qui concerne la pêche de capture, la production de l’Océan
Atlantique a atteint son maximum historique en 1980 avec 21,1 MT. 3 En revanche, la zone Pacifique
Sud-Ouest qui ne représentait que 1% du total en 1950, intervient aujourd’hui pour près de 20% de la
production mondiale. L’explication principale de ces différences réside dans le niveau d’exploitation
des ressources de chacune des zones et, plus précisément, dans le rapport entre le niveau des prélève-
ments et le rythme de renouvellement des populations de poissons. Certaines zones ont été manifeste-
ment surex-
ploitées («sénescentes»),
d’autres risquent de
connaître le même sort
dans un avenir plus ou
mois proche. C’est ce qui
ressort du tableau suivant
qui synthétise la situation
des 4 grandes zones mari-
times du point de vue de
leurs possibilités actuelles
et fu-tures de production.
Situation actuelle et évolution de la production par zone maritime
L’analyse de l’évolution depuis les années 50 du point de vue des variétés prélevées fait apparaître une
distinction majeure entre les espèces pélagiques et les espèces démersales. Le premier groupe com-
prend environ 186 espèces mais la moitié de la production est concentrée sur 7 d’entre elles : l’anchois,
le hareng de l’Atlantique, le pilchard (du Chili et du Japon), le maquereau espagnol, le capelan et le
chinchard du Chili. Le second groupe comprend principalement le lieu de l’Alaska, le lieu noir, la mo-
rue de l’Atlantique, l’églefin et le lançon. Si la production de poissons du premier groupe continue
d’augmenter, en revanche, la situation du second est préoccupante : pour presque toutes les zones de
pêche, le niveau maximum de débarquement appartient déjà au passé, et même parfois à un passé déjà
lointain : 1967 pour l’Atlantique Nord (2.,6 MT alors contre 1,0 MT en 1991), 1976 pour l’Atlantique
Centre-Est, 1987 pour le Pacifique Nord-Ouest, 1988 pour le Pacifique Nord-Est. Seules quatre zones
n’auraient pas encore atteint leur maximum en 1991, à savoir l’océan Indien, la Méditerranée et la zone
Pacifique Centre-Ouest. En fait , si l’on examine la situation des 200 espèces halieutiques les plus im-
portantes, on est amené au constat suivant : 35% d’entre elles sont surexploitées, 25% sont au stade
maximum, 40% peuvent encore être développées. Bref, 60% d’entre elles doivent faire l’objet de mesu-
res urgentes d’aménagement.
Cette exploitation frénétique s’explique-t-elle par la nécessité de procurer une sécurité alimentaire aux
populations les plus mal loties de la planète ? Mais l’Asie du Sud-Est, l’Amérique latine et les Caraïbes
plafonnent à des niveaux de disponibilité d’environ 9 Kg/an par habitant, et l’Afrique Sub-Saharienne a
même vu sa consommation régresser, passant de 8.8 Kg/an/habitant en 1984 à 6.8 en 1994 alors que
l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Australie dépassent les 20 kg/an/habitant. Certes, l’aquaculture (ma-
rine et continentale) se développe, passant de 12,4 MT en 1990 à 21,3 MT en 1995 (un accroissement
de 72% en 5 ans) et représente maintenant environ 20% de la production totale. Sans cet apport, il
n’y aurait plus eu d’augmentation des disponibilités pour la consommation humaine directe de-
puis 1994. Mais elle est avant tout le résultat du développement d’une aquaculture industrielle dont les
limites sont déjà évidentes du point de vue environnemental (disparition de mangroves, pollution des
eaux côtières, salinisation, propagation de maladies des espèces d’élevage vers les espèces naturelles,
etc.) et qui ne concerne, en tout état de causes, qu’un nombre limité d’espèces : crustacés et poissons
osseux (carpes par ex.) principalement. Enfin, le poisson produit en aquaculture industrielle est d’une
qualité bien inférieure au poisson capturé.
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