Plan directeur du Lac Léonard - Ville Saint

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Plan directeur du lac Léonard
Document produit par le
Conseil régional de l’environnement des Laurentides
(CRE Laurentides)
En collaboration avec la
Ville de Saint-Sauveur et
L’association du lac Léonard
Rédaction :
Marie Lapierre
Agente de liaison du Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides, CRE Laurentides
Révision :
Nadia Chalifoux
Agente de projet Bleu Laurentides, CRE Laurentides
Mélissa Laniel
Chargée de projet Bleu Laurentides, CRE Laurentides
Anne Léger
Directrice générale, CRE Laurentides
Référence à citer :
Conseil régional de l’environnement des Laurentides (2013). Plan directeur du lac Léonard, Saint-Sauveur.
Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides. Dernière mise à jour : octobre 2014, 48 p.
© CRE Laurentides octobre 2014
Plan directeur du lac Léonard
Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
Table des matières
I. Définition et objectif ......................................................................................................................................... 1
II. Acteurs impliqués ............................................................................................................................................ 2
III. Portrait et constats .......................................................................................................................................... 3
1. Caractéristiques du bassin versant ............................................................................................................... 3
1.1 Localisation du bassin versant ..................................................................................................... 3
1.2 Utilisation du territoire .................................................................................................................. 6
1.2.1 Développement ...................................................................................................................................... 6
1.2.2 Bande riveraine ........................................................................................................................................ 8
1.2.4 Milieux humides ...................................................................................................................................... 11
1.2.5 Pesticides et fertilisants ......................................................................................................................... 12
1.2.6 Érosion et transport de sédiments ...................................................................................................... 12
2. Caractéristiques du lac Léonard ................................................................................................................. 14
2.1 Hydromorphologie .................................................................................................................... 14
2.2 Qualité de l’eau ......................................................................................................................... 17
2.2.2 Données complémentaires ................................................................................................................ 20
2.2.3 Plantes aquatiques et algues ............................................................................................................ 21
2.2.4 Cyanobactéries .................................................................................................................................... 23
2.2.5 Analyses bactériologiques ................................................................................................................. 24
2.2.6 Barrage de castor ................................................................................................................................ 25
3. Synthèse et constats ..................................................................................................................................... 26
IV. Enjeux et problématiques ........................................................................................................................... 27
Enjeu 1. État de santé du lac ........................................................................................................... 27
Enjeu 2. Anthropisation du bassin versant ....................................................................................... 28
Enjeu 3. Usages du plan d’eau ........................................................................................................ 29
V. Actions des principaux acteurs .................................................................................................................. 31
VI. Références .................................................................................................................................................... 39
Annexes .............................................................................................................................................................. 41
II
Plan directeur du lac Léonard
Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
I. Définition et objectif
Par sa participation au programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides en 2013, la
Ville de Saint-Sauveur a démontré son souci de préserver la qualité des lacs de son territoire. Dans cette
perspective, la réalisation d’un plan directeur pour le lac Léonard a été jugée prioritaire.
Tout d’abord, qu’est-ce qu’un plan directeur de lac? Il s’agit d’un document qui rassemble les
informations disponibles sur un lac et qui guide les principaux acteurs dans leurs décisions et leurs actions
pour en assurer la qualité, ou du moins, éviter qu’il ne se détériore. Un plan directeur comporte trois
sections principales:
•Un portrait et des constats sur l’état de santé du lac;
•Les différents enjeux et problématiques rencontrés dans le bassin versant du lac;
•Les actions à privilégier afin d’améliorer ou de préserver la qualité de l’eau du lac.
L’objectif de ce plan directeur est donc d’identifier les enjeux et les problématiques spécifiques
au lac Léonard et son bassin versant, ainsi que de convenir, en concertation avec les acteurs concernés,
des actions à poser afin d’améliorer ou de préserver sa santé.
De façon générale, ce document émet une série de recommandations qu’il serait souhaitable
de prendre en considération pour la protection de l’état de santé du lac Léonard. Il incombera aux
parties impliquées de mettre en œuvre les actions recommandées, selon l’ordre de priorité défini dans le
document de suivi. Le plan d’action pourra évoluer au fil du temps, selon les nouvelles réalités du milieu.
1
Plan directeur du lac Léonard
Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
II. Acteurs impliqués
Voici une liste des principaux acteurs impliqués dans le plan directeur du lac Léonard:

Citoyens riverains, citoyens non riverains et villégiateurs

Ville de Saint-Sauveur**

Association du lac Léonard*

Conseil régional de l’environnement des Laurentides (CRE Laurentides)**

Organisme de bassin versant de la rivière du Nord (Abrinord)

Municipalité régionale de comté des Pays-d’en-Haut

Entrepreneurs et constructeurs

Ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements
climatiques (MDDELCC)

Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP)

Ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire (MAMOT)

Ces acteurs ont été consultés en date du 29 juin 2013
** Ces acteurs ont été consultés au cours de l’été 2013
2
Plan directeur du lac Léonard
Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
III. Portrait et constats
1. Caractéristiques du bassin versant
1.1 Localisation du bassin versant
Le lac Léonard est situé sur le territoire de la Ville de Saint-Sauveur, qui fait partie de la MRC des
Pays-d’en-Haut, ainsi que de la zone de gestion intégrée de l’eau (ZGIE) d’Abrinord qui couvre une
superficie de 2 296,6 km2. Cette zone est entièrement située dans le bassin versant de la rivière des
Outaouais, qui est un bassin de niveau 1. La rivière du Nord, dont le bassin versant de niveau 2 compte
pour 96,8% de la ZGIE, draine 2213 km2 de territoire (Abrinord, 2013). Elle s’écoule du nord au sud sur une
distance de 146,4 km, de Lantier jusqu’à son exutoire situé à Saint-André-d’Argenteuil. Elle prend sa
source dans le lac de la Montagne Noire et traverse la partie nord-est du territoire de la Ville de SaintSauveur (voir figures 1 et 2) (Abrinord, 2009).
Figure 1. Bassin versant de la ZGIE d’Abrinord
© Gouvernement du Québec, 2009
3
Plan directeur du lac Léonard
Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
Le territoire de la Ville de Saint-Sauveur possède une superficie de 47,99 km2 et compte plus de
10 000 résidents permanents en plus des nombreux villégiateurs (Ville de Saint-Sauveur, 2014).
Trois sous-bassins versants de niveau 3 recouvrent le territoire de Saint-Sauveur, soit les sous-bassins
du Grand-Ruisseau, de la Rivière à Simon ainsi que le sous-bassin de la Rivière Bonniebrook, dont le lac
Léonard fait partie (voir figures 2 et 3). Ce dernier sous-bassin possède une superficie de 88,12 km2 et
représente ainsi 3,96% de la superficie totale du bassin versant de la rivière du Nord (Abrinord, 2013).
Figure 2. Sous-bassins versants de la zone de gestion intégrée de l’eau d’Abrinord
© Abrinord, 2013
4
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Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
La superficie du bassin versant du lac Léonard est égale à 0,675 km2 (Richard Carignan, 2012). La
totalité du bassin se situe à l’intérieur des limites de la Ville de Saint-Sauveur. Le lac Léonard se déverse
dans le lac Wilson et est alimenté par un ruisseau permanent (voir figure 3).
Figure 3. Bassin versant du Lac Léonard
Source : Ville de Saint-Sauveur, 2013
5
Plan directeur du lac Léonard
Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
1.2 Utilisation du territoire
L’utilisation du territoire par l’humain peut modifier l’équilibre naturel des écosystèmes aquatiques.
Les activités telles que le déboisement des rives, le remaniement du sol et l’imperméabilisation des
surfaces, les eaux usées, l’épandage de fertilisants et les pratiques agricoles et forestières non durables
peuvent toutes contribuer à l’eutrophisation accélérée des lacs.
1.2.1 Développement
La population des Laurentides est passée de 511 000 habitants en 2006, à près de 560 000 en 2011,
ce qui constitue une augmentation approximative de 13% en 5 ans (Institut de la statistique du Québec,
2011). La population de la MRC des Pays-d’en-Haut est également en forte croissance. En effet, de 1981
à 2006, elle a connu une croissance de 92% alors que la croissance moyenne au Québec était de 13%.
La MRC a une densité de population de 52,85 habitants par km 2. Celle de Saint-Sauveur se démarque en
étant 3,6 fois plus élevée que celle de la MRC des Pays-d’en-Haut (MRC des Pays-d’en-Haut, 2013).
Le lac Léonard est situé dans la partie sud du territoire de la Ville de Saint-Sauveur. Cette partie est
moins urbanisée que la partie nord, où se trouvent les nombreux développements entourant la rue
Principale et le village de Saint-Sauveur, tel qu’illustré à la figure 5. Le sous-bassin versant de la Rivière
Bonniebrook est un peu moins développé que les sous-bassins du Grand-Ruisseau et de la Rivière à Simon
qui sont plus fortement habités. Le lac Léonard compte une douzaine de propriétés riveraines. Peu de
développements sont prévus dans les années à venir pour la première couronne du lac, puisque presque
tous les terrains donnant sur le lac appartiennent aux riverains actuels (APELL, Communication
personnelle, 2013).
6
Plan directeur du lac Léonard
Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
Figure 4. Carte des principaux lacs et milieux humides de la Ville de Saint-Sauveur
(Voir le lac Léonard encerclé en rouge)
© Ville de Saint-Sauveur, 2010
Le lac Léonard est bordé de 11 terrains riverains habités. Il possède un facteur d’impact de l’occupation
du territoire de 169,2 habitations riveraines par km2. Ce facteur est défini par les habitations riveraines qui
correspond au nombre de bâtiments divisé par la superficie du lac en km 2. En termes de superficie, le lac
Léonard est le troisième plus petit lac et détient 38% de sa rive est habitée (11 habitations). Son facteur
d’impact est donc le 6e en importance, ce qui est non négligeable (voir tableau I).
Tableau I. Facteur d’impact de l’occupation humaine autour des lacs.
Nom du lac
Superficie du lac
(km2)
Nombre
d’habitations
riveraines
Facteur d'impact de l'occupation du territoire par les
habitations riveraines
(Nbr bâtiments riverains/superficie du lac)
Becs-scie (des)
0,501
86
171,7
Boucané
0,133
24
180,6
Breton
0,119
33
277.3
Chats (des)
0,2
41
210
Cupidon
0,118
3
25,4
Denis
0,146
1
6,8
Fantaisie, la (ancien lac
0,024
1
41,7
7
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Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
Simms)
Kanawana
0,235
1
4,3
Léonard
0,065
11
169,2
Millette
0,174
24
137,9
Morin
0,245
ND
ND
Saint-Sauveur
0,057
13
228,1
Moyenne
132
1.2.2 Bande riveraine
La bande de végétation naturelle située en bordure des plans d’eau constitue leur premier
rempart contre l’apport de nutriments et de sédiments. Elle abrite également une faune diversifiée.
La réglementation municipale1 exige la conservation d’une bande de protection riveraine de 10
ou 15 mètres en fonction de la pente du terrain. Une ouverture d’une largeur maximale de 5 mètres dans
la bande riveraine est permise pour accéder au lac. Dans la rive, sont interdits tous les travaux,
constructions ou ouvrages de même que les activités de contrôle de la végétation tels que la tonte de
gazon, l’abattage d’arbre ou l’épandage d’engrais. Une renaturalisation des 5 premiers mètres est
exigée si la rive n’est pas occupée par de la végétation naturelle dans les 24 mois suivants l’adoption du
règlement en 2008. Cette renaturalisation consiste à implanter des espèces végétales indigènes
herbacées, arbustives et arborescentes.
Depuis l’adoption du règlement en 2008, l’application se fait par des visites de tous les terrains
riverains pendant la saison estivale. Un classement par les lettres A, B ou C est déterminé en fonction du
niveau de respect de la réglementation municipale et des photos sont prises pour appuyer la note
attribuée. En 2013, la ville a fait l’acquisition d’un kayak pour effectuer l’inspection des bandes riveraines
à partir du lac.
Une inspection des bandes riveraines a été effectuée dès l’année 2008 pour les terrains riverains
du lac Léonard. Elle a permis d’évaluer le pourcentage de végétation naturelle dans la rive, de qualifier
les types d’accès au lac et d’indiquer la présence de muret et d’abri à bateau. La présence et le type
de quai ont également été notés.
Les rives classées A sont occupées par de la végétation naturelle sur 10 ou 15 mètres, selon la
pente du terrain. L’accès au lac a une largeur maximale de 5 mètres et il est sinueux, de biais ou non
perpendiculaire au lac. Un seul quai est présent sur le terrain et il est flottant, sur pieux ou sur pilotis.
1
Règlement de zonage numéro 222-2008, chapitre 15, articles 248 et 249 (dispositions relatives à la rive)
8
Plan directeur du lac Léonard
Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
Les rives classées B ont plus de 50% de végétation naturelle. Les terrains sur lesquels le gazon n’a
pas été coupé et qui sont en processus de renaturalisation peuvent se retrouver dans cette classe. S’il y a
présence d’un muret, il doit être recouvert par de la végétation naturelle.
Les rives classées C sont principalement déboisées ou gazonnées. La présence d’éléments
perturbateurs dans la bande riveraine tels qu’un muret non végétalisé, des foyers d’érosion, du
remblayage, un quai de béton ou sur encaissement, un feu au sol, l’évidence d’une utilisation d’engrais
ou des constructions non autorisées vont entraîner l’attribution de la classe C à la rive.
Aucun problème majeur n’a été observé lors de l’inspection de la bande riveraine du lac
Léonard en 2008. 11 terrains riverains ont été classées A et un seul a été classée B. Ainsi, la rive du lac
Léonard est principalement occupée par de la végétation naturelle. Il a également été noté que tous
les accès au lac sont sinueux et la majorité est composée de végétation naturelle. Peu d’accès sont
composés de roches, terre ou de gazon. Aucune présence de muret ou d’abri à bateau n’a été
relevée. Tous les quais sont flottants, à l’exception d’un quai sur encaissement.
De nouveau, l’inspection des douze terrains riverains du lac Léonard en 2009 a permis d’attribuer
la note A pour 11 terrains et la note « B-» pour 1 terrain, soit l’accès public situé sur la montée d’Anjou.
Des améliorations ont été proposées pour cet accès, puis une deuxième visite a été effectuée. Ces
dernières avaient été mises en place lors de la deuxième visite.
En 2010, un tableau de compilation effectué par la Ville de Saint-Sauveur a été réalisé pour
déterminer le pourcentage de propriétés ayant une bande riveraine réglementaire ainsi que le nombre
d’avis et de constat d’infraction émis. 100% de la rive du lac Léonard était réglementaire en 2010.
En 2011, lors de l’inspection, dix terrains ont été classés A alors que 2 terrains ont été classés B. La
situation de 2011 s’était donc détériorée par rapport à celle de 2010. Finalement en 2012, un portrait de
l’état de la bande riveraine a été effectué sur quelques lacs de la Ville de Saint-Sauveur. Au total, 334
terrains ont été visités sur 11 lacs, incluant le lac Léonard. Les terrains riverains ont été classés en trois
catégories dont les définitions ont été légèrement modifiées depuis 2008 :

A : Bande riveraine conforme (naturelle, boisée ou en renaturalisation)

B : Bande riveraine conforme mais dans laquelle il y a eu une coupe d’arbres sans permis,
présence de paillis ou d’un rond de feu

C : Bande riveraine non conforme (largeur insuffisante)
Vous trouverez à la figure 5 ci-dessous, le détail du nombre de terrains riverains inspectés de 2008
à 2012 au lac Léonard, ainsi que les résultats des évaluations qui ont été réalisées par la ville (Ville de
Saint-Sauveur, 2012). Dans l’ensemble, de 2008 à 2012, les 12 terrains étaient visités. 83 % et plus des
9
Plan directeur du lac Léonard
Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
terrains étaient conformes lors des inspections. En 2012, 100 % des terrains ont été classé A, ce qui indique
qu’ils étaient tous conformes à la règlementation municipale (Ville de Saint-Sauveur, 2012).
Classement des bandes riveraines au lac Léonard,
2008-2012
14
12
11
12
11
11
10
10
8
A
6
B
4
B-
2
2
1
1
0
0
2008
2009
2010
0
2011
2012
Figure 5. Classement des bandes riveraines visitées au lac Léonard en 2012
© Ville de Saint-Sauveur, 2012
1.2.3 Installations septiques
Non traitées ou insuffisamment traitées, les eaux usées menacent la qualité de l’eau des lacs et
peuvent représenter un risque pour la santé humaine. Les installations septiques peuvent être des sources
de nutriments et de contamination bactériologique des eaux de surface.
La Ville de Saint-Sauveur effectue le suivi de la vidange des installations septiques annuellement.
La réglementation municipale2 indique que les propriétaires d’installations septiques doivent acheminer
une preuve de vidange de leur fosse septique au service de l’urbanisme de la ville avant le 30
septembre de l’année durant laquelle la vidange est effectuée. L’article 13 du Règlement sur
l’évacuation et le traitement des eaux usées des résidences isolées 3 prévoit que la vidange d’une fosse
septique doit être effectuée à tous les 4 ans pour une utilisation saisonnière de la résidence (180 jours ou
moins par année) et à tous les 2 ans pour une utilisation permanente.
Le lac Léonard ne fait pas partie de la liste provinciale des plans d’eau affectés par les algues
bleu-vert de 2004 à 2008 et n’a pu bénéficier de l’aide financière octroyée à la MRC des Pays-d’en-Haut
dans le cadre du Programme d’aide à la prévention des algues bleu-vert (PAPA) mis sur pied par le
Ministère des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire (MAMROT). Trois lacs
2
3
Règlement numéro 207-2008 concernant la vidange et l’étanchéité des fosses septiques dans la Ville de Saint-Sauveur
L.R.Q. 1981 c. Q-2 r.22, ancien Q-2 r.8
10
Plan directeur du lac Léonard
Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
situés sur le territoire de la Ville de Saint-Sauveur ont été éligibles à ce programme, soit les lacs
Kanawana, La Fantaisie et Saint-Sauveur, ce qui a permis d’effectuer une caractérisation sommaire des
installations septiques riveraines en bordure de ces lacs (MAMROT, 2011).
Une visite des terrains riverains au lac Léonard effectuée par la ville en 2008 a permis de recueillir
des informations sur les installations septiques notamment quant à la pente du terrain, au type
d’installation septique et à la présence de fuite évidente en provenance de l’installation. Aucune
pollution apparente n’a été observée lors de ces inspections visuelles (Ville de Saint-Sauveur, 2008).
1.2.4 Milieux humides
Les milieux humides constituent une source naturelle de phosphore aux plans d’eau. Néanmoins,
ces milieux jouent un rôle écologique important, notamment au niveau de la diversité d’espèces qu’ils
abritent. Également, ils participent au renouvellement des réserves d’eau souterraines, à partir desquelles
bon nombre de personnes s’approvisionnent en eau potable. Ils contribuent (telles des éponges) à la
régulation des niveaux d’eau et améliorent la qualité de l’eau en la filtrant et en éliminant les bactéries
pathogènes ainsi que plusieurs contaminants.
Selon la règlementation municipale4, dans les milieux humides riverains présentant un lien
hydrologique avec un lac ou un cours d’eau, l’aménagement d’un pont ou passerelle d’une largeur
maximale de 1,2 mètre sur pieux ou sur pilotis est la seule intervention autorisée. Toutefois, les travaux
doivent être réalisés sans remblais. Pour ce qui est des milieux humides isolés, soit sans liens hydrologiques,
ils bénéficient d’une bande de protection riveraine de 10 mètres si leur superficie est d’au moins 2000
mètres2.
La cartographie de tous les milieux humides du territoire de Saint-Sauveur a été réalisée en 2010
par le Service de l’environnement de la ville. De l’information a ainsi été répertoriée sur le type de milieu
humide (marais, marécage, tourbière, étang), leur superficie, la connectivité (fermé ou relié à un cours
d’eau primaire, secondaire ou tertiaire), l’humidité, la présence d’espèces menacées ou vulnérables, la
perturbation par les activités humaines ainsi que la biodiversité (types d’habitats, diversité floristique). Ces
informations ont permis d’attribuer à chacun des milieux humides identifiés un pointage indiquant une
qualité très faible, faible, moyenne, élevée ou très élevée.
Dans le bassin versant de la Rivière Bonniebrook, 42 milieux humides ont été identifiés, pour une
superficie totale de 53 hectares. Le pointage moyen obtenu lors de l’évaluation de la qualité de ces
milieux est 14,1, indiquant qu’il s’agit de milieux humides de qualité moyenne (Ville de Saint-Sauveur,
2010). Un milieu humide est présent dans le bassin versant du lac Léonard et un second à l’extrémité sudest du lac.
4
Ce dernier est un marais de 0,86 hectare comptant 3 types d’habitat et une diversité
Règlement de zonage numéro 222-2008, chapitre 15, article 251(dispositions applicables aux milieux humides)
11
Plan directeur du lac Léonard
Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
floristique élevée. Le pointage obtenu par ce marais indique une qualité moyenne. Aucune perturbation
humaine n’a été identifiée.
Figure 6. Milieux humides présents dans le bassin versant du lac Léonard
© Ville de Saint-Sauveur, 2013
1.2.5 Pesticides et fertilisants
Les engrais sont constitués en partie de phosphore, ce qui contribue à l’eutrophisation accélérée
des plans d’eau. Les pesticides sont quant à eux des contaminants qui sont toxiques pour l’écosystème
du lac.
La réglementation municipale5 interdit l’utilisation et l’application de pesticides sur l’ensemble du
territoire de la Ville de Saint-Sauveur. L’épandage de fertilisants est interdit dans la rive des lacs et des
cours d’eau (10 ou 15 mètres selon la pente) mais est autorisé sur le reste du territoire6.
1.2.6 Érosion et transport de sédiments
L’érosion des sols et l’apport de sédiments aux plans d’eau peuvent être des sources de
phosphore. Ils contribuent à l’envasement du milieu, bloquent les frayères, limitent dans certains cas les
usages et créent un environnement propice à la prolifération des plantes aquatiques. Lorsque les
5
6
Règlement numéro 14-2002
Règlement de zonage numéro 222-2008, chapitre 15, article 249 (dispositions relatives à la rive)
12
Plan directeur du lac Léonard
Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
sédiments proviennent du réseau routier, ils peuvent également emporter avec eux des métaux lourds et
autres produits toxiques qui peuvent nuire à l’écosystème aquatique.
Afin de réduire l’apport de sédiments dans les plans d’eau, la Ville de Saint-Sauveur a adopté en
2010 des dispositions règlementaires concernant le contrôle de l’érosion 7. La conservation de la
végétation sur les terrains riverains et dans le bassin versant immédiat est donc très importante pour
réduire l’apport en sédiments et en nutriments au lac.
Les fossés peuvent aussi être une source d’apport en sédiments au lac. La méthode du « tiers
inférieur » pour leur entretien devrait être utilisée lorsque la situation s’y prête. Cette méthode d’entretien
consiste à nettoyer seulement le premier tiers du fossé, tout en laissant la végétation sur les deux tiers
supérieur, contrairement à la technique traditionnelle qui consiste à tout arracher (voir la figure 7).
Figure 7. Schéma global de comparaison des méthodes d'entretien des fossés.
7
Règlement 228-2010 et règlement de zonage 125 concernant les mesures de contrôle de l’érosion.
13
Plan directeur du lac Léonard
Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
2. Caractéristiques du lac Léonard
2.1 Hydromorphologie
Le lac Léonard possède une superficie de 0,065 km2 et son volume d’eau est de 101 400 m 3. Sa
profondeur moyenne est de 1,6 mètre et sa profondeur maximale de 3,1 mètres (Carignan, 2012). Il s’agit
donc d’un lac peu profond. Il est alimenté par un seul ruisseau permanent.
Figure 8. Carte bathymétrique du lac Léonard
© Richard Carignan, 2012
Le temps de renouvellement des eaux du lac Léonard est d’environ 0,26 année, soit environ 95
jours, ce qui représente un temps de séjour très court (voir le tableau II).
14
Plan directeur du lac Léonard
Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
Tableau II: Critères pour la classification du temps de renouvellement des lacs de la région des Laurentides
(CRE Laurentides, 2013).
Classification
Temps en année (s)
Long
≥5
Modérément long
≥2–5
Modérément court
≥1–2
Court
≥ 0,5 – 1
Très court
< 0,5
Le ratio de drainage du lac Léonard (superficie du bassin versant/superficie du lac) est égal à 10,
ce qui représente un ratio modérément élevé et indique que la superficie du bassin versant représente
10 fois la superficie du lac Léonard (CRE Laurentides).
Toutes ces informations permettent de mieux comprendre l’influence des facteurs naturels sur la
qualité de l’eau des lacs. En effet, les concentrations en phosphore et en chlorophylle a dans la colonne
d’eau des lacs peu profonds (ou étangs) tendent à être plus élevées que dans les lacs stratifiés en raison
du recyclage continuel des nutriments entre les sédiments et la colonne d’eau.
Il en est de même pour les lacs dont le temps de renouvellement ou de séjour est court, car la
rétention du phosphore par un lac dépend du temps de séjour de l'eau. Plus ce temps est long, plus le
phosphore a le temps de sédimenter. Ainsi, les lacs ayant un court temps de séjour, comme le lac
Léonard, tendent à avoir plus de phosphore dans la colonne d'eau. Les lacs avec un ratio de drainage
élevé et donc, un grand bassin versant par rapport à la superficie du lac, auront habituellement un
temps de séjour plus court et seront plus colorés. Pour les lacs dont le ratio de drainage est supérieur à 10,
la majorité des nutriments proviennent du bassin versant et l’apport issu des précipitations
atmosphériques est, en proportion, négligeable.
Le tableau III à la page suivante permet de comparer ces données avec celles de quelques
autres lacs du territoire de la Ville de Saint-Sauveur.
15
Plan directeur du lac Léonard
Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
Tableau III. Informations morphométriques et hydrologiques de différents lacs situés sur le territoire de la Ville de Saint-Sauveur.
© CRE Laurentides, 2014
Lac
Municipalité(s)
Superficie du
lac (A0) (km2)*
Volume du lac
(m3)*
Superficie du
bassin versant
(AB) (km2)*
(incluant les
lacs en amont)
Altitude
(m)*
Profondeur
maximale (zmax)
(m)*
Profondeur
moyenne (zmoy)
(m)*
Ratio de
drainage
(AB/A0)**
Temps de
séjour
(année)***
Becs-Scie, des
Saint-Sauveur & MilleIsles
0,501
2 926 000
2,62
320,5
16,6
5,8
5,23
1,97
Boucané
Saint-Sauveur
0,1329
500 400
1,19
329
14,1
3,8
8,95
0,74
Breton
Saint-Sauveur
0,119
165 000
0,737
323,2
2,6
1,4
6,19
0,40
Chats, des
Saint-Sauveur
0,200
360 000
0,624
336,9
3,1
1,8
3,12
1,02
Cupidon
Saint-Sauveur &
Sainte-Anne-des-Lacs
0,118
769 600
0,424
346
16,7
6,5
3,59
3,20
Saint-Sauveur &
Sainte-Anne-des-Lacs
0,146
892 000
0,771
346
17,2
6,1
5,28
2,04
Saint-Sauveur
0,024
110 000
0,365
261
11,1
4,6
15,21
0,53
Kanawana
Saint-Sauveur
0,235
1 273 000
5,17
318,4
12,5
5,4
22,00
0,43
Léonard
Saint-Sauveur
0,065
101 400
0,675
338,5
3,1
1,6
10,38
0,26
Millette
Saint-Sauveur
0,174
1 520 000
0,898
326,2
18,8
8,7
5,16
2,98
Morin
Saint-Sauveur
0,245
2 579 000
1,096
351
28,3
10,5
4,47
4,15
Saint-Sauveur
Saint-Sauveur
0,057
120 000
10,48
210,6
4,9
2,2
183,86
0,02
Denis
Fantaisie, la
(ancien lac
Simms)
*Données tirées des cartes bathymétriques de Richard Carignan, 2010 à 2014
**Calculé par le CRE Laurentides à l’aide des données de Richard Carignan, 2010 à 2014
***Calculé en tenant compte d'un écoulement spécifique annuel de 567 648 m3/km2/an ou 18 L/s/km2
16
Plan directeur du lac Léonard
Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
2.2 Qualité de l’eau
La qualité de l’eau d’un lac doit être évaluée en considérant un ensemble de facteurs. Les
données physicochimiques et bactériologiques, la prolifération de cyanobactéries, d’algues et de
plantes aquatiques et l’accumulation de sédiments font partie, entre autres, des éléments qui peuvent
être analysés et mis en relation pour nous renseigner sur la qualité de l’eau.
Le Réseau de surveillance volontaire des lacs (RSVL), programme auquel l’association du lac
Léonard est inscrite depuis 2011, permet de mesurer les variables de base telles que la transparence de
l’eau, les concentrations en phosphore total trace, chlorophylle a et carbone organique dissous8. Les
données obtenues dans le cadre de ce programme sont présentées au tableau IV.
Un suivi complémentaire a également été effectué au lac Léonard en 2012 et a permis d’obtenir
des données de température de l’eau, la stratification thermique du lac, la concentration en oxygène
dissous, le pH et la conductivité de l’eau. Les résultats sont présentés à la section 2.2.2.
Des données concernant les plantes aquatiques et les algues, ainsi que les cyanobactéries et la
bactériologie sont présentés dans les sections qui suivent.
2.2.1 Caractéristiques physicochimiques
Le phosphore total est l’élément nutritif qui contrôle généralement la croissance des algues et des
plantes aquatiques. Il y a un lien entre la concentration de phosphore, la productivité du lac et son
niveau trophique.
La chlorophylle a est un indicateur de la quantité d’algues microscopiques (phytoplancton)
présente dans le lac. La concentration de chlorophylle a augmenté avec la concentration du lac en
matières nutritives, particulièrement en phosphore. Il y a donc un lien entre cette augmentation et le
niveau trophique du lac. Les lacs eutrophes produisent une importante quantité d’algues.
Le carbone organique dissous (COD) provient surtout de la décomposition de la végétation
terrestre. La concentration de COD dans l’eau est fortement associée à la présence des matières qui
sont responsables de sa coloration jaunâtre ou brunâtre, tels les acides humiques provenant des milieux
humides (comme les marécages, les tourbières et les marais). La mesure du COD permet d’avoir une
appréciation de la coloration de l’eau, qui est un des facteurs qui influencent sa transparence. La
transparence de l’eau diminue avec l’augmentation de la concentration du carbone organique dissous.
La transparence de l’eau est mesurée à l’aide du disque de Secchi. La transparence diminue
notamment avec l’augmentation de la quantité d’algues microscopiques dans le lac. Il y a donc un lien
8
Source : http://www.mddelcc.gouv.qc.ca/eau/rsvl/index.htm
17
Plan directeur du lac Léonard
Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
entre la transparence de l’eau et le niveau trophique du lac. Les lacs eutrophes sont caractérisés par
une faible transparence.
L’Association pour la protection de l’environnement du lac Léonard (APELL) a procédé à
l’échantillonnage de la qualité de l’eau du lac durant trois années consécutives, soit de 2011 à 2013,
dans le cadre du programme RSVL. Les résultats obtenus figurent au tableau IV.
Tableau IV. Résultats de la qualité de l’eau et la mesure de la transparence de l’eau pour le lac Léonard, étés 2011 à 2013
(Source : CRE Laurentides à partir de MDDELCC, 2014A)
Dates
Phosphore total
trace (μg/L)
Chlorophylle a
(μg/L)
Carbone
organique dissous
(mg/L)
4,0
4,0
5,2
4,4
3,2
4,2
4,6
4,0
3,5
4,3
4,4
4,1
2011-06-27
12
14
2011-07-25
12
5,9
2011-08-28
8,7
7,2
Moyenne 2011
11
8,9
2012-06-17
6,2
2,7
2012-07-24
7,1
8,6
2012-08-26
4,5
9,7
Moyenne 2012
5,9
7,0
2013-06-18
8,3
3,4
2013-07-30
6,2
5,4
2013-08-20
3,7
4,9
Moyenne 2013
6,1
4,6
MOYENNES
PLURIANUELLES
7,7
6,8
(2011-2013)
*Source : MDDELCC, RSVL, 2014. Communication personnelle.
4,2
Transparence
de l’eau (m)
Statut trophique
1,9
Mésotrophe
2,0
Oligo-mésotrophe
2,4
Oligo-mésotrophe
2,1
Mésotrophe*
Plusieurs années de prise de données sont nécessaires avant de pouvoir tirer des conclusions
robustes sur la qualité de l’eau des lacs. En effet, plusieurs facteurs peuvent contribuer à la variation
annuelle des données tels que la température, les précipitations, l’effort d’échantillonnage, etc. Ainsi, lors
de l’interprétation des données de la qualité de l’eau, il est préférable d’utiliser les moyennes
pluriannuelles obtenues pour l’ensemble des variables.
Par ailleurs, les différents descripteurs considérés séparément peuvent démontrer des signaux
discordants concernant la qualité de l’eau du lac. C’est pourquoi il est préférable d’utiliser une
combinaison des principales variables mesurées (phosphore total, chla, transparence) afin de
déterminer le statut trophique global du lac (voir le tableau V et la figure 9).
18
Plan directeur du lac Léonard
Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
Figure 9. Échelle de classement du niveau trophique des lacs, incluant les résultats des moyennes pluriannuelles pour le lac
Léonard (CRE Laurentides adapté de MDDELCC, 2014A).
En ce sens, les analyses combinées effectuées dans le cadre du RSVL de 2011 à 2014 ont révélé
que le lac Léonard a un statut trophique mésotrophe et se situe à un stade intermédiaire-avancé
d’eutrophisation.
Voici les moyennes pluriannuelles obtenues pour les différents descripteurs de la qualité de l’eau
et leur signification selon la terminologie utilisée par le RSVL (voir le tableau V):
Phosphore total (7,7): L’eau du lac est légèrement enrichie en phosphore.
Chlorophylle a (6,8): La concentration en chlorophylle a dans la colonne d’eau est nettement
élevée.
Transparence de l’eau (2,1): La transparence de l’eau est caractéristique d’une eau très trouble.
La moyenne pluriannuelle des concentrations en carbone organique dissous (COD) mesurées au
lac Léonard, d’une valeur de 4,2 mg/L, nous indique que l’eau est colorée et que ce descripteur à une
incidence sur la transparence de l’eau.
19
Plan directeur du lac Léonard
Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
Tableau V. Classes des descripteurs de la qualité de l’eau selon le RSVL (CRE Laurentides adapté de MDDELCC, 2014A)
Statut
trophique/Descripteurs
Ultra-oligotrophe
Oligotrophe
Oligo-mésotrophe
Mésotrophe
Méso-eutrophe
Eutrophe
Hyper-eutrophe
Phosphore total (ug/L)
Chlorophylle a (ug/L)*
Transparence (m)
<4
À peine enrichi
≥4-7
Très légèrement enrichi
≥ 7 – 13
Légèrement enrichi
≥ 13 – 20
Enrichi
≥ 20 – 35
Nettement enrichi
≥ 35 – 100
Très nettement enrichi
≥ 100
Extrêmement enrichi
<1
Très faible
≥ 1 – 2,5
Faible
≥ 2,5 - 3,5
Légèrement élevée
≥ 3,5 – 6,5
Élevée
≥ 6,5 – 10
Nettement élevée
≥ 10 – 25
Très élevée
≥ 25
Extrêmement élevée
> 12
Extrêmement claire
≤ 12 – 6
Très claire
≤6–4
Claire
≤4-3
Légèrement trouble
≤3–2
Trouble
≤2–1
Très trouble
≤1
Extrêmement trouble
*La valeur de chlorophylle a utilisée est la valeur corrigée, c’est-à-dire sans l’interférence de la phéophytine
Carbone organique dissous
(mg/L)
<3
≥3-4
≥4-6
≥6
Couleur
Incidence sur la transparence
Peu colorée
Légèrement colorée
Colorée
Très colorée
Probablement une très faible incidence
Probablement une faible incidence
À une incidence
Forte incidence
2.2.2 Données complémentaires
Pour compléter les mesures de phosphore total, de chlorophylle a, de carbone organique dissous
et de transparence de l’eau, d’autres données peuvent être recueillies telles que la température de
l’eau, la concentration en oxygène dissous, la conductivité spécifique et le ph en surface. L’annexe 1
présente une description complète de ces différents indicateurs et de leur rôle.
En juin 2012, le CRE Laurentides a mesuré ces descripteurs à la fosse du lac Léonard. Il a été
possible de constater que le lac Léonard n’est pas thermiquement stratifié. Ainsi, la colonne d’eau est
soumise à un brassage continuel. Cela est dû au fait que le lac Léonard est peu profond. La quantité
d’oxygène dissous est donc assez uniforme dans toute la colonne d’eau et respecte les critères pour la
protection de la vie aquatique du MDDELCC. Il n’est pas étonnant de constater que la température, la
conductivité et le pH demeurent également stables. Les données obtenues sont présentées au tableau
VI et illustrées à la figure 10.
Tableau VI. Données obtenues à la fosse du lac Léonard à l’aide d’une multisonde (© CRE Laurentides)
Profondeur
Température (°C)
(m)
9
Gradient
Conductivité
(°C/m)
(mS/cm*100)
Oxygène
dissous
(%)9
Oxygène dissous
pH
(mg/L)
0,203
21,79
-
9,2
117,5
9,90
7,99
1,035
21,77
0,02
9,2
116,9
9,85
7,88
2,214
21,55
0,22
9,2
116,7
9,88
7,76
Valeurs calibrées en fonction de l’altitude.
20
Plan directeur du lac Léonard
Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
Multisonde au lac Léonard - 27 juin 2012
0
5
10
15
20
25
0
Profondeur (m)
0,5
1
Température (°C)
1,5
2
Oxygène (mg/L)
Conductivité
(mS/cm*100)
pH
2,5
Figure 10. Représentation graphique des données prises à l’aide de la multisonde au lac Léonard (© CRE Laurentides)
2.2.3 Plantes aquatiques et algues
Bien que la concentration en phosphore dans la colonne d’eau d’un lac soit un indicateur de son
état d’enrichissement, bien d’autres changements sont observables avant que l’on puisse constater une
augmentation du phosphore à la fosse du lac. En effet, les macrophytes (algues visibles et plantes
aquatiques) du littoral contribuent à favoriser la sédimentation du phosphore qui arrive du bassin versant.
Pendant que ces végétaux prolifèrent, la quantité mesurée dans la colonne d’eau de la zone profonde,
quant à elle, ne varie pas de façon importante. C’est seulement lorsque la capacité de rétention par
ces végétaux est atteinte que la quantité de phosphore mesurée dans la colonne d’eau peut
augmenter.
Les plantes aquatiques et le périphyton (algues fixées aux roches, au bois, aux plantes, etc.) sont
donc les premiers indicateurs de l’état d’enrichissement du lac par les nutriments issus de la villégiature.
Ainsi, leur caractérisation est essentielle pour compléter l’analyse de l’état de santé d’un lac. À cette fin,
le protocole de Suivi du périphyton a été développé en 2012 dans le cadre du RSVL (MDDELCC, CRE
Laurentides et GRIL, 2012). La mesure du phosphore, réalisée périodiquement reste toutefois primordiale
afin d’effectuer un suivi à long terme de l’état de santé du lac.
21
Plan directeur du lac Léonard
Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
Au lac Léonard, le périphyton n’a pas été caractérisé. À l’été 2014, la caractérisation préliminaire des
plantes aquatiques a été réalisée par l’agente de liaison du programme de Soutien technique des lacs
de Bleu Laurentides et trois membres riverains de l’association du lac. Neuf espèces ou genres de plantes
aquatiques ont été identifiés lors de cette visite, dont: Pontederia cordata (Pontédérie à feuille en cœur),
Brasenia schreberi (Brasénie de schreber) et Lemna minor (Lenticule mineure/lentille d’eau) (voir les
figures 11 à 13).
Figure 11. Pontederia cordata (Pontédérie à feuilles en coeur) identifiée au lac Léonard le 30 juillet 2014.
Figure 12. Brasenia schreberi (Brasénie de schreber) identifiée au lac Léonard le 30 juillet 2014.
Figure 13 : Lemna minor (Lenticule mineure/Lentilles d’eau) identifiée au lac Léonard le 30 juillet 2014.
22
Plan directeur du lac Léonard
Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
2.2.4 Cyanobactéries
Les cyanobactéries ou « algues bleu-vert » sont des microorganismes aquatiques. Certaines
espèces produisent des poisons naturels : les cyanotoxines. Les cyanobactéries sont présentes
naturellement dans les plans d’eau et ne deviennent problématiques que lorsqu’elles sont présentes en
abondance. Elles forment alors une masse visible à l’œil nu appelée fleur d’eau ou « bloom ». Ce
phénomène, lorsqu’il occupe une proportion importante du lac, est toujours un symptôme de
dégradation de son état de santé. Cependant, une petite fleur d’eau localisée n’est pas
nécessairement synonyme de mauvaise santé du plan d’eau. Elles peuvent avoir été accumulées dans
une baie de façon naturelle par le vent, par exemple.
Le RSVL et le CRE Laurentides proposent un protocole pour effectuer visuellement le suivi d’une
fleur d’eau de cyanobactéries. Ce suivi consiste à cartographier les zones atteintes par les fleurs d’eau
en fonction de la densité de cyanobactéries observée. L’ensemble des cartes réalisées permet alors de
voir l’évolution des cyanobactéries dans le lac au cours de l’épisode d’éclosion.
De son côté, le MDDELCC prélève et analyse des échantillons d’eau afin de déterminer le
nombre de cellules par millilitre d’eau et la quantité de toxines qui s’y trouve. Le MDDELCC considère le
seuil de 20 000 cellules par ml comme critère au-delà duquel une prolifération de cyanobactéries
devient une fleur d’eau10, une cote « B » est alors attribuée. Aussi, certaines concentrations de toxines
(microcystine et anatoxine-a) doivent avoir été mesurées dans l’eau du lac afin de justifier certaines
restrictions d’usages du plan d’eau tel que la baignade ou les activités nautiques. Si les concentrations
de toxines dépassent les seuils acceptables par le MDDELCC, le plan d’eau est alors coté « C ».
Le lac Léonard ne fait pas partie de la liste du MDDELCC des plans d’eau touchés par une fleur
d’eau d’algues bleu-vert au Québec. Cette liste publiée par le ministère, comprend tous les lacs touchés
par une fleur d’eau, qui ont été signalés de 2004 à 2013 (MDDELCC, 2014B). Ainsi, aucun épisode de
cyanobactéries n’a été signalé au MDDELCC ou à la Ville de Saint-Sauveur. Les riverains du lac Léonard
affirment ne jamais avoir observé de cyanobactéries depuis leur arrivée (APELL, communication
personnelle, 2013).
10
Pour plus d’informations, consultez : http://www.mddelcc.gouv.qc.ca/eau/algues-bv/gestion/index.htm#procedures
23
Plan directeur du lac Léonard
Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
2.2.5 Analyses bactériologiques
De 2001 à 2009 la Ville de Saint-Sauveur a échantillonné plusieurs des lacs de son territoire dans le
but d’analyser la qualité des eaux de baignade. L’analyse de coliformes fécaux (bactéries présentes
dans les excréments des animaux à sang chaud) est un indicateur de la présence potentielle d’autres
micro-organismes pathogènes qui posent des risques pour la santé. Dans une eau utilisée pour la
baignade, la limite de coliformes fécaux tolérée est de 200 coliformes par 100 ml d’eau, alors qu’elle
peut atteindre jusqu’à 1000 coliformes par 100 ml d’eau si elle est utilisée pour des activités où il y a un
contact indirect (canot et kayak, par exemple11).
Au lac Léonard, la qualité de l’eau de baignade a été analysée à 4 sites différents entre 2001 et
2009. Les résultats sont présentés au tableau VI. Il est possible de constater que la qualité de l’eau de
baignade est demeurée excellente de 2001 à 2009 pour tous les sites échantillonnés au lac Léonard,
puisque les résultats sont inférieurs à 20 coliformes fécaux par 100 ml, à l’exception d’un site ayant
obtenu un résultat de 26 coliformes fécaux par 100 ml en 2007. La qualité de l’eau était donc qualifiée
de bonne à ce site.
Tableau VII. Résultats des analyses de la qualité de l’eau de baignade au lac Léonard (nombre de coliformes fécaux mesurés par
100 ml, pour un échantillon)
Site 1
E
B
P
Site 2
M
E
B
P
Site 3
M
E
2009
2
<2
2008
2
<2
2007
4
2006
6
2
0
0
2005
B
P
Site 4
M
26
E
B
P
M
<2
4
2004
2003
0
2002
0
2001
2
Source : Ville de Saint-Sauveur
Légende12 :
E → Excellente (0 à 20 coliformes fécaux par 100 ml)
B → Bonne (21 à 100 coliformes fécaux par 100 ml)
P → Passable (101 à 200 coliformes fécaux par 100 ml)
M → Mauvaise (201 coliformes fécaux ou plus par 100 ml)
11
Source : http://www.mddelcc.gouv.qc.ca/eau/criteres_eau/details.asp
24
Plan directeur du lac Léonard
Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
2.2.6 Barrage de castor
Depuis les années 1970, plusieurs familles de castors se sont installées au lac Léonard, entraînant
des variations importantes du niveau de l’eau. Depuis 2012, un barrage est présent à la décharge du
lac. Puisqu’il ne menace pas la sécurité des résidents et qu’il n’est pas susceptible de briser des
infrastructures, aucune intervention n’est prévue de la part de la MRC des Pays-d’en-Haut (APELL,
communication personnelle, 2013) concernant le barrage.
Cette même constatation a été effectuée lors d’une visite sur le terrain le 20 juin 2014 par le
président de l’APELL et la personne ressource de de la MRC des Pays-d’en-Haut. Le barrage avait à
cette date, une hauteur de 1,20 mètre, une largeur de 1,50 mètre et longueur de 30 mètres
(Communication personnelle, Ville de Saint-Sauveur, 2014).
2.3 Usages du plan d’eau
Les lacs et les cours d’eau sont au centre de nombreux développements et suscitent des intérêts
diversifiés. La population fait généralement plusieurs usages de cette ressource. Le lac Léonard est
actuellement utilisé principalement pour la baignade et les activités aquatiques non motorisées tels que
le canot, le kayak et le pédalo. Le lac est également utilisé pour la détente, l’observation de la faune et
de la flore et pour l’approvisionnement à des fins domestiques pour deux résidences. Les embarcations à
propulsion mécanique sont interdites au lac Léonard par un règlement fédéral 13 en vigueur depuis 1992.
Une plage est accessible pour les citoyens non riverains demeurant à proximité du lac.
13
Règlement sur les restrictions visant l’utilisation des bâtiments - Annexe 3 : Eaux dans lesquels les bâtiments à propulsion
mécanique sont interdits.
25
Plan directeur du lac Léonard
Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
3. Synthèse et constats
En analysant l’ensemble des informations issues du portrait, il est possible de constater le lac
Léonard possède un statut trophique mésotrophe et présente des signes clairs d’eutrophisation.
L’abondance de plantes aquatiques et d’algues dans ce lac de petite superficie visible sur le terrain
confirme bien ce dire. Plus particulièrement, la concentration nettement élevée en chla est le facteur
qui contribue grandement à déclasser le statut trophique du lac et à réduire sa transparence. Cet
indicateur nous renseigne sur la forte productivité du lac, qui est notamment reliée à des facteurs
naturels tels que sa faible profondeur et son court temps de renouvellement.
La morphométrie du lac Léonard le rendant plus vulnérable, il est d’autant plus important de
limiter les apports en phosphore supplémentaires d’origine humaine en continuant, par exemple, de
conserver une bande de protection riveraine de 15 mètres et de surveiller de près l’état des installations
septiques. De plus, il faudra s’assurer de mettre en place des méthodes de contrôle de l’érosion pour les
nouvelles constructions, ainsi que lors de tous travaux impliquant un remaniement du sol dans le bassin
versant du lac.
La présence de barrages de castor entraîne des variations du niveau de l’eau non négligeables.
Comme le lac est peu profond, ces variations peuvent être dommageables pour la qualité de l’eau.
Toutefois, il a été jugé moins dommageable pour l’environnement de laisser le barrage en place que de
le détruire par un membre de la MRC des Pays-d’en-Haut.
Aussi, afin de préciser notre compréhension de l’état de santé du lac, il sera important de mesurer
d’autres descripteurs de la qualité de l’eau tels que les plantes aquatiques et le périphyton.
L’abondance du périphyton constitue l’un des premiers indicateurs de l’impact de la villégiature sur la
santé d’un lac.
26
Plan directeur du lac Léonard
Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
IV. Enjeux et problématiques
Voici les enjeux à considérer pour améliorer ou préserver l’état de santé du lac Léonard, en lien avec le
portrait et les constats précédemment dressés :

L’eutrophisation du lac;

L’anthropisation du bassin versant;

Les usages du plan d’eau.
Les préoccupations ou problématiques reliées à chaque enjeu seront analysées.
Enjeu 1. État de santé du lac
L’eutrophisation est un processus naturel au cours duquel les plans d’eau vieillissent. Ceux-ci
reçoivent sédiments et éléments nutritifs (notamment du phosphore et de l’azote) stimulant la croissance
des algues et des plantes aquatiques. Ce vieillissement s’effectue normalement sur une période s’étalant
de quelques milliers à plusieurs dizaines de milliers d'années. Cependant, les activités humaines,
responsables de l’augmentation de sédiments et d’éléments nutritifs parvenant aux lacs accélèrent le
processus qui peut maintenant prendre à peine quelques décennies. La diminution de la transparence
de l’eau, l’augmentation de la concentration de chlorophylle a et de phosphore mesuré dans la
colonne d’eau, ainsi que l’augmentation de la quantité de plantes aquatiques et d’algues dans la zone
littorale, peuvent être des symptômes d’une eutrophisation accélérée.
Voici donc quelques effets qui peuvent être reliés à l’eutrophisation des plans d’eau:




Limitations et pertes d’usages du lac (pratique de sports nautiques, baignade, utilisation
domestique, etc.);
Diminution de la valeur des terrains et des propriétés;
Perte de jouissance visuelle du plan d’eau;
Perte de biodiversité.
Les principales préoccupations, en lien avec l’eutrophisation du lac Léonard sont donc les suivantes:
1.1 Qualité de l’eau;
1.2
Faune et milieux humides (poissons, castor);
1.3
Flore (cyanobactéries, plantes aquatiques et algues);
1.4
Hydrologie
27
Plan directeur du lac Léonard
Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
Figure 14. Schéma illustrant le processus d’eutrophisation des lacs
© CRE Laurentides, 2007
Enjeu 2. Anthropisation du bassin versant
La région administrative des Laurentides connaît depuis trente ans une très forte croissance
démographique, un développement soutenu et une augmentation de l’occupation autour des lacs. Le
nombre de villégiateurs venant contempler la beauté des paysages des Laurentides est aussi fortement
à la hausse. Les milieux naturels des Laurentides, plus particulièrement les bassins versants des lacs, sont
donc soumis au phénomène d’anthropisation14.
De façon générale, il est important d’adopter de bonnes pratiques afin de minimiser l’impact de
l’anthropisation des bassins versants sur la qualité de l’eau des lacs. Les différentes activités reliées à la
présence de l’humain dans les bassins versants de lacs, telles que le déboisement des rives, le
remaniement du sol et l’imperméabilisation des surfaces, le traitement des eaux usées, l’épandage de
fertilisants ainsi que les pratiques agricoles et forestières non durables, peuvent contribuer à leur
eutrophisation accélérée.
14
Définition d’anthropisation : Action de l’homme amenant une transformation du milieu naturel
Source : Le Grand dictionnaire terminologique http://www.granddictionnaire.com/
28
Plan directeur du lac Léonard
Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
L’anthropisation du bassin versant est susceptible d’entraîner les effets suivants :



Apports de sédiments, de nutriments et de contaminants au lac;
Dégradation des milieux terrestre et aquatique;
Eutrophisation accélérée des lacs (prolifération des plantes aquatiques, d’algues et de
cyanobactéries).
Voici les problématiques auxquelles il faut s’attarder, en lien avec l’anthropisation du bassin versant, afin
de préserver la qualité de l’eau du lac Léonard :
2.1
2.2
2.3
2.4
Déboisement des rives et des terrains;
Érosion, eaux de ruissellement et infrastructures déficientes;
Gestion des eaux usées et installations septiques non conformes;
Utilisation de fertilisants et de pesticides.
Enjeu 3. Usages du plan d’eau
Les embarcations nautiques utilisées de façon non responsable sur les lacs peuvent contribuer à
leur détérioration. Les problèmes liés au batillage des bâtiments à propulsion mécanique sont toutefois
évités au lac Léonard, puisque ceux-ci sont interdits sur le plan d’eau.
Néanmoins, l’utilisation des lacs nécessite une certaine vigilance afin d’éviter d’introduire ou de
favoriser la prolifération de plantes aquatiques envahissantes. La principale plante aquatique
envahissante à surveiller dans les lacs des Laurentides est le myriophylle à épi. Le myriophylle à épi
(Myriophyllum spicatum) est une plante aquatique submergée qui n’est pas originaire du Québec, on la
qualifie donc d’exotique. Elle possède peu de prédateurs naturels et s’avère être une compétitrice pour
les plantes indigènes, au point de devenir envahissante. Une fois installée, il est impossible de limiter sa
Figure 15 : Myriophylle à épi (Myriophyllum
spicatum) © Richard Carignan
propagation. Il faut donc éviter qu’elle colonise nos lacs.
29
Plan directeur du lac Léonard
Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
Pour prévenir l’introduction du myriophylle à épi dans les lacs, il importe d’inspecter
minutieusement toutes les embarcations (chaloupe, kayak, canot), remorques et matériel (pagaies,
ancre, matériel de pêche, de plongée, etc.) utilisés lors d’activités nautiques afin de s’assurer que tous
les fragments de plantes sont retirés. Il est aussi important de vider l’eau de la cale et du vivier. De plus,
on doit éviter de circuler dans les zones des lacs où les plantes prolifèrent.
Il est également important d’apprendre à reconnaître les plantes aquatiques envahissantes afin
de repérer plus facilement leur présence dans les lacs et redoubler de prudence. Une astuce consiste à
compter les segments : le myriophylle à épi possède plus de 12 segments par feuille alors que les
myriophylles indigènes (originaires du Québec) en possèdent généralement moins de 11.
Figure 16. Critère pour l’identification du Myriophylle à épi
© CRE Laurentides, 2007
L’introduction de plantes aquatiques envahissantes est une problématique préoccupante étant
donné qu’elle est susceptible de sérieusement limiter les usages du plan d’eau ainsi que d’avoir des
répercussions sur la valeur de propriétés situées en périphérie.
Le lac Léonard, dû à sa faible profondeur, est particulièrement vulnérable à la colonisation par les
plantes aquatiques. L’introduction du myriophylle à épi dans le lac aurait le potentiel de recouvrir la
superficie du lac en entier. Il est donc primordial d’éviter que cette plante ne s’installe au lac Léonard.
La préoccupation qui peut être reliée aux usages du lac Léonard est donc la suivante :
3.1 Introduction et propagation des espèces aquatiques envahissantes.
30
Plan directeur du lac Léonard
Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
V. Actions des principaux acteurs
En lien avec les problématiques exposées, voici les différentes actions qui sont proposées afin de contribuer à préserver la
santé du lac Léonard à court, moyen et long terme. Les actions ont été numérotées afin de faciliter la lecture et ne constituent
pas un ordre de priorité. Il reviendra aux différents acteurs d’établir leur priorité, ainsi que de dresser un échéancier pou r la
réalisation des actions 15.
Un document de suivi des plans directeurs, incluant une priorisation, un échéancier et l’état d’avancement des actions, a été produit à l’été 2013 dans le cadre du
programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides.
15
31
Plan directeur du lac Léonard
Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
Enjeu 1 : État de santé du lac
1.1: Qualité de l’eau (sensibilisation, caractérisation, concertation)
Numéro
Actions
Acteurs
1
Continuer de participer au Réseau de surveillance volontaire des lacs (RSVL) et d’effectuer les protocoles de
caractérisation (échantillonnage de la qualité de l’eau, mesure de la transparence de l’eau et périphyton), selon la
fréquence prescrite.
Association, citoyens
2
Aider l’association du lac afin de remplir le Carnet de santé compris dans la Trousse des lacs.
CRE Laurentides
3
Faire analyser l’eau du lac utilisée à des fins de baignade.
Citoyens, Municipalité
4
Sensibiliser les riverains et les citoyens non riverains à l’importance d'adopter des bonnes pratiques pour réduire le
phosphore parvenant aux lacs.
Association, CRE Laurentides,
Municipalité
5
Favoriser la concertation et le partage d’information entre les différents services municipaux, les associations de lacs
et les citoyens.
CRE Laurentides, Municipalité
6
Prendre en considération la morphologie du lac (peu profond) lors de l’interprétation des résultats de la qualité de
l’eau.
Association, citoyens
7
Produire un guide incluant un résumé des différents règlements de la municipalité en environnement et le distribuer
systématiquement aux nouveaux arrivants.
CRE Laurentides, Municipalité
8
Créer une base de données rassemblant l’information et l’historique du lac (archives). Mettre à jour ou remplir le
Carnet de santé du lac.
Association, Municipalité
9
Diffuser le Carnet de santé du lac, ainsi que les résultats des différents protocoles du RSVL et des autres analyses
effectuées, si possible sur le Web.
Association, Municipalité, CRE
Laurentides
10
Évaluer l'état de santé des lacs situés sur le territoire de la Municipalité de Saint-Sauveur et modéliser les apports en
phosphore (si un modèle régional est disponible).
Municipalité
11
Effectuer une planification des inventaires dans le cadre du RSVL.
Association
32
Plan directeur du lac Léonard
Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
12
Sensibiliser les citoyens à l'importance de prendre en compte l'impact des caractéristiques naturelles des lacs et de
leur bassin versant dans l’analyse de leur état de santé
CRE Laurentides
13
Fournir une aide technique aux bénévoles des associations (formation de personnes ressources et
accompagnement) afin d’effectuer le suivi du périphyton.
CRE Laurentides
1.2 : Faune et milieux humides (poissons et castor)
Numéro
Actions
Acteurs
1
Signaler la présence de barrages de castors à la municipalité.
Association, citoyens
2
Informer les citoyens sur la démarche à suivre en présence d'un barrage de castor et sur les différentes méthodes
préventives existantes pour réduire les risques lorsqu'un barrage cède. Indiquer les méthodes pour réduire les
dommages causés par les castors et autres espèces fauniques sur leur terrain.
MRC, OBV, Municipalité
3
Sensibiliser la population à l’importance et aux rôles des milieux humides dans l’écosystème.
OBV, CRE Laurentides, Municipalité
4
Ne pas nourrir les oiseaux aquatiques.
Citoyens
5
Mettre en application les dispositions du règlement 222-2008, chapitre 15 concernant la protection des milieux
humides.
Municipalité
1.3 : Flore (cyanobactéries, plantes aquatiques et algues)
Numéro
Actions
Acteurs
1
Transmettre l’information aux riverains sur la procédure à suivre lors du signalement de fleurs d’eau de cyanobactéries.
CRE Laurentides,
Municipalité
33
Plan directeur du lac Léonard
Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
2
S’il y a lieu, signaler la présence de fleurs d’eau de cyanobactéries à la municipalité et appliquer le Protocole de suivi
d'une fleur d'eau d'algues bleu-vert du RSVL, inclus dans la Trousse des lacs.
Association, citoyens, CRE
Laurentides, Municipalité
3
Caractériser les principales espèces de plantes aquatiques présentes au lac (en attendant le protocole de
caractérisation détaillé du MDDELCC).
Association, Citoyens, CRE
Laurentides
4
Ne pas arracher les plantes aquatiques ni « nettoyer » le fond du lac.
Citoyens
5
Sensibiliser les riverains sur l’importance et le rôle des plantes aquatiques, ainsi que sur leur présence en lien avec la
morphologie du lac.
Association, CRE Laurentides,
Municipalité
1.4 : Hydrologie
Numéro
Actions
Acteurs
1
Considérer l’impact en amont et en aval d’un lieu d’intervention avant d’autoriser toute action dans le bassin versant.
Municipalité, Gouvernement
provincial
34
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Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
Enjeu 2 : Anthropisation du bassin versant
2.1 : Déboisement des rives et des terrains
Numéro
Actions
Acteurs
1
Voir à l'application du règlement municipal (no 222-2008, chapitre 15) concernant la protection de la bande riveraine.
Municipalité
2
Sensibiliser les riverains quant à l’importance de respecter la règlementation municipale concernant la protection des
rives.
Municipalité, CRE Laurentides
3
Offrir une aide technique et matérielle au reboisement. Au printemps, aviser les citoyens des modalités concernant la
distribution d’arbres qui sera effectuée par la Municipalité.
CRE Laurentides, Municipalité
4
Sensibiliser à l’importance de revégétaliser les murs de soutènement en bande riveraine ou, lorsque nécessaire, les
défaire selon les techniques appropriées. Fournir de l’information à cet effet.
Association, citoyens
5
Limiter le plus possible le déboisement des terrains lors de toute nouvelle construction.
Citoyens, Entreprises et
commerces
6
Appliquer le règlement de zonage qui limite le déboisement du terrain pour une nouvelle construction.
Municipalité
35
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Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
2.2 : Érosion, eaux de ruissellement et infrastructures déficientes
Numéro
Actions
Acteurs
1
Appliquer le règlement concernant les mesures de contrôle de l'érosion (Règlement 228-2010 et règlement de zonage
125) lors de tous travaux de remaniement du sol, en effectuant des suivis sur le terrain.
Municipalité
2
Sensibiliser les citoyens sur les problématiques de l’érosion et de l’imperméabilisation du sol.
Association, CRE Laurentides,
OBV
3
Informer la municipalité des cas problématiques d'érosion qui sont observés sur le terrain.
Association, citoyens, OBV
4
Sensibiliser et former, s'il y a lieu, les employés du service des travaux publics de la municipalité et produire des outils
d’information (cartable, reliure de fiches techniques, etc.) sur le contrôle de l’érosion.
OBV, MRC
5
Sensibiliser la population à la gestion durable des eaux de pluie par des propositions d’idées, telles que les jardins de
pluie, les bacs récupérateurs d’eau de pluie, stationnements écologiques, aménagements paysagers.
Association, Municipalité
6
Répertorier et adopter les meilleures pratiques de gestion des sels de voirie et abrasifs, afin de minimiser leur impact sur
l'état de santé des lacs.
Gouvernement provincial,
Municipalité
7
Identifier les foyers d'érosion et les zones d'accumulation de sédiments dans les lacs. Si nécessaire, apporter les correctifs. Municipalité
8
Revégétaliser rapidement les surfaces mises à nu ou couvrir les matériaux libres (tas de terre, de sable, etc.) lors de
travaux, de manière à éviter le transport de sédiments par ruissellement.
Citoyens, Entreprises et
commerces
9
Aider les entrepreneurs et les citoyens propriétaires à identifier les mesures appropriées de contrôle de l’érosion au
moment de leur délivrer leur permis de construction.
Municipalité
10
Instaurer dans la réglementation de zonage une clause pour limiter l’imperméabilisation du sol sur les terrains et assurer
une meilleure gestion des eaux de ruissellement.
Municipalité
11
Réduire les surfaces imperméables, choisir des matériaux de revêtement du sol qui permettent la percolation et
augmenter la végétation naturelle sur les terrains pour favoriser l’infiltration des eaux de ruissellement et stabiliser les sols
fragiles à l’érosion.
Citoyens, Entreprises et
commerces
12
Diriger les gouttières vers des surfaces perméables (loin du champ d’épuration) ou utiliser une citerne pour récupérer
l'eau de pluie.
Citoyens, Entreprises et
commerces
36
Plan directeur du lac Léonard
Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
13
Revégétaliser les fossés et appliquer la méthode du tiers inférieur ou autres techniques pour une gestion écologique de
ceux-ci.
Gouvernement provincial,
Municipalité
14
Stabiliser les rues privées et les entrées charretières.
Municipalité
2.3 : Gestion des eaux usées et installations septiques non conformes
Numéro
Actions
Acteurs
1
Instaurer un programme d’inspection et d'inventaire des installations septiques afin de s’assurer de leur conformité et de
leur bon fonctionnement. Entamer ou poursuivre les démarches auprès des propriétaires concernés afin d’identifier la
nature des systèmes inconnus.
Municipalité
2
Sensibiliser les citoyens quant à l’importance de bien entretenir leur installation septique ainsi que de détenir une
installation septique conforme au Q.2-r.22. Distribuer le guide d’information du CRE Laurentides.
Association, Municipalité, CRE
Laurentides, OBV
3
Envisager des modalités, des ressources ou un soutien possible pour encourager les citoyens à prémunir leur résidence
d’une installation septique conforme. Instaurer des mesures et une procédure à suivre pour remplacer le système en
place en cas d’absence de collaboration des citoyens.
Municipalité
4
Éviter l'utilisation de broyeurs, car ils augmentent la quantité de matière organique envoyée dans l'installation septique
et peuvent colmater le champ d'épuration. Sensibiliser les riverains à cet effet.
Citoyens, CRE Laurentides
5
Poursuivre le suivi informatisé de vidange des installations septiques, ainsi que les détails sur le type d’installation et l’âge
pour un éventuel suivi de conformité.
Municipalité
6
Effectuer le remplacement de son installation septique lorsqu’elle n’est pas conforme au Q-2, r.22 (puisards) ou qu’elle
représente une source de contamination de l’environnement. Entretenir et utiliser son installation septique de manière
adéquate (ce qui est mis dedans et pratiques extérieures autour du champ d’épuration).
Citoyens
7
S’assurer du bon état de fonctionnement de son installation septique, la faire vidanger selon les normes.
Citoyens
8
Réduire sa consommation d’eau pour usage domestique.
Citoyens
37
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Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
2.4 : Utilisation de fertilisants et de pesticides
Numéro
Actions
Acteurs
1
Produire un document de sensibilisation sur les effets des fertilisants sur la santé des lacs et qui rappelle la règlementation
municipale à cet effet. Faire la promotion de l'utilisation de produits domestiques sans phosphate.
Municipalité, CRE
Laurentides
2
Utiliser des produits sans phosphates et biodégradables.
Citoyens
3
Respecter la règlementation municipale sur les pesticides et engrais et le Code de gestion des pesticides du
gouvernement provincial.
Citoyens, Entreprises et
commerces
4
Appliquer le règlement municipal numéro 14-2002 sur les pesticides et fertilisants.
Municipalité
Enjeu 3 : Usages du plan d’eau
3.1 : Introduction et propagation des espèces aquatiques envahissantes
Numéro
Actions
Acteurs
1
S’informer sur les espèces de plantes aquatiques envahissantes, dont le myriophylle à épi.
Association, citoyens
2
Afficher aux accès partagé ou commun de l'information sur les bonnes pratiques à adopter concernant les plantes
aquatiques envahissantes, dont le myriophylle à épi, et sur l’importance du lavage ou de l’inspection visuelle des
embarcations
Association, Municipalité,
Entreprises et commerces
3
Informer et sensibiliser la population (riveraine et non riveraine, propriétaires et locataires, visiteurs) sur la problématique
des plantes aquatiques exotiques envahissantes (PAEE) et sur les bonnes pratiques à adopter pour éviter leur introduction
et propagation dans les plans d’eau. Fournir des outils d’information.
CRE Laurentides, Municipalité,
OBV, Gouvernement
provincial
4
Effectuer l'inspection visuelle systématique de son embarcation et de tout matériel avant sa mise à l'eau.
Association, citoyens
5
Élaborer un protocole ou des lignes directrices pour l'inspection visuelle des embarcations et du matériel par les utilisateurs
du lac.
Gouvernement provincial
38
Plan directeur du lac Léonard
Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
VI. Références
Association pour la protection de l’environnement du lac Léonard (APELL) (2013). Communications
personnelles lors de la consultation publique, Le 29 juin 2013.
Carignan, Richard (2004). Limnologie Physique et chimique - partie 1. Université de Montréal,
Département de sciences biologiques. Note de cours BIO 3839. 64p.
Carignan,
Richard
(2012).
Carte
bathymétrique
du
lac
Léonard.
[http://www.crelaurentides.org/dossiers/eaulacs/atlasdeslacs?lac=11857] En ligne octobre 2014.
Conseil régional de l’environnement des Laurentides (2013). Suivi complémentaire de la qualité de l’eau
du
programme
Bleu
Laurentides,
volet
1
–
multisonde,
Guide
d’information.
[http://www.crelaurentides.org/dossiers/eaulacs/atlasdeslacs?lac=11857] En ligne octobre 2014.
Conseil
régional
de
l’environnement
des
[http://www.troussedeslacs.org] En ligne mai 2013.
Laurentides
(2007).
Trousse
des
lacs.
Institut de la statistique du Québec (2011). Portrait de la région des Laurentides. Québec.
[http://www.stat.gouv.qc.ca/regions/profils/region_15/region_15_00.htm] En ligne octobre 2014.
Ministère des Affaires Municipales, des Régions et de l’Occupation du Territoire (MAMROT) (2011). Liste
des
plans
d’eau
admissibles
au
PAPA.
Québec,
MAMROT.
[http://www.mamrot.gouv.qc.ca/pub/amenagement_territoire/algues_bleuvert/liste_plans_eau_algues_bleu_vert.pdf ] En ligne octobre 2014.
Ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements
climatiques (MDDELCC) (2014A). Réseau de surveillance volontaire des lacs - Résultats de la qualité
de l’eau - Lac Léonard (651). Québec, MDDELCC, Direction du suivi de l'état de l'environnement.
[http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/rsvl/index.asp] En ligne septembre 2013.
Ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements
climatiques (MDDELCC) (2014B). Liste des plans d’eau touchés par une fleur d’eau d’algues bleuvert de 2004 à 2012. Québec, MDDELCC. [http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/algues-bv/bilan/listeplansdeau-touches-abv2004-2012.pdf] En ligne septembre 2013.
Ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements
climatiques (MDDELCC) (2014C). Guide pour l’évaluation de la qualité bactériologique de l’eau en
lac.
Québec,
MDDELCC,
ISBN
978-2-550-67327-9
(PDF),
32
p.
[http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/rsvl/index.asp] En ligne septembre 2013.
Ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs (MDDEP), Conseil régional de
l'environnement des Laurentides (CRE Laurentides) et Groupe de recherche interuniversitaire en
limnologie et en environnement aquatique (GRIL), 2012. Protocole de suivi du périphyton. Québec,
MDDELCC, Direction du suivi de l'état de l'environnement et CRE Laurentides, ISBN 978-2-550-62477-6
(PDF), 33 p. [http://www.troussedeslacs.org] En ligne septembre 2013.
39
Plan directeur du lac Léonard
Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
Municipalité régionale de comté des Pays-d’en-Haut (MRC des Pays-d’en-Haut) (2014)(2). La population
– Quelques statistiques intéressantes. [http://www.lespaysdenhaut.com/4-MRC-Portrait.html] En ligne
septembre 2014
Ministère des Transports du Québec (MTQ) (2011). Méthode du tiers inférieur pour l’entretien des fossés
routiers : Guide d’information à l’intention des gestionnaires des réseaux routiers. Gouvernement du
Québec, ISBN 978-2-550-60999-5 (imprimé), 14 pages.
Organisme de bassin versant de la rivière du Nord (Abrinord) (2013). Portrait de la zone de gestion
intégrée de l’eau d’Abrinord. [http://www.abrinord.qc.ca/pde/pde_2013-2018/portrait.pdf] En ligne
septembre 2013.
Organisme de bassin versant de la rivière du Nord (Abrinord) (2009). Plan directeur de l’eau du bassin
versant de la rivière du Nord. [http://www.abrinord.qc.ca/plan_directeur_eau.html ] En ligne septembre
2013.
Ville de Saint-Sauveur (2014). Saint-Sauveur en chiffres. [http://www.ville.saint-sauveur.qc.ca/10-ville-enbref-Population-Statistiques.html] En ligne septembre 2014.
Ville de Saint-Sauveur (2012). Rapport de suivi des bandes riveraines 2012, 7 pages.
Ville de Saint-Sauveur (2010). Caractérisation de la qualité biophysique des principaux milieux humides
sur le territoire de la Ville de Saint-Sauveur, 49 pages.
Ville de Saint-Sauveur (2008). Suivi réalisé par la Ville de Saint-Sauveur sur les terrains riverains du lac
Léonard.
40
Plan directeur du lac Léonard
Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
Annexes
Annexe 1.
Extraits du document :
Guide d’information. Programme de Suivi complémentaire de la qualité de l’eau de Bleu
Laurentides, Conseil régional de l’environnement des Laurentides (CRE Laurentides), 2014
Pages 13 à 20
3. Les variables analysées
Voici les détails sur les variables analysées suite à l’acquisition de profils physicochimiques dans le cadre
des volets 1 et 2 du programme de Suivi complémentaire de la qualité de l’eau de Bleu Laurentides.
3.1 La température
La température de l’eau peut affecter la santé des organismes aquatiques. Selon le MDDELCC, une eau
de température inférieure à 22°C favorise la protection de la vie aquatique. Pêches et Océan Canada a
dressé une liste des principales espèces de poissons présentes au Québec et de leurs préférences de
température.
Préférences de température de quelques espèces fréquemment retrouvées au Québec
Source : Pêches et Océan Canada, 2010
41
Plan directeur du lac Léonard
Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
La température de la colonne d’eau permet d’évaluer si le lac est thermiquement stratifié durant l’été.
La stratification thermique16 d’un lac se définit comme étant la formation de couches d’eau distinctes
superposées. La formation de ces couches est due à une différence de température, ce qui entraîne
une différence de densité de l’eau.
• L’épilimnion est la couche de surface la plus chaude où il y a abondance de lumière et où la
productivité biologique est la plus importante. Le vent permet à cette couche de se mélanger ; ce qui
engendre une homogénéisation de l’oxygène dissous et des autres éléments présents (ex.: phosphore).
L’épaisseur de cette couche varie au cours de la saison.
• Le métalimnion est la couche intermédiaire. Dans cette couche d’eau, la température varie
rapidement avec la profondeur. Elle est plus froide que l’épilimnion mais plus chaude que l’hypolimnion.
La diminution de la température crée une barrière physique entre les couches d’eau liée à la différence
de densité. L’oxygène peut y être encore abondant.
• L’hypolimnion est la couche froide inférieure faiblement éclairée où la température varie peu.
L’oxygène dissous, introduit dans l’hypolimnion lors des brassages saisonniers, est utilisé entre autres pour
la décomposition de la matière organique. Parfois, l'oxygène disparaît complètement de cette couche
d’eau, phénomène que l’on appelle anoxie.
La stratification thermique des lacs
CRE Laurentides, 2009
Ainsi, la chute abrupte de la température de l’eau observée dans le métalimnion est la caractéristique
qui permet de distinguer cette couche des deux autres. Les critères suivants sont utilisés afin de
déterminer l’épaisseur des différentes couches: la couche superficielle dont la température est
relativement homogène s’appelle l’épilimnion. Cette couche est suivie d’une zone caractérisée par un
gradient thermique prononcé appelée métalimnion; on définit généralement le métalimnion comme la
16
Pour plus de détails, consulter la fiche La stratification thermique de la Trousse des lacs.
42
Plan directeur du lac Léonard
Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
zone où le gradient thermique est supérieur ou égal à 1°C/m. On appelle l’hypolminion la zone profonde
où le gradient thermique est inférieur à 1°C/m. La thermocline correspond au plan où le gradient
thermique est maximal.
Les lacs profonds du Québec sont qualifiés de dimictiques étant donné qu’ils sont sujets à deux périodes
de brassage complet au cours de l’année. Lorsque l’ensemble de la colonne d’eau atteint une
température de 4°C au printemps et à l’automne, il y a alors absence de stratification thermique, ce qui
permet au lac de se recharger complètement en oxygène jusqu’au fond. Dans certains cas, il est
observé que l’eau de surface se réchauffe très rapidement suite à la fonte de la glace au printemps.
Cela peut entraîner une stratification thermique rapide sans qu’il y ait eu un brassage complet de la
colonne d’eau.
Les données prises à la fosse d’un lac avec la multisonde, permettent de déterminer si le plan d’eau est
sujet au phénomène de stratification thermique durant l’été. Cette information est primordiale pour
mieux comprendre les données de la qualité de l’eau et ainsi l’état de santé du lac. En effet, lorsque la
morphologie du lac ou du bassin versant ne permet pas la stratification thermique (lac peu profond ou
très exposé au vent par exemple) le brassage fréquent de l’ensemble de la colonne d’eau permet le
recyclage continuel des nutriments entre les sédiments et la colonne d’eau. Il est normal de retrouver
dans ces plans d’eau peu profonds ou étangs des concentrations en phosphore plus élevées. De plus,
l’action du vent et des vagues sera suffisante pour répartir l’oxygène de façon quasi uniforme à travers
toute la colonne d’eau durant la période sans glace.
Selon Robert G. Wetzel (2001), la stratification thermique dans les lacs profonds est un processus qui
contribue grandement à la rétention du phosphore par les sédiments. Cette rétention est largement
diminuée dans les lacs peu profonds et les étangs. Dans les régions tempérées, la stratification thermique
est rare pour les lacs ayant une profondeur maximale inférieure de 5 à 7 mètres. Ainsi l’ensemble de la
colonne d’eau dans ces systèmes circule constamment ou pendant de longues périodes. Non
seulement les apports de nutriments sont proportionnellement plus élevés dans les lacs peu profonds
mais la perte des nutriments vers les lacs en aval ou via la rétention par les sédiments est plus faible. Le
taux de recyclage des nutriments y est aussi plus rapide.
43
Plan directeur du lac Léonard
Programme de Soutien technique des lacs de Bleu Laurentides
La stratification thermique, qui permet de différencier les lacs des étangs.
© CRE Laurentides
3.2 L’oxygène dissous17
Selon les critères adoptés par le MDDELCC, pour la protection de la vie aquatique, les concentrations en
oxygène dissous ne devraient pas être inférieures à certains seuils, selon la température de l’eau. Ces
critères sont présentés au tableau ci-dessous.
Critères de qualité de l’eau de surface en oxygène dissous (pour la protection de la vie aquatique)
Température de l’eau
Concentration en oxygène
°C
mg/L
0
8
>0à5
7
> 5 à 15
6
> 15 à 20
> 20 à 25
%
54
57
5
63
Source : http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/criteres_eau/details.asp?code=S0306
Les poissons d’eaux froides comme les salmonidés tolèrent mal les concentrations en oxygène inférieures
à environ 5 mg/L. Ceci ne veut pas dire que les salmonidés ne peuvent vivre dans les lacs ayant des
eaux profondes anoxiques. Dans de tels lacs, cependant, le volume d’eau habitable par les salmonidés
durant l’été sera restreint à une mince strate et le nombre de poissons pouvant y vivre sera
nécessairement réduit.
Tel que mentionné précédemment, les concentrations en oxygène dissous d’un lac constituent
également un élément d’évaluation supplémentaire à
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la classification de leur niveau trophique
Pour plus de détails, veuillez consulter la fiche L’oxygène dissous de la Trousse des lacs.
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(oligotrophe, mésotrophe, eutrophe). En effet, dans les lacs eutrophes enrichis en matière organique,
principalement
par
des
résidus
d’organismes
végétaux
tels
que
les
algues
microscopiques
(phytoplancton), les algues macroscopiques (algues filamenteuses et périphyton) et plantes aquatiques,
l’importante respiration des organismes décomposeurs consommera une bonne partie de l’oxygène
présent dans l’hypolimnion de ces lacs durant l’été.
Il est toutefois important de comprendre que dans bien des cas, les déficits en oxygène observés dans
l’hypolimnion des lacs sont des phénomènes naturels reliés à la morphométrie de leur cuvette et de leur
bassin versant. C’est que l’on appelle l’anoxie morphométrique :
Les lacs peu profonds possèdent souvent un hypolimnion peu épais ne permettant d’emmagasiner
qu’une faible quantité d’oxygène dissous qui sera rapidement consommée en été par la respiration
naturelle des organismes aquatiques.
Il arrive que le brassage printanier des eaux des lacs des Laurentides soit incomplet, ce qui empêche la
redistribution de l’oxygène à travers toute la colonne d’eau du lac au printemps. Il est donc possible que
certains lacs sujets à un brassage printanier incomplet débutent la période de stratification thermique
estivale avec un déficit d’oxygène dans l’hypolimnion.
Une bonne proportion de la surface des lacs dont la profondeur moyenne est faible (< 5 mètres) se
retrouve en zone littorale. Cette zone peu profonde et éclairée jusqu’aux sédiments est disponible pour
la colonisation par les plantes aquatiques. Ces lacs seront donc naturellement plus productifs que les lacs
dont la zone peu profonde est limitée et dont la pente est élevée. Dans les lacs avec profondeur
moyenne faible, mais qui possèdent tout de même une zone plus profonde permettant la stratification
thermique, la matière organique produite dans la zone littorale se retrouvera accumulée dans une zone
restreinte du lac à la fosse, où la décomposition pourra s’effectuer de façon plus intense.
Les lacs des Laurentides peuvent être classifiés en cinq types selon la répartition de l’oxygène de la
colonne d’eau18 (CRE Laurentides adapté de Carignan, 2008).
A. Lacs profonds (> 20 mètres à la fosse) assez bien oxygénés en profondeur :
Cette catégorie est représentée par les lacs dont toute la colonne d’eau se sature en oxygène dissous au printemps
et dont la teneur en oxygène décroît progressivement durant l’été mais reste supérieure à 6 mg/L dans la majeure
partie de l’hypolimnion, jusqu’au brassage automnal. Ces lacs possèdent généralement une superficie supérieure à
1 km2.
B. Petits lacs (superficie < 1 km2) profonds (> 20 mètres à la fosse) totalement anoxiques en profondeur :
18
Les valeurs de superficie et de profondeur utilisées pour la classification sont approximatives
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Cette catégorie comprend les petits lacs profonds où l’emprise du vent est insuffisante à provoquer un brassage au
printemps et parfois même en automne. Ces lacs peuvent donc débuter leur période de stratification thermique
avec un déficit prononcé en oxygène dissous en début d’été et ainsi, l’hypolimnion de ces lacs restera anoxique
durant l’été.19
C. Lacs de profondeur intermédiaire (8 à 20 mètres à la fosse) développant une anoxie prononcée :
Cette catégorie comprend les lacs où, en raison du faible volume hypolimnétique (hypolimnion < 8 mètres
d’épaisseur), la quantité d’oxygène qui y est introduite lors du brassage printanier est totalement épuisée au cours
de l’été. De plus, en raison de leur petite taille en général, le brassage printanier est souvent incomplet dans de tels
lacs. Ces lacs peuvent également posséder une faible profondeur moyenne et donc une superficie de la zone
littorale importante et disponible pour la colonisation par les plantes aquatiques et les algues. 10
D. Lacs profonds (> 20 mètres à la fosse) développant un déficit en oxygène ou une anoxie prononcée :
Cette catégorie comprend les lacs profonds dont la concentration hypolimnétique en oxygène devient inférieure à
6 mg/L ou devenant anoxiques en profondeur durant l'été, en raison de leur productivité biologique. Cette
productivité accrue peut être reliée en partie à des facteurs morphométriques et hydrologiques naturels (ratio de
drainage élevée, temps de renouvellement très court, superficie de la zone littorale importante, présence de milieux
humides) ou anthropiques (reliée aux activités humaines du bassin versant). Ces lacs possèdent généralement une
superficie supérieure à 1 km2.
E. Lacs peu profonds (< 8 mètres à la fosse) sans hypolimnion bien défini :
Les lacs de cette catégorie sont trop peu profonds pour emmagasiner une réserve d’oxygène appréciable en
profondeur suite au brassage printanier. L’oxygène initialement contenu dans le métalimnion y est donc très
rapidement épuisé. Également, la productivité de ces lacs tend à être plus élevée que dans les lacs stratifiés en
raison du recyclage des nutriments entre les sédiments et la colonne d’eau.
Mis à part les problèmes que l’anoxie des milieux lacustres peut engendrer pour la faune aquatique, elle
peut, dans certains cas, contribuer au processus de relargage du phosphore associé aux sédiments. La
couche superficielle des sédiments des lacs peut souvent contenir d’importantes quantités d’oxydes de
fer et de manganèse qui contribuent à immobiliser le phosphore en suspension dans l’eau. L’absence
d’oxygène dans l’hypolimnion des lacs peut donc provoquer une libération massive de ce phosphore lié
19D’autres facteurs morphométriques et hydrologiques naturels (ratio de drainage élevé, temps de renouvellement très court,
faible profondeur moyenne) peuvent également contribuer à accentuer le phénomène d’anoxie observé.
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aux sédiments, ce qui aura par ailleurs pour conséquence d’augmenter la conductivité spécifique au
fond du lac. Sur le Bouclier canadien cependant, l’anoxie n’est pas toujours accompagnée d’une
libération importante de phosphore par les sédiments (Carignan, 2004).
3.3 Le pH20
Le pH d’une eau correspond à une échelle couramment employée pour exprimer la concentration
d’une eau en ions H+ et OH-. Formellement, le pH désigne le logarithme négatif de la concentration en
ion H+. Ainsi, l’eau pure aura un pH de 7, une eau acide aura un pH inférieur à 7 et une eau basique aura
un pH supérieur à 7.
Références de pH (Source : CRE Laurentides, 2009)
Concentration en ion H+
pH
Exemples
(Mole/litre)
0,01
2
Jus de citron, vinaigre
0,001
3
Jus d’orange
0,0001
4
Jus de tomate, pluie acide
0,00001
5
Boisson gazeuse, café, pluie normale
0,000001
6
Lait
0,0000001
7
Eau pure
0,00000001
8
Eau de mer
0,000000001
9
Bicarbonate de soude
0,0000000001
10
Lait de magnésie
0,00000000001
11
Ammoniaque
0,000000000001
12
Détergents
0,0000000000001
13
Eau de javel
Le pH, tout comme la température et l’oxygène dissous, nous renseigne sur la qualité de l’habitat des
organismes aquatiques. La plupart des organismes aquatiques ne tolèrent pas les eaux fortement acides
(pH < 5,0). Les décomposeurs sont peu efficaces dans un environnement trop acide ou trop basique. Le
pH idéal pour la majorité des organismes aquatiques se situe donc autour de la neutralité. Les valeurs de
pH comprises entre 6,5 et 9,0 constituent l’intervalle pour la protection de la vie aquatique selon les
critères établis par le MDDELCC21. La plupart des lacs des Laurentides se situent dans ces limites.
La mesure du pH d’un lac nous renseigne aussi sur l’effet d’une substance ajoutée, aussi bien du point de
vue acide que basique. D’innombrables substances sont susceptibles de se dissoudre dans l’eau d’un
lac. Parmi les plus répandues se trouvent le gaz carbonique (CO 2) contenu dans l’air ou résultant de la
Pour plus de détails, veuillez consulter la fiche Le pH de la Trousse des lacs.
Pour plus de détails, veuillez consulter les Critères de qualité de l’eau de surface du MDDELCC au :
http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/criteres_eau/details.asp?code=S0381
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21
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respiration des organismes aquatiques (caractère acide), les acides humiques, résidus de la
décomposition végétale (caractère acide) et les roches calcaires (caractère basique).
Ainsi, un lac fortement coloré, enrichi en carbone organique dissous (COD), aura de façon générale, un
caractère plus acide. Il est important de noter que le pH diminue fréquemment dans l’hypolimnion des
lacs en raison de la production de CO2 par la respiration des bactéries qui dégradent la matière
organique.
3.4 La conductivité spécifique22
La conductivité spécifique est la propriété qu’a une solution de transmettre le courant électrique. Plus la
conductivité spécifique est élevée, plus l’eau contient des substances minérales dissoutes. Toutefois, la
mesure de la conductivité spécifique ne peut pas nous informer sur la nature des matières dissoutes
(minéraux naturels ou polluants) dans l’eau. Souvent, la conductivité spécifique sera exprimée en μS/cm.
La multisonde mesure quant-à-elle la conductivité spécifique en mS/cm, où 1 mS/cm équivaut à 1000
μS/cm. On considère qu’une eau douce présente une conductivité inférieure à 200 μS/cm.
La conductivité de l’eau d’un lac sera grandement influencée par sa géologie et celle de son bassin
versant. Par exemple, pour les lacs situés en zone de roche granitique, de gneiss ou de sable, ce qui est
le cas de la majeure partie du territoire de la région des Laurentides, la conductivité naturelle de l’eau
devrait se situer entre 15 et 40 μS/cm (Carignan 2012 adapté de Kalff, 2002). Ainsi pour ces lacs, une
conductivité spécifique plus élevée que 125 μS/cm, démontre clairement l’influence des activités
humaines dans le bassin versant du lac, via notamment l’apport de sels déglaçants épandus sur nos
routes l’hiver (Richard Carignan, Communication personnelle, 2010).
Il est préférable de tenir compte de la valeur mesurée à 1 mètre de profondeur lorsqu’on veut estimer la
conductivité spécifique moyenne d’un lac. Même si ce descripteur varie peu en fonction de la
profondeur, une augmentation importante peut être observée près du fond des lacs en condition
anoxique.
22
Pour plus de détails, consulter la fiche La conductivité de la Trousse des lacs.
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