1 - INTRODUCTION
Les méthodes interférométriques sont connues et pratiquées de
longue date, comme un des plus sûrs moyens de mesurer la qualité
image (en terme de surface d'onde) d'un système optique. Leur
utilisation s'est encore accrue ces dernières années, depuis
l'apparition sur le marché d'interféromètres complets, intégrant des
équipements électroniques et des logiciels sophistiqués, dotés de
mémoires et de capacité d'analyse et de calcul en temps quasi-réel.
Mais, en dépit de leurs progrès remarquables, ces
interféromètres ne constituent pas une solution universelle. Les
mesures de qualité image restent toujours difficiles à pratiquer sur
des systèmes optiques de grands diamètres, et plus encore lorsque
ceux-ci sont placés dans un environnement sévère : ainsi en est-il
des mesures interférométriques à température cryogénique, effectuées
sur le télescope infra-rouge du satellite ISO.
ISO (Infrared Space Observatory), est un satellite de l'Agence
Spatiale Européenne, dont le lancement est prévu en 1993, et dont la
mission est l'observation astronomique du ciel dans une bande de
longueur d'onde de 2.5 à 200 µm. Afin d'éviter tout rayonnement
parasite, l'ensemble du système optique (incluant les miroirs, leurs
montures, les baffles et les instruments scientifiques) sera installé
dans un cryostat et maintenu à une température inférieure à 4 K par
circulation d'hélium. DASA-MBB a la responsabilité de la réalisation
de la charge utile du satellite, et a confié à Aérospatiale celle du
sous-système optique, comprenant le télescope.
Avant d'être intégré au cryostat, celui-ci doit bien évidemment
être qualifié à température cryogénique. C'est ainsi qu'un programme
de tests a été élaboré : les mesures de performance du télescope en
qualité image ont nécessité l'utilisation d'un moyen d'essai
spécialement adapté au projet, situé à IAL Space (Institut
d'Astrophysique de Liège, Belgique).
L'originalité de ces mesures optiques et cryogéniques, par
rapport à celles du télescope du satellite IRAS [2] (prédécesseur
d'ISO), ou à d'autres études similaires [3-4], réside dans le fait
qu'il s'agît ici d'un instrument d'optique de grand diamètre (634
mm), limité par la diffraction pour une longueur d'onde λ de 5 µm,
avec des précisions de mesure requises meilleures que λ /100 RMS, à
toutes les températures atteintes.
2 - LE SOUS-SYSTEPIE OPTIQUE D'ISO
Nous nous limiterons ici au télescope, dont les principales
caractéristiques optiques sont rappelées ci-dessous. On trouvera une
description complète de l'ensemble du sous-système optique dans [1].