Quelques dimensions du concept de la personne

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I. Quelques dimensions du concept de la personne
 personne et dignité : statut moral
 personne et droits fondamentaux : statut socio-politique et juridique
[personne et droit naturel]
 personne et autonomie : libre arbitre [déterminisme/indéterminisme ;
compatibilisme/incompatibilisme … ] ; liberté politique [domination]
 personne et responsabilité : la portée et les conséquences de l’action /
responsabilité pour soi
 personne et Dieu : la dimension religieuse …
L’exemple d’une vision qui réunit plusieurs de ces dimensions …. [extrait choisi au
hasard]
« Chaque être humain, comme personnalité, possède une potentialité de
perfection ou d’infini positif, notamment, par sa faculté de comprendre toutes
choses à l'aide de sa raison ou d'embrasser toutes choses par son cœur et
d'entrer dans une communion vivante avec tout. Ce double infini - le pouvoir de
concevoir l'idée et celui de vouloir et d'agir, appelé dans la Bible (selon
l'interprétation des Pères de l'Église) image et ressemblance de Dieu - est un
attribut immuable de chaque personne : en cela consistent la signification
absolue, la dignité et la valeur de la personnalité humaine ainsi que le fondement
de ses droits inaliénables. » Vladimir Solov’ëv

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II. Encore une dimension : la perspective de la ‘psychologie morale’
Aux croisées de l’éthique, de la psychologie, de la philosophie de l’esprit
(philosophy of mind) …
 de l’éthique : comment vivre (être) bien ?
 de la psychologie : l’expérience de soi
 de la philosophie de l’esprit : la volonté : les raisons de l’agir
 … et la métaphysique ? [le naturalisme vs l’anti-naturalisme]
[ … la psychologie phénoménologique / la phénoménologie morale de Pfänder,
Husserl ; ensuite Scheler, Stein ; Sartre ; Levinas …et al. ]
 La visée : la motivation et son fondement (source)…
(1) le soi « à la recherche de … » ses sources de motivation / valeur
 ‘l’appropriation de soi’ :
(2) Thèse : sans une base motivationnelle relativement stable, le soi ne s’intègre
pas … et l’intégration de soi est la condition constitutive de la personne

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III. Comment comprendre « l’appropriation de soi » ?
Est-on personne ? vs Devient-on personne ?
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 « l’appropriation de soi » 
« Vision classique » « Vision postclassique »
Découvrir ce que/qui je suis Se sentir ‘indéterminé’
│ │
« Se connaître soi-même » Se demander, comment être ?
│ │
Découvrir son potentiel Créer son potentiel
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Une ‘vie’ à mener   Motivation (la volonté)
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Reconnaître mon ‘devoir’ Me donner la volonté que je
à moi-même ‘veux’
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Me souscrire à la loi morale M’identifier à ce qui m’importe
[source de la normativité] [source de ma normativité]
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Ma liberté  amie de la « nécessité » normative
│ │
Intégration à « l’ordre du Bien » Je m’intègre moi-même
Encore une fois : la question ‘métaphysique’ : naturalisme / anti-naturalisme

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IV. …et le rapport à la psychologie morale
… la différence entre la « vision classique » et la « vision postclassique »
 la source de la normativité et l’expérience de cette source:
Vision classique Vision postclassique
 « ordre du Bien » vs. Attacher de l’importance à « X »
(hiérarchie des valeurs) (valoriser/donner valeur à X)
 « sentiments moraux » vs. « expérience de la ‘motivation’ »
P.ex. honte (pudeur)  ‘angoisse’ / les méfaits de
… sympathie / empathie l’ambivalence
… piété [lâcheté]
 épanouissement de soi vs. m’identifier avec ce que je veux
(me perfectionner) (créer et garder la cohérence)
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Affirmer mon être-personne me constituer en être-personne

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V. une ‘symétrie’ d’absences :
 dans la « vision classique »:
 la motivation (la volonté) est subordonnée à la ‘compréhension’
[cognitive/affective] des valeurs objectives
 y attacher (attribuer) de l’importance est sans conséquence pour la
«bonne volonté » la reconnaissance est déterminant
 l’être-personne précède et conditionne la volonté
 vivre bien : s’intégrer dans l’ordre du bien
 ?? un ‘déterminisme axiologique’ (la ‘tyrannie de l’ordre du Bien’)
[les réactions … Nietzsche, Kierkegaard … Marx, les existentialistes … à la
différence de Scheler (ordo amoris …)]
 dans la « vision postclassique » :
 la raison et l’affectivité ne motive pas (directement) la volonté
 celui qui n’attache d’importance à rien se prive de volonté, ne saurait
se motiver …
 attacher de l’importance à X (valoriser) reste indépendant de la
question si X est ‘digne’ de l’importance qui lui est attribué
 constituer sa volonté précède et conditionne l’être-personne
 vivre bien : s’identifier sans réserve à ce que l’on « aime »
La restriction de la portée de la morale : mes rapports aux autres
 ?? un ‘indéterminisme axiologique’ (volontarisme)