L’EMPLOI SANS CROISSANCE : EST-CE CREDIBLE ? Jean Gadrey, 27 juin 2015 Introduction : que signifie « emploi sans croissance » ? 1) L’approche orthodoxe : pas d’emplois sans croissance. Deux critiques sur le fond. 2) La croissance va prendre fin. Elle n’apporte plus le progrès humain au présent, et elle entame tous les patrimoines écologiques. 3) L’autre paradigme : une économie du « prendre soin » 4) Deux grandes voies pour l’emploi et deux grandes conditions 5) Le rôle majeur mais méconnu des territoires 6) Créer des emplois dans la région « NPDC&Picardie » Introduction : ce qu’il faut entendre par « emploi sans croissance » « Emploi sans croissance » ne veut pas dire qu’un bon objectif de politique économique serait « pas de croissance ! » ou « croissance zéro ! » ou « décroissance globale ! ». Ce serait retomber dans le dogme dont on veut s’éloigner. Il faut se fixer de bonnes FINALITES écologiques, sociales et humaines, ce qui exige des ressources diverses DONT DES EMPLOIS (en quantité, en qualité et en utilité sociale et écologique), ET ALORS LA CROISSANCE SERA CE QU’ELLE SERA, on s’en fiche ! C’est l’exact opposé de la citation suivante : François Hollande Campagne présidentielle, mars/avril 2012 : « Sans croissance, pas de redressement économique, pas de création d’emploi… Ensuite, deuxième temps du quinquennat, quand nous aurons retrouvé la croissance, redressé notre pays, redressé ses finances, redressé son industrie, alors nous pourrons aller plus loin dans la redistribution ». 1) L’approche orthodoxe : sans une croissance suffisamment forte, on ne crée pas d’emplois, le chômage augmente. Pourquoi ? En raison des gains de productivité qui réduisent l’emploi sauf si la croissance est plus forte que ces gains. Cela nous « condamne » à la croissance à perpétuité… Ce raisonnement est faux pour deux raisons, A et B. A. La RTT (ou le partage du travail) est un outil puissant de création d’emplois même si le volume de travail n’augmente pas, ou pas assez, croissance économique ou pas. Elle a fait ses preuves dans le passé (graphiques suivants). C’est la première preuve de la possibilité « d’emplois sans croissance ». Mais ce n’est pas la seule. La tendance historique à la réduction du temps de travail, stoppée depuis 2002. Si on était resté au niveau de 1970, on aurait 5 à 6 millions de chômeurs EN PLUS Durée hebdomadaire du travail PAR PERSONNE ACTIVE, chômeurs (BIT) compris : 31,5 h, et moins de 30 h si on comptait tous les chômeurs non BIT. En Allemagne, on en est à… 29 h ! B. Deuxième critique de la thèse de la croissance comme condition de la création d’emplois La poursuite indéfinie de gains de productivité est peu probable au niveau global, et elle n’est pas souhaitable, mais nous y reviendrons car c’est au cœur de l’économie de la transition écologique et sociale et de son potentiel de création d’emplois, indépendamment de la RTT. En résumé : il faut passer des gains de productivité aux gains de qualités et de soutenabilité, passer d’une économie du produire toujours plus à une économie du « prendre soin » et du « mieux », et c’est de loin préférable aussi bien pour l’emploi et pour le bien vivre que pour l’environnement. 2) La croissance va prendre fin. 2A. La tendance : Même tendance pour les gains de productivité du travail 2B. Même des économistes réputés et certains politiques commencent à l’admettre Daniel Cohen, économiste, Le Monde, 7 décembre 2009 : « Nous devons penser ce que serait un monde sans croissance ». Sir Nicholas Stern, économiste, ancien dirigeant de la Banque Mondiale, The Guardian, 11 septembre 2009 : « Les pays riches vont devoir oublier la croissance s’ils veulent stopper le changement climatique » Tim Jackson, économiste : ouvrage « prospérité sans croissance » Michel Rocard et Pierre Larrouturou, 2013, « Et si la croissance ne revenait pas ? » (chapitre VII de leur livre) SUITE (fin 2013 à 2015) Paul Krugman et Larry Summers (New York Times, 16 novembre 2013 : « Une stagnation séculaire est plausible ». Thomas Piketty, Libération, 23 septembre 2013 : « Est-il bien raisonnable de miser sur le retour de la croissance pour régler tous nos problèmes ?... il est temps de réaliser que cela ne résoudra pas l’essentiel des défis auxquels les pays riches doivent faire face en ce début de XXIe siècle. ». Daniel Cohen, Le Monde, 6 janvier 2014 : « Affranchissonsnous de notre dépendance à la croissance » Patrick Artus et Marie-Paule Virard publient (janvier 2015) « Croissance zéro ! » 2C. La croissance n’apporte plus le bien-être et le progrès social au présent… Les pays les plus « riches » sont-ils ceux où l’on vit le plus longtemps en bonne santé, où les gens ont une meilleure éducation, où les inégalités et la pauvreté sont moindres, les violences et délits moins fréquents, etc. ? OUI en moyenne en deçà d’un seuil de PIB par habitant (de 15 000 à 20 000$ PPA selon les variables) que nous avons dépassé en France depuis les années 1970, mais NON au-delà. À partir d’un certain niveau de PIB/h, le bien-être et la « santé sociale » tiennent à d’autres facteurs et d’autres politiques que la poursuite de la croissance : des politiques de développement humain et de réduction des inégalités (diapo suivante). L’égalité (et non le PIB/h), facteur central du bien vivre Indicateur synthétique (10 variables de santé, éducation, et problèmes sociaux) pour 22 pays riches, données de 2005. Pas de corrélation avec le PIB/ h, forte corrélation avec les inégalités de revenu (Wilkinson) 2D. … et sur le plan écologique, elle fait des dégâts et se heurte aux limites de « la planète ». On surexploite les ressources naturelles et on dégrade les écosystèmes, dont le climat. Certaines ressources de la croissance sont non renouvelables, minerais et énergies fossiles en premier lieu. Leur épuisement est certain à plus ou moins long terme, mais pour certaines le processus est déjà très avancé (P. Bihouix, Ugo Bardi…). D’autres sont renouvelables (la nature peut les reproduire selon ses propres lois et rythmes, si on lui en laisse la possibilité) : eau, bois, terres arables, ressources halieutiques, biodiversité… Mais ces ressources sont exploitées au-delà de leur capacité de reproduction (empreinte écologique des humains = 1,5 planète). L’empreinte écologique/h croit nettement avec le PIB/h L’exemple majeur du climat Pour ne pas surcharger l’atmosphère, il faudrait émettre (avant 2050) moins de 1,6t de CO2 (et autres GES) par personne dans le monde. Le chiffre mondial actuel est plus de deux fois supérieur. Il l’est 5 à 7 fois en France : 7,7t de CO2/h en 2010, tous GES confondus, mais 11,6t importations comprises (chiffres clés 2015). Après 2050, il faut viser au plus vite (entre 2050 et 2070 pour les pays riches, avant 2100 dans le monde) une économie « neutre en carbone » (émissions nettes zéro), faute de quoi on ne restera pas sous le seuil (déjà inquiétant) des + 2°C par rapport à l’ère préindustrielle 3) Le cadre général : une économie du « prendre soin » Les économies futur seront NON PLUS DES ÉCONOMIES DE PRODUCTION ET DE CONSOMMATION CROISSANTES DE QUANTITÉS ISSUE DE LA DOUBLE EXPLOITATION DU TRAVAIL ET DE LA NATURE, MAIS D’ABORD DES ÉCONOMIES (ET DES SOCIÉTÉS) DU « PRENDRE SOIN ». 1) PRENDRE SOIN DES PERSONNES (santé, éducation, culture, bien-être), non seulement pour les aider mais surtout pour favoriser leur autonomie et leur activité propre. PRENDRE SOIN DU TRAVAIL aussi, en relation avec les syndicats ; 2) PRENDRE SOIN DU LIEN SOCIAL à préserver et renforcer : solidarité de proximité et à d’autres échelles, accès à des droits universels liés à des biens communs… ; Prendre soin (suite), c’est du boulot ! (emplois et autres activités hors emploi) 3) PRENDRE SOIN DES CHOSES et des objets, pour les faire durer, les utiliser, les concevoir et les produire à cet effet ; 4) PRENDRE SOIN DE LA NATURE et des biens communs naturels, dans toutes les activités humaines, afin de rester dans les limites des écosystèmes et de transmettre aux générations futures des patrimoines naturels en bon état ; 5) PRENDRE SOIN DE LA DÉMOCRATIE, vivante et permanente, au-delà de la démocratie à éclipse des élections. C’est peut-être le premier des biens communs, ou le plus transversal. Il faudrait lui associer le “PRENDRE SOIN DES SAVOIRS ET DES CONNAISSANCES” qui correspondent à des biens communs. 4) Deux voies pour l’emploi (utile) et deux conditions Deux voies : 4A. La RTT sous diverses modalités tout au long de la vie, un partage équitable du travail et des revenus. 4B. Des gains de qualité, soutenabilité et sobriété de la production et de la consommation, autre façon de "faire de la valeur ajoutée » dans une économie du prendre soin. Enrichir la production et la consommation en biens communs écologiques et sociaux. Deux conditions : 4C. Une nette réduction des inégalités. 4D. Une « planification participative », une démocratie enrichie sans laquelle il n’y a pas de « biens communs ». 4A. La RTT en quelques points 1) Ne pas compter QUE sur elle pour créer des emplois : en gros 1/3 2) Elle a fait ses preuves dans le passé, elle est nécessaire aujourd’hui. La durée habituelle du travail en France est l’une des plus élevées parmi les pays de l’OCDE (diapo suivante). 3) Il n’y a pas QUE la durée HEBDOMADAIRE : RTT tout au long de la vie, retraite, période de « congés » rémunérés, etc. 4) Elle n’exige pas la croissance, mais, sans croissance, elle exige un partage moins inégalitaire des revenus. 5) Il y a d’autres raisons que l’emploi pour la défendre : un meilleur équilibre vie professionnelle/vie privée alors que l’épuisement au travail fait des ravages. OCDE, durée « habituelle » du travail dans l’emploi principal 4B. Les gisements d’emplois de la transition écologique et sociale « post-croissance », par la progression de la qualité/durabilité des produits et des processus La plupart des processus de production « propres », les plus doux avec la nature (plus doux aussi en termes de conditions de travail), les plus économes en énergie et en matériaux, en eau… exigent plus de travail (que les productions polluantes et surexploitant les ressources naturelles) pour produire les mêmes quantités, mais d’une tout autre qualité. Les exigences écologiques et sociales et le « prendre soin » sont bons pour l’emploi (et autres activités), contrairement au productivisme en vigueur. L’exemple de la transition agricole (et alimentaire) Aujourd’hui, l’agriculture intensive pose d’énormes problèmes. De santé publique, de santé des agriculteurs, d’environnement : les sols s’épuisent, la biodiversité recule, les nappes d’eau s’épuisent. Le pétrole est de plus en plus cher, or il en faut beaucoup pour les machines, pour produire les engrais et pour transporter les produits sur de longs trajets. Tout cela s’accompagne de hauts niveaux d’émission de GES. Et c’est vrai aussi pour les pays pauvres. Selon Olivier de Schutter, ex-rapporteur spécial des NU pour le droit à l’alimentation, “L'agriculture conventionnelle n’est tout simplement plus le meilleur choix pour l’avenir ». Pour nourrir l’humanité, la voie d’avenir c’est l’agro-écologie MODERNE, à hauts rendements et de proximité. L’agriculture biologique et ses variantes. Et c’est essentiel aussi pour LE CLIMAT (enjeux majeur de la restauration des sols et de la reforestation). Supposons qu’on remplace progressivement l’agriculture productiviste, avec ses innombrables dommages collatéraux sur l’environnement et sur la santé, y compris celle des agriculteurs, par de l’agriculture biologique de proximité, tout en modifiant la part relative des productions de viandes, céréales, primeurs, etc. (transition simultanée vers une alimentation « bas carbone »). La transition agricole, suite À production GLOBALEMENT identique en quantité (bien que d’une structure différente), il faudrait en moyenne 30 à 40 % d’emplois en plus (estimation en attente de travaux en cours). Les comptes nationaux actuels nous diront alors que la croissance est nulle (même quantité globale produite). Et même que la productivité a fortement chuté, alors qu’en réalité c’est la qualité et la soutenabilité qui auront progressé, ce qui ne se voit pas dans ces comptes de la croissance et des gains de productivité. Pourtant, en remplaçant les gains de productivité par des gains de qualités, on aura créé de nombreux emplois, la part de la valeur ajoutée agricole aura progressé, ce qui serait une formidable inversion d’une tendance séculaire, et surtout la qualité et la durabilité de la production auront été bouleversées positivement. On aura créé de bons emplois sans croissance ! Ce raisonnement concerne bien d’autres secteurs que l’agriculture (diapos suivantes), y compris une partie de l’industrie. S’inspirer de ce qui existe déjà. Exemples : - Vers une Europe soutenable (Amis de la Terre/Wuppertal Institute, 1995) - CES/Wuppertal Institute (2007) et autres études de la CES sur des secteurs industriels, de service ou des transports (2009) - 4D/IRES/CFDT 2012 (pas de scénario sur l’emploi) - ADEME/OFCE 2013, discutable : croissance de 1,8 % par an d’ici 2050, prix faible (?) des énergies fossiles en 2050, 25 % de nucléaire en 2050, etc. - NégaWatt/CIRED, dernière version 2011/2013 et Solagro/ Afterres, en cours s’agissant des emplois) - Institut de l’économie circulaire (mai 2015) - Pays basque, et bientôt… Nord-Pas-de-Calais-Picardie (virage énergie + manifeste de chercheurs pour l’emploi) Emplois « écolo » : +1 à + 1,5 million d’ici 2030 ? ENERGIE : NÉGAWATT/QUIRION, + 600.000 À 870.000 EMPLOIS d’ici 2030 (par rapport au « scénario tendanciel ») ECONOMIE CIRCULAIRE et de fonctionnalité : 200.000 à 400.000 EMPLOIS AJOUTES AGRICULTURE, SYLVICULTURE ET PECHE : + 200.000 à 250.000 (par rapport à un scénario tendanciel de – 100.000) ? SOIT DE 1 A 1,5 MILLION D’EMPLOIS EN 15 ANS. EN MOYENNE 1,25 MILLION, SOIT 4,6% DES 27,3 MILLIONS D’EMPLOIS DE L’ÉCONOMIE FRANÇAISE EN 2014 CONFIRMATION : LES SCENARIOS BASQUES (+ 4,8 %) MAIS IL N’Y A PAS QUE LES EMPLOIS « VERTS » Ne pas oublier les besoins sociaux criants de services du « prendre soin » des personnes : personnes âgées, petite enfance, certains services publics/sociaux, accompagnement scolaire, etc. On manque d’études prospectives sur des besoins réalistes dans ces domaines qui correspondent à des « droits » à défendre, dont le droit à vivre dignement sa vieillesse, les droits des parents de jeunes enfants, ceux des enfants eux-mêmes, des personnes handicapées, etc. Hypothèse provisoire : environ un million d’emplois d’ici 2030. Y ajouter des mesures d’urgence ciblées : chômeurs de longue durée (projet ATD), droit de préemption et reprise des entreprises en coopératives, emplois aidés, chômage partiel compensé à 90%… Une estimation fondée sur des scénarios existants En 15 ans : 3 à 4 millions d’emplois en plus par rapport au scénario tendanciel, SANS VISER LA CROISSANCE - Agriculture proche, « propre » et moderne, forêts, pêche : + 200 à 250 000 emplois. Estimation prudente, par rapport à un scénario tendanciel. - Commerces de proximité : + 150 000 (5% de l’emploi actuel) - Énergies renouvelables, isolation thermique des logements et bâtiments, économies d’énergie, recyclage, mobilité douce, relocalisations partielles… : + 1,2 million - Services : petite enfance, personnes âgées ou handicapées, soins, social, éducation, environnement : + 1 million (études anciennes) - RTT équitable (les 32 heures et d’autres mesures, y compris sur les retraites) : + 1 million (études anciennes). 4C. Indispensable : une forte réduction des inégalités Avec les inégalités actuelles, nombre de politique de l’environnement creuseraient les écarts entre ceux qui peuvent se payer des produits « verts », plus chers en moyenne, et ceux qui doivent se contenter du bas de gamme le plus antiécologique. Un modèle de développement qui laisserait de côté une partie de la population ne peut pas réussir. Il serait socialement inacceptable, donc rejeté. D’autres arguments vont dans le même sens : - Les arguments de Wilkinson : l’égalité est bonne pour la santé humaine et sociale, la « croissance de l’égalité » supplante la croissance économique. - La surconsommation matérielle tient en partie à des comportements d’imitation enracinés dans les inégalités. - Freiner la pression démographique mondiale passe d’abord par l’éradication de la pauvreté, par l’éducation, par le développement humain. - Quand des ressources vitales sont physiquement limitées, il est encore plus défendable d’en exiger une répartition égalitaire. 4D. Une « planification participative », une démocratie enrichie sans laquelle il n’y a pas de « biens communs ». Exemple : l’enjeu identifié de la qualité de l’air en ville, à restaurer. Cette qualité résulte de l’action et des comportements de multiples parties prenantes, individus, institutions, etc. On ne peut l’améliorer que par la coopération et la participation de ces acteurs, moyennant des initiatives et incitations publiques diverses. Idem pour la réhabilitation thermique des logements, l’amélioration de la ressource en eau d’un territoire, un système énergétique local ou régional, l’enjeu du climat, etc. La « montée en qualités », riche en emplois, exige une démocratie renouvelée. Remplaçons « croissance et gains de productivité » par - Gains de qualité et de durabilité, sources d’emplois utiles - Gains de solidarité, d’égalité, de coopération - Gains de temps libre choisi - Gains de qualité et de sens du travail et de l’emploi - Gains de démocratie comme moyen et finalité 5) Le rôle majeur mais méconnu des territoires Qui a récemment écrit : « L’INSTANCE LOCALE PEUT FAIRE LA DIFFÉRENCE alors que l’ordre mondial existant se révèle incapable de prendre ses responsabilités. En effet, on peut à ce niveau susciter une plus grande responsabilité, un fort sentiment communautaire, une capacité spéciale de protection et une créativité plus généreuse… là aussi, on pense à ce qu’on laisse aux enfants et aux petits-enfants ». ?????? 6) Créer des emplois dans la région NPDC&Picardie Scénarios en cours de travail (Virage Energie, chercheurs) Situation actuelle : Emploi total au 31/12 de chaque année De 2,9% de l’emploi en France métropolitaine en 1999 à 2,5% en 2013, la population de 3,09% à 2,93% Objectif « emplois verts » d’ici 2030 : + 4,5% à 5% de l’emploi total actuel, soit environ 100.000 emplois ajoutés en combinant des déclinaisons régionales de NégaWatt/Virage Energie, Solagro/ Afterres (agriculture), filière bois/forêts, pêche durable, économie circulaire et de fonctionnalité. Ordre de grandeur semblable à celui des scénarios basques. Emplois du « prendre soin » des personnes, de leur bien-être, santé, éducation et accompagnement scolaire (NAP), culture, loisirs de proximité… A la fois dans des services publics (nationaux et locaux), des activités associatives et des services marchands. Combien ? Estimations en cours : entre 80.000 et 100.000 ? Réflexions spécifiques à mener sur la conversion écologique de l’industrie et sur sa relocalisation partielle. Rien ne serait pire pour l’emploi industriel (et agricole) que la poursuite dans le productivisme et le « compétitivisme » actuels. Poids dans l’emploi (%) des 5 grands secteurs