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Résistance aux antibiotiques
La résistance d’une bactérie à un antibiotique est la faculté pour cette bactérie de
supporter sans dommage une concentration de l’antibiotique supérieure à celle que
l’on peut réaliser dans l’organisme.
Résistance naturelle ou innée =
constitutionnelle à un antibiotique d’une espèce bactérienne, sans aucun traitement
préalable par cet antibiotique : la structure et le métabolisme bactériens ne
permettent pas l’activité de l’antibiotique.
Résistance acquise =
apparaît à la suite d’un contact progressif avec l’antibiotique par sélection d’un mutant
résistant (chromosomique)
ou à la suite d’échanges d’information génétique codant la résistance (plasmide).
La résistance d’un germe à un antibiotique peut entraîner la résistance à d’autres
antibiotiques du même groupe, ayant des formules chimiques proches (résistances
croisées).
Antibiotiques: pharmacocinétique
L’antibiotique doit être présent sous forme active au site
infecté
L’action de l’antibiotique dépend de :
Diffusion et pénétration au niveau du foyer infectieux : fonction de
l’antibiotique, des conditions anatomiques du foyer
Facteurs propres à la bactérie (résistance)
Résorption digestive: voie orale ou parentérale
Métabolisme (hépatique)
Risque de toxicité si insuffisance hépatique
La dégadation hépatique peut être diminuée ou accélérée (rifampicine)
Elimination
Par le rein
Par la bile
Antibiothérapie : examens
Eléments d’orientation
La NFS : recherche d’une anémie (hémolyse inflammation) recherche d’une
atteinte des leucocytes
VS, CRP : marqueurs de l’inflammation – peu spécifiques
Examens spécifiques : du prélèvement à l’antibiogramme
Le LCR
L’ECBU
Hémoculture
Sécrétions génitales
Sécretions broncho-pulmonaires
Examen des selles
L’antibiogramme
Définition : technique de laboratoire visant à tester la sensibilité d’un
antibiotique sur une ou plusieurs souches bactériennes données
►L’efficacité d’un antibiotique est définie par la CMI = Concentration
minimale inhibitrice = concentration minimum nécessaire pour empêcher la
prolifération des germes
►Mesure de l ‘activité in vitro des antibiotiques
L’antibiogramme n’est pas toujours indispensable : en ville, la majorité des
infections est traitée de façon probabiliste
Réalisation
Prélèvement
Mise en culture et isolement de la souche bactérienne
Réalisation de l’antibiogramme
L’antibiogramme
Résultats de l’antibiogramme :
La bactérie est dite :
sensible lorsque la CMI est nettement inférieure au taux
plasmatique de l’antibiotique.
Résistante lorsque la CMI est supérieure au seuil thérapeutique
toxique.
Entre ces 2 valeurs, elle est dite intermédiaire et l’antibiotique
peut conserver une activité par des phénomènes de
concentration tissulaire ou cellulaire particuliers.
Critères de prescription
Le choix des antibiotiques se fait :
Selon le germe
Selon l’état du sujet (âge du sujet, état rénal, état hépatique, femme
enceinte)
En fonction du lieu de l’infection.
En fonction de paramètres écologiques
Critère économique
On peut associer les antibiotiques pour :
éviter l’apparition de résistances
synergie donc augmentation de l’efficacité