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Synthèse de la Fondation canadienne
de la recherche sur les services de santé :
Collaboration interprofessionnelle
et services de santé de première
ligne de qualité
Juanita Barrett
(Ideal Health Solutions Inc.)
Dr Vernon Curran,
Lindsay Glynn
Dr Marshall Godwin
Décembre 2007
1565, avenue Carling, bureau 700, Ottawa (Ontario) K1Z 8R1
Téléphone : 613-728-2238 • Télécopieur : 613-728-3527
Ce document est disponible sur le site Web de la Fondation canadienne de la recherche sur
les services de santé (www.fcrss.ca).
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Collaboration interprofessionnelle et services de santé de première ligne de qualité
COCOMMANDITAIRES ET ORGANISMES DE SOUTIEN
La publication de ce rapport a été rendue possible grâce à une contribution financière
de la Fondation canadienne de la recherche sur les services de santé et du Conseil canadien
de la santé. Les opinions exprimées dans le présent document représentent le point de vue
personnel des auteurs et ne correspondent pas nécessairement à l’opinion des organismes
subventionnaires.
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Collaboration interprofessionnelle et services de santé de première ligne de qualité
TABLE DES MATIÈRES
MESSAGES CLÉS.........................................................................................................................I
SOMMAIRE .................................................................................................................................II
I.
CONTEXTE............................................................................................................................1
A. Généralités...............................................................................................................................1
B. Objectifs de la synthèse et questions à l’étude ..................................................................2
C. Conséquences de la recherche et de l’examen de synthèse .............................................3
II. APPROCHE ...........................................................................................................................4
A. Méthode...................................................................................................................................4
III. LITTÉRATURE GRISE ET LITTÉRATURE SCIENTIFIQUE....................................................5
A. Littérature grise et littérature scientifique remplissant les critères d’intégration .........5
1. Collaboration interprofessionnelle et résultats pour les patients ou clients.........6
2. Collaboration interprofessionnelle et résultats dans le système de santé.............7
3. Collaboration interprofessionnelle et résultats pour les fournisseurs de services ....10
4. Variations dans la collaboration interprofessionnelle et les résultats ...............11
B. Littérature grise et littérature scientifique ne correspondant pas aux
critères d’intégration ...........................................................................................................11
1. Collaboration interprofessionnelle : prise en charge des maladies chroniques........12
2. Collaboration interprofessionnelle : principes, définitions, cadres,
obstacles et facilitateurs .................................................................................12
3. Collaboration interprofessionnelle : outils, évaluation et recherche ..................15
IV. ANALYSE CONTEXTUELLE...............................................................................................16
A. Aperçu des résultats de l’analyse contextuelle................................................................16
1. Collaboration interprofessionnelle et résultats dans le système de santé...........16
2. Collaboration interprofessionnelle et résultats pour les patients ou clients.......17
3. Collaboration interprofessionnelle et résultats pour les fournisseurs de services ....17
4. Variations dans la collaboration interprofessionnelle et les résultats ...............17
V. LACUNES DANS LA RECHERCHE ET PRIORITÉS ...........................................................19
VI. RÉSUMÉ ET CONCLUSION ................................................................................................20
*** Pour les notes de bas de page et la bibliographie, veuillez vous reporter
à la version anglaise.
*** Les annexes sont disponibles sur demande, en version anglaise seulement.
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Collaboration interprofessionnelle et services de santé de première ligne de qualité
i
MESSAGES CLÉS
•
On dispose de données probantes de qualité nous indiquant que les patients ou clients,
les fournisseurs de services et le système, dans des domaines spécialisés comme les
services de santé mentale ou la prévention et la gestion des maladies chroniques, tirent
avantage de la collaboration interprofessionnelle.
•
Tant l’examen de la littérature que les données probantes provenant de certaines régions
révèlent des avantages pour les patients ou clients, les fournisseurs de services et le
système lorsque l’on favorise et que l’on appuie la collaboration interprofessionnelle
(dans le cadre, par exemple, de partenariats médecin/infirmière, médecin/pharmacien,
médecin/diététicienne) dans le but d’assurer des services à certaines populations en
fonction de critères géographiques ou de profils de santé de la population. Ces résultats
font état d’une amélioration au chapitre des soins autoadministrés, des connaissances et
des résultats chez les patients ou les clients; d’une amélioration de la satisfaction des
fournisseurs de services ainsi que d’un enrichissement de leurs connaissances,
compétences et comportements. On observe aussi des améliorations systémiques,
notamment l’offre d’une gamme de services élargie, un meilleur accès, un resserrement
des temps d’attente et une utilisation plus efficace des ressources.
•
Des conclusions mentionnent les avantages de la collaboration interprofessionnelle sur
le plan des coûts dans certains cadres de services de santé de première ligne (par
exemple, baisse des coûts moyens par fournisseur de services et par patient pour la
surveillance de la tension artérielle, réduction des taux de réhospitalisation et réduction
des coûts des services de première ligne à domicile pris en charge par des équipes).
•
Toutefois, bien que l’examen de la littérature et les données probantes provenant des
régions fassent état des avantages de la collaboration interprofessionnelle, ils demeurent
muet sur la façon dont les variations entre les modes de collaboration
interprofessionnelle influent sur les résultats.
•
Divers outils et méthodes (notamment des définitions, principes, cadres, obstacles et
facilitateurs) élaborés pour appuyer la planification, la mise en œuvre et l’évaluation des
partenariats de collaboration interprofessionnelle efficaces peuvent nous être utiles pour
la planification, la mise en œuvre, l’évaluation et la recherche qui auront lieu par la suite.
•
Il est nécessaire de transmettre les connaissances tirées de synthèses comme celle-ci pour
mettre à profit les études actuelles dans la planification, la mise en œuvre, l’évaluation
et la recherche qui auront lieu par la suite.
•
Il faut disposer d’un meilleur appui réglementaire et législatif pour favoriser et promouvoir
l’uniformité et la clarté des partenariats de collaboration interprofessionnelle (par
exemple, médecin/infirmière, médecin/pharmacien, médecin/diététicienne), la portée de
la pratique, de même que la disponibilité des modes de rémunération des médecins et
d’autres professionnels.
•
Il faut mettre en place une recherche plus rigoureuse, de façon à clarifier les définitions
applicables à la collaboration interprofessionnelle (en particulier en ce qui concerne le
rôle du patient ou du client et de la famille dans le processus), aux équipes ou aux soins
pris en charge, afin de recueillir des données probantes de plus grande qualité sur la
collaboration interprofessionnelle et ses résultats pour assurer des services à certaines
populations en fonction de critères géographiques ou de profils de santé de population,
et recueillir des données probantes associant les variations dans les paramètres de
collaboration et les résultats.
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ii
SOMMAIRE
Nul ne conteste au Canada, la nécessité de disposer d’un système de services de santé de
première ligne bien articulé pour traiter les problèmes d’une population vieillissante et
répondre aux besoins d’un nombre croissant de personnes atteintes d’une maladie chronique,
d’une incapacité fonctionnelle ou de morbidité complexe. Or, malgré divers appuis depuis
2000 aux services de santé de première ligne, tant aux échelles nationale que provinciale,
l’adoption d’un modèle de soins reposant sur la collaboration interprofessionnelle et le
travail en équipe n’en est qu’à ses premiers balbutiements.
Cette synthèse vise à aider la Fondation canadienne de la recherche sur les services de santé et
le Conseil canadien de la santé à mieux comprendre les données probantes sur la collaboration
interprofessionnelle dans les services de santé de première ligne au Canada et les avantages
qui pourraient en découler pour les patients et les fournisseurs de services de santé. Elle met
l’accent sur les évaluations des initiatives de collaboration interprofessionnelle recensées
dans la littérature et des projets financés par le Fonds pour l’adaptation des soins de santé
primaires (FASSP). On trouvera dans le présent rapport :
•
les résultats d’initiatives ou de projets visant la prestation de services de santé de
première ligne;
•
un examen systématique de la littérature scientifique sur les résultats de la collaboration
interprofessionnelle dans les services de santé de première ligne;
•
une analyse du contexte canadien pour obtenir la rétroaction des intervenants.
La méthode utilisée pour évaluer la qualité des initiatives et des projets comprend :
•
un examen des caractéristiques qualitatives et quantitatives de la conception de l’étude
et de la nature de l’intervention des services de santé;
•
une évaluation des caractéristiques de conception de l’étude d’après les critères sur le
niveau de validité des données;
•
l’attribution d’une note à chaque étude par un chercheur spécialisé dans les services de
santé de première ligne.
L’examen de la synthèse porte à croire que le renforcement de la collaboration
interprofessionnelle donne des résultats positifs tant pour les fournisseurs de services que
pour le système et le patient (voir l’annexe I, où l’on trouvera un tableau des examens de la
littérature pris en compte; d’autres examens de la littérature seront présentés au printemps
2008 dans le site Web du Ministère de la santé et des soins de longue durée de l’Ontario). Ce
résultat est particulièrement patent pour les populations de malades chroniques ou ayant des
besoins spéciaux. Un grand nombre de rapports mis à jour par l’examen de la littérature
grise livrent de l’information utile sur les définitions, les principes, les cadres, les obstacles et
les facilitateurs de la collaboration. Des stratégies sont mises en évidence pour aborder les
difficultés associées à la collaboration. On reconnaît également la nécessité de clarifier la
législation et la réglementation professionnelles pour faciliter la collaboration.
Tant la littérature non prise en compte que la rétroaction qui ressort de l’analyse contextuelle
font écho aux données probantes concernant les déterminants d’une collaboration efficace et
les mesures de résultats connexes. Plusieurs méthodes d’évaluation et de recherche ont été
recensées, lesquelles ont été employées avec succès pour la planification, la mise en œuvre et
l’évaluation des projets de collaboration. Les chercheurs, les gestionnaires, les responsables
de politique et les cliniciens devraient travailler en concertation pour créer, mettre en commun
et utiliser toutes les formes de données probantes afin d’appuyer et d’évaluer la collaboration
interprofessionnelle, en utilisant les données probantes de base qui ont déjà été recueillies.
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iii
À partir de la classification du Cadre de l’équipe d’évaluation conjointe utilisée comme guide,
l’examen de la qualité des données probantes issues de la littérature scientifique, de la littérature
grise et de l’analyse contextuelle nous ont permis de dégager plusieurs éléments communs :
•
Les patients ou clients et les fournisseurs de services ont modifié leurs attitudes et leurs
perceptions de la pratique en collaboration interprofessionnelle, dont rendent compte les
données probantes recueillies dans la littérature scientifique et dans la littérature grise,
quel que soit leur niveau de validité, et l’analyse contextuelle a confirmé une évolution
dans la perception ou les attitudes des patients ou clients et des fournisseurs de services
à l’égard de la valeur des équipes.
•
L’organisation a modifié sa pratique interprofessionnelle. C’est ce qui ressort de l’ensemble
de la littérature scientifique et de la littérature grise passées en revue, faisant état de
données probantes de qualité élevée ou moyenne, et l’analyse contextuelle a confirmé le
recours accru au travail en équipe dans les soins dispensés aux patients ou clients dans
les différentes régions du Canada.
•
Des avantages pour les patients ou clients ont été recensés dans tous les secteurs visés
par l’examen, faisant état de données probantes de qualité élevée ou moyenne, et
l’analyse contextuelle a confirmé une amélioration de la satisfaction de la clientèle à
l’égard des soins, et un meilleur accès aux services dans toutes les régions du pays.
D’après la littérature scientifique et la littérature grise que nous avons passées en revue, de
même que d’après l’analyse contextuelle, on semble disposer d’un nombre croissant de
données probantes (de qualité élevée ou moyenne), ainsi que de grandes quantités de
données probantes de qualité faible ou très faible indiquant que :
•
les fournisseurs de services travaillant dans un cadre de collaboration interprofessionnelle
sont plus satisfaits et ont une expérience plus positive que leurs homologues des services
de santé de première ligne travaillant dans une structure uniprofessionnelle (praticien
seul fournissant aux patients des soins et leur donnant accès à d’autres services par un
système d’aiguillage);
•
les fournisseurs de services des services de santé de première ligne travaillant dans un
cadre de collaboration interprofessionnelle acquièrent une vision beaucoup plus positive
de la collaboration avec d’autres professionnels;
•
les fournisseurs de services des services de santé de première ligne travaillant dans un
cadre de collaboration interprofessionnelle acquièrent de meilleures connaissances et
renforcent leurs compétences;
•
les fournisseurs de services des services de santé de première ligne travaillant dans une
structure uniprofessionnelle adoptent des façons de faire différentes (par exemple, des
modes d’aiguillage, de suivi, de soins préventifs) de celles de leurs homologues
travaillant dans un cadre de collaboration interprofessionnelle;
•
les différents modes de collaboration interprofessionnelle permettent d’offrir une gamme
de services élargie, d’utiliser les ressources de manière plus efficiente, d’assurer un meilleur
accès aux services, de resserrer les temps d’attente, d’assurer une meilleure coordination
des soins et des soins plus complets, comparativement à la prestation de services de
santé de première ligne dans une structure uniprofessionnelle;
•
les patients ou clients recevant des soins dans un cadre de collaboration interprofessionnelle
ont exprimé davantage de satisfaction et fait état d’une expérience plus positive,
comparativement aux patients ou clients ayant reçu des soins de la part de fournisseurs
de services des services de santé de première ligne travaillant dans une structure
uniprofessionnelle;
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iv
•
les patients ou clients recevant des services de santé de première ligne de fournisseurs de
services travaillant dans un cadre de collaboration interprofessionnelle acquièrent de
meilleures aptitudes aux soins autoadministrés et une meilleure connaissance de leur
état de santé;
•
les patients ou clients recevant des services de santé dans un cadre de collaboration
interprofessionnelle font état de pratiques de santé différentes (par exemple, meilleurs
soins autoadministrés, meilleures habitudes de vie et un plus grand accès à des services
de prévention) comparativement aux patients ou clients recevant des services de santé
de première ligne d’un soignant travaillant dans une structure uniprofessionnelle;
•
les modes de collaboration interprofessionnelle peuvent offrir de meilleurs résultats sur
le plan de la santé aux patients ou clients (par exemple, au chapitre du contrôle de la
tension artérielle et du diabète, de l’état de santé et de la qualité de vie), comparativement
au modèle de prestation de services de santé de première ligne dans une structure
uniprofessionnelle.
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I.
1
CONTEXTE
A.
GÉNÉRALITÉS
Les services de santé de première ligne ont été décrits comme « le fondement du système de
services de santé, et ils constituent le premier contact des individus avec ce système. Ce
premier contact peut se faire par un médecin, un membre du personnel infirmier ou un autre
professionnel de la santé. Il peut aussi avoir lieu par l’entremise du téléphone ou de services
informatisés. Les soins primaires sont des services offerts aux individus, aux familles et aux
collectivités par des équipes de professionnels de la santé. Ils nécessitent l’adoption d’une
approche proactive visant à éviter les problèmes de santé et à assurer une meilleure gestion
et un meilleur suivi lorsqu’un problème de santé survient1 ». Les soins primaires sont au
cœur des services de santé de première ligne. Ils incluent la promotion de la santé, la
prévention des maladies et des blessures, ainsi que le diagnostic et le traitement des blessures
et des maladies2. Pour les besoins de notre synthèse, nous parlerons des services de santé de
première ligne au cours de la discussion et de l’analyse.
Nul ne conteste au Canada, la nécessité de disposer d’un système de services de santé de
première ligne bien articulé pour traiter les problèmes d’une population vieillissante et
répondre aux besoins d’un nombre croissant de personnes atteintes d’une maladie chronique,
d’une incapacité fonctionnelle ou de morbidité complexe. À l’issue d’une réunion tenue en
septembre 2000, les premiers ministres se sont entendus sur le fait que des « améliorations
aux soins de santé primaires étaient cruciales pour le renouvellement des services de santé »3
et, en 2002, le gouvernement du Canada a créé le Fonds pour l’adaptation des soins de santé
primaires (FASSP)4 doté de 800 millions de dollars pour appuyer les changements requis. Par
la suite, l’Accord sur le renouvellement des soins de santé de 20035 et le Plan décennal6 pour
consolider les soins de santé établi en 2004 ont réaffirmé l’engagement des premiers
ministres à l’égard du renouvellement des soins de santé primaires et des équipes
interprofessionnelles en tant que pilier du renouvellement. En 2004, l’engagement en faveur
d’équipes interprofessionnelles a été réitéré avec la nouvelle annonçant que « les provinces et
les territoires étaient en train de réaliser des progrès importants en vue de respecter l’objectif
établissant que, d’ici 2011, la moitié des Canadiens et des Canadiennes auraient accès 24
heures par jour et sept jours par semaine à des équipes multidisciplinaires.7 »
On décrit la pratique en collaboration comme étant « centrée sur le patient. Elle met en jeu
au moins deux professions ou disciplines qui interagissent de façon continue dans un effort
conjoint pour résoudre ou étudier des problèmes communs avec la meilleure participation
possible du patient. La pratique en collaboration centrée sur le patient est conçue pour
promouvoir la participation active de chaque discipline aux soins du patient. Elle donne
priorité aux objectifs et aux valeurs du patient et de sa famille, établit des mécanismes de
communication suivie entre les fournisseurs de services, optimise la participation du
personnel à la prise de décision clinique intradisciplinaire et interdisciplinaire, et encourage
le respect des contributions de tous les professionnels8. » Pour les besoins de la présente
synthèse, nous retiendrons le terme « collaboration interprofessionnelle » et la description de
Santé Canada pour discuter de la littérature. D’autres termes, notamment « interdisciplinaire »
et « multidisciplinaire » ou « pluridisciplinaire » sont utilisés dans le cadre de la stratégie de
recherche de façon à rendre compte de tous les textes pertinents à l’étape de l’analyse du
projet de synthèse (voir à l’annexe A toutes les définitions approuvées).
Le soutien accordé à la mise en œuvre de la collaboration interprofessionnelle au Canada
repose sur le postulat selon lequel cette collaboration améliorera les services de santé
communautaires de première ligne. Toutefois, l’adoption d’un mode de collaboration
interprofessionnelle reposant sur le travail en équipe pour les soins et la prestation dans un
cadre de services de santé de première ligne demeure au stade embryonnaire dans la plupart
des régions du pays. L’amélioration des connaissances concernant l’efficacité et la valeur de
la collaboration interprofessionnelle dans les services de santé de première ligne pourraient
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2
favoriser la mise en œuvre et le déploiement de la collaboration interprofessionnelle par les
fournisseurs de services dans le cadre canadien.
D’après l’Initiative pour l’amélioration de la collaboration interdisciplinaire dans les soins de
santé primaires9, plusieurs études livrent des résultats encourageants dans certains domaines
comme la santé mentale et la prise en charge des maladies chroniques. Toutefois, peu d’études
rendent compte de l’incidence des équipes interprofessionnelles sur la prestation de services
de santé de première ligne de façon générale.
La Fondation canadienne de la recherche sur les services de santé (www.fcrss.ca) et le
Conseil canadien de la santé (http://healthcouncilcanada.ca/fr/) cherchent à mieux
comprendre les données probantes entourant la collaboration interprofessionnelle dans les
services de santé de première ligne au Canada, ainsi que les avantages susceptibles d’en
découler, tant pour les patients que pour les fournisseurs de services. Pour mettre en lumière
le contexte de la prestation de services de santé de première ligne, au Canada, nous mettons
l’accent sur les évaluations des initiatives de collaboration interprofessionnelle recensées
dans la littérature et sur les projets financés par le FASSP, c’est-à-dire :
•
les résultats d’initiatives ou de projets faisant état de la prestation de services de santé
de première ligne;
•
un examen systématique de la littérature scientifique portant sur les résultats de la
collaboration interprofessionnelle dans les services de santé de première ligne;
•
une analyse du contexte canadien pour obtenir la rétroaction des intervenants.
B.
OBJECTIFS DE LA SYNTHÈSE ET QUESTIONS À L’ÉTUDE
La synthèse vise à évaluer et à résumer les travaux de recherche canadiens et étrangers
menés sur l’incidence de la collaboration interprofessionnelle au chapitre des résultats
enregistrés pour le système de santé, les patients ou clients et les fournisseurs de services.
Les questions à l’étude étaient les suivantes :
1.
Comment la collaboration interprofessionnelle influe-t-elle sur le système de santé (par
exemple, éventail de services offerts, capacité d’offrir des soins, efficience, utilisation des
ressources, événements préjudiciables, recrutement et maintien de l’effectif, formation
professionnelle, intégration au système, accès, temps d’attente, intégralité, coordination,
qualité des soins ou protocoles)?
2.
Quelle est l’incidence de la collaboration interprofessionnelle sur les patients (par
exemple, résultats sur la santé, expériences ou satisfaction, autogestion)?
3.
Quelle est l’incidence de la collaboration interprofessionnelle sur les fournisseurs de
services (par exemple, types de services offerts, qualité de la vie professionnelle,
satisfaction professionnelle)?
4.
Quelle est l’incidence des variations entre les équipes interprofessionnelles (contexte,
populations ciblées, taille, composition, portée de la pratique, rôles, relations, méthodes
organisationnelles, etc.) sur les résultats (système, patients et fournisseurs de services)?
5.
Quels sont les domaines prioritaires pour de futurs travaux de recherche? Quelles sont
les lacunes dans la recherche?
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C.
3
CONSÉQUENCES DE LA RECHERCHE ET DE L’EXAMEN DE SYNTHÈSE
Comme nous l’avons mentionné concernant l’Initiative pour l’amélioration de la collaboration
interdisciplinaire dans les soins de santé primaires, on peut obtenir de meilleurs résultats
pour les patients ou clients dans certains domaines comme la prise en charge des maladies
chroniques. Le présent rapport passe en revue les résultats particuliers qui ressortent de la
littérature scientifique et de la littérature grise, de même que de l’analyse contextuelle se
rapportant à la collaboration interprofessionnelle illustrée par tout un éventail de modes de
collaboration différents propres aux services de santé de première ligne (par exemple,
collaboration et prise en charge des soins par l’équipe dans le cas des maladies chroniques,
promotion de la santé et prévention de la maladie, médecin/infirmière, médecin/diététicienne,
médecin/pharmacien). Les résultats du présent rapport de synthèse ont des conséquences
pour divers groupes d’intervenants :
•
Les responsables de politique et les autorités sanitaires régionales peuvent utiliser les
résultats pour prendre des décisions judicieuses concernant la planification des services de
santé et l’élaboration de politiques à l’échelle nationale et dans des régions particulières.
Les résultats peuvent étayer des décisions stratégiques clés concernant un financement
centralisé pour appuyer les activités complexes et coûteuses requises par la collaboration
interprofessionnelle, notamment les changements législatifs, les systèmes de gestion de
l’information, les ressources humaines et les modes de paiement ou de financement.
•
Les associations professionnelles, les établissements d’enseignement et les organismes
réglementaires des professionnels de la santé peuvent utiliser les résultats pour éclairer
la planification et la mise en œuvre des programmes d’enseignement et de formation
professionnelle, la législation ou la réglementation et les méthodes de paiement pour
répondre aux besoins permanents et futurs de leurs groupes professionnels.
•
Les fournisseurs de services peuvent utiliser les résultats pour étayer de nouvelles façons
de travailler de manière plus efficiente et efficace avec des partenaires (par exemple,
groupes intersectoriels ayant une incidence sur les services de santé, associations, groupes
communautaires et services sociaux), et fournir de l’information aux collègues et aux patients
ou clients qui peuvent être réticents à adopter des modes de pratique en collaboration.
•
Les groupes consultatifs ou voués à la défense des intérêts des patients ou clients
peuvent utiliser les résultats pour étayer des initiatives de défense des intérêts,
promouvoir des modes de pratique en collaboration et veiller à ce que les services
fournis soient sûrs et de grande qualité.
•
Les chercheurs peuvent utiliser le rapport et les méthodes et outils de recherche
connexes pour élaborer des études plus appropriées sur les résultats de la collaboration
interprofessionnelle au plan de la santé, notamment pour mettre en évidence les lacunes
en matière de recherche et d’autres questions de recherche, et favoriser l’application en
temps utile des résultats de la recherche.
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4
II. APPROCHE
A. MÉTHODE
La méthode (voir l’annexe B) incluait une recherche et une analyse systématiques de la
littérature scientifique et de la littérature grise canadienne et étrangères, de même que des
rapports techniques et stratégiques recensées par la Fondation canadienne de la recherche
sur les services de santé et le Conseil canadien de la santé (voir à l’annexe C les documents
passés en revue). On a pris comme cadre la classification des résultats de la collaboration
interprofessionnelle10 retenue par l’Équipe d’évaluation conjointe afin de répartir les résultats
en cinq catégories : réaction à la collaboration; évolution des attitudes ou perceptions;
acquisition de connaissances ou de compétences; changements comportementaux ou
organisationnels; avantages mis en évidence pour les patients ou clients.
Les critères d’intégration (voir à l’annexe D les critères d’intégration et d’exclusion) de la
littérature grise de la littérature scientifique sont les suivants :
•
intervention s’appuyant sur la collaboration interprofessionnelle;
•
collaboration interprofessionnelle ayant eu lieu dans un cadre de services de santé de
première ligne;
•
résultats d’une intervention de collaboration interprofessionnelle dans l’une des cinq
catégories de l’équipe d’évaluation conjointe;
•
listes de référence détaillée des sources fiables.
La littérature scientifique et la littérature grise qui satisfont aux critères d’intégration ont été
évaluées de la manière suivante :
•
un des trois membres de l’équipe de synthèse a rempli une feuille de collecte de données
probantes passant en revue les caractéristiques quantitatives et qualitatives de la
conception de l’étude et la nature de l’intervention des services de santé (voir à l’annexe E
les formulaires types de collecte de données) et il a attribué une note aux caractéristiques
de la conception de l’étude d’après les critères relatifs au plan de la validité des données
probantes (voir à l’annexe F l’outil sur le niveau de validité);
•
chaque étude évaluée a été notée par un expert en recherche sur les services de santé de
première ligne (voir à l’annexe G la méthode de notation).
Une analyse contextuelle des informateurs clés (voir à l’annexe H la lettre d’invitation à
participer à l’analyse contextuelle, le modèle et les détails méthodologiques) a été réalisée au
moyen d’un sondage en ligne. Cette analyse a mis en évidence des données probantes liées à
la collaboration interprofessionnelle dans les services de santé de première ligne canadiens
qui ne pouvaient pas être saisies dans les rapports du FASSP ni dans les évaluations ou dans
la littérature scientifique.
L’une des réserves concernant l’examen de synthèse a trait au fait que les recherches ont été
effectuées principalement en anglais. Cependant, des efforts ont été faits par l’intermédiaire
de l’analyse contextuelle des informateurs clés pour recenser et analyser toutes les études,
documentation ou expériences en français concernant la collaboration interprofessionnelle
dans chaque région du Canada.
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5
III. LITTÉRATURE GRISE ET LITTÉRATURE SCIENTIFIQUE
Pour les besoins de la synthèse, on entend par littérature scientifique des articles publiés
dans des revues examinées par des pairs. Ces articles ont été extraits de recherches dans des
index d’articles précis. Quant à la littérature grise, le terme signifie des documents ou rapports
non publiés dans des revues scientifiques (ou examinées par des pairs). On a trouvé ces études
en ayant recours à diverses méthodes, notamment en compilant des ouvrages pertinents ou
en examinant les documents des gouvernements et des associations, et autres connus de
l’équipe de recherche. Bien que les documents produits grâce au FASSP appartiennent à la
littérature grise, nous avons décidé de les recenser à part en raison de leur nombre, de l’absence
de confirmation de publication dans des revues examinées par des pairs et du fait qu’ils
constituent une source d’information importante et particulière. Dans la présente section,
nous donnons un aperçu des 161 rapports de la littérature grise qui concernent les initiatives
menées grâce au FASSP et des 253 articles passés en revue, d’après les thèmes retenus par les
examinateurs et les questions de la synthèse. On trouvera en outre un aperçu complet des
publications prises en compte, en plus d’un bref aperçu des textes de la littérature grise ou de
la littérature scientifique qui ne remplissent pas les critères d’intégration en vue d’un examen
exhaustif. Le survol des données probantes non prises en compte livre une information utile
pour l’établissement d’équipes de services de santé de première ligne et étaye l’évaluation et les
travaux de recherche qui seront menés ultérieurement sur la collaboration interprofessionnelle
dans des cadres de services de santé de première ligne.
A. LITTÉRATURE GRISE ET LITTÉRATURE SCIENTIFIQUE REMPLISSANT
LES CRITÈRES D’INTÉGRATION
Soixante-et-onze des 147 rapports finals ou projets du FASSP examinés et 65 articles de la
littérature scientifique répondaient aux critères d’intégration (voir aux annexes I et J le tableau
des examens de la littérature et le tableau numérique des résultats et des notes, respectivement).
Sur les 206 rapports et articles, 17 sont considérés comme étant d’un haut niveau pour la
validité des données probantes et 20 comme étant de niveau moyen. Les notes élevées
s’appuient sur des essais contrôlés randomisés (ECR), tandis que les notes moyennes reposent
soit sur des ECR, soit sur des évaluations avant et après ou sur des comparaisons avec
d’autres sites, ou avaient des effets de grande ampleur. Le reste des rapports et articles a été
classé comme livrant des données probantes de faible ou de très faible niveau, en raison de
la nature des initiatives, des échéances, des nombres à l’étude, etc. Toutefois, ces éléments
n’en ont pas moins fourni une grande quantité d’information qualitative, et certains résultats
recensés relativement aux patients ou clients, aux fournisseurs de services, ou à la structure
organisationnelle ont été étayés par les résultats plus cotés et par des publications récentes dans
des revues scientifiques dont les données probantes ont un niveau de validité moyen ou élevé.
Nous présentons ci-après un aperçu des données probantes recensées sur la collaboration
interprofessionnelle et les résultats connexes.
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Collaboration interprofessionnelle et services de santé de première ligne de qualité
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1. Collaboration interprofessionnelle et résultats pour les patients ou clients
Les données probantes reliant les résultats pour les patients aux soins dispensés dans un
cadre de collaboration sont aussi convaincantes pour ce qui est de la qualité que de la
quantité des données probantes. On peut même affirmer qu’il s’agit de l’élément le plus
étudié dans le cadre de la collaboration interprofessionnelle dans les services de santé de
première ligne. De nombreuses études font état de la satisfaction exprimée tant par les
patients que par les fournisseurs de services dans le cadre des interventions en collaboration,
en particulier dans le cas des troubles mentaux, notamment la dépression et la démence. Les
patients bénéficiant de soins dans un environnement interprofessionnel ont fait état d’une
meilleure confiance en soi, d’une meilleure connaissance de soi de même que d’une amélioration
en ce qui concerne le fonctionnement, l’énergie et la détresse11. Les patients recevant des
soins en collaboration ont également fait état d’un plus grand sentiment de participation et
d’un plus grand nombre d’options thérapeutiques12. Les patients en phase terminale recevant
des services de santé primaire à domicile et pris en charge par une équipe ont mentionné
pour leur part des améliorations importantes selon les échelles de qualité de vie liées à la
santé, au chapitre de la fonction affective, de la fonction sociale, de la douleur physique, de
la santé mentale, de la vitalité et de la santé en général13. Dans certains milieux marqués par
la collaboration14, la conformité des patients s’est également améliorée.
À part les mesures quantitatives, plusieurs résultats cliniques ont été associés de manière
positive aux soins en collaboration. Une méta-analyse des soins en collaboration pour la
dépression a révélé que ces soins avaient eu un effet nettement positif sur les résultats de
dépression normalisés à six mois, comparativement aux soins habituels. Cette amélioration
clinique s’est maintenue sur une période allant jusqu’à cinq ans. De façon générale, en ce qui
concerne les patients traités selon un mode interprofessionnel15, il est fait état dans les
publications d’une amélioration des scores de santé mentale évalués au moyen de divers
outils de mesure validés. Un groupe de patients dans le cadre d’un programme d’intervention
vasculaire a indiqué des améliorations importantes au chapitre de la tension artérielle, de la
nutrition, du niveau d’activité, et des scores physiologiques et psychologiques16. Des patients
atteints d’asthme infantile et traités par une équipe interprofessionnelle ont connu un moins
grand nombre de jours marqués par les symptômes de l’asthme par année d’intervention que
les enfants bénéficiant des soins habituels17.
Les patients traités en vue d’une perte de poids par un groupe multidisciplinaire étaient plus
susceptibles d’atteindre leurs objectifs de réduction pondérale que ceux appartenant à d’autres
groupes thérapeutiques18. Quant aux patients atteints de la maladie d’Alzheimer recevant des
soins en collaboration, ils avaient plus de chances que leurs homologues recevant des soins
dans un cadre dépourvu de collaboration, de recevoir des inhibiteurs de la cholinestérase et
des antidépresseurs, et ils avaient nettement moins de symptômes comportementaux et
psychologiques de démence après 12 et 18 mois de traitement19. Des patients diabétiques
recevant des soins sous la direction d’une équipe infirmière-médecin et d’autres modes ont
fait état d’une baisse du taux de glycémie à jeun, de la tension artérielle moyenne, tant
systolique que diastolique, du taux de cholestérol total et du taux de cholestérol à lipoprotéines
de basse densité et d’hémoglobine glycosylée20. L’évaluation du pharmacien a entraîné un
ajustement de la posologie et l’ajout de médicaments pour l’hypertension, l’hyperlipidémie et
le diabète, et a entraîné un taux de satisfaction élevé chez les patients ainsi qu’un plus grand
sentiment de contrôle et de compréhension de la médication21. Dans le cas de la structure de
soins en collaboration22, 23, on observe une tendance à la baisse de la consultation au cabinet
médical, ainsi que des visites à l’hôpital et en salle d’urgence, de même qu’une réduction du
nombre de médicaments prescrits par patient.
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Collaboration interprofessionnelle et services de santé de première ligne de qualité
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On observe toute une panoplie de résultats positifs pour les patients ou clients au sujet de la
collaboration interprofessionnelle dans le cadre des initiatives du FASSP, mais la qualité des
données probantes varie de faible à moyenne. Il s’agit notamment :
•
De plusieurs résultats positifs pour le patient ou client dans des domaines où la
collaboration a été axée sur la prise en charge d’une maladie chronique (par exemple,
baisse des taux de glycémie et de cholestérol, dépistage précoce de l’arthrite24, meilleur
accès à des soins spécialisés, amélioration de la santé mentale ou dégradation moindre25,
moins d’ulcères des extrémités liés à l’hypertension26, services nutritionnels27 et services
de chiropraticien)28;
•
D’un meilleur accès à divers services29;
•
D’une collaboration accrue entre les soins dispensés par le médecin et les soins à domicile et
une baisse du nombre de visites en salle d’urgence ou à l’hôpital des patients diabétiques30;
•
D’un aiguillage plus rapide entre les différents groupes professionnels (par exemple, des
médecins vers la diététicienne ou des médecins vers le pharmacien)31;
•
D’une satisfaction accrue de la clientèle à l’égard des services (comme mentionné par les
patients ou clients dans la plupart des rapports);
•
D’une amélioration de la santé notée par les patients dans plusieurs études;
•
D’une amélioration de l’autogestion des soins par le patient32, 33;
•
De l’adoption de modes de vie plus sains et d’une baisse du recours aux services de
santé parmi les résidents des unités de soins de longue durée34.
Il semble toutefois que le degré de collaboration en soi ne permet pas de prédire les résultats
cliniques. Dans certaines études sur la santé mentale, l’association collaboration et consignes
cliniques semble déboucher sur d’importants bénéfices par rapport au recours aux consignes
cliniques seules ou à la collaboration seule. Ces études font observer que dans le cas d’essais
de consignes cliniques préalables, les protocoles ou algorithmes thérapeutiques sans
intervention en collaboration n’ont pas révélé d’amélioration dans les résultats pour le
patient. De même, on constate que les relations de collaboration entre les médecins assurant
des services de santé de première ligne et d’autres fournisseurs de services du service de
santé mentale ne s’instaurent pas du jour au lendemain ou sans qu’on y mette du sien. Cette
collaboration nécessite de la préparation, du temps, et des structures de soutien. Dans une
étude portant sur les services de prévention externes auprès des personnes âgées à risque
élevé, on n’a pas noté de différence significative entre les groupes d’intervention et de
contrôle dans les appréciations de la qualité de vie liée à la santé.
2. Collaboration interprofessionnelle et résultats dans le système de santé
Plusieurs études de qualité moyenne et élevée signalent des résultats directement liés aux
systèmes de santé. Les pratiques des services de santé de première ligne comportant des
éléments de soins en collaboration sont apparues efficaces pour la prestation de services de
santé mentale, en particulier dans les cas de dépression. Une étude montre que le recours à
des gestionnaires de cas ayant une formation spécialisée en santé mentale, par exemple, a
été associé à des résultats normalisés plus positifs en matière de dépression. Un essai
randomisé de soins en collaboration s’appuyant sur la télémédecine, dans les cas de
dépression, porte à croire que l’on obtient des résultats légèrement plus encourageants si l’on
met en œuvre une structure de gestion des soins infirmiers pour dispenser des soins en
collaboration dans un environnement virtuel35. Dans le cadre d’un programme de services de
santé de première ligne à domicile dépendant de centres médicaux du ministère des Anciens
Combattants36, il est fait état d’une réduction de 7,9 p. 100 dans les taux d’hospitalisation et
d’une diminution des coûts de réhospitalisation pour les patients âgés ayant une maladie
chronique ou des déficiences qui les empêchent d’accomplir les activités de la vie quotidienne.
Selon une autre étude, on a observé qu’un groupe de personnes âgées atteintes d’une
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maladie chronique et recevant des soins en collaboration avait une plus faible proportion
d’hospitalisations pour aggravation de la maladie et un taux d’hospitalisation à l’hôpital
stable37 comparativement à un groupe de contrôle.
Un essai randomisé de collaboration interdisciplinaire associée à une formation au niveau de
l’équipe a mis en évidence une baisse importante du nombre de jours d’hospitalisation prévus38.
Dans un autre cas, des interventions de soins en collaboration ont entraîné une hausse de
99 p. 100 du nombre de demandes d’analyses de dépistage des troubles de l’hémoglobine. On a
observé par ailleurs une augmentation du nombre de diabétiques subissant un examen annuel39.
Lorsque des infirmières praticiennes travaillent en collaboration avec des médecins
généralistes, on observe une augmentation du nombre d’interactions au cours des heures
d’ouverture, même si la baisse du nombre de consultations en dehors des heures n’est pas
statistiquement significative40. On trouve rarement des analyses de coûts associés à ces
études, mais certaines études mentionnent des résultats positifs sur le plan des coûts pour les
clients et les fournisseurs de services41, 42, sans pour autant faire une analyse des gains
d’efficacité connexes.
Les rapports des projets du FASSP ne livrent que des données probantes de qualité moyenne
concernant les résultats positifs pour le système de santé. Les projets du FASSP avaient
comme principal objectif la prestation de services de santé de première ligne au niveau de la
population et ils appuyaient la collaboration entre différents groupes de fournisseurs de
services (par exemple, médecin et infirmières, médecin et pharmacien et à l’occasion tous les
groupes professionnels). Plusieurs provinces ont simultanément appuyé des structures de
prise en charge des maladies chroniques. Malgré la complexité des structures des équipes,
relativement à la taille et à la diversité, on a observé des résultats positifs pour le système,
notamment une réduction des temps d’attente dans le cas des rendez-vous, une baisse du
nombre de visites en salle d’urgence et une plus grande facilité d’accès aux services de santé
de première ligne43.
Pour plusieurs projets du FASSP, les résultats sont tout à fait clairs, notamment : la mise en
place d’un certain nombre d’équipes ou de cliniques assurant des services de santé de
première ligne; l’élaboration de cadres d’évaluation; l’élaboration de données probantes
démographiques brutes et de données probantes liées à la santé, avec une analyse, pour les
partenaires des Premières nations; la mise en œuvre de systèmes d’information (par exemple
dossiers médicaux électroniques, améliorations de la télésanté ou des lignes téléphoniques
tenues par des infirmières); des modes de paiement différents pour les médecins.
Bien que l’examen n’ait livré que des données probantes d’un niveau faible ou très faible,
tant les rapports du FASSP que la littérature scientifique mentionnent des résultats
appréciables pour le système de santé, notamment :
•
un pourcentage accru de médecins participant à des programmes appuyant le travail en
équipe dans les services de santé de première ligne44, 45;
•
des changements dans la portée de la pratique de certains fournisseurs de services (par
exemple, les sages-femmes46, les infirmières auxiliaires47);
•
une démarche interdisciplinaire pour la prestation de services dans certains centres de
santé communautaires qui étaient, au préalable, des centres de soins actifs48;
•
une amélioration de l’accessibilité après les heures d’ouverture habituelles dans plusieurs
secteurs visés par des initiatives;
•
une meilleure utilisation des installations dans certaines régions (notamment des taux
réduit d’utilisation des salles d’urgence)49, 50, 51;
•
un changement radical de la façon de penser, de la perception et de l’attitude des
fournisseurs de services à l’égard du travail en équipe et des partenariats, dans les
provinces de l’Atlantique52;
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•
l’élaboration de trousses d’outils qui se sont révélées pratiques et utiles pour la
planification, la mise en œuvre et l’évaluation des changements dans les services de
santé de première ligne et la collaboration interprofessionnelle;
•
une amélioration des relations entre les dirigeants, en particulier de part et d’autre des
frontières des territoires régis par les Premières nations et les autorités sanitaires
provinciales, régionales ou de district53;
•
un renforcement de la capacité pour la collecte, l’interprétation et le traitement des
données probantes sur la santé des Premières nations54;
•
des programmes de vaccination et des plans pour faire face à des pandémies
établis conjointement55;
•
des cadres et des services de base normalisés à l’échelle provinciale pour les services
de santé communautaires associés à des cadres d’évaluation connexes56;
•
une augmentation du nombre d’aiguillages vers le bon spécialiste (notamment dans le
cas des troubles affectifs et neurologiques57 et des soins chiropratiques58);
•
une augmentation importante du nombre de patients diabétiques consultant le professionnel
de la santé qui les traite. La même étude a également noté que les soins dispensés
respectaient, de façon plus étroite, les lignes directrices en ce qui a trait aux examens des
pieds, à la vérification du poids et aux analyses pour déceler des traces d’albumine59;
•
une meilleure prise en compte par les médecins des services de santé de première ligne
des suggestions du pharmacien préconisant des changements à la médication;
•
un sentiment d’émulation plus fort dans les milieux caractérisés par la collaboration
interorganisationnelle60;
•
une probabilité accrue de recommandations de modes de pratique en collaboration aux
confrères/consœurs, en raison d’une meilleure communication entre les généralistes et
les services de santé mentale61;
•
une meilleure coordination des soins de santé mentale dans les cadres où les procédures
de collaboration sont structurées62 et l’introduction d’aiguilleurs pour combler les lacunes
en médecine familiale afin de piloter les dossiers dans le système;
•
une réduction du nombre d’évaluations multiples à l’hospitalisation, une amélioration de
l’efficacité, un meilleur accès aux services et des économies de coût63;
•
un meilleur recrutement des médecins de famille et des infirmières praticiennes dans
certaines régions64;
•
une amélioration de l’intégration, de la communication et des soins régionaux plus
efficaces grâce à des équipes régionales de prestation de services de santé et à une
clinique auxiliaire65;
•
une amélioration de la rentabilité des structures de soins en collaboration en rapport
avec le recours à des pharmaciens cliniques rattachés à Managed Care (États-Unis), avec
une réduction des coûts moyens d’ordonnance par mois, un abaissement des coûts par
demande de remboursement et une augmentation du recours aux médicaments66;
•
une tendance à la baisse du nombre de consultations en cabinet médical, ainsi que des
visites à l’hôpital et en salle d’urgence, de même qu’une réduction du nombre de
médicaments par patient, a été observée dans un modèle de soins en collaboration67, 68;
•
un abaissement des coûts de main-d’œuvre par consultation des services de santé de
première ligne, en raison du recours accru à des auxiliaires médicaux et à des infirmières
praticiennes aux États-Unis69.
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Certains enjeux ont également été mis en évidence concernant la collaboration
interprofessionnelle au sein du système de santé, dont la nécessité de disposer d’une bonne
planification pour la réorganisation du service et du temps pour apporter des changements.
Un rapport faisant état d’une intervention en cours depuis un peu plus d’un an seulement
mentionne que les temps d’attente pour certains professionnels et le manque de spécialistes dans
d’autres cas continuent à poser problème. Il semble que des changements vraiment minimes se
sont produits dans la situation générale de la santé entre les données probantes de référence
et le suivi70. Dans une autre étude, des données probantes préliminaires sur des sites de pratique
donnent à penser qu’il y a des écarts dans les coûts entre les modes de collaboration et en
leur sein, mais une analyse préliminaire de l’efficacité porte à croire que les trois types
d’exercice de la médecine (y compris le paiement à l’acte) examinés étaient comparables71.
3. Collaboration interprofessionnelle et résultats pour les fournisseurs de services
On a relevé des résultats positifs pour les fournisseurs de services dans les documents du
FASSP relativement à toutes les initiatives, notamment :
•
des améliorations importantes dans la sensibilisation des fournisseurs de services, leur
compréhension du rôle de chacun et de la portée de la pratique72;
•
des améliorations dans la satisfaction des fournisseurs de services73;
•
une amélioration du suivi systématique conduisant à de meilleurs résultats en
santé mentale74;
•
une confiance accrue des fournisseurs de services dans l’examen des clients, dans des
domaines tels que la santé mentale, le diabète, les soins aux personnes âgées et les soins
à domicile75;
•
une confiance beaucoup plus grande dans les compétences liées aux modules de
perfectionnement des équipes76;
•
un niveau de confort accru des fournisseurs de services de soins après des séances de
formation sur des maladies chroniques (par exemple, le diabète, l’arthrite) et la
coordination des soins77;
•
un meilleur partage de l’information entre les médecins et entre les différents
professionnels de la santé78;
•
une amélioration de la communication et de la création de liens entre de nombreux
fournisseurs de services79.
En revanche, certains professionnels de la santé ont indiqué qu’ils travaillaient plus fort et
que les améliorations de leur mode de vie escomptées lorsqu’ils s’étaient engagés à l’origine
dans la pratique en collaboration80 ne s’étaient pas concrétisées.
On trouve des constats similaires dans les études de recherche, conformes aux critères
d’intégration. La satisfaction des professionnels de la santé relativement aux modes de
collaboration y est largement mentionnée, de même que la compréhension approfondie
du rôle des divers professionnels de la santé et de la portée de leur pratique. Mentionnons,
par exemple :
•
Les médecins généralistes et le personnel infirmier ont fait état d’une plus grande confiance
dans la prestation de soins aux diabétiques dans les domaines de la pratique générale81.
•
On a mentionné le développement de l’esprit d’équipe et d’une atmosphère de respect
mutuel dans le cadre d’une initiative de services de santé mentale en collégialité, faisant
appel à des gestionnaires de cas, des travailleurs en santé communautaire et des médecins82.
•
L’emplacement physique des membres de l’équipe ne constitue pas un obstacle dans les
soins communautaires dispensés en collaboration pour les patients à risque élevé logeant
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dans la collectivité83. Farris et coll. notent que les membres de trois équipes de soins,
comprenant chacune un médecin de famille, une infirmière en cabinet de médecins, un
pharmacien et un gestionnaire des soins à domicile, avaient tous acquis une
compréhension plus approfondie de leurs rôles respectifs.
•
Les médecins et les internes travaillant avec des infirmières praticiennes ont émis des
opinions divergentes sur le rôle de l’infirmière praticienne84. Alors que pour les médecins,
le rôle de l’infirmière praticienne est pratiquement sans limites et complémentaire, par
rapport à leur propre rôle, aux yeux des internes, elles apparaissaient plutôt comme des
assistantes des médecins et ils les voyaient cantonnées aux régions nordiques éloignées.
•
Les connaissances et compétences acquises dans le cadre des séances de formation
conjointe en chirurgie ont été bien accueillies. Les participants se sont dits extrêmement
satisfaits de l’élargissement de leur rôle éducatif85. Ils ont également indiqué qu’ils
pouvaient appliquer les compétences et connaissances nouvellement acquises à leur
pratique quotidienne et à de multiples points des soins aux patients.
•
On a fait état d’une capacité accrue d’aborder les problèmes nutritionnels à l’issue d’une
collaboration entre diététicienne et médecin86.
Si la plupart des études évaluées indiquent des résultats positifs, divers membres des groupes
interprofessionnels expriment aussi des réserves. Après l’introduction d’une structure de
soins intégrés à laquelle participaient des médecins généralistes, des infirmières praticiennes
et des infirmières spécialistes du diabète87, certains ont exprimé des réserves concernant les
répercussions sur la charge de travail et la satisfaction professionnelle. Les préoccupations
avaient trait à la formation et à la charge de travail, au partage d’information entre les
différents clivages professionnels, à l’évolution du rôle professionnel, et à leur incidence sur
les relations professionnelles et la charge de travail. Les équipes (constituées de médecins
généralistes, d’agents des services sociaux et d’infirmières) administrant des soins à des
patients âgés ont exprimé des réserves similaires et ont également mentionné des questions
épineuses comme la confidentialité à l’égard des patients, les différences culturelles au
niveau des organisations, l’absence de vision commune et de connaissances locales, de même
que la lenteur et le caractère frustrant du processus mis en place88.
4. Variations dans la collaboration interprofessionnelle et les résultats
Les activités de collaboration interprofessionnelle comportent des paramètres tellement différents
qu’il est difficile de leur associer des résultats particuliers. Toutefois, malgré les différences dans
les initiatives, il semble que la collaboration en général, peu importe la structure où elle s’inscrit,
aboutisse à des résultats positifs pour les patients, les professionnels de la santé et le système. On
n’a pas trouvé de publications comparant l’effet des différents groupes de collaboration sur des
résultats particuliers. Les publications rendent compte le plus souvent d’une comparaison entre
la collaboration interprofessionnelle et l’absence de collaboration.
Certains facteurs semblent cependant appuyer ou faciliter la pratique en collaboration, par
exemple, l’appui du système au changement (comme le leadership et le financement), une
certaine forme de développement de l’esprit d’équipe ou d’appui officiel pour faciliter les
changements; l’existence de systèmes de gestion de l’information pour faciliter les
changements; différents régimes de rémunération pour les participants payés à l’acte, afin de
favoriser la participation à la collaboration. Ces facilitateurs présentent bien des analogies
avec les facilitateurs mentionnés par plusieurs revues au chapitre III–A.
B. LITTÉRATURE GRISE ET LITTÉRATURE SCIENTIFIQUE NE CORRESPONDANT
PAS AUX CRITÈRES D’INTÉGRATION
Sur les 161 rapports ou initiatives passés en revue appartenant à la littérature grise, 91 ne
remplissaient pas les critères d’intégration. La majorité des rapports exclus sont des
descriptions d’initiatives de collaboration interprofessionnelle, des rapports généraux
analysant les facteurs liés à la collaboration interprofessionnelle (par exemple, déterminants
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de l’efficacité, problèmes de responsabilité) et des initiatives qui en sont au stade
préliminaire de l’évaluation.
Sur les 253 publications de la littérature scientifique et grise qui ne remplissaient pas les
critères d’intégration, 164 se rapportent à une collaboration interprofessionnelle pour les
soins à des patients hospitalisés ou à une collaboration intraprofessionnelle entre un médecin
de famille et un spécialiste (par exemple, gérontologue, psychiatre). On trouve également
dans ces articles de l’information sur les déterminants du fonctionnement efficace en équipe,
de la composition des équipes, la façon dont les équipes travaillent ensemble et l’éventail des
mesures des résultats des équipes efficaces.
1. Collaboration interprofessionnelle : prise en charge des maladies chroniques
On trouve quantité d’information par l’intermédiaire de l’International Health Institute des
États-Unis concernant l’efficacité de la collaboration interprofessionnelle dans la prévention et
la prise en charge de maladies chroniques comme le diabète, les maladies coronariennes et la
dépression. De nombreuses provinces canadiennes (notamment la Colombie-Britannique,
l’Alberta, la Saskatchewan et Terre-Neuve-et-Labrador) ont mis en œuvre des collaborations
élargies dans leurs services de santé de première ligne89. En avril 2006, une conférence a été
donnée en Ontario sur la prise en charge des maladies chroniques. Elle réunissait des experts du
Canada, du Royaume-Uni et des États-Unis. Les actes qui en résultent donnent une idée de
l’ampleur des initiatives de prise en charge des maladies chroniques actuellement en cours au
Canada, et présentent plusieurs programmes étrangers exemplaires, en plus de résumer les
enseignements retenus à ce moment crucial des services de santé au Canada90. Plusieurs
provinces font état de résultats positifs de ces collaborations pour les patients ou clients ainsi
que les professionnels de la santé, comme le montrent les données probantes préliminaires
émanant des rapports du Conseil de la qualité de la Colombie-Britannique et de la Saskatchewan91.
2. Collaboration interprofessionnelle : Principes, définitions, cadres, obstacles et facilitateurs
Un examen canadien (extérieur à l’Ontario)92 effectué en 2007 met en lumière les
orientations régionales suivantes concernant les services de santé de première ligne et la
collaboration interprofessionnelle :
•
Quelle que soit l’orientation du gouvernement provincial, des équipes interprofessionnelles
(comportant au minimum deux groupes professionnels différents, dont celui des
médecins de famille) ont reçu le soutien nécessaire pour offrir des services à des
populations définies, soit par secteur géographique, par clientèle particulière du médecin
ou leurs besoins spéciaux.
•
Des partenariats ont été mis en place avec des associations provinciales (plus
particulièrement des associations médicales), des ministères de la santé, tant provinciaux
que fédéral, des organisations non gouvernementales et le secteur privé (pour les
médecins rémunérés à l’acte et les pharmaciens).
•
Il y avait une volonté forte d’introduire des changements, y compris en établissant des
cadres, dans certaines régions, et un programme provincial quelconque était en place
dans toutes les régions (les cabinets des ministres des provinces fournissant l’orientation
stratégique et assurant la mise en œuvre). Il y avait aussi des conseils de la santé ou une
certaine forme de comité consultatif provincial dans la plupart des régions.
•
Dans plusieurs régions, il y avait des pionniers dans les rangs des médecins de famille et
parmi les administrateurs, au niveau des équipes des services de santé de première ligne
à l’échelle régionale et provinciale (p. ex., directeurs à l’échelle régionale et coordinateurs
ou facilitateurs au niveau de l’équipe des services de santé de première ligne).
•
Dans toutes les régions, ces pionniers ont contribué aux changements qui se sont produits.
En 2000, un forum sur le travail en équipe dans les services de santé de première ligne a été
tenu en Angleterre93. Le forum visait à « examiner les aspects pratiques du travail en équipe
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dans les services de santé de première ligne et à susciter des propositions en vertu desquelles
les organisations nationales représentant les professionnels des services de santé de première
ligne pourraient appuyer et promouvoir le concept94. » On a pris conscience du fait que la
plus grande partie de la recherche était « timide » comparativement aux données probantes
cliniques publiées, que l’on disposait de données probantes qualitatives plutôt que
quantitatives avec peu d’études sur des échantillons aléatoires et contrôlés. La Health Policy
and Economic Research Unit de la British Medical Association a examiné les travaux de
recherche publiés et mis en évidence les avantages du travail en équipe dans les services de
santé de première ligne.
Au Canada, plusieurs rapports et communications ont été commandés pour résumer les
avantages, les enjeux, les déterminants et les caractéristiques d’une collaboration
interprofessionnelle efficace dans les services de santé de première ligne, notamment des
rapports publiés sous les auspices de l’Initiative canadienne de collaboration en santé mentale95
(http://eicp.ca/fr/) et de l’Initiative pour l’amélioration de la collaboration interdisciplinaire
dans les soins de santé primaires,96 ainsi que le rapport intitulé « Le travail en équipe dans
les services de santé : promouvoir un travail en équipe efficace dans les services de santé au
Canada, recommandations et synthèse pour politiques » de la Fondation canadienne de la
recherche sur les services de santé97.
Les sections qui suivent donnent un aperçu des définitions, principes, cadres, facilitateurs
et obstacles.
Définitions
Dans ces rapports et communications, on se penche sur la notion de services de santé de première
ligne ou services de santé primaires et sur la notion de collaboration interprofessionnelle. Un des
défauts flagrants de toutes les définitions proposées de la collaboration a trait à l’absence de
point de vue du patient, ce qui dénote un manque de réflexion sur le rôle du patient ou
client, ou de sa famille, dans le processus de collaboration, bien que le client soit reconnu
comme la finalité ultime des soins donnés en collaboration. À ce jour, la terminologie
entourant les soins en collaboration n’a pas encore été normalisée, et il n’y a pas de
définition reconnue de la collaboration.
Principes ou caractéristiques
Les études portent à croire que la collaboration est un processus complexe, volontaire et
dynamique qui fait appel à plusieurs aptitudes, dont le leadership, la communication et la
construction de relations. En 2004, le Canada a réalisé un projet de recherche sur l’action
participative communautaire et l’on a observé que si les équipes pluridisciplinaires suscitent
le plus souvent l’admiration, les modes de fonctionnement en équipe et en concertation sont
difficiles à mettre en place et nécessitent des changements dans les structures sous-jacentes,
les valeurs, les relations de pouvoir et les rôles98. Plusieurs stratégies ont été proposées pour
surmonter les difficultés des ententes de travail en collaboration, y compris l’introduction de
méthodes pédagogiques et l’enseignement de la collaboration interprofessionnelle aux
différents groupes professionnels avant et après l’obtention du permis d’exercer, des cursus
mixtes et des stages cliniques au sein d’équipes.
On est parvenu à définir les principes d’un travail en équipe fructueux, que ce soit dans le
cadre de services de santé de première ligne de façon générale ou dans un domaine
spécialisé comme la santé mentale. Les éléments suivants ont été retenus : mobilisation du
patient ou client; approche de la santé au niveau de la population; accent mis sur les
meilleurs soins et services possibles, utilisation de la recherche pour établir des normes de
qualité et prendre des décisions sur la prise en charge des problèmes de santé; accès à un
[Traduction] « bon service dispensé au bon moment, au bon endroit et par le bon
professionnel de la santé99 »; confiance et respect; communication efficace. L’approche
interprofessionnelle en collaboration constitue un principe clé des services de santé de
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première ligne et de leur réforme, et la collaboration apparaît comme la meilleure pratique
dans les services de santé mentale. Cinq caractéristiques se rattachent aux équipes soudées :
des objectifs clairs et des résultats mesurables, un système clinique et administratif, la
division des tâches, la formation de tous les membres et une communication efficace100. Les
déterminants du fonctionnement efficace en équipe permettant à terme101 d’en prédire
l’efficacité générale incluent la dynamique propre à l’équipe (notamment les objectifs, la
participation, l’accent mis sur la qualité, et l’appui à l’innovation), associée à la clarté de la
définition de ces objectifs et de l’engagement de l’équipe à leur égard. La mesure des
avantages des équipes efficaces devrait s’attacher aux éléments suivants :
•
les avantages pour le système de santé, notamment la réduction du temps d’hospitalisation
et des coûts, la réduction des hospitalisations imprévues, une meilleure accessibilité pour
les patients et une meilleure coordination des soins;
•
les avantages mentionnés pour les patients ou clients, à savoir une satisfaction accrue,
l’acceptation du traitement et de meilleurs résultats sur le plan de la santé;
•
les avantages pour le personnel soignant tel que l’utilisation efficiente des services de
santé et une meilleure communication;
•
une plus grande satisfaction professionnelle, un rôle mieux défini, un bien-être accru et
la diversité professionnelle102.
Cadres
Les éléments du cadre considérés comme déterminants pour appuyer la collaboration
interprofessionnelle dans les services de santé de première ligne sont les suivants : disposer
de ressources humaines de la santé collaborant à la planification, à la prestation et à
l’évaluation des services de santé de première ligne; avoir des modes de financement pour
les groupes professionnels qui constituent des stimulants; apaiser les craintes liées à la
responsabilité; modifier les pratiques réglementaires et la législation connexe pour appuyer
et stimuler les approches de collaboration interprofessionnelle; compter sur la technologie de
l’information et les communications pour appuyer les membres essentiels de l’équipe au
chapitre du partage d’information et de la collaboration; disposer de dirigeants et de
gestionnaires déterminés; utiliser des cadres et des outils de planification et d’évaluation
pour évaluer les équipes et les résultats organisationnels.
Facilitateurs
Plusieurs revues documentaires et documents isolés citent des facteurs qui font progresser la
collaboration aux niveaux individuel et organisationnel. Des fournisseurs de services ayant
l’expérience de la pratique en collaboration ont noté les éléments suivants, que l’on rencontre
couramment : motivation et engagement personnels; confiance et satisfaction au travail;
autonomie professionnelle dans toutes les disciplines; dossiers médicaux électroniques;
importance des mécanismes de reddition de comptes qui mesurent la collaboration103.
D’après une revue documentaire recensant les critères imaginés pour promouvoir des
pratiques exemplaires dans les services de santé de première ligne en collaboration, un
rapport présente un inventaire de 6 sites canadiens et de 16 sites étrangers qui pourraient
faire figure de centres d’excellence pour les soins en collaboration. Le rapport104 décrit la
taille de la population, l’éventail de services fournis et les membres de l’équipe, et fournit un
aperçu des réponses de l’équipe aux enquêtes et questionnaires, lesquelles reflètent
généralement des sentiments positifs de la part des équipes travaillant dans des pratiques de
collaboration. Il ne s’agit que de conclusions préliminaires, et les procédés peuvent être
repris pour faire une évaluation plus approfondie de l’équipe mise en lumière.
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Collaboration interprofessionnelle et services de santé de première ligne de qualité
15
Obstacles
Le problème de la responsabilité et les questions réglementaires sont considérés comme des
obstacles à la collaboration interprofessionnelle. Toutefois, l’Association canadienne de
protection médicale105 indique que le régime de responsabilité médico-légale qui protège
actuellement les intérêts des patients et des fournisseurs de services peut également appuyer
les pratiques en collaboration. Selon l’Association et le Conference Board of Canada106, les
cadres de procédure décrivant la fonction d’une équipe travaillant en collaboration sont
essentiels pour la sécurité du patient et pour la réduction du risque médico-légal. Il faut
également que les membres de l’équipe s’entendent sur les rôles, les responsabilités et les
comptes à rendre qui sont inhérents à la portée de la pratique définie pour la profession de
chaque membre de l’équipe. La vulnérabilité des professionnels de la santé aux poursuites en
dommages et intérêts dépend moins de la question de savoir s’ils travaillent en collaboration
que de deux ou trois autres facteurs prépondérants : leur propre compétence, les problèmes
du système et d’autres facteurs propres au travail (comme le domaine de spécialisation,
l’emplacement géographique).
Bien que la législation et les règlements actuels ne soient pas des obstacles, ils ne facilitent
pas vraiment la collaboration. Cela s’explique en partie en raison d’un manque de clarté et
de cohérence dans la législation et les règlements à l’échelle du pays. Les organismes de
réglementation ont des compétences et des talents uniques qui leur permettent de jouer un
rôle de premier plan dans leur aire de compétence régionale et leur domaine professionnel
respectif et ils devraient avoir un rôle important à jouer à l’appui de la collaboration par
l’adoption de lois pertinentes. Les rapports récents publiés par l’Association canadienne de
protection médicale et le Conference Board du Canada formulent des recommandations sur
la façon de surmonter les difficultés connexes.
3. Collaboration interprofessionnelle : Outils, évaluation et recherche
Plusieurs projets du FASSP ont abouti à l’élaboration de trousses d’outil à l’appui de la
collaboration. C’est le cas du projet intitulé Amélioration des soins de santé primaires :
apprentissage et application dans le cadre d’un modèle de système107 et de la Trousse d’outils
en soins de première ligne pour les médecins de famille108. Au moyen de ces projets, diverses
ressources et divers outils et dispositifs d’appui à la collaboration ont vu le jour (par
exemple, création de l’équipe, prise en charge des maladies chroniques par des équipes
interprofessionnelles, facilitation, planification et évaluation).
Une trousse d’outils pour la collaboration a été élaborée à la suite de la visite de cinq
organisations assurant des services de santé interprofessionnels dans différentes régions du
Canada, dont les expériences en collaboration se sont révélées fructueuses109. On y décrit les
organisations au moyen d’études de cas, s’appuyant sur les principes et cadres conceptuels
susmentionnés. On fournit l’information suivante sur chaque organisation : la nature de
l’organisation; l’historique de sa pratique interdisciplinaire; la population qu’elle sert, le type
de professionnels de la santé qu’elle emploie et le mode de rémunération; la façon dont elle
est financée et la façon dont les professionnels travaillent ensemble.
De façon générale, les rapports des projets du FASSP ne font pas état de méthodes
systématiques pour évaluer l’incidence de la collaboration interprofessionnelle et les résultats
connexes. Plusieurs provinces ont élaboré leurs méthodes d’évaluation officielles ainsi que
les outils connexes tout au long de la période de financement et viennent tout juste
d’entreprendre des évaluations ou de la recherche. Le Répertoire des stratégies et projets
d’évaluation des services de première ligne au Canada (disponible sur le site de la Fondation
au www.fcrss.ca) met en lumière plusieurs méthodes de recherche et d’évaluation qui ont été
établies à l’échelle régionale.
L’un des thèmes communs à la plupart des rapports concerne le fait que les données
probantes de la recherche sur la collaboration interprofessionnelle peuvent être un catalyseur
de changement, à condition que l’on fasse des efforts pour rendre l’information plus robuste.
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Collaboration interprofessionnelle et services de santé de première ligne de qualité
16
Les données probantes empiriques émanant de milieux de travail à haut risque (notamment
l’aviation commerciale, l’armée, les services d’incendie et les activités d’intervention rapide
de la police) portent à croire que la collaboration et le travail en équipe produisent des
résultats de qualité, notamment la souplesse, l’adaptabilité, la résistance au stress, la
cohésion, le maintien à l’effectif et le moral associés à la performance efficace de l’équipe.
Dans les milieux de travail de la santé, les données probantes sur la collaboration
interprofessionnelle et l’efficacité du travail en équipe continuent de s’accumuler110. L’une des
tâches les plus importantes pour les chercheurs, les gestionnaires, les responsables de
politique et les cliniciens consistera à travailler ensemble pour créer, partager et utiliser
toutes les formes d’information probante, y compris des méthodes et des techniques efficaces
ou non de mise en œuvre. La voie qui conduit à un travail d’équipe efficace dans les services
de santé canadiens est abrupte et parsemée d’obstacles, mais c’est une voie dans laquelle
tous les intervenants, en particulier les patients, demandent de plus en plus souvent à
s’engager, et ils le font entendre haut et fort.
IV.
ANALYSE CONTEXTUELLE
Le questionnaire de l’analyse contextuelle a été distribué par courriel et des rappels ont été
envoyés après trois, quatre et cinq semaines à 148 intervenants des différentes régions du
pays. À terme, on a obtenu des répondants de toutes les régions.
A.
APERÇU DES RÉSULTATS DE L’ANALYSE CONTEXTUELLE
Sur les 51 répondants, 46 ont rempli le questionnaire. La plupart d’entre eux avaient
participé à des collaborations interprofessionnelles dans la prestation de services de santé de
première ligne, qui s’étaient révélées fructueuses, principalement au sujet du FASSP. Les
répondants appartenaient à divers horizons – responsables de politique, décideurs ou
dirigeants de la santé, et près du quart avaient également participé à de la recherche.
Plus de la moitié des répondants ont indiqué que leur initiative ou projet avait été évalué ou
qu’ils avaient participé à un certain type de recherche. Certains ont précisé que l’évaluation
en était au premier stade et que les cadres d’évaluation étaient en cours d’élaboration. Une
large variété de méthodes d’évaluation et de recherche ont été recensées, notamment
l’évaluation quantitative (sous la forme d’études de cas, d’entrevues auprès d’informateurs clés)
avant, pendant et après la méthodologie; et les modèles logiques. Deux groupes seulement ont
eu recours à des essais randomisés ou études de cohorte, mais peu disposaient d’échantillons
de grande taille (voir à l’annexe H un aperçu des résultats de l’analyse contextuelle).
Les rapports recueillis par l’intermédiaire de l’analyse contextuelle se trouvent à la section
sur la littérature scientifique et la littérature grise. Bien qu’il ne soit pas fait mention de
nouvelles données probantes dans les résultats de la collaboration interprofessionnelle,
l’enquête a confirmé les stades préliminaires de l’évaluation dans les régions, clarifié la
diversité des initiatives de collaboration présentant des résultats similaires dans les
différentes régions du pays, recensé les types de recherche et d’évaluation en cours et
confirmé la nécessité d’autres évaluations et recherches.
1. Collaboration interprofessionnelle et résultats dans le système de santé
Les répondants ont indiqué que la principale motivation à l’origine de la participation à des
équipes interprofessionnelles était le désir d’améliorer l’accès aux services de santé de
première ligne ainsi que la qualité des soins. La possibilité d’obtenir un financement pour
mener à bien projet a fait le reste. L’évaluation organisationnelle avait pour but de mesurer
l’amélioration au chapitre de l’accessibilité et de la continuité des soins, ainsi que les
changements plus larges au niveau de l’organisation des soins, notamment la clarification
des rôles et l’évolution de la portée de la pratique. Les données probantes préliminaires dont
il est fait mention dans les évaluations du FASSP témoignent d’une évolution positive au
niveau de l’accès aux services de santé de première ligne, de même que de la nécessité
d’appuyer la clarification des rôles des membres de l’équipe interprofessionnelle. Le recours
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Collaboration interprofessionnelle et services de santé de première ligne de qualité
17
beaucoup plus systématique au travail en équipe pour prendre soin des patients ou clients,
que la collaboration soit fondée sur la population ou les besoins spéciaux, constitue un
changement majeur dans la pratique organisationnelle.
2. Collaboration interprofessionnelle et résultats pour les patients ou clients
Les résultats pour les patients ou clients se présentent sous la forme d’une augmentation
appréciable de la satisfaction à l’égard des soins ou services, d’un sentiment accru de bien-être
et d’une amélioration des connaissances ou des aptitudes relatives à l’autogestion. Des
changements de comportement ont également été signalés, notamment de l’avis des patients,
une meilleure aptitude à s’autogérer, en particulier dans le cas des malades chroniques.
Parmi les autres avantages pour les patients ou clients, mentionnons un meilleur accès à un
éventail de services découlant des efforts de collaboration, en particulier dans les structures
de prise en charge en collaboration ou en équipe des soins requis par les malades chroniques.
3. Collaboration interprofessionnelle et résultats pour les fournisseurs de services
Plusieurs répondants ont parlé de changements positifs dans l’attitude du personnel soignant
à l’égard de la valeur des approches thérapeutiques en équipe pour des groupes de patients
ou clients particuliers (par exemple, les diabétiques, les personnes ayant des problèmes de
santé mentale et les personnes souffrant d’arthrite). L’évaluation des résultats pour le
personnel soignant faisait état de satisfaction professionnelle, de changements dans la
pratique professionnelle et de changements dans les attitudes, des perceptions, les relations,
la confiance et la connaissance.
4. Variations dans la collaboration interprofessionnelle et les résultats
Les initiatives de collaboration interprofessionnelle décrites dans l’enquête s’étaient
principalement déroulées sous la direction des autorités sanitaires régionales et dans les
centres de santé communautaires. Un petit nombre seulement avait pour cadre l’hôpital ou
une clinique privée. Presque toutes les équipes comprenaient des médecins et des infirmières
ou infirmiers, et plus de la moitié avait des travailleurs sociaux, des diététiciennes et des
pharmaciens en leur sein. La taille des équipes variait de la petite équipe de deux
professionnels collaborant entre eux (de trois à dix fournisseurs de services) à la grande
équipe médicale (dont plusieurs comportaient plus d’une centaine de fournisseurs de services)
regroupant tous les professionnels de la santé travaillant dans un secteur géographique
donné. Près de la moitié de ces équipes fournissaient des services à une population générale
et environ le quart à une population ayant des besoins spéciaux, notamment en raison d’une
maladie mentale ou d’une maladie chronique. La majorité de ces équipes étaient en place
depuis deux ans ou plus et plus du tiers depuis quatre ans ou plus, chacune bénéficiant d’un
financement de soutien dans la plupart des cas. La structure des équipes était variable avec
un niveau de développement variant de préliminaire à intermédiaire.
Les modes de collaboration interprofessionnelle couvraient un large éventail de structures et
incluaient ce qui suit : gouvernance en collégialité, c’est-à-dire partenariat entre l’autorité de
la santé, les médecins et d’autres fournisseurs de services; équipes de santé familiale ou réseaux
de services de santé de première ligne; équipes spécialisées dans les soins à une population
donnée (par exemple, nourrissons/enfants, adolescents/jeunes femmes et hommes); cadres de
services de santé de première ligne provinciaux; soins en équipe (notamment en santé mentale);
collaborations pour la prise en charge des maladies chroniques; médecin de famille et
partenariats divers (infirmière, diététicienne ou pharmacien); centres de santé communautaires;
et changement dans le système de santé. Dans plusieurs initiatives, on avait recours à des
facilitateurs pour appuyer la création de l’équipe.
La collaboration interprofessionnelle a donné lieu à l’élaboration d’une variété de méthodes
et d’outils, notamment des outils cliniques pour partager l’information, des protocoles et des
ateliers ou séances d’apprentissage. Par ailleurs, la collaboration des équipes a ouvert tout un
champ de possibilités de collaboration interprofessionnelle autres que dans la prestation de
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Collaboration interprofessionnelle et services de santé de première ligne de qualité
18
services, notamment la collaboration avec des entités à l’extérieur de l’équipe (comme le
système d’enseignement et d’autres partenaires intersectoriels) des comités interprofessionnels
(comme les associations professionnelles du personnel infirmier et des médecins ainsi que la
formation interprofessionnelle sur le tas). On a noté un large éventail d’interventions
amorcées avec les équipes interprofessionnelles, et la plupart des répondants ont cité à titre
d’exemples la création d’équipe, le perfectionnement professionnel, des changements dans
l’organisation et la prestation des soins ainsi que des outils de pratiques cliniques et des
lignes directrices. Les patients étaient invités à participer avec la plupart des équipes à des
comités consultatifs (y compris au niveau de la planification et de l’évaluation), à établir des
objectifs convenant à toutes les parties, à faire partie des conseils de résidents et à prendre
part aux conférences sur les cas.
On a fait état de résultats similaires pour les patients ou clients, le personnel soignant et les
organisations dans la plupart des initiatives, malgré des variations dans la taille des équipes,
le nombre de groupes professionnels participant et le type de structure interprofessionnelle
utilisée. Ces facteurs ne semblent pas avoir d’incidence directe sur les résultats. Toutefois,
compte tenu du petit nombre d’initiatives évaluées, de l’accent mis de façon importante sur
les maladies chroniques et de la faible qualité des données, on a besoin de données
probantes de meilleure qualité et d’études plus vastes pour valider ces résultats.
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19
V. LACUNES DANS LA RECHERCHE ET PRIORITÉS
Certains éléments d’information portent à croire que l’on peut obtenir de meilleurs résultats
pour les patients ou clients dans certains domaines, comme la prise en charge des maladies
chroniques, et dans le cas de populations ayant des besoins spéciaux comme les personnes
âgées. La synthèse de l’examen documentaire – littérature scientifique et littérature grise –
met en lumière des secteurs (par exemple, les grands groupes professionnels servant des
populations générales et les cabinets de médecins du secteur privé ayant mis en place des
partenariats instaurant une collaboration avec des infirmières, des diététiciennes et des
pharmaciens), où l’on commence à disposer d’information indiquant que cette collaboration
permet d’atteindre des résultats positifs. Bien que le niveau de validité de certaines de ces
données probantes varie de moyen à élevé, le gros est considéré comme faible ou très faible.
La littérature grise et la littérature scientifique rendent compte des résultats positifs de la
collaboration interprofessionnelle, en faisant état d’une évolution des attitudes et des
perceptions des fournisseurs de services et des patients, de même que des changements dans
la pratique organisationnelle. Ces observations présentent une certaine cohérence malgré les
variations entre les pratiques. Là encore, il s’agit de données probantes d’un niveau de
validité essentiellement faible et très faible, mais certains travaux d’évaluation et de
recherche des dernières années livrent des données probantes d’un niveau de validité moyen
ou élevé. Bien qu’on n’observe pas de différences notables dans les résultats d’une grande
variété d’initiatives menées en collaboration sous l’égide du FASSP, on ne possède pas de
données probantes de qualité pour déterminer si les variations entre les différentes formes de
collaboration (par exemple, les populations cibles, la taille des groupes de collaboration, leur
composition) ont une incidence sur les résultats au niveau d’une organisation donnée, des
patients ou clients ou des fournisseurs de services.
Les données probantes ont été séparées en deux groupes en fonction de leur qualité, à savoir
les données probantes dont la validité varie de moyenne à élevée et celles de très faible à
faible. Quarante-deux pour cent des données probantes sont considérés comme de qualité
élevée et moyenne tandis que 58 p. 100 n’atteignent qu’une qualité faible ou très faible. Bien
que l’analyse contextuelle ne permette pas d’évaluer la qualité de l’évaluation ou de la
recherche, elle a mis en évidence un recours excessif à des conceptions non expérimentales
et à des informateurs clés, ainsi que des échantillons de petite taille. Cela nous révèle le
besoin d’études de plus haute qualité concernant la collaboration interprofessionnelle dans
les services de santé de première ligne.
On observe plusieurs lacunes dans la recherche sur les services de santé de première ligne :
•
des données probantes limitées de qualité variant de moyenne à élevée, en relation avec
la collaboration interprofessionnelle, et la qualité des résultats au niveau des services de
santé de première ligne pour les populations générales;
•
une pénurie de données probantes dans la catégorie de moyenne à élevée sur les effets
des variations dans les modes de collaboration interprofessionnelle sur les résultats au
niveau des services de santé de première ligne;
•
un manque d’études s’intéressant aux résultats au niveau des fournisseurs de services et
du système, en particulier en ce qui a trait aux coûts;
•
une information limitée concernant les meilleurs modes de collaboration en matière de
services de santé de première ligne et la façon dont ce mode influe sur les différentes
catégories de résultats pour les patients ou clients, les fournisseurs de services et le système.
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VI. RÉSUMÉ ET CONCLUSION
La synthèse porte à croire que le renforcement de la collaboration interprofessionnelle donne
des résultats positifs tant pour le personnel soignant que pour le système et le patient (voir à
l’annexe I un tableau des revues documentaires prises en compte; d’autres revues
documentaires seront présentées au printemps 2008 dans le site Web du Ministère de la
santé et des soins de longue durée de l’Ontario). Ces résultats sont particulièrement patents
pour les populations de malades chroniques ou ayant des besoins spéciaux. Un grand nombre
de rapports appartenant à la littérature grise livrent une information sur les définitions, les
principes, les cadres, les obstacles et les facilitateurs de la collaboration. Des stratégies sont
mises en évidence pour s’attaquer aux difficultés associées à la collaboration. On reconnaît
également la nécessité de clarifier la législation et la réglementation professionnelles pour
faciliter la collaboration.
Plusieurs outils, méthodes d’évaluation et de recherche ont été utilisés avec profit pour la
planification, la mise en œuvre et l’évaluation des pratiques en collaboration. Les chercheurs,
les gestionnaires, les responsables de politique et les cliniciens devraient travailler en
concertation pour créer, mettre en commun et utiliser toutes les formes de données probantes.
Tant la littérature non prise en compte que la rétroaction qui ressort de l’analyse contextuelle
font écho aux données probantes concernant les déterminants d’une collaboration efficace et
les mesures de résultats connexes. Ces résultats sont difficiles à obtenir et il existe un
nombre important d’outils et de méthodes pour soutenir et évaluer la collaboration
interprofessionnelle, grâce à des données probantes de référence dans certaines régions.
Un examen de la qualité des données probantes (voir à l’annexe J le tableau numérique des
résultats et des notes, respectivement, et à l’annexe K, le tableau des données probantes de
qualité élevée à moyenne) dans la littérature scientifique et la littérature grise, et l’analyse
contextuelle, d’après la classification du Cadre de l’équipe d’évaluation conjointe, mettent en
évidence des éléments communs dans ces domaines :
•
il y a eu un changement dans l’attitude des patients ou clients et des fournisseurs de
services ainsi que dans la perception de la pratique en collaboration interprofessionnelle,
dont rendent compte les données probantes recueillies dans la littérature scientifique et
dans la littérature grise, quel que soit leur niveau de validité, et l’analyse contextuelle a
confirmé une évolution dans la perception ou les attitudes des patients ou clients et des
fournisseurs de services à l’égard de la valeur des équipes;
•
il y a eu un changement dans la pratique interprofessionnelle au niveau de
l’organisation, qui ressort de l’ensemble de la littérature scientifique et de la littérature
grise examinées et faisant état de données probantes de qualité élevée ou moyenne, et
l’analyse contextuelle a confirmé le recours accru au travail en équipe dans les soins
dispensés aux patients ou clients dans les différentes régions du Canada ;
•
des avantages pour les patients ou clients ont été recensés dans tous les secteurs visés
par l’examen et faisant état de données probantes de qualité élevée ou moyenne, et
l’analyse contextuelle a confirmé une amélioration de la satisfaction de la clientèle à
l’égard des soins, et un meilleur accès aux services dans toutes les régions du pays.
D’après la littérature scientifique et la littérature grise que nous avons passées en revue, de
même que d’après l’analyse contextuelle, il appert que l’on dispose d’un nombre croissant de
données probantes (de qualité élevée ou moyenne), ainsi que de grandes quantités de
données probantes de qualité faible ou très faible indiquant que :
•
les fournisseurs de services travaillant dans un cadre de collaboration interprofessionnelle
sont plus satisfaits et ont une expérience plus positive que leurs homologues des services
de santé de première ligne travaillant dans une structure uniprofessionnelle (praticien
seul fournissant aux patients des soins et leur donnant accès à d’autres services par un
système d’aiguillage);
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21
•
les fournisseurs de services des services de santé de première ligne qui font l’expérience
du travail dans un cadre de collaboration interprofessionnelle acquièrent une vision
beaucoup plus positive de la collaboration avec d’autres professionnels;
•
les fournisseurs de services des services de santé de première ligne qui travaillent dans
un cadre de collaboration interprofessionnelle acquièrent de meilleures connaissances et
renforcent leurs compétences;
•
les fournisseurs de services des services de santé de première ligne travaillant dans une
structure uniprofessionnelle et les fournisseurs de services qui travaillent dans le cadre
d’une collaboration interprofessionnelle adoptent des façons de faire différentes (par
exemple, des modes d’aiguillage, de suivi, de soins préventifs);
•
les différents modes de collaboration interprofessionnelle permettent d’offrir une gamme
de services élargie, d’utiliser les ressources de manière plus efficiente, d’assurer un
meilleur accès aux services, de resserrer les temps d’attente, d’assurer une meilleure
coordination des soins et des soins plus complets, comparativement à la prestation de
services de santé de première ligne dans une structure uniprofessionnelle;
•
les patients ou clients recevant des soins dans un cadre de collaboration interprofessionnelle
ont exprimé davantage de satisfaction et fait état d’une expérience plus positive que les
patients ou clients ayant reçu des soins de la part de fournisseurs de services des
services de santé de première ligne travaillant dans une structure uniprofessionnelle;
•
les patients ou clients recevant des services de santé selon une démarche de collaboration
interprofessionnelle ont une perception plus positive des services de santé que leurs
homologues dont le soignant travaille dans une structure uniprofessionnelle;
•
les patients ou clients recevant des services de santé de première ligne dans le cadre
d’une collaboration interprofessionnelle acquièrent de meilleures aptitudes à l’autogestion,
une meilleure connaissance de leur état de santé et davantage de compétences;
•
les patients ou clients recevant des services de santé de première ligne dans le cadre
d’une démarche de collaboration interprofessionnelle font état de pratiques différentes
(par exemple, amélioration de l’autoadministration des soins et de l’accès aux services de
prévention), que les patients ou clients bénéficiant de services de santé par l’intermédiaire
d’un professionnel de la santé assurant des services de première ligne dans une structure
uniprofessionnelle;
•
les modes de collaboration interprofessionnelle peuvent offrir de meilleurs résultats sur
le plan de la santé aux patients ou clients (par exemple, au chapitre du contrôle de la
tension artérielle, du contrôle du diabète, de l’état de santé et de la qualité de vie),
comparativement au mode de prestation de services de santé de première ligne dans une
structure uniprofessionnelle.
Somme toute, on peut conclure ce qui suit :
•
On dispose de données probantes de qualité nous indiquant que la collaboration
interprofessionnelle a des résultats positifs pour les patients ou clients, les fournisseurs
de services et le système, dans des domaines spécialisés comme les services de santé
mentale ou la prévention et la prise en charge des maladies chroniques.
•
Tant l’examen de la littérature que les résultats mentionnés dans certaines régions
révèlent des résultats positifs pour les patients ou clients, les fournisseurs de services et
le système lorsque l’on favorise et que l’on appuie la collaboration interprofessionnelle
(dans le cadre, par exemple, de partenariats médecin/infirmière, médecin/pharmacien,
médecin/diététicienne) dans le but d’assurer des services à certaines populations en
fonction de critères géographiques ou de profils de santé de la population. Ces résultats
font état d’une amélioration au chapitre de l’autocontrôle des patients ou clients, des
connaissances et des résultats; d’une amélioration de la satisfaction des fournisseurs de
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22
services, d’un enrichissement de la connaissance et des compétences et de l’évolution des
comportements des praticiens. On observe aussi des améliorations au niveau du système,
notamment l’offre d’une gamme de services élargie, un meilleur accès, un resserrement
des temps d’attente et une utilisation plus efficace des ressources.
•
Des conclusions mentionnent les avantages de la collaboration interprofessionnelle sur
le plan des coûts dans certains cadres de services de santé de première ligne (par
exemple, baisse des coûts moyens par soignant et par patient pour la surveillance de la
tension artérielle, réduction des taux de réhospitalisation et réduction des coûts des
services de première ligne à domicile pris en charge par des équipes).
•
Toutefois, bien que l’examen de la littérature et les régions fassent état de résultats
positifs de la collaboration interprofessionnelle, on manque de précisions sur la façon dont
les variations entre les modes de collaboration interprofessionnelle nuient aux résultats.
•
Divers outils et méthodes (notamment des définitions, principes, cadres, obstacles et
facilitateurs) élaborés pour appuyer la planification, la mise en œuvre et l’évaluation des
partenariats de collaboration interprofessionnelle efficaces peuvent nous être utiles pour
la planification, la mise en œuvre, l’évaluation et la recherche qui auront lieu par la suite.
•
Il est nécessaire de transmettre les connaissances tirées de synthèses comme celle-ci se
servir des études actuelles dans la planification, la mise en œuvre, l’évaluation et la
recherche qui auront lieu par la suite
•
Il faut disposer d’un meilleur appui réglementaire et législatif pour favoriser et promouvoir
l’uniformité et la clarté des partenariats de collaboration interprofessionnelle (par
exemple, médecin/infirmière, médecin/pharmacien, médecin/diététicienne), la portée de
la pratique, de même que la disponibilité des modes de rémunération des médecins et
d’autres professionnels.
•
Il faut mener des recherches plus rigoureuses, de façon à clarifier les définitions
applicables à la collaboration interprofessionnelle (en particulier en ce qui concerne le
rôle du patient ou client et de la famille dans le processus), aux équipes ou aux soins
qu’elles prennent en charge, afin de recueillir des données probantes de meilleure qualité
concernant la collaboration interprofessionnelle et ses résultats pour assurer des services
à certaines populations en fonction de critères géographiques ou de profils de santé de la
population; pour recueillir des données probantes associant les variations aux
paramètres de collaboration et aux résultats.
Pour fournir à l’intention des responsables de politique et des décideurs des données
probantes de meilleure qualité qui les aideront à prendre des décisions éclairées et dûment
étayées, il faut parvenir à une évaluation et à une recherche plus rigoureuses, que l’on
pourra généraliser et replacer dans le contexte du système de santé canadien. Par
conséquent, il est recommandé :
1. d’élaborer et de mettre en œuvre un programme en vue de mener des évaluations et
des recherches plus rigoureuses et de qualité sur les services de santé de première
ligne portant sur la collaboration interprofessionnelle.
Compte tenu de la quantité croissante d’information faisant état de résultats positifs dans
certains domaines relatifs à la collaboration interprofessionnelle, et des bienfaits que
pourraient en retirer les patients ou clients, les fournisseurs de services et les services de
santé de première ligne, il est recommandé :
2. d’élaborer et de mettre en œuvre un programme d’évaluation et de recherche
s’appuyant sur la validation des domaines affichant déjà des résultats positifs (par
exemple, évolution de la pratique organisationnelle et bénéfices pour les patients).
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Il existe des méthodes et outils qui ont été mis à l’essai et ont servi de points de référence au
sein des services de santé de première ligne. Ces outils permettraient d’entreprendre plus
rapidement des travaux d’évaluation et de recherche et d’étayer le corpus théorique de base.
Par conséquent, il est recommandé :
3. que les travaux d’évaluation et de recherche sur les services de santé de première
ligne portant sur la collaboration interprofessionnelle utilisent et étoffent les
différents outils et méthodes qui ont déjà été élaborés à l’appui de l’évaluation et
de la recherche sur les services de santé de première ligne.
1565, avenue Carling, bureau 700, Ottawa (Ontario) K1Z 8R1
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