26COMPTE-RENDU DE CONGRÈS •www.geriatricsandaging.ca/2009cgs
Conférencier : Jeremy Gilbert, M.D.,
FRCPC, Endocrinologie et métabolisme, Sun-
nybrook Health Sciences Centre,Toronto, ON.
Le DrJeremy Gilbert a discuté de la per-
tinence clinique du lien entre le diabète
de type 2/ le syndrome métabolique, et
l’hypogonadisme parmi les hommes
vieillissants. Il a souligné que c’est un
thème qui mérite une certaine attention,
étant donné la situation épidémique
croissante du diabète et du syndrome
métabolique, et leur prévalence crois-
sante chez une population vieillissante.
Àtitre d’exemple d’un scénario cli-
nique commun où il y a un faible taux de
testostérone en présence du syndrome
métabolique, le DrGilbert a décrit un
patient de sexe masculin âgé de 55 ans se
plaignant de fatigue, mauvaise concentra-
tion, baisse de la libido et faiblesse muscu-
laire. L’état métabolique du patient
(pression artérielle de 140/90, tour de taille
de 102 cm, indice de masse corporelle
[IMC] de 29, une glycémie à jeun de 6.7,
cholestérol de 5.7, HDLde 0.9, LDLde 3.5,
triglycérides de 2.8) correspondait au syn-
drome métabolique; il possédait un faible
taux total de testostérone de 9 nmol/L.
Comment ce taux de testostérone devrait-
il être envisagé de façon clinique? Jusqu’à
quel point la situation est-elle inquiétante?
Ce cas hypothétique est caractéris-
tique du type de patient qu’il rencontre,
qui souffre du syndrome métabolique. Le
DrGilbert a souligné le fait que d’autres
patients souffrent de conditions de santé
semblable : 2.4 millions de Canadiens
souffrent actuellement du diabète; de
plus, on estime que 570,000 souffrent de
diabète de type 2 non diagnostiqué.
Approximativement 6 millions de Cana-
diens sont atteints de prédiabète ou sont
àhaut risque de développer le diabète de
type 2. Cet important fardeau posé par
ces conditions comprend certains sous-
groupes d’ethnicité et d’âge où les taux
de maladie ou de risque de maladie sont
plus élevés. Les données actuellement
disponibles sous-estiment possiblement
le risque et prévalence de maladie,
surtout parmi les patients d’âge avancé.
La prévalence estimée de l’hypogo-
nadisme varie entre20 et 64 %, d’après l’é-
tude. Il a été démontré de façon
consistante que les taux de testostérone
ont une relation inverse à l’IMC. Le Dr
Gilbert a cité des données de plusieurs
études, y compris une méta-analyse du
JAMA chez des patients diabétiques,
démontrant que la prévalence de patients
souffrants d’hypogonadisme parmi des
patients atteints du diabète de type 2 est
de 2 à 3 fois plus élevée. Les études trans-
versales étudiées indiquent que les taux de
testostérone sont significativement plus
faibles chez les hommes souffrant de dia-
bète de type 2 (différence moyenne, –76.6
ng/dL; intervalle de confiance [IC] à 95 %,
-99.4 à –53.6). Des études prospectives ont
démontré qu’un taux plus élevé de
testostérone chez les hommes (étendue de
449.6 à 605.2 ng/dL) les rend 42 % moins
susceptibles d’être atteint du diabète de
type 2 (RR, 0.58; IC à 95 %, 0.39 à 0.87).1
Le DrGilbert a énoncé que les don-
nées qui supportent le lien sont robustes. Il
acité une étude finlandaise qui a évalué le
lien entre un faible taux de testostérone et
la globuline liant les hormones sexuelles
(SHBG), et le développement du syn-
drome métabolique et du diabète. 2De
tous les 702 sujets étudiés (sans diabète ou
syndrome métabolique en début d’étude),
147 ont développé le syndrome
métabolique et 57 ont développé le diabète,
au cours des 11 années du suivi. Il a été
constaté que le syndrome métabolique est
2à3fois plus commun parmi ceux avec un
faible taux de testostérone. Les auteurs de
l’étude ont conclu que l’hypogonadisme
est un indicateur précoce des perturbations
de l’insuline et du métabolisme du glucose,
et peut donc prédire la progression au syn-
drome métabolique ou au diabète.
Le DrGilbert a aussi souligné les résul-
tats de l’étude, L’hypogonadisme chez les
hommes, où une prévalence importante
d’hypogonadisme parmi les hommes vieil-
lissants atteints du syndrome métabolique
aété démontrée. 3Les chercheurs ont docu-
menté la prévalence de l’hypogonadisme
en mesurant les taux complets de
testostérone chez les hommes âgés de ≥45
ans (âge moyen de 60.5 ans) visitant des pra-
tiques de soins primaires aux États-Unis. Ils
ont observé une prévalence totale de 38 %.
L’étude a démontré, ce qui est important,
lesquels des facteurs de comorbidité peu-
vent se manifester chez les hommes atteints
d’hypogonadisme recevant des soins pri-
maires : plus les risques d’être atteint du
syndrome métabolique sont élevés, plus il
est probable que les taux de testostérone des
patients soient faibles. Puisqu’il existe un
lien important entrele syndrome
métabolique et l’hypogonadisme, serait-il
possible de corriger les composantes du
syndrome métabolique en ajustant les taux
de testostérone? Il est un fait établi que chez
les hommes souffrant d’une carence
androgénique, un traitement de remplace-
ment de testostérone entraîne une amélio-
ration de la mémoire, une meilleure
Réunion scientifique annuelle de la SCG 2009 : symposium satellite
Symposium parrainé par Solvay
L’amélioration de la vie chez les hommes vieillissants : envisager
l’importance de la testostérone
Président : David Greenberg, B.A., M.D., co-président du comité d’adhésion, Canadian
Society for the Study of the Aging Male,Toronto, ON; membre de la direction, département
de la médecine familiale et communautaire, St. Joseph's Health Centre,Toronto, ON.
La prévalence de l’hypogonadisme parmi les hommes souf-
frant du diabète de type 2 ou du syndrome métabolique —
est-ce pertinent sur le plan clinique?