19 août 2016 L’instabilité en Turquie ajoute aux difficultés de l’Europe Il n’y a pas si longtemps, la Turquie était encore citée comme un modèle de développement démocratique et de croissance économique que d’autres pays en développement devraient suivre. Plus maintenant. La Turquie doit aujourd’hui affronter une multitude de problèmes : vague d’attentats terroristes, insurrection kurde, régions limitrophes en guerre ou en récession, voire les deux, ralentissement de la croissance économique, liens de plus en plus tendus avec l’Occident, contrecoup d’une tentative de coup d’État ratée et arrestations et licenciements généralisés qui ont suivi. L’instabilité croissante de la Turquie, 17e économie au monde avec un PIB de 800 milliards $, n’est pas de bon augure pour l’Union européenne. La Turquie s’est ajoutée à la liste déjà longue de pays proches de l’Europe ou européens aux prises avec une croissance économique faible, le terrorisme ou la guerre. Le contrecoup du putsch avorté Le coup d’État raté du 15 juillet s’inscrit dans la lignée de ceux survenus en 1960, 1970, 1980 et 1997. Cette fois-ci, la vaste majorité de la population (y compris ceux qui ne soutiennent pas le gouvernement) s’est fortement opposée à la tentative de prise du pouvoir par une fraction de l’armée. D’ailleurs, la popularité du président Recep Tayyip Erdogan a bondi de 46,9 % en juin à 67,6 % immédiatement après les événements.1 M.Erdogan a accusé les sympathisants de l’eximam Fethullah Gülen exilé en Amérique d’être les fomenteurs du putsch avorté. Alors que M. Gülen a démenti toute implication dans l’affaire, les Turcs sont largement convaincus de sa culpabilité. Le président Erdogan a, quant à lui, été accusé de saisir le prétexte du putsch pour resserrer fermement son emprise sur le pouvoir. Cette crainte a été renforcée par la vitesse avec laquelle ont commencé les arrestations et les licenciements, et qui laisse penser que des listes secrètes avaient été dressées à l’avance. Plus de 10 000 personnes, essentiellement des militaires, ont été arrêtées à ce jour. Quelque 70 000 autres ont été suspendues de leurs fonctions ou licenciées, dans l’éducation, les médias, les forces armées et la justice.2 Cela comprend le limogeage de près de 21 000 enseignants, ce qui est une source possible de formidables tensions dans le système d’éducation. Beaucoup de journalistes et de juges ont aussi été jetés en prison. Cette purge de grande ampleur suscite des craintes pour la primauté du droit en Turquie. Qu’est-ce que la nébuleuse « güléniste » ? Les sympathisants de l’ex-imam Fethullah Gülen qui composent son mouvement prétendent promouvoir une version tolérante de l’islam, qui privilégie l’éducation, alors que ses détracteurs accusent les gülénistes de pratiquer un culte obscur et d’être avides de pouvoir. Le gouvernement turc juge que ce groupe exerce une influence indue sur le pays par son infiltration dans les plus hautes sphères de l’administration publique. Il a invoqué cette prétendue influence pour justifier les licenciements généralisés de très nombreux membres de la fonction publique. Quand Recep Tayyip Erdogan et son parti, le Parti de la justice et du développement (AKP), ont accédé au pouvoir pour la première fois en 2002, ils étaient des alliés proches des gülénistes. M. Erdogan usait de leur influence bureaucratique pour diriger le pays et écarter l’armée de la politique. Mais une fois les militaires hors course, les deux groupes se sont opposés l’un à l’autre. 1 2 « The Secret to Erdogan’s Survival », Bloomberg, 11 août 2016 « Decree by Turkey’s Erdogan brings military more under govt », Associated Press, 31 juillet 2016 GÉOPOLITIQUE EN BREF La double menace pour la sécurité de la Turquie La Turquie est aussi aux prises avec la menace d’attentats terroristes du groupe armé État islamique (ÉI) d’une part et des séparatistes armés kurdes, la plus grande minorité ethnique du pays, d’autre part. Au cours de la dernière année, les militants kurdes et ceux de l’ÉI ont monté au moins 16 attentats majeurs dans tout le pays qui ont fait près de 300 morts. La guerre en Syrie, pays voisin, a non seulement fait affluer 2,5 millions de réfugiés syriens vers la Turquie, mais en a aussi fait une cible de l’ÉI. Beaucoup voient dans la récente vague d’attentats de ces terroristes des représailles contre la Turquie pour avoir autorisé les États-Unis à lancer des raids aériens contre le califat à partir de son territoire. Quant à l’insurrection kurde, ses origines remontent aux années 1980 où s’est formé un groupe appelé Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) à vocation indépendantiste. Les Kurdes, qui se distinguent des Turcs et des Arabes sur le plan ethnique, vivent principalement dans le sud-est de la Turquie et dans des parties voisines de la Syrie, de l’Iran et de l’Irak. Ils ont historiquement été opprimés dans chacun de ces États. Le conflit kurde avait fait rage en Turquie pendant la plus grande partie des années 1980 et 1990, mais a nettement diminué d’intensité dans les années 2000. En 2012, un cessez-le-feu a été négocié et la paix semblait possible. Mais la trêve a été rompue l’an dernier et les hostilités entre les deux groupes ont repris. Les Kurdes accusent la Turquie de soutenir le groupe armé ÉI contre les Kurdes dans la guerre civile syrienne, alors que la Turquie craint toujours que le PKK fomente la création d’un État indépendant qui l’amputerait d’une partie de son territoire. Depuis la reprise des hostilités, le gouvernement turc prétend avoir tué 6 900 militants kurdes, alors que son armée aurait perdu 600 soldats. L’économie en berne de la Turquie Le président Erdogan, élu à 49,5 % de voix en novembre dernier, doit une grande partie de son succès politique au fait qu’il a présidé à une longue période de forte croissance économique. Les chiffres de la Banque mondiale indiquent que le revenu par habitant a augmenté de 3 571 $ à peine en 2002 à 10 800 $ en 2013, alors que l’inflation est descendue de plus de 30 % à moins de 10 %. Plus récemment, la croissance économique a ralenti de 7-8 % en 2012 à 4 % en 2015. En avril, le FMI projetait une nouvelle réduction de la croissance à 3,5 % cette année. Mais cette prévision a été établie avant la tentative de putsch et plusieurs attentats terroristes, et on peut présumer que la croissance économique se situera même en dessous de ce chiffre. L’économie turque en butte à de sérieux obstacles PIB réel, pourcentage de variation annuelle (a/a) 10 % 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 -1 -2 -3 -4 -5 -6 2000 2002 2004 2006 FBN Économie et Stratégie (données de la Banque mondiale) 2008 2010 2012 2014 Si les niveaux de la dette publique (33 % du PIB) restent bien inférieurs à la moyenne de la plupart des pays européens, le gouvernement compte en revanche beaucoup sur les capitaux étrangers pour financer son important déficit du compte courant (4,5 % du PIB) et sa lourde dette extérieure. Celle-ci a augmenté de 38 % du PIB en 2008 à 55 % (soit 411 milliards $) en 2015. Environ un tiers de la dette turque arrive à échéance au cours des 12 prochains mois, selon le 2 GÉOPOLITIQUE EN BREF FMI. Les entreprises qui ont contracté des dettes en devises étrangères ont vu grimper leurs coûts de financement en raison de la dépréciation de la livre. L’inflation a aussi atteint 8,79 % le mois dernier, nettement plus que le taux cible officiel de 5 %. Le marasme du tourisme exerce aussi des tensions supplémentaires sur l’économie. Le tourisme représente environ 12 % du PIB turc3 et est une source vitale de devises étrangères. Même avant la tentative de coup d’État et les grands attentats terroristes, les taux d’occupation des hôtels avaient chuté de plus de 40 % au premier semestre de 2016.4 En revanche, la Turquie dispose de réserves de change et d’or représentant environ 112 milliards $ pour l’aider à résister à une période de turbulence économique. Les relations avec les États-Unis sous tension À la fois parce qu’elle est membre de l’OTAN et en raison de sa situation stratégique, la Turquie est depuis longtemps considérée comme un allié crucial des États-Unis. Tout d’abord contre l’Union soviétique et plus récemment contre le groupe armé ÉI. Les États-Unis disposeraient ainsi d’un stock de 50 bombes atomiques à la base aérienne d’Incirlik, dans le sud-est de la Turquie. Mais cette alliance est de plus en plus éprouvée pour deux raisons : 1) Les États-Unis considèrent le groupe rebelle kurde syrien appelé Unités de protection du peuple (YPG) comme un allié vital dans sa lutte contre l’ÉI, alors que, pour les Turcs, c’est un groupe terroriste étroitement lié au PKK, qui mène l’insurrection kurde en Turquie. 2) Le gouvernement et les médias turcs ont accusé les États-Unis et l’Union européenne de se préoccuper plus de ceux qui ont été arrêtés que de manifester de la solidarité envers la Turquie contre les comploteurs. Certains ministres et médias turcs ont même été jusqu’à reprocher aux États-Unis de soutenir les putschistes. Le président Erdogan a fait monter les enchères en lançant un ultimatum aux États-Unis qu’il force à choisir entre leur relation avec la Turquie et Fethullah Gülen, que le président Erdogan veut faire extrader. Washington n’a pas encore tranché. L’accord de l’UE avec la Turquie sur les migrants ne tient qu’à un fil En mars, la Turquie s’est engagée à réduire le flux de réfugiés et d’autres migrants vers la Grèce en échange de plusieurs promesses de l’UE, dont le droit d’y voyager sans visa pour ses ressortissants, la relocalisation d’un Syrien vers l’Europe pour chaque Syrien renvoyé en Turquie et le financement des efforts turcs d’aide aux réfugiés. Jusque-là, l’accord a atteint son objectif qui est de réduire l’entrée illégale de migrants en Europe par la Grèce. L’Allemagne en particulier compte sur cet accord pour réduire définitivement les flux de migrants et calmer le ressac politique après l’accueil massif de réfugiés. Mais la Turquie a récemment menacé de déchirer cet accord si l’Europe ne remplit pas rapidement sa promesse de permettre aux citoyens turcs de voyager sans visa au sein de l’UE. Le refus de la Turquie de modifier sa loi de lutte contre le terrorisme pour l’aligner sur le droit européen est une des principales pommes de discorde qui empêchent la ratification. L’UE se montre plus réticente à l’idée d’accorder un droit d’entrée sans visa à un pays qui devient de plus en plus autoritaire. Le démantèlement de cet accord entraînerait un plus grand afflux de réfugiés vers l’Europe, ce qui apporterait de l’eau au moulin des partis populistes anti-immigrants. Par ailleurs, comme l’UE représente 40 % des exportations turques, l’effet combiné d’une économie européenne poussive et de la montée des tensions avec l’UE risque d’exercer encore plus de pressions à la baisse sur l’économie turque. 3 4 « Coup attempt and its aftermath accentuate economic risks », Economic Intelligence Unit, 22 juillet 2016 « Unsuccessful coup threatens Turkey’s economy », Global Risks Intelligence, 21 juillet 2016 3 GÉOPOLITIQUE EN BREF Conclusion La myriade de difficultés qui s’accumulent pour la Turquie, allant du terrorisme à l’insurrection kurde en passant par les arrestations et licenciements massifs après le putsch avorté, ajoute celle-ci à une liste déjà longue de pays européens ou proches de l’Europe en proie à une faible croissance économique, au terrorisme ou à la guerre. L’instabilité croissante en Turquie suivie de la possible dénonciation de l’accord avec l’UE sur les migrants pourrait ajouter du vent dans les voiles des partis populistes anti-immigrants en Europe. Des élections auront lieu en 2017 aux Pays-Bas (mars), en France (avril/mai) et en Allemagne (août). La situation géographique difficile de l’Europe contraste fortement avec celle des États-Unis qui sont entourés de deux pays relativement stables (avec des économies assez robustes) et de deux océans. Angelo Katsoras 4 GÉOPOLITIQUE EN BREF ÉCONOMIE ET STRATÉGIE Bureau Montréal 514 879-2529 Bureau Toronto 416 869-8598 Stéfane Marion Marc Pinsonneault Warren Lovely Économiste et stratège en chef [email protected] Économiste principal [email protected] DG, recherche et stratégie secteurs publics [email protected] Paul-André Pinsonnault Matthieu Arseneau Économiste principal, Revenu fixe [email protected] Économiste principal [email protected] Krishen Rangasamy Angelo Katsoras Économiste principal [email protected] Analyste géopolitique [email protected] Généralités : La Financière Banque Nationale (FBN) est une filiale en propriété exclusive indirecte de la Banque Nationale du Canada. La Banque Nationale du Canada est une société ouverte inscrite à la cote des bourses canadiennes. Les informations contenues aux présentes proviennent de sources que nous jugeons fiables; toutefois nous n’offrons aucune garantie à l’égard de ces informations et elles pourraient s’avérer incomplètes. 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