June 2005 - healthPlexus.net

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Réunion scientifique annuelle de la SCG 2009 : symposium satellite
L’amélioration de la vie chez les hommes vieillissants : envisager
l’importance de la testostérone
Président : David Greenberg, B.A., M.D., co-président du comité d’adhésion, Canadian
Society for the Study of the Aging Male,Toronto, ON; membre de la direction, département
de la médecine familiale et communautaire, St. Joseph's Health Centre,Toronto, ON.
La prévalence de l’hypogonadisme parmi les hommes souffrant du diabète de type 2 ou du syndrome métabolique —
est-ce pertinent sur le plan clinique?
Conférencier : Jeremy Gilbert, M.D.,
FRCPC, Endocrinologie et métabolisme, Sunnybrook Health Sciences Centre,Toronto, ON.
Le Dr Jeremy Gilbert a discuté de la pertinence clinique du lien entre le diabète
de type 2/ le syndrome métabolique, et
l’hypogonadisme parmi les hommes
vieillissants. Il a souligné que c’est un
thème qui mérite une certaine attention,
étant donné la situation épidémique
croissante du diabète et du syndrome
métabolique, et leur prévalence croissante chez une population vieillissante.
À titre d’exemple d’un scénario clinique commun où il y a un faible taux de
testostérone en présence du syndrome
métabolique, le Dr Gilbert a décrit un
patient de sexe masculin âgé de 55 ans se
plaignant de fatigue, mauvaise concentration, baisse de la libido et faiblesse musculaire. L’état métabolique du patient
(pression artérielle de 140/90, tour de taille
de 102 cm, indice de masse corporelle
[IMC] de 29, une glycémie à jeun de 6.7,
cholestérol de 5.7, HDL de 0.9, LDL de 3.5,
triglycérides de 2.8) correspondait au syndrome métabolique; il possédait un faible
taux total de testostérone de 9 nmol/L.
Comment ce taux de testostérone devraitil être envisagé de façon clinique? Jusqu’à
quel point la situation est-elle inquiétante?
Ce cas hypothétique est caractéristique du type de patient qu’il rencontre,
qui souffre du syndrome métabolique. Le
Dr Gilbert a souligné le fait que d’autres
patients souffrent de conditions de santé
semblable : 2.4 millions de Canadiens
Symposium parrainé par Solvay
souffrent actuellement du diabète; de
plus, on estime que 570,000 souffrent de
diabète de type 2 non diagnostiqué.
Approximativement 6 millions de Canadiens sont atteints de prédiabète ou sont
à haut risque de développer le diabète de
type 2. Cet important fardeau posé par
ces conditions comprend certains sousgroupes d’ethnicité et d’âge où les taux
de maladie ou de risque de maladie sont
plus élevés. Les données actuellement
disponibles sous-estiment possiblement
le risque et prévalence de maladie,
surtout parmi les patients d’âge avancé.
La prévalence estimée de l’hypogonadisme varie entre 20 et 64 %, d’après l’étude. Il a été démontré de façon
consistante que les taux de testostérone
ont une relation inverse à l’IMC. Le Dr
Gilbert a cité des données de plusieurs
études, y compris une méta-analyse du
JAMA chez des patients diabétiques,
démontrant que la prévalence de patients
souffrants d’hypogonadisme parmi des
patients atteints du diabète de type 2 est
de 2 à 3 fois plus élevée. Les études transversales étudiées indiquent que les taux de
testostérone sont significativement plus
faibles chez les hommes souffrant de diabète de type 2 (différence moyenne, –76.6
ng/dL; intervalle de confiance [IC] à 95 %,
-99.4 à –53.6). Des études prospectives ont
démontré qu’un taux plus élevé de
testostérone chez les hommes (étendue de
449.6 à 605.2 ng/dL) les rend 42 % moins
susceptibles d’être atteint du diabète de
type 2 (RR, 0.58; IC à 95 %, 0.39 à 0.87).1
Le Dr Gilbert a énoncé que les don-
26 COMPTE-RENDU DE CONGRÈS • www.geriatricsandaging.ca/2009cgs
nées qui supportent le lien sont robustes. Il
a cité une étude finlandaise qui a évalué le
lien entre un faible taux de testostérone et
la globuline liant les hormones sexuelles
(SHBG), et le développement du syndrome métabolique et du diabète. 2 De
tous les 702 sujets étudiés (sans diabète ou
syndrome métabolique en début d’étude),
147 ont développé le syndrome
métabolique et 57 ont développé le diabète,
au cours des 11 années du suivi. Il a été
constaté que le syndrome métabolique est
2 à 3 fois plus commun parmi ceux avec un
faible taux de testostérone. Les auteurs de
l’étude ont conclu que l’hypogonadisme
est un indicateur précoce des perturbations
de l’insuline et du métabolisme du glucose,
et peut donc prédire la progression au syndrome métabolique ou au diabète.
Le Dr Gilbert a aussi souligné les résultats de l’étude, L’hypogonadisme chez les
hommes, où une prévalence importante
d’hypogonadisme parmi les hommes vieillissants atteints du syndrome métabolique
a été démontrée. 3 Les chercheurs ont documenté la prévalence de l’hypogonadisme
en mesurant les taux complets de
testostérone chez les hommes âgés de ≥45
ans (âge moyen de 60.5 ans) visitant des pratiques de soins primaires aux États-Unis. Ils
ont observé une prévalence totale de 38 %.
L’étude a démontré, ce qui est important,
lesquels des facteurs de comorbidité peuvent se manifester chez les hommes atteints
d’hypogonadisme recevant des soins primaires : plus les risques d’être atteint du
syndrome métabolique sont élevés, plus il
est probable que les taux de testostérone des
patients soient faibles. Puisqu’il existe un
lien important entre le syndrome
métabolique et l’hypogonadisme, serait-il
possible de corriger les composantes du
syndrome métabolique en ajustant les taux
de testostérone? Il est un fait établi que chez
les hommes souffrant d’une carence
androgénique, un traitement de remplacement de testostérone entraîne une amélioration de la mémoire, une meilleure
La prévalence de l’hypogonadisme parmi les hommes souffrant du diabète de type 2
Figure 1 :
Amélioration de la mémoire
Effets d’un supplément de testostérone
sur la composition corporelle
Meilleure humeur
Résultats d’un traitement de
testostérone pour l’hypogonadisme
(sur le diabète ou
le syndrome métabolique)
Résultats d’un traitement
de testostérone chez les hommes
souffrants d’une carence en androgènes
Meilleure composition corporelle
avec plus de masse maigre et
moins de réserves de gras
Développement des
préadipocytes est empêché
Masse corporelle plus faible
Croissance des muscles
Augmentation de la libido
Plus grande sensibilité
des cellules musculaires
à l’insuline
Meilleure densité osseuse
Augmentation du volume et
de la force des muscles
humeur, une augmentation de la libido, une
meilleure composition corporelle avec plus
de masse maigre et moins de réserves de
gras, une masse corporelle plus faible, et une
augmentation du volume et de la force des
muscles, aussi bien qu’une meilleure densité osseuse (Figure 1). Mais quelles sont les
implications du traitement de l’hypogonadisme pour le diabète ou le syndrome
métabolique? Les données démontrent que
des suppléments de testostérone entraînent
la croissance des muscles, empêchent le
développement des préadipocytes et augmentent la sensibilité des cellules musculaires à l’insuline. Le Dr Gilbert a cité deux
études qui ont analysé cette corrélation.
Il a parlé d’un essai croisé à double
insu, contrôlé par placébo, chez 24 hommes
souffrant d’hypogonadisme et de diabète
de type 2, où il fut démontré que la thérapie
de remplacement de la testostérone
améliore significativement l’insulinorésistance et le contrôle glycémique.4 De plus,
une deuxième étude publiée en début de
2009, chez 95 hommes d’âge moyen et
d’âge plus avancé, atteints d’hypogo-
nadisme, démontra une amélioration des
indicateurs du syndrome métabolique
après l’administration de la testostérone. 5
Le Dr Gilbert a recommandé que
lorsqu’un patient se présente en clinique avec des symptômes équivalents à
ceux du patient de 55 ans souffrant du
syndrome métabolique, tel son exemple,
qu’une vérification des taux de
testostérone soit faite. Il affirme que les
cliniciens qui offrent des soins de santé
primaire et qui travaillent en médecine
interne devraient plus fréquemment
prendre la testostérone en considération.
Étant donné qu’il a été démontré que
la probabilité d’être atteint du syndrome
métabolique est de 2 à 3 fois plus élevée
chez ceux souffrant d’hypogonadisme, le
remplacement de la testostérone pourrait
s’avérer d’une utilité clinique pour
améliorer les paramètres du syndrome
métabolique. Le Dr Gilbert a cependant
conseillé que des données additionnelles
d’essais comparatifs plus considérables
sont nécessaires pour démontrer l’utilité
clinique de la thérapie de remplacement
de la testostérone pour des résultats cardiologiques (p. ex. maladie cardio-vasculaire) liés au syndrome métabolique dans
le contexte de l’hypogonadisme.
Références
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www.geriatricsandaging.ca/2009cgs 27
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