Fiche Pédagogique 6 - 3/4
Qu’est-ce qu’un Concile ?
Ce mot vient du latin Concilium qui signifie appeler (calare) ensemble (cum) : c’est une assemblée réunie par une convocation. On
retrouve la même étymologie avec le grec ekklesia qui donne en français, Eglise, ecclésial. Le Concile est donc à l’échelle provinciale,
nationale ou internationale, une réunion d’évêques, successeur des apôtres et donc garants de la foi chrétienne.
Après que l’empire romain ait permis le culte chrétien, se sont tenus en 325, à Nicée (Asie mineure), et en 381, à Constantinople
(Istanbul aujourd’hui), deux conciles qui ont abouti à rédiger la profession de foi chrétienne - le « Credo », du latin « je crois » - qui
porte le nom de « Symbole de Nicée-Constantinople ». En 431, le concile d’Ephèse (Turquie actuelle) aboutira à affirmer que la Ste
Vierge Marie est « Mère de Dieu », en grec « theotokos ».
Plus près de nous, en 1869, un concile est convoqué au Vatican mais la guerre franco-prussienne de 1870 a précipité sa clôture.
C’est Vatican I.Le Concile Œcuménique Vatican II est ouvert en 1962 par le Bienheureux pape Jean XXIII clos par le pape Paul VI, et il
rassemble des évêques du monde entier.
Pendant ces 3 ans, les réunions des évêques – que l’on appelle les pères
conciliaires - ont abordé des thèmes très important pour la foi chrétienne et la
vie de l’Eglise, et ont abouti à la publication de plusieurs documents de
référence. Par exemple, la constitution sur l’Eglise : « Lumen Gentium », où il
est affirmé entre autre que l’Eglise est le peuple de Dieu ; une constitution sur
la Parole de Dieu : « Dei Verbum », qui rappelle l’importance de la
fréquentation et de l’étude de la Parole de Dieu ; etc.
L’Eglise d’Espagne aujourd’hui
L’Eglise d’Espagne est une des plus anciennes institutions de
la Péninsule ibérique puisqu’elle remonte aux premiers
siècles de notre ère et qu’elle a su consolider sa présence en
traversant des périodes parfois troubles ou difficiles.
Aujourd’hui, sur une population de 45 millions d’habitants,
73% des Espagnols se disent catholiques, et 46% d’entre eux
pratiquent encore, même si en réalité seulement 13% vont à
la messe tous les dimanches. Malgré la baisse de la pratique,
la plupart des Espagnols demeurent attachés à une certaine
piété populaire, dont la Semaine sainte et les sanctuaires
sont les emblèmes.
Depuis 1979, date à laquelle s’est établie la nouvelle
Démocratie constitutionnelle, les 66 diocèses d’Espagne
bénéficient d’une bonne entente avec l’Etat. Sous le régime
du concordat et de l’accord juridique signé le 3 janvier 1979,
l’Eglise, sans être « religion officielle », est une des religions
reconnues par l’Etat. Elle bénéficie ainsi de son soutien pour
l’entretien du clergé et pour les aumôneries, mais aussi dans
l’enseignement, l’action sociale ou dans la solidarité.
Les ordres religieux exercent d’ailleurs dans le domaine une
présence forte, reposant sur des siècles de savoir-faire et sur
une tradition spirituelle, intellectuelle et caritative solide.
Pensons simplement aux Jésuites, aux Filles de la Charité, au
Carmel, pour ne citer que les plus connus !
Toutefois, depuis un certain nombre d’années, l’Eglise
d’Espagne est en perte de vitesse et voit ses relations avec le
gouvernement se tendre. En cause, un certain nombre de
Lois qui remettent en cause les fondements catholiques de la
société, dans les domaines de la politique familiale, de
l’éducation, et de la liberté religieux. La jeunesse a elle-aussi
de plus en plus de mal à s’identifier à cette Eglise qui peut
parfois paraître loin de ses préoccupations. En 2010, moins
de la moitié des 15-24ans se déclarent catholiques. Face à
cette situation, les évêques entendent résister, s’appuyant
pour cela sur de nouvelles forces ecclésiales, comme l’Opus
Dei, les Légionnaires du Christ ou le Chemin
néocatéchuménal.
Mais cela n’est pas toujours du goût de tous les catholiques,
qui préfèreraient voir l’Eglise investir d’avantage dans la
proximité et la solidarité, plutôt que dans le renforcement
des forces cléricales. L’Eglise d’Espagne n’en demeure pas
moins une Eglise originale, forte de ses diversités et de son
dynamisme, qui saura, avec beaucoup de persuasion, nous
faire entrer dans le mystère de la rencontre en 2011.