaires
Shigella, Proteus
Infections urinaires, alimentairesE. Coli, Salmonelle
Bacilles Gram – (aéro-anaérobies)
Tetanos, botulismeClostridium (anaérobie)
listerioseListeria
Bacilles Gram +
Autres bactéries
Tuberculose, lèpreMycobactéries
Syphilis (tréponème)
Leptospirose
Spirochètes : tréponèma,
leptospira
Pneumopathies, infections
génitales
Chlamydia
PathologieBactérie
Antibiothérapie : généralités
Antibiothérapie : Définitions
Antibiotique : substance capable même à très faible dose,
d’inhiber la multiplication des micro-organismes (activité
bactériostatique) ou d’entraîner leur destruction (activité
bactéricide).
substance élaborée par
Des organismes vivants (bactéries, mycètes, animaux, plantes)
Voie hémisynthétique ou synthétique.
Spectre d’action d’un antibiotique : ensemble des germes sur
lequel l’antibiotique exerce ses activités bactériostatique et
bactéricide.
Il peut être étroit ou spécifique, moyen, large et très large.
Antibiotiques : mécanismes d’action
Les antibiotiques agissent à différents niveaux
classification selon leurs mécanismes d’action :
La paroi bactérienne = bêta-lactamines, polypeptides
La membrane cellulaire = antiseptiques, amphotéricine
Les acides nucléiques = quinolones, rifamicine
La synthèse protéique (ribosomes) = macrolides, aminosides,
tétracyclines, phénicolés
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Résistance aux antibiotiques
La résistance d’une bactérie à un antibiotique est la faculté pour cette bactérie de
supporter sans dommage une concentration de l’antibiotique supérieure à celle que
l’on peut réaliser dans l’organisme.
Résistance naturelle ou innée =
constitutionnelle à un antibiotique d’une espèce bactérienne, sans aucun traitement
préalable par cet antibiotique : la structure et le métabolisme bactériens ne
permettent pas l’activité de l’antibiotique.
Résistance acquise =
apparaît à la suite d’un contact progressif avec l’antibiotique par sélection d’un mutant
résistant (chromosomique)
ou à la suite d’échanges d’information génétique codant la résistance (plasmide).
La résistance d’un germe à un antibiotique peut entraîner la résistance à d’autres
antibiotiques du même groupe, ayant des formules chimiques proches (résistances
croisées).
Antibiotiques: pharmacocinétique
L’antibiotique doit être présent sous forme active au site
infecté
L’action de l’antibiotique dépend de :
Diffusion et pénétration au niveau du foyer infectieux : fonction de
l’antibiotique, des conditions anatomiques du foyer
Facteurs propres à la bactérie (résistance)
Résorption digestive: voie orale ou parentérale
Métabolisme (hépatique)
Risque de toxicité si insuffisance hépatique
La dégadation hépatique peut être diminuée ou accélérée (rifampicine)
Elimination
Par le rein
Par la bile
Antibiothérapie : examens
Eléments d’orientation
La NFS : recherche d’une anémie (hémolyse inflammation) recherche d’une
atteinte des leucocytes
VS, CRP : marqueurs de l’inflammation – peu spécifiques
Examens spécifiques : du prélèvement à l’antibiogramme
Le LCR
L’ECBU
Hémoculture
Sécrétions génitales
Sécretions broncho-pulmonaires
Examen des selles
L’antibiogramme
Définition : technique de laboratoire visant à tester la sensibilité d’un
antibiotique sur une ou plusieurs souches bactériennes données
L’efficacité d’un antibiotique est définie par la CMI = Concentration
minimale inhibitrice = concentration minimum nécessaire pour empêcher la
prolifération des germes
Mesure de l ‘activité in vitro des antibiotiques
L’antibiogramme n’est pas toujours indispensable : en ville, la majorité des
infections est traitée de façon probabiliste
Réalisation
Prélèvement
Mise en culture et isolement de la souche bactérienne
Réalisation de l’antibiogramme
L’antibiogramme
Résultats de l’antibiogramme :
La bactérie est dite :
sensible lorsque la CMI est nettement inférieure au taux
plasmatique de l’antibiotique.
Résistante lorsque la CMI est supérieure au seuil thérapeutique
toxique.
Entre ces 2 valeurs, elle est dite intermédiaire et l’antibiotique
peut conserver une activité par des phénomènes de
concentration tissulaire ou cellulaire particuliers.
Critères de prescription
Le choix des antibiotiques se fait :
Selon le germe
Selon l’état du sujet (âge du sujet, état rénal, état hépatique, femme
enceinte)
En fonction du lieu de l’infection.
En fonction de paramètres écologiques
Critère économique
On peut associer les antibiotiques pour :
éviter l’apparition de résistances
synergie donc augmentation de l’efficacité
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Antibiotiques : les différentes
classes
Les Bêta-lactamines
Regroupent les pénicillines et les céphalosporines
Action : bactéricide - perturbent la synthèse de la paroi bactérienne
qui protège la bactérie de la pression osmotique.
Résistances :
Les bactéries sécrétant des bêtalactamases sont résistantes aux
bêtalactamines.
La recherche a élargi le spectre d’action des bêtalactamines en
augmentant la résistance du noyau bêtalactame et en associant des
inhibiteurs des bêtalactamases (acide clavulanique)
Ce sont les AB les moins toxiques mais le risque d’accidents
allergiques graves reste un problème majeur.
De plus cette allergie est croisée entre pénicilline et céphalosporine
Les β-lactamines
:
les Pénicillines ou les
Pénames
Pénicillines G
PENICILLINE G DIAMANT®
Utilisée par voie parentérale uniquement
Diffuse bien dans les tissus sauf les os, la prostate l’œil, le LCR et le cerveau.
Eliminée par voie rénale
Pénicilline G retard utilisée en IM = Benzathine-pénicilline G =
EXTENCILLINE®
Pénicillines V : ORACILLINE®
Idem précédent : ½ vie courte mais usage oral
Pénicillines G et V ont un spectre relativement étroit (coccies, agents de la
diphtérie, de la syphilis) et sensibilité aux bêtalactamases.
Pénicillines M : Oxacilline = BRISTOPEN®, Cloxacilline =
ORBENINE®
utilisés en médecine de ville contre les infections staphylococciques :
infections cutanées (Impétigos, furoncles)
les Pénicillines (Pénames)
Pénicillines A : amino-pénicillines
Ampicilline = TOTAPEN®
Amoxicilline = CLAMOXY
Amoxicilline + acide clavulanique = AUGMENTIN®, CIBLOR®
Leur sensibilité aux pénicillinases est diminuée par l’association d’un
inhibiteur de bêtalactamases.
Antibiotiques les plus prescrits.
Large spectre
Bonne diffusion dans les tissus et la plupart des liquides
biologiques
Indications : infections ORL, urinaires (élimination sous forme
active), MST, maladie de lyme, prophylaxie lors des interventions
dentaires
Les Pénicillines (Pénames)
Effets II :
Manifestations digestives : Nausées vomissements, diarrhées (+ fréquentes avec
l’acides clavulanique)
Manifestations allergiques : rash, prurit, œdème de Quincke, choc
anaphylactique
Eruptions cutanées (+ fréquentes si association à l’allopurinol)
Rares troubles hématologiques, convulsions à fortes posologies
En IV ne pas mélanger à d’autres médicaments nombreuses
incompatibilités physicochimiques
CI :
Allergie
Mononucléose infectieuse
Pénames : Carboxypénicillines
Ticarcilline = TICARPEN®
Ticarcilline + Ac. Clavulanique = CLAVENTIN®
Résorption orale = 0
Spectre élargi à Pseudomonas Aeruginosa et Proteus
Indications :
Infections à P. Aeruginosa (infections urinaires)
Surveiller ionogramme si traitement prolongé
Effets II : idem pénicillines
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Les β-lactamines : céphalosporines ou
Céphèmes
1ère génération : Céfaclor = ALFATIL®, Céfadroxil =
ORACEFAL®
Spectre étroit (cocci gram+ et H.influenzae)
2ème génération : Céfuroxime = ZINNAT®,CEPAZINE®
Si résistance aux C1G
Spectre + large (enterobactéries)
Les C1G et C2G ont une bonne diffusion tissulaire sauf dans le LCR
En ville sont utilisées en ORL et infections bronchiques principalement
A l’hôpital sont utilisées en antibioprophylaxie de la chirurgie cardiaque
et orthopédique
Les Céphalosporines (Céphèmes)
3ème génération :
Céfpodoxime = ORELOX®
Céftriaxone = ROCEPHINE®
Ceftazidime = FORTUM®
Augmentation de l’activité vers les bacilles gram-
Voie parentérale (résorption digestive = 0) sauf pour ORELOX®
C3G injectables : infections sévères
Céphalosporines à très large spectre : Céfepime = AXEPI
+ grande résistance /céphalosporinases (bonne activité sur bacille
pyocianique)
Indications : sépticémies, infections respiratoires et urinaires
Les Céphalosporines (Céphèmes)
Leur spectre est proche de celui des pénicillines A mais résiste mieux aux
bêtalactamases.
Les céphalosporines présentent une bonne diffusion autorisant une
utilisation en cas d’infections sévères à germes multirésistants (ORL,
infections urinaires, prostatites).
L’élimination est urinaire sous forme active d’où une utilisation pour les
infections urinaires
Mais il est nécessaire d’adapter la posologie en cas d’insuffisance rénale.
Effets II :
Troubles digestifs
Allergie, risque moindre par rapport aux pénicillines
Toxicité rénale pour certaines (céfalotine, céfaloridine)
ß-lactamines : Monobactams
Aztreonam= AZACTAM®
Résorption digestive = 0
Grande stabilité aux βlactamases
Spectre d’action étroit = Bacilles et coccies gram – aérobies
(Pseudomonas Aeruginosa)
Indications :
infections sévères sauf méningites
Infections urinaires
Effets II : ceux des pénicillines
Β-lactamines : Carbapénèmes
Imipenem = TIENAM®
Grande stabilité aux βlactamases
Absorption = 0
Spectre d’action : très large (résistance du staphylocoque metiR) –
Le plus étendu de toutes les βlactamines
Indications : Infections sévères résistantes à l’aztreonam et aux
C3G
Effets II :
Réactions allergiques
Troubles digestifs
adapter posologie si insuffisance rénale
Les Aminosides
Amikacine = AMIKLIN®
Gentamycine = GENTALLINE®
Netimicine = NETROMYCINE®
Tobramycine = NEBCINE®
Activité bactéricide et large spectre
Administrés par voie parentérale (et locale)
Diffusion bonne et rapide dans l’organisme (sauf LCR, pus prostate et sécrétions
bronchiques)
Ils s’accumulent dans le rein et sont éliminés dans l’urine sous forme active.
Elimination en 2 ou 3 heures (une centaine d’heure en cas d’insuffisance rénale).
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