2011-11-21 Cancer du sein: le rôle crucial du gène BRCA1

54 LE JOURNAL DE MONTRÉAL | VOTRE VIE |LUNDI 21 NOVEMBRE 2011
RICHARD BÉLIVEAU DOCTEUR EN BIOCHIMIE | Collaboration spéciale
PRÉVENTION
Parmi tous les gènes impliqués
dans le développement du
cancer, BRCA1 est l’un des
plus redoutables et des plus étu-
diés. Environ 5%des cancers du
sein sont causés par ce gène défec-
tueux, transmis par l’hérédité. Une
étude récente montre que l’impact
désastreux de ce gène dysfonc-
tionnel est dû à une désorganisa-
tion de la structure de l’ADN qui
mène à une croissance incontrôlée
des cellules.
CANCERS FAMILIAUX
On sait depuis plusieurs années que
les femmes qui ont hérité d’une version
mutée des gènes BRCA1 et BRCA2 ont un
risque d’être touchées par un cancer du
sein (ainsi que des ovaires) beaucoup
plus élevé que la population en général.
Ainsi, alors que le risque de développer
une tumeur mammaire est d’environ
10 % chez les femmes en général, ce
risque peut atteindre 85 % pour les por-
teuses d’un gène BRCA1 défectueux. Ces
cancers sont particulièrement tragiques,
car ils surviennent prématurément
(avant 50 ans, parfois même beaucoup
plus tôt), mettant du même coup en péril
la vie de jeunes femmes, souvent mères
d’enfant en bas âge. Les femmes issues
d’une famille où la mère, une tante ou
encore une sœur ont été touchées par un
cancer du sein ou des ovaires doivent
donc être particulièrement vigilantes et
en discuter avec leur médecin, surtout si
ces cancers sont survenusavant 40 ans.
BRCA1:UN GARDIEN DE L’ADN
La hausse importante du risque de
cancer du sein et des ovaires provoquée
par des mutations de BRCA1 est due au
rôle impor-
tant de ce
gène dans
le maintien
de l’inté-
grité du
matériel gé-
nétique des
cellules. En
effet, la pro-
téine qui est
produite par
le gène
BRCA1 est
localisée
dans le
noyau où
elle fait par-
tie d’une es-
couade de « gardiens » du matériel géné-
tique spécialisés dans la réparation de
dommages qui surviennent spontané-
ment à l’ADN. BRCA1 joue entre autres
un rôle critique dans la restauration de
cassures particulièrement difficiles à ré-
parer parce qu’elles touchent les deux
brins de la molécule d’ADN. Chez les por-
teuses d’une mutation du gène BRCA1,
cette protéine de réparation est non-fonc-
tionnelle et les cellules accumulent par
conséquent de multiples dommages dans
leur matériel génétique. Avec le temps,
ces dommages mènent à un dérèglement
des mécanismes de contrôle de la crois-
sance des cellules et, ultimement, à une
hausse spectaculaire de l’incidence des
cancers du sein et des ovaires.
MAINTENIR LE «SILENCE »
DANS L’ADN
En plus de ses fonctions de réparation,
une étude récente indique que BRCA1
pourrait aussi jouer un rôle important
dans l’organisation de la structure phy-
sique de l’ADN(1). En conditions normales,
seule une partie de l’ADN est utilisée par
la cellule pour fabriquer les protéines re-
quises pour son fonctionnement ; la majo-
rité du matériel génétique (qu’on
nomme ADN non codant) est générale-
ment empaquetée de façon très com-
pacte et demeure silencieuse, c’est-à-
dire que l’ADN est enroulé sur lui-même
et reste inaccessible. Une équipe de
chercheurs américains a montré que
dans les cellules dépourvues de BRCA1,
ces régions normalement silencieuses
étaient au contraire très actives et pro-
duisaient de grandes quantités d’inter-
médiaires appelés ARNs. Ils ont observé
que la présence anormale de ces ARNs
perturbe complètement l’organisation
du matériel génétique, provoquant des
cassures dans plusieurs régions de
l’ADN et une perturbation des méca-
nismes impliqués dans le contrôle de la
croissance des cellules.
Cette découverte est importante, car
elle pourrait permettre le développement
d’outils diagnostiques capables de détec-
ter de façon très spécifique la présence de
ces ARNs anormaux et ainsi de détecter
une tumeur du sein à un stade précoce,
augmentant du même coup les chances de
guérison de la personne atteinte. L’amé-
lioration du traitement d’une maladie
aussi complexe que le cancer passe obli-
gatoirement par une meilleure compré-
hension des mécanismes qui en sont res-
ponsables.
(1) Zhu Q et al. BRCA1 tumour suppression
occurs via heterochromatin-mediated silencing.
Nature 2011 ; 477:179–184.
ÉPINARDS ÀLA JAPONAISE
La noix de Grenoble est une bonne source
d’oméga-3.
4 portions
500 g(1 lb) d’épinards bien frais
85 ml (1/3 de tasse) d’huile d’olive
extra-vierge
1 oignon vert, émincé
VINAIGRETTE
30 g (1/4 tasse) de noix de
Grenoble
1 c. à s. de graines de lin
1 c. à s. de sucre
1 c. à s. de vinaigre
1 c. à s. de sauce soja japonaise
1
1..Laver minutieusement les épinardset
cuire dans l’eau bouillante salée
environ 2 min, jusqu’à ce que leur
couleur commence à changer.
2
2..Rincer immédiatement à l’eau froide.
Égoutter dans une passoire en
pressant pour extraire l’eau
complètement et bien éponger avec
du papier essuie-tout.
3
3..Façonner les épinards en 4 boudins.
Découper les boudins en tronçons de
2,5 cm (1 po) et disposer dans 4
assiettes individuelles.
4
4..Passer tous les ingrédients de la
vinaigrette au mélangeur jusqu’à
consistance d’une pâte épaisse.
Verser sur les épinardset servir à
température ambiante.
TEMPS DE PRÉPARATION :
30 MINUTES
DIFFICULTÉ : MOYEN
DR RICHARD BÉLIVEAU
RECETTE
ANTICANCER
Ces cancers sont
particulièrement
tragiques car ils
surviennent
prématument,
avant 50 ans,
parfois même
beaucoup plus tôt Tiré du
livre:
Cancerdu sein:le le
crucial du gène BRCA1
PHOTO D’ARCHIVES
Lesfemmes issues d’une famille où la mère, une tante ou encore une sœur, ont été
touchées par un cancer du sein ou des ovaires doivent être particulièrement vigilantes
et en discuter avec leur médecin, surtout si ces cancers sont survenus avant 40 ans.
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