Une signature de Dieu par le Grand Prêtre - 1
E X E G E S E S
UNE SIGNATURE DE DIEU
ARRIVE PAR
LE GRAND PRETRE !
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Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006
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TABLE DES CHAPITRES
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Page :
« Vous avez entendu le blasphème ? » 3
Etymologie 3
Dans la Tora 4
I. Au livre de Tobit 4
II. Au livre de Daniel (I) 5
Lecture mystique (I) 5
III. Au livre de Daniel (II) 7
Lecture juridique (I) 7
Lecture mystique (II) 8
L’aveu 9
IV. Au livre des Maccabées 10
Lecture juridique (II) 10
Des scribes et un Grand Prêtre 11
Analyse des quatre paroles 13
Méditation 17
Pourquoi cette exégèse ? 18
Annexe Concordance A.T. et N.T. pour
blasphème / blasphémer / blasphémateur 19
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« Vous avez entendu le blasphème ? »
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Mc XIV-63 et 64
Or le Grand Prêtre, déchirant° ses tuniques, dit :
« Pourquoi avons-nous encore besoin de témoins ?
Vous avez-entendu
le blasphème ! Quoi vous paraît-il ? »
ηκουσατε της βλασφηµιας τι υµιν φαινεται
Tous ceux-ci le condamnèrent être coupable de mort.
είναι θανατου
Le mot blasphêmia arrive ainsi par une triade d’emplois. C’est le dernier
des emplois de ce mot dans le texte de Mc : Voir Lexique à la page B-67. Il y a lieu
de noter aussitôt que le verbe blasphémer = blasphêmeô arrive en tout quatre
fois, ce qui est la marque de la puissance de ce verbe et que, durant la première
partie du texte de Mc, il y a une triade dont le premier emploi est :
Mc II-6 et 7
Or quelques-uns des scribes là étaient-assis et réfléchissaient dans leurs cœurs :
« Pourquoi celui-ci ainsi parle-t-il ? Il blasphème ! »
τι ουτος ουτως λαλει βλασφηµει
ETYMOLOGIE
βλασφηµια : injure, calomnie. D’où le verbe βλασφηµεω : injurier, dire du mal de
quelqu’un, calomnier. Ces mots sont traduits dans la Septante et dans le Nouveau
Testament par blasphème et par blasphèmer. D’où l’adjectif…
blasphêmos, os, on : blasphématoire, qui blasphème, dont les emplois dans le N. T. sont :
Ac VI-11 I Ti I-13 II Ti III-2 II Pe II-11.
« Le sens de ces mots est général : injurier quelqu’un, dire du mal de lui, et il ne
concerne les dieux que par occasion. L’emploi religieux au sens de blasphémer ne
s’installe que dans la Septante et dans le Nouveau Testament. »
(Pierre Chantraine : Dictionnaire étymologique de la langue grecque / Paris – Klincksieck – 1968)
J’ai noté aussi :
φηµη = phêmê : ce qui est révélé par un signe, ce qui est montré. Ce mot implique
ensuite les dieux : présage, oracle, avertissement des dieux.
φηµι = phêmi : rendre visible, manifester sa pensée, faire des reproches.
φηµια : un attribut pour Athéna φηµιος : un attribut pour Zeus.
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DANS LA TORA
βλασφηµια : Ces trois mots sont
βλασφηµεω : absents
βλασφηµος : de la Tora !
D’où la question :
Comment se peut-il que le Grand Prêtre et des scribes parlent ainsi ? Quoi vous
paraît-il ? Pourquoi ceux-ci parlent-t-ils ainsi ? En vertu de quelle loi peut-il se faire que
tous ceux-ci LE condamnèrent être coupable de mort ?
J’ai repris la Concordance hébreu/grec et j’ai constaté aussitôt qu’il y
avait une certaine connivence des emplois :
blasphêmia : Tobit I-18 Daniel Th. Bel. 9
II Ma VIII-4 II Ma X-35 II Ma XV-24
blasphêmeô : Tobit I-18 Daniel Septante III-29(96) Daniel Th. Bel. 9
II Ma X-34 II Ma XII-14
Alors j’ai re-gardé hors de la Tora ce qui, dans l’histoire, pouvait justifier
l’emploi de ces deux mots d’une même famille.
I. AU LIVRE DE TOBIT
To I-1
« Livre des Actes de Tobit, fils de Tobi-El, fils d’Ana-ni-El, fils d’Adou-El, fils de
Gaba-El, fils de Rapha-El, fils de Ragou-El (en lettres italiques : selon le Sinaiticus) de la race
d’Asi-El de la tribu de Nephtalim, qui, dans les jours d’Enémessar roi des Assyriens fut
emmené prisonnier de Thisbée laquelle est à la droite de Kudiôs dans la haute Galilée
(selon le Sinaiticus)
To I-2
Moi Tobit j’ai marché dans les voies de la vérité et de la justice tous les jours de
ma vie.
To I-16 à 18
Aux jours d’ Enémessar, je faisais de nombreuses aumônes à mes frères ; je
donnais mon pain à ceux qui avaient faim, mes vêtements à ceux qui étaient nus, et si je
voyais quelqu’un de mon clan mort et jeté derrière le rempart de Ninive, je
l’ensevelissais.
Ceux que le roi Sennachérib tua quand il revint en fuyant de la Judée aux jours
du jugement qu’exerça contre lui le Roi du ciel à cause des blasphèmes (περι των
βλασφηµιων) qu’il avait blasphémés (ων εβλασφηµησεν) (Sinaiticus), je les ensevelis à la
dérobée, car il en tua (εθαψα πολλεος γαρ απεχτεινεν) un grand nombre dans sa
fureur. Leurs corps furent recherchés par le roi, mais ne furent pas trouvés. »
(Cfr : Jn XX-2 « Ils-ont-levé le Seigneur … et nous ne savons pas où° ils l’ont posé ! »)
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II. AU LIVRE DE DANIEL (I)
Da LXX Bel 4 à 9
...Daniel adorait son Dieu. Le roi (Cyrus) lui dit : « Pourquoi n’adores-tu pas
Bel ? » Il répondit : « Parce que je ne vénère pas des idoles faites de main d’homme,
mais le Dieu vivant qui a fait le ciel et la terre et qui a puissance sur toute chair. »
Le roi lui dit : « Est-ce que Bel ne te paraît pas un dieu vivant ? Ne vois-tu pas
tout ce qu’il mange et boit chaque jour ? » Daniel dit en souriant : « Ne t’y trompe pas ;
ô roi, car il est d’argile à l’intérieur et d’airain à l’extérieur et il n’a jamais rien mangé
ni bu. »
Le roi irrité appela ses prêtres et leur dit : « Si vous ne me dites pas qui est celui
qui mange cette coûteuse offrande, vous mourrez ; mais si vous me montrez que c’est
Bel qui la mange, Daniel mourra parce qu’il a blasphémé contre le Bel. »
Bel 8 ότι εβλασφηµησεν εις τον Βηλ
Et Daniel dit : « Qu’il soit fait selon ta parole. »
LECTURE MYSTIQUE
Le texte ci-dessus m’a obligé à cheminer sur la rive des textes de Daniel
et je me suis rappelé aussitôt comment, peu auparavant, il y a, dans le texte de
Daniel l’arrivée insolite, car unique, du verbe grec pseudo-martureô :
pseudo-martureô :
Au livre de l’Exode : XX-16 et au livre du Deutéronome : V-20(17) il y a les deux
seuls emplois de ce verbe dans tout l’Ancien testament (hébreu) : la Loi des deux
Tables interdit de faire un faux-témoignage et, dans l’histoire du peuple d’Israël avec son
Dieu, personne n’a jamais fait de faux témoignage.
Dans le texte de Suzanne (texte grec) le verbe pseudo-martureô arrive une fois :
Da. Th. Su. 61 pour être appliqué aux deux vieillards qui ont regardé Suzanne se baigner
toute nue, ils l’ont désirée et, elle se refusant à eux, ils l’ont accusée de s’être livrée à un
jeune homme. Interrogés pour savoir sous quel arbre ils auraient vu Suzanne s’unir
ainsi, le premier dit : « Sous un lentisque » et le deuxième : « Sous un chêne ».
Daniel : Suzanne 59 à 62
Daniel lui dit : « Tu as justement menti, toi aussi, contre ta propre tête, car l’ange
de Dieu attend, le glaive à la main, pour te couper par le milieu, afin de vous faire
périr. »
Alors toute l’assemblé cria d’une voix forte et ils bénirent Dieu qui sauve ceux qui
espèrent en Lui. Puis ils s’élevèrent contre les deux anciens que Daniel avait convaincus
par leur propre bouche (εκ του στοµατος αυτων) d’avoir porté faux-témoignage
(ψευδοµαρτυρησαντας) et ils leur firent le mal qu’eux-mêmes avaient méchamment
imaginé contre leur prochain. Afin d’accomplir la Loi de Moïse (κατά τον νοµον
Μωυση), ils les firent mourir et le sang innocent°() fut sauvé ce jour-là (και εσωθη
αιµα αναιτιον εν τη ηµερα εκεινη). »
En peu de mots, voici la bouche qui donna un baiser à Jésus par un signe
convenu (Mc XIV-44), puis voici le sang innocent°().
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