OPTIMISER L’EXPÉRIENCE PATIENT PAR LA COORDINATION INTERPROFESSIONNELLE A lors que « l’entreprise libérée » et « l’expérience client » se trouvent au cœur du succès des startups, la réflexion collaborative des professionnels de santé, au bénéfice de « l’expérience patient », demeure une expérimentation anecdotique. La difficulté de reconnaître à sa juste valeur la coopération des professionnels est d’autant plus inquiétante que, seules, les Maisons de Santé 1 bénéficient aujourd’hui d’un protocole ad hoc 2. Or, ces structures tuent dans l’œuf toute initiative innovante, menacent la patientèle des intéressés et détruisent leur statut libéral. De fait, la Fédération Française des Masseurs Kinésithérapeutes Rééducateurs rappelle la nécessité de soutenir les initiatives des professionnels de santé qui bénéficient d’une expérience de terrain et proposent des solutions adaptées à leur patientèle. Cette prise en charge offre un meilleur rapport coût-efficacité et génère des économies pour le contribuable et l’Assurance maladie, par rapport aux mêmes soins en établissements de santé. Et concrètement ? 3 MESURES POUR BÉNÉFICIER D’UNE COORDINATION EFFICIENTE Créer un temps de coordination lisible, honoré dans un cadre conventionnel, pour chaque profession, sans prise en considération du mode d’exercice : individuel, en pôle ou maison de santé, dans une structure pluri-professionnelle créée pour développer un projet spécifique, etc. Remettre le patient au centre du dispositif en prévoyant que la coordination s’adapte à l’évolution de son état et non à une pathologie nomenclaturée et figée. Dans un premier temps, privilégier les affections de longue durée pour évaluer le dispositif avant de l’étendre. A ujourd’hui, la négociation d’un accord cadre interprofessionnel (ACIP) doit déboucher sur la mise en place d’une véritable coopération interprofessionnelle. C’est la seule solution pour améliorer la coordination hôpital/ville, ville/hôpital, optimiser la prise en charge des patients polypathologiques et chroniques, et limiter le recours aux centres de rééducation, sachant qu’une prise en charge en cabinet libéral coûte 5 fois moins cher qu’en centre spécialisé 3 et que 30 % des patients en « soins de suite et de réadaptation » n’ont pas vocation à y être traités 4. Soit, au total, d’innombrables économies en vue. L’objectif vertueux des Maisons de Santé, qui consiste à lutter contre les déserts médicaux, conduit à reproduire le modèle hospitalier en créant des dispensaires aux coûts exorbitants. L’investissement de départ est de 800 000 euros en moyenne avec des financeurs multiples (Assurance maladie, département, ville…) qui peuvent se retirer d’une année sur l’autre. De fait, malgré l’appui gouvernemental, moins de 10 000 professionnels de santé (sur 400 000) se trouvent concernés au travers des 800 maisons de santé recensées fin 2015 (objectif gouvernemental de 1 200 structures fin 2017). Étendu aux 400 000 praticiens, le dispositif coûterait 4 milliards d’euros. Pour quelle plus-value ? Moins de morts, des patients mieux soignés ? A ce jour, l’absence d’évaluation laisse perplexe… 1 2 Toujours non évalué. 3 En outre, la prise en charge par l’Assurance-maladie est de 60 % en cabinet au lieu de 100 % en centre spécialisé. 4 Cf. Rapport de la Cour des comptes de septembre 2012, chapitre XII, p.358. Pour consulter en ligne nos propositions Nous contacter www.ffmkr.org/propositions2017 FFMKR Daniel Paguessorhaye, Président : 06 89 49 91 23 Laurène Ployart, Déléguée générale : 01 44 83 46 15 3 rue Lespagnol - 75020 Paris / 01.44.83.46.00