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Ces trois approches apportent un certain regard sur l’analyse des crises
financières.
La première les relativise en insistant sur les notions de chocs (comportements
irrationnels) et d’autorégulation des marchés (c’est l’image d’une cocotte-minute
sous pression dont il convient de tourner le bouton pour évacuer la vapeur).
La seconde les admet en accordant une place non négligeable aux investisseurs
mal informés. L’existence à la fois d’investisseurs bien informés et
d’investisseurs mal informés, les uns exploitant la faiblesse des autres, serait à
l’origine des bulles financières.
La troisième leur donne une dimension nouvelle. Les marchés financiers seraient
des lieux où se côtoient phénomènes de groupe, croyances collectives,
comportements moutonniers, mécanisme de défiance ou de confiance…
occasionnant des réévaluations successives du cours des actifs.
Au final, ces approches, et notamment les deux dernières permettent de relier les
vagues d’optimisme et de pessimisme présentes sur les marchés financiers à la
stabilité du système bancaire (solvabilité, liquidité). Au fur et à mesure que l’on
se rapproche de l’état culminant de la défiance (éclatement de la bulle), se met
en marche une fuite en avant vers la liquidité à partir d’évènements mineurs ou
de faible ampleur (la rumeur).