Une signature de Dieu par le Grand Prêtre - 5
II. AU LIVRE DE DANIEL (I)
Da LXX Bel 4 à 9
...Daniel adorait son Dieu. Le roi (Cyrus) lui dit : « Pourquoi n’adores-tu pas
Bel ? » Il répondit : « Parce que je ne vénère pas des idoles faites de main d’homme,
mais le Dieu vivant qui a fait le ciel et la terre et qui a puissance sur toute chair. »
Le roi lui dit : « Est-ce que Bel ne te paraît pas un dieu vivant ? Ne vois-tu pas
tout ce qu’il mange et boit chaque jour ? » Daniel dit en souriant : « Ne t’y trompe pas ;
ô roi, car il est d’argile à l’intérieur et d’airain à l’extérieur et il n’a jamais rien mangé
ni bu. »
Le roi irrité appela ses prêtres et leur dit : « Si vous ne me dites pas qui est celui
qui mange cette coûteuse offrande, vous mourrez ; mais si vous me montrez que c’est
Bel qui la mange, Daniel mourra parce qu’il a blasphémé contre le Bel. »
Bel 8 ότι εβλασφηµησεν εις τον Βηλ
Et Daniel dit : « Qu’il soit fait selon ta parole. »
LECTURE MYSTIQUE
Le texte ci-dessus m’a obligé à cheminer sur la rive des textes de Daniel
et je me suis rappelé aussitôt comment, peu auparavant, il y a, dans le texte de
Daniel l’arrivée insolite, car unique, du verbe grec pseudo-martureô :
pseudo-martureô :
Au livre de l’Exode : XX-16 et au livre du Deutéronome : V-20(17) il y a les deux
seuls emplois de ce verbe dans tout l’Ancien testament (hébreu) : la Loi des deux
Tables interdit de faire un faux-témoignage et, dans l’histoire du peuple d’Israël avec son
Dieu, personne n’a jamais fait de faux témoignage.
Dans le texte de Suzanne (texte grec) le verbe pseudo-martureô arrive une fois :
Da. Th. Su. 61 pour être appliqué aux deux vieillards qui ont regardé Suzanne se baigner
toute nue, ils l’ont désirée et, elle se refusant à eux, ils l’ont accusée de s’être livrée à un
jeune homme. Interrogés pour savoir sous quel arbre ils auraient vu Suzanne s’unir
ainsi, le premier dit : « Sous un lentisque » et le deuxième : « Sous un chêne ».
Daniel : Suzanne 59 à 62
Daniel lui dit : « Tu as justement menti, toi aussi, contre ta propre tête, car l’ange
de Dieu attend, le glaive à la main, pour te couper par le milieu, afin de vous faire
périr. »
Alors toute l’assemblé cria d’une voix forte et ils bénirent Dieu qui sauve ceux qui
espèrent en Lui. Puis ils s’élevèrent contre les deux anciens que Daniel avait convaincus
par leur propre bouche (εκ του στοµατος αυτων) d’avoir porté faux-témoignage
(ψευδοµαρτυρησαντας) et ils leur firent le mal qu’eux-mêmes avaient méchamment
imaginé contre leur prochain. Afin d’accomplir la Loi de Moïse (κατά τον νοµον
Μωυση), ils les firent mourir et le sang innocent°() fut sauvé ce jour-là (και εσωθη
αιµα αναιτιον εν τη ηµερα εκεινη). »
En peu de mots, voici la bouche qui donna un baiser à Jésus par un signe
convenu (Mc XIV-44), puis voici le sang innocent°().
Jean-Marie GEORGEOT - " De Saint-Marc jusqu'à Tertullien " ( 1978 à 2006