Notices bibliographiques

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NOTICE S BIBLIO GRAPH IQUES
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NOTICE S BIBLIO GRAPH IQUES
Les Actes des Ap6tres, les Épîtres de saint Paul, les Épîtres catholique
s, l'Apocaly pse
de saint Jean, Traducti on de la «Bible de Jérusalem » avec de nouvelles
tables
systématiques pour la lecture des Actes des Apôtres et des Épîtres
de saint Paul, par
Y. TREMEL, O. P., l vol. de 352 pp., Paris, éd. du Cerf, 1965.
- Après les Quatre
Évangiles à l'usage du peuPle chrétien, voici, dans le format de poche,
l'ensemb le des
autres livres du Nouveau Testame nt. Le texte est celui de la
«Bible de J érusalem ",
accompa gné des notes de l'édition de poche. L'ordre chronolo
gique, selon lequel sont
disposées les Épîtres de saint Paul, constitue déjà une intéressa
nte particula rité de ce
volume. Mais sa véritable originalit é consiste dans les quarante
-six pages de tables, qui
dégagent les grands thèmes des Actes e t des Épîtres et en facilitent
la recherche . Ce
travail aurait mérité mieux que cette édition à bon marché. Mais
cela sera compens é
par la plus large diffusion qu'elle lui permettr a.
[J.-P. T.]
Michel MENANT, Paul parmi nous, l vol. de 216 pp., Paris, Éd.
ouvrières , 1964. L'A. s'est proposé, non de vulgariser les Épîtres de saint Paul,
mais de les retraduir e et
de les rendre assimilab les à des jeunes du monde ouvrier. Une
première partie: «Paul,
apôtre de Jésus-Ch rist» (pp. II-42) sert d'introdu ction: elle
retrace à
la vie de Paul de Tarse et replace ses écrits dans leur contexte historiqu grands traits
e. La deuxième
partie: «Le Christ dans la vie» (pp. 43-II8), se présente comme
un
nements e t de l'action militante de jeunes travailleu rs ou scolaires éclairage des évédu monde ouvrier,
par des extraits des lettres de saint Paul. Sous le titre général:
« La grande solidarité
en Jésus-Ch rist » (pp. II9-205), la troisième partie propose une
brève synthèse de la
doctrine paulinien ne du «mystère du Christ ", en l'étayant
de larges citations de
l'Apôtre. L'ensemb le nous a paru excellent , et fort propre à atteindre
le but recherché .
Charles DAVIS, Introduction au mystère chrétien, trad. de l'anglais
par Sr JeanMarie, O. P., «Lumièr e de la foi, 17 », l vol. de 416 pp., Paris,
éd. du Cerf, 1965. Ch. Davis est professeu r de théologie à St. Edmund s College,
séminair
Westmin ster, et, depuis 1960, rédacteu r en chef de la Clergy Review. e du diocèse de
Ce livre, présenté
aujourd'h ui au public français, a p aru en anglais en 1962 (aux éditions
Sheed and Ward,
Londres - New-Yor k), sous le titre plus exact de The Study 01
Theology. Les huit premiers chapitres concerne nt en effet la théologie elle-mêm e e t son
étude, la foi théologal e
et ses sources, la prédicati on et sa « théologie ", les condition s
de la foi dans l'Église et
sa possibilité hors de l' Église , etc., toutes questions qui relèvent
plus
tement e t légitimem ent de ce qu'il est convenu à présent d 'appeler ou moins nirec«théolog ie fondamenta le ». L'A. commenc e par «situer » le public auquel il
s'adresse et la théologie
à laquelle il entend initier. C'est . dit-il, un «cours élémenta ire
et général de théologie »
pour prêtres, séminari stes et laïcs, étant donné, estime notre
A. avec une sagesse instruite par l'expérie nce, que «l'étudia nt moyen en théologie n'a
pas les capacités requises pol'r devenir spécialis te» (p. II). Un enseigne ment de cette
sorte aura pour but de
«commu niquer une saisie plénière et une conscienc e aimante
du message du salut
chrétien telles que le futur prêtre et l'apôtre laïc seront irrésistib
lement poussés à
proclame r ce message aux hommes et se verront capables de le
faire" (p. 12). Les pages
qui suivent introduis ent non pas au mystère chrétien en lui-même
, comme le titre de
cette édition pourrait le faire croire (il y aurait alors de sérieuses
lacunes à lui reprocher ... ), mais à son approche théologiq ue: l'A. reste sur le seuil
des mystères auxquels
il introduit , attentif surtout à montrer la manière de les aborder
et les liens organiqu es
qui les rattache nt à l'intérieu r du «mystère chrétien D. Ainsi
envisagé e , cette «introduction ", qui témoigne du savoir théologiq ue éprouvé de l'A.
et de son expérien ce
pédagogi que, est apte à rendre de grands services : e t davantag
e sans doute à celui qui
a charge d'initier les autres et pourra l'utiliser à bon escient, en
faisant éventuel lement
les mises au point souhaita bles, qu'à celui qui en est encore à
sa première initiation .
Michel SCHMAUS, Au cœur du christianisme: Hier, aujourd'h ui
et à jamais, JésusChrist, trad. de R ené Virrion, l vol. de 312 pp., Mulhouse , éd. Salvator
, 1962. -
Ces
pages destinées à un large public sont allégées de toute référence
érudite et de toute
technicit é, et l'ordre qui a présidé à leur classeme nt se laisse
malaisém ent découvri r.
Elles ont cependan t un centre de perspecti ve, en fonction duquel
l'A. présente tou la
substanc e de la foi et de la vie chrétienn e, de la Trinité à l'Église,
de la première création à l'eschato logie: l'amour de Dieu manifest é au monde
en Jésus-Ch rist, car le
cœur du christian isme, c'est le cœur même de Dieu.
17°
REVUE THOMISTE
H. E. W. TURNER, J ésus le Sauveur: Essai sur la doctrine patristique de la Rédemption,préface de l'édition françai se et choix de textes par J.-P. Jossua, O. P., traduction
par Marcelle Jossua, «Lumière de la foi, 18 », 1 vol. de 176 pp., Paris, éd. du Cerf,
1965. - Ceux qui, sur la foi de son titre, ouvriront ce livre en croyant y trouver un
ouvrage de spiritualité, seront certainemen t déçus. C'est bel et bien le sous-titre, reprenant d 'ailleurs le titre anglais original, qui indique le contenu exact de cette étude.
Sous quatre thèmes principaux (le Christ lumière; le Christus Victor et la récapitulation ; le Christ qui divinise; le Christ, agneau immolé), l'A. décrit les grandes lignes
selon lesquelles s'est développée assez t ardivementla réflexion des Pères sur l'œuvre de
salut accomplie par le Christ . Suivant leurs préoccupations ou leur formation, ils ont
bien pu accorder la prédominance à l'une ou l'autre de ces orientations, mais jamais
pourtant de manière exclusive. En sorte que nous sommes invités à les considérer
comme «les aspects multiples d'un unique salut ». La Préface du P. Jossua souligne
l'intérêt et les limites de ce tte traduction d'un ouvrage paru il y a bientôt quinze ans.
Le choix des textes qu'il a lui-même p lacés à la s ùite du travail du Dr Turner apporte
à celui-ci un heureux complément.
[J.-P. T.)
Eucaristia, Il Mistero del/'altare nei pensiero e nella vita della Chiesa, a cura di
Mons. Antonio PIOLANTI, coll. «Teologia e vita», 1 vol. de XVI-1232 pp., Rome, Desclée et Cie, 1957. - Mgr P. a formé le projet de nous présenter une véritable somme
sur l'eucharistie, e t il s'est assuré à cette fin la collaboration d'une cinquantaine d'auteurs, dont certains de renom : italiens pour la plupart, mais aussi belges, français,
allemands, espagnols. L'ouvrage est divisé en deux parties, selon le double but visé
par la collection «Teologia e vita »: 1. L'eucharistie dans la pensée (pp. 1-777) ; II.
L'eucharistie dans la vie (pp. 779-1219). La première section, qui retiendra princ.ipaIement l'attention du théologien, se conforme au plan traditionnel des exposés doctrinaux et présente en premier lieu les données de la foi, recueillies dans l'Écriture
(figures et prophéties dans l'Ancien Testament; révélation dans le Nouveau) et dans
la Tradition (enseignements des Pères, documents archéologiques, déclarations magistérielles). Vient ensuite l'explication théologique du mystère, selon une répartition
qui, pour être devenue classique dans la théologie post-tridentine, n'en est pas moins
contestable: présence réelle, sacrific~, sacrement. On y appréciera particulièrement
l'excell ent exposé de Mgr P. sur «la transs Llbstantiation » (pp. 221-202), que l'on complétera par l'étude de Mgr R. Masi sur «l'eucharistie et les sciences» (pp. 743-777),
et l'article de H . Bouëssé, O. P., sur «le mode de présence du Christ dans l'eucharistie»
(pp. 263-284), dont la Revue avait publié antérieurement le texte original (LVI, 1956,
pp. 620-640) . Les paragraphes suivants examinent tour à tour les er..eurs doctrinales
en la matière, de l'antiquité à nos jours, la connexion de ce mystère avec les autres
mystères de la foi (on y traite des rapports de l'eucharistie avec le sacerdoce, l'Église,
la Vierge, le Sacré-Cœur et la Trinité), e t les objections qui lui sont faites, du point de
vue de l'histoire comparée des religions et de la science moderne. La seconde partie
du volume a pour objet: le culte eucharistique, en ses formes diverses, publique et
privées, et en son histoire; la spiritualité et la pratique eucharistiques; sa législation,
et la place de l'eucharistie dans la littéra ture et l'art, ainsi que dans la vie sociale contemporaine.
Remarquable, cette «somme • l'est à bien des égards: par la vigueur de sa doctrine,
l'abondance de sa documentation, la qualité de sa présentation. Les réserves qu'elle a
pu soulever sont assez communes pour des ouvrages collectifs de ce genre: redites et
recoupements d'une contribution à l'autre, celles-ci étant, comme leurs auteurs mêmes,
d'inégale valeur; omissions ou lacunes ... En tout cas, tant de données nouvelles se sont
présentées depuis sa publication : tout particulièrement le renouveau liturgique suscité
par le Concile et la Constitution sur la divine liturgie d'une part, les controverses doctrinales récentes et l'encyclique Mysterium fidei d 'autre part, qu'un aggiornamento est
ici aussi nécessaire: une réédition, complétée et mise à jour, de cette «somme' ser ait
particulièrement opportune.
* • •
Olivier CLÉMENT, T1'ansfigu1'e1' le temps: Notes SU1' le temps à la lumière de la t1'adilion orlhodo%e, coll . < Communauté de Taizé . , 1 vol. de 224 pp., Neuchâtel-Paris,
Delachaux et Niestlé, 1959. - C'est un vrai service œcuménique que rend l'A. en mettant en garde au nom de la tradition patristique orientale et de la tradition orthodoxe
plus récente (saint Séraphim de Sarov, staretz Silvain de l'Athos) contre <l'agitation
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optimiste de trop de chrétiens désireux d'être 'de leur temps' et
auxquels 'leur temps'
ne laisse plus l'occasio n ni le goût de la vérité théologiq ue et
de la vie intérieur e, le
remplace ment de l'idéal chrétien dll spirituel par le militant,
autant d'aspects d'un
christianisme superficiel qui laisse nostalgiq uement disponibl e l'âme
profonde ne l'Occi(~ent » (p. 157) . Cette phrase qui irriterait sans
doute certains catholiqu es devrait les
inciter 'à la lecture de cet ouvrage dense, plein de sève chrétienn
e et profondé ment
«engagé », au sens le plus vrai du terme. Sans jeJ de mots, nous
dirions volontier s que
s'y dégage dans sa spécificit é le visage authentiq ue du «militan
t» chrétien, en cela
même qui le distingue de toute autre espèce de militant. Et tout
cela est situé dans le
contexte d'une histoire lue à la lumière de la foi, dans le climat
si pur du temps chrétien où l'hodie est lourd de la memoria de la geste salvifiqu e, en
même temps qu'il est
l'aurore de ce «huitièm e jour» où le peuple de Dieu de tous les
temps, rassembl é dans
le Christ par l'Esprit-S aint, entrera définitiv ement dans le repos
de la Jérusalem céleste.
Il y aurait bien des choses à dire par ailleurs sur la manière
dont l'A. interprèt e la théorie catholiqu e du développ ement du dogme et sur les conséque
nces
ce qu'il appelle le « filioquism e ». Tel qu'il est cependan t, l'ouvrage qu'il attribue à
nous laisse entrevoir tout le profit que pourra tirer l'Église catholiqu e à poursuiv
re avec l'Orthodo xie
un dialo~e fraternel.
[J.- R. B.]
Roger SCHUTZ, Dynamiq ue du provisoire, l vol. de 184 pp., Les
Presses de Taizé,
1965. - On ne résume pas un livre comme celui-ci. On ne peut
qu'invite r à le lire.
Il nous suffira de dire que ces pages du Prieur de Taizé sont
un plaidoye r «pour une
nouvelle dimensio n de l'œcumén isme ». C'est le titre même de
la première partie, qui
en énonce bien le propos général. Animé d'un sens évangéliq
ue affiné, l'A. a perçu
les difficultés insidieuses qui menacen t aujourd'h ui le mouvem
ent vers l'unité. Elles
ne sont si grandes entre commun autés ecclésiale s que parce
qu'elles minent d'une
façon redoutab le les commun autés elles-mêm es, catholiqu es ou
protestan tes, de l'intérieur. En prenant sur lui de les dénoncer claireme nt, l'A. fait
déjà œuvre salubre.
Mais il nous presse encore avec un exigeant amour de tout faire
pour les surmonte r.
[J.-P. T .]
Maurus HEINRTCHS, Théologie catholique et pensée asiatiq-ue, trad.
Albert Sohier, coll. «Église vivante », l vol. de 304 pp., Tournai- de l'alleman d par
Paris, Casterma n,
1965. - « L'Église catholiqu e ne rejette rien de ce qui est vrai
et saint dans ces religions. Elle considère avec un respect sincère ces manières d'agir
et de vivre, ces règles
et ces doctrines qui, quoiqu'el les diffèrent en beaucoup de points
de ce qu'elle-m ême
tient et propose, cependan t apporten t souvent un rayon de la vérité
qui illumine tous
les hommes» (Déclara tion sur les relations de l'Église avec les
religions non chrétien nes, § 2). Composé avant que ne ffit publiée cette déclarati on
conciliai re, le livre du
P. H. a cependan t été écrit dans la même perspecti ve positive.
En de fines analyses,
il a essayé de dégager ce qui, dans les religions et les philosoph
ies d'Extrêm e-Orient
(surtout sous la forme qu'elles ont revêtue au Japon, plus familier
à l'A.), peut corres pondre à certaines données de notre théologie occidenta le. Sa conclusio
n ne manquer a
pas de paraître nuancée ; elle n'invite certes pas à un optimism
e facile. Avant qu'un
dialogue véritable entre l'Église catholiqu e et ces religions asiatique
s puisse, nous ne
disons pas aboutir, mais s'engage r, il faudra d'abord se mettre d'accord
sur le sens et le
contenu des mots utilisés. Il suffira d'évoque r le seul Tao pour
rappeler les difficulté s
de l'entrepri se. C'est donc bien sur le plan de la philosoph ie et de
la théologie qu'il faut
pour le momen t poursui vre les recherche s (ou peu t-être les commenc
er
car rien n'est encore bien avancé). La méthode de l'A., respectue tou t simple men t
use et patiente, est
incontest ablement adaptée à ce genre de travaux. On ne saurait
trop reco=an der la
lecture de son livre à qui serait tenté de négliger ces nécessair es
lenteurs. [J.-P. T.]
Karl Hermann SCHELKLE, Disciple et apl5tre: Commentaire biblique
du ministère
sacerdotal, traduit de l'alleman d par Francis Schanen, l vol. de 124
Le Puy-Lyo n,
x. Mappus, 1965. - A la manière de la constitut ion Lumen gentium pp.,
Son exposé sur la hiérarchi e d'un chapitre sur le Peuple de Dieu, qui a fait précéder
l'A. souligne que
«c'est du groupe plus large des disciples que le Christ appelle
et forme le cercle plus
restreint des apôtres. La condition de disciple est à l'origine de
l'apostol at et demeure
son présuppo sé constant . Les apôtres mêmes restent des disciples
...
mission de 'faire de toutes les nations des disciples ', cela suppose Et s'ils ont pour
précisém ent qu'ils
formeron t les nations d'après leur propre condition de disciples
. (p.
qui Ouvrent son livre, l'A. exprime une convictio n qu'on y retrouveII). Par ces mots
tout au long. Il
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REVUE THOMISTE
s'agit très exactement comme le dit le sous-titre d'un «commentaire biblique du
ministère sacerdotal _. Dans ce petit ouvrage où • l'Auteur a su allier une théologie
vivante d'un niveau scientifique élevé à une étonnante simplicité» (présentation de
l'éditeur), on trouvera de quoi nourrir une spiritualité sacerdotale du meilleur aloi.
[J.-P. T.]
Mgr Léon-Joseph SUENENS, Vie quotidienne, vie chrétienne: Causeries familiales,
1 vol. de 152 pp., Paris-Bruges, Desclée De Brouwer, 1961. - Cet ouvrage recueille
des causeries données aux émissions religieuses de la radio-télévision belge et publiées
telles quelles, à la demande de nombreux auditeurs, et on se félicitera de la diffusion
nouvelle et élargie que leur procure cette publication. La vie chrétienne, y explique
l'éminent conférencier en un style direct et simple, mais riche de doctrine et d'expérience, n'est faite que de la grisaille de nos occupations habituelles. Mais il nous faut
apprendre à reconnaître la volonté de Dieu, cachée au cœur des événements les plus
simples, à communier à Dieu sous toutes les espèces à travers lesquelles il se présente
à nous.
KIERKEGAARD, La DifftCulté d'être chrétien, Présentation et choix de textes par
Jacques COLETTE, O. P., • Chrétiens de tous les t emps, 5 _,IVOI. de 312 pp., Paris,
éd. du Cerf, 1964. - Kierkegaard apparaît, face à une philosophie athée ou panthéiste,
comme un chrétien croyant en Dieu et en l'Homme-Dieu; c'est la qualité de sa foi qui
en fait la profonde actualité. « A cette époque (XIX· siècle) marquée par l'idéalisme
philosophique (Schelling, Hegel) et par le romantisme allemand, il a dénoncé l'aliénation et l'illusion, là où ses contemporains croyaient trouver la libération: dans la
pensée pure e t dans l'esthétique d'une ironie échevelée et magique" (p. 27). Dans l'introduction, le P. Colette situe les principaux thèmes de la pensée de Kierkegaard:
l'angoisse, le paradoxe, la contemporanéité. Œuvre d'un théologien et d'un spécialiste
de la pensée kierkegaardienne, ces lignes denses et claires permettent de voir un croyant
affronté aux problèmes de son temps, soucieux de garder la pureté de l'Évangile.
Il faut être reconnaissant à l'A. d'avoir su remonter, au delà de la psychologie, « à la
liaison intime qui unit les thèmes de la liberté, de la grâce, de la foi comme réponse à
l'amour de Dieu» (p. 35). Les textes de Kierkegaard sont ordonnés selon un itinéraire
existentiel: de l'ignorance à l'écoute de la parole qui sauve, de l'angoisse à l'amour.
En situant les sources de la pensée de Kierkegaard et ses œuvres, en indiquant son
influence sur la pensée philosophique et théologique de notre temps, et en donnant
une bibliographie, l'A. permet à ceux qui ne connaissent pas encore Kierkegaard
d'avancer méthodiquement dans la lecture de son œuvre. « Il m'a semblé que la
Providence a mis la main sur moi et m'a dit: ta tâche est de rendre attentif au christianisme » (cité, p . 125). Cette confidence dit bien quel est le rôle de Kierkegaard:
aider le croyant qui réfléchit à vivre sa foi dans un monde dont le climat intellectuel
et la sensibilité morale sont areligieux.
[J.-M. M.]
Paul POUPARD, L'Abbé Louis Bautain: Introduction et choix de textes, «Témoins
de la foi", 1 vol. de 152 pp., Paris, Bloud et Gay, 1964. - La collection. Témoins
de la foi _ se propose de faire connaître des. auteurs dont l'œuvre a marqué suffisamment la pensée chrétienne pour être devenue 'classique' » (présentation). On est un
peu étonné au premier abord d'y rencontrer l'abbé Bautain. Aussi P. Poupard s'emploie-t-il à justifier ce choix en rappelant le rayonnement extraordinaire exercé par
cet attachant personnage, d'abord sur ses contemporains, mais aussi sur d'autres qui
vinrent après lui. Ce n'est pas seulement Gratry, son disciple, «qui lui doit une bonne
part de son inspiration ', mais encore. tout un courant de pensée, jalonné par les
noms d'Ollé-Laprune, Le Roy, Blondel et Laberthonnière, prend sa source à la même
inspiration .. . » (pp. 49-50). Le livre se divise en deux grandes parties: l'introduction
retrace brièvement la vie de Bautain e t rappelle les thèmes essentiels de son œuvre;
le choix de textes qui suit, permet de donner à cette esquisse les prolongements nécessaires. On appréciera le système de renvois qui rend possible la lecture de ces textes
à l'endroit précis où la présentation les appelle . Il se pourrait que ce petit ouvrage soit
plus efficace pour faire connaître Bautain que les gros volumes qu'il nous a lui-même
laissés. On sera reconnaissant à Mgr Poupard de nous faire ainsi profiter de la familiarité
qu'il a acquise à son contact.
[J .-P. T.]
LES PRESSES SA1.NT·AUGUSTIN, BRUGES
Imprimé en Belgique D /1966/0075/16
II7.66.01
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