Anthologie de proverbes sanskrits

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Anthologie de proverbes sanskrits
tirés des épopées indiennes
~L'Hannattan,2004
ISBN: 2-7475-5985-8
EAN 9782747559850
Guillaume DUCŒUR
Anthologie de proverbes sanskrits
tirés des épopées indiennes
L'Harmattan
5-7, rue de l'École-Polytechnique
75005 Paris
FRANCE
L'Harmattan Hongrie
Hargita u. 3
1026 Budapest
HONGRIE
L'Harmattan Italia
Via Bava, 37
10214 Torino
ITALlE
veronikayai me bharyayai
yasyai suk~aminI babhüva
I
Il
AVANT-PROPOS
L'homme
en quête d'un devenir
sage le conseil
longtemps
qui lui apportera
pour
avoir
recommandations
à la prospérité
les conséquences
conclusions
conduisant
la mémoire
Aujourd'hui
édifiantes
auront
1. De nombreuses
donc
stances
subha~ila
ce qui est bien
didactiques
vient
dit, c'est
alors le conseil
loin des sentiers
témoignent
donné
didactique,
sont
naissance
de la racine
à dire
la parole
verbale
éloquente
bha~-
"dire",
ou comme
par tous ceux
oraux conservés
véritable
qui nous est parvenue
akkadienne,
au corpus
précédée
par
tradition
fourmille
de
sanskrites vont, dès lors
de ces paroles
la littérature
sont
à la ruine et ceux
recherché
à une
Les œuvres
dans
les Proverbes
d'en tirer les
battus.
se charger
présentes
ce que
Ayant
Elle se révèle être le meilleur
de ces conseils
sanskrite
à sa perte.
menant
de
Le sage connaÎt
il est à même
de l'existence.
la littérature
sanskrite
qui court
les sentiers
appelées subha~ita2.
une portée
à la littérature
l'insensé
et de déterminer
et ayant
est source
sur la voie à suivre.
Sa parole devient
collective
ces paroles
2. Le substantif
son environnement
civilisations1
sapientiel/e.
sont
et écouté
sur les chemins tortueux
De nombreuses
subha~ita
celui qui a vécu assez
et avertit
guide de ceux qui se sont égarés
qu'elles
puise dans la parole du
Seul l'ancien,
des actes des hommes,
qui s'imposent
au bien-être.
qui hésitent
meilleur
pour ceux qui s'interrogent
ce qui conduit
examiné
observé
et salutaire
la réussite.
sentencieuses.
égyptienne
et iranienne.
Les
vétérotestamentaire.
de l'affixe
le définissait
Ludwik
su- "bien,
Sternbach
beau".
Le subha~ita
le "beau-dit".
est
Les premières traces de ces adages remontent au rg veda.3 et se retrouvent dans
les brahma1)a, les upanj~acfr, les dharmasastra5 et les pura1)a. Même certains
grammairiens
ou lexicographes
écrit, selon la tradition
populaires sont souvent
tels P(1)ini, Amaradatta
ou Amarasirpha
auraient
sapientielle,
quelques
vers gnomiques6.
Les contes
parsemés dlun grand nombre de subha~ita à tel point que
Ludwik
Sternbach7
se demandait slil fallait encore
comme
des kath a (contes) à part entière
considérer
certains
ou des anthologies
eux
de subha~ita reliés
accessoirement
entre eux par des histoires
est condensée
(sadhv cedam
dans une courte sentence finale introduite par une formule type
ucyate, "Et lion dit justement
ceci :") qui nlest pas sans avoir
influencé
les moralités
ou des fabless.
dlentre
de Jean de La Fontaine9.
morte, cette sagesse
indienne
ancienne
Leur portée didactique
Ainsi, loin dlêtre laissée
a non seulement
traversé
sol natal, mais aussi été véhiculée
vers le levant (Tibet, Mongolie,
comme
persane,
vers le ponant
Les épopées
elles, le support
l'emploi
(itihasa)
adéquat
de tournures
des épopées
Siâm, Laos...)10
arabe, puis occidentale).
de ce foisonnement
propres
de sagesse
à la littérature
sous une forme condensée
que Ilhomme
ne diffère
les âges sur son
du Mahabharata et du Ramaya1)a demeurent,
stylistiques
expriment
au but (puru~artha)
ces subha~ita
(littératures
pour lettre
doit slefforcer
indienne11,
Poursuivant
les subha~ita
la voie à suivre afin de parvenir
dlatteindre.
donc en rien des croyances
proverbiale.
quant à
La portée didactique
et des attentes
de
de la société
3. L'hymne rg\"édique 10,117 en est un bon exemple. Notons d'ailleurs la reprise en Mbh 5,12,20 = IS 49S0 (mogham
annarp vindaLi capy acetal)) de B.g Veda 10,117,6 (mogham annarp vindate apracetal)).
4. Mbh 13,27,41 = IS 73 (agnau prastarp pradhüyeLa yatha tolarp dvijottama
I tatha gangavagaçihasya
sarvarp
paparp pradhüyale
Il, ô meilleur des brahmanes, comme un morceau de coton jeté dans le feu est soufflé ainsi
chaque péché est chassé pour celui qui se plonge dans le Gange.) parallèle à Chandogya upani$ad 5,24,3 (tad
yathe~ïkatülam
agnau protarp pradoyeta
evarp hasya sarve papmanab
pradoyante
ya etad evarp vidvan
agnihotrarp juhoti, comme est brûlée la panicule d'un roseau, lorsqu'on la jette dans le feu, ainsi sont brûlés tous les
péchés de celui qui, sachant cela ainsi, offre l'oblation au feu.).
5. L. Sternbach, "Sur la littérature didactique et gnomique laïque d'origine sanskrite
6. L. Sternbach, "Some surprises from the subha~ita sarpgraha" in V.S.C. III, 1975,
7. "Sur la littérature didactique...",
p. 79.
8. Le Sukasaplati ou le Pai'icalantra en sont des exemples typiques.
9. Sur l'emprunt
par La Fontaine des contes indiens voir l'avant-propos
diE.
Gallimard, Paris, 1965.
10. L. Sternbach, "Les aphorismes
dits de CàQakya dans les textes bouddhiques
JA CCUX, 1971, pp. 71-82.
11. Voir l'index des upama.
6
à Ceylan"
p. 301.
Lancereau
in JA CCLX,
dans
1972, p. 79.
Pancatantra,
du Tibet et du Turkestan
oriental"
éd.
in
indienne
de son temps. Bien au contraire, elle porte à son paroxysme, le sentiment
de participer pleinement au maintient du dharma, de l'ordre sociocosmique. Ainsi,
ces subha~ita
abordent tour à tour les buts que doit se fixer tout homme prenant
part au bon déroulement du dharma. La société indienne ne peut se maintenir au
sein de l'Univers qu'en faisant prospérer ce par quoi elle se maintient elle-même.
Ainsi, en respectant le dharma, comme règle de conduite propre à chacun des
varI)a, des castes, les hommes maintiennent
la cohésion sociale. En faisant
fructifier l'artha, les biens de richesse, les hommes et plus particulièrement le roi
permettent d'accroître les moyens de subsistances indispensables
afin que la
société puisse vivre et perdurer. Mais dharma et artha ne pourraient être, si le
kama, le désir amoureux, n'entraînait pas l'homme à avoir une descendance, seule
garante d'une société à venir qui à son tour se devra de maintenir l'ordre
sociocosmique. La société indienne nous apparaît dès lors comme un ensemble
fort homogène,
où chaque individu a sa place à tenir. Qu'un seul de ces
puru~artha vienne à manquer, et l'adharma, le désordre social et cosmique, serait
inévitable. La loi sociale, le dharma, cèderait le pas à l'injustice, à la loi du poisson
(matsya), laissant les plus forts soumettre et exploiter les plus faibles voire les
anéantir. Si l'artha, la recherche des biens matériels, n'était pas poursuivi, la
misère s'abattrait alors sur les hommes et les projetterait vers la déchéance. Enfin,
ne pas choyer son épouse, ne pas répondre au sentiment amoureux, priveraient
l'homme de fils et sa femme d'être mère. Or, nous disent les subha~ita, il n'y a pas
de joie plus grande pour un père que d'enlacer son fils, et, à travers lui, de renaître.
La mère devient alors l'être le plus respectable, plus honorable encore qu'un
brâhmane, car sans elle, la société des hommes ne pourrait perdurer et donc
maintenir le cosmos. Selon sa caste, son rang et ses capacités, l'indien devra donc
accomplir son devoir et poursuivre sa quête du but qui lui est assigné. Il n'est pas
tenu de satisfaire à tous pleinement et aucune hiérarchie véritable n'est
déterminée. Les puru~artha forment plus un ensemble dont doit tenir compte
l'homme qui recherche son bien-être et la prospérité au ciel, accomplir son devoir,
son dharma, lui assurant une vie céleste heureuse.
Comme toutes règles vouées à être transgressées, les puru~artha
qui se
suffisent à eux-mêmes pour maintenir l'ordre sociocosmique, se voient attribuer
7
un
quatrième
but, celui du mok~a, de la délivrance du sarpsara, du cycle des
transmigrations. L'homme sociable, insatisfait de sa condition humaine et de son
devenir, voue alors sa vie à Ilascétisme, à la vie solitaire et donc asociale. Se
mettant lui-même au ban de la société, slexilant dans d'impénétrables forêts afin
de pratiquer les austérités, il ne vit plus que pour atteindre cette délivrance finale.
Mais si certains subha~ita portent aux nues l'ascète maÎtre de lui-même, ils
exaltent avec force conviction des vertus qui le dépassent de loin. La littérature
gnomique et didactique épique met bien plus l'accent sur la valeur des sentiments
humains que sur Ilexploitd'interminables exercices ascétiques. Passant outre cette
quête ultime, elle montre combien grande est la puissance du destin (daiva) que le
simple mortel ne peut contrecarrer. Accepter avec quiétude, voire indifférence, ce
que lion fut, ce que lion est et ce que l'on sera selon le destin et ses propres actes
(karman), voilà bien l'enseignement de cette sagesse proverbiale. Si nous avions
à retenir parmi l'ensemble de ces subha~ita une idée maÎtresse qui puisse
résumer, sans la caricaturer,
la sotériologie indienne de cette époque déjà
empreinte de bhakti (dévotion), nous dirions que l'homme ne doit pas slaffliger
pour ce qui doit inévitablement arriver.
I. Les subha~itasa1p.graha
indiens
Le développement de cette sagesse didactique si prisée à Ilépoque classique
a amené certains auteurs à consigner par écrit ces paroles éloquentes dans des
anthologies (sarpgraha). L. Sternbach a largement contribué à présenter Ilhistoire
rédactionnelle de celles-ci dans son ouvrage Subha~ita, gnomic and didactic
Iiterature12ainsi que dans Ilintroduction de son Mahasubha~itasarpgraha13. Cet
éminent indianiste a établi une chronologie nous permettant de mieux apprécier
l'importanceque Illndea accordée à la conservation tout au long des siècles de ce
patrimoinesapientiel. Ainsi,ilnote que la première anthologie de subha~ita en tant
que corpus littéraire parfaitement délimité est vraisemblablement celle attribuée à
CaQakya (IVe s. AC) traitant de sagesse pratique et politique. Les trois centuries
12. A History of Indian Literature, edited by Jan Gonda, vol. IV, Otto Harrassowitz, Wiesbaden, 1974.
13. L. Sternbach, Mahasubha:jitasa1]1graha, Vishveshvaranand
Vedic Research Institute, Hoshiarpur, 1974.
8
(sataka) de Bhartrhari
telles qu'elles se composent aujourd'hui sont l'exemple
même de l'anthologie structurée ne se contentant plus d'un simple amoncellement
de subha~ita mais offrant au lecteur trois grands thèmes relevant du puru~artha.
L'œuvre de Bhartrhari se répartit en sections mettant en garde l'homme contre
l'amour (srngara), lui indiquant les bienfaits de la sagesse pratique (nïti) et lui
révélant que le renoncement au monde (vairagya) demeure le seul vrai bonheur
durable.
Dans son traité de poétique (Sahjryadarpal)a), Visvanathakaviraja
l'anthologie de subha~ita
ainsi:
"compilation de vers indépendants,
définissait
arrangés
sections"14. Au cours des siècles un grand nombre de ces anthologies
par
a vu le jour.
Certaines ne regroupaient que quelques stances, d'autres au contraire plusieurs
milliers. Ainsi, le Sarngadharapaddharj
(XiVe s. PC) aurait compté dans sa forme
originale15 près de 6300 subha~ita. La version qui nous est parvenue en dénombre
4689 répartis en 163 sections.
l'anthologie de Sarngadhara
subha~itasarpgraha
Le Brhaccharngadharapaddharj
s'inspirant
de
en contient 7586. Aujourd'hui encore, l'Inde édite des
utilisés dans les écoles comme
mémoire
vivante
de la pensée
indienne. L'une des anthologies les plus importantes du XXe siècle est sans
conteste
celle de Narayat)a
Rama Àcarya (Subha~jraratnabhal)çlagaram)
éditée
en 1952.
Il. Les subha~itasatp.graha
Certains
indianistes
pouvoir
présenter
jusqu'à
là méconnue.
nombreuses
d'Histoire
de la religion
14. L. Sternbach,
XV.
15. L. Sternbach,
16. P. Regnaud,
indiennes
Poésie
occidentaux
au public
traductions.
Les stances
occidentaux
ont aussi tenté une telle entreprise
cette littérature
Depuis
Ainsi,
et didactique
le XVIIe s., l'œuvre de Bhartrhari
en 1651,
des Brahmes
commencèrent
sanskrite conservée
gnomique
Abraham
une traduction
Roger16
hollandaise
alors à être connues
dans les anthologies
et inscriptions,
Subhfi;;ita. gnomic and didactic literature, p. 18.
Les stances érotiques, morales et religieuses de Bhartrihari,
9
p. XII.
Institut
afin de
sanskrite
a fait l'objet
publia
sous
de
le titre
de ces centuries.
en Occident
de Civilisation
et en
Indienne,
p.
1845,
Demetrios
Galanos17
traduction
grecque
subha~ita
intitulé
fit éditer
des centuries
Ensemble
dans ses Indische
apparat
critique.
allemandes
de Bhartrhari
de stances
d'auteurs divers18. Ce recueil
même
conséquente
allemande.
sur
La première
1863 à 186520. Elle contient
lui-
faits dans son
à ses propres
un florilège
traductions
de subha~ita, il n'en demeure
auteur occidental
gnomique
et didactique
des Indische
Sprüche
5419 subha~ita en devanagarï
à de riches familles
grecques.
à éditer une anthologie
sanskrite
en langue
en trois volumes
17. D. Galanos est né à Athènes en 1760. Sur le conseil de son oncle, le patriarche
partit en Inde en 1786 pour enseigner
et morales
Bëhtlingk
fut le premier
édition
substituer
de 330
par Otto Bôhtlingk
le dénotent les renvois
préféré
offrit aux européens
la littérature
ensemble
la
grec.
1. Les Indische Sprüche d'Otto
pas moins qu'O. Bëhtlingk19
ainsi qu'un
comprenant
politiques, économiques
comme
il a même
celles de cet indianiste
Si D. Galanos
un ouvrage
a été pris en considération
Sprüche
Parfois,
à Athènes
accompagnés
de Constantinople
Il étudia sur place Ilanglais, le sanskrit
parut de
de leur
Grégoire, il
et le perse.
En 1792, il poursuivit ses études auprès de brahmanes et consacra alors sa vie à traduire en grec certains textes de la
littérature sanskrite qu'il fit acheminer
à Athènes. Il fut également l'auteur de plusieurs dictionnaires
Perse-SanskritGrec et Sanskrit-Grec.
Il mourut le 3 mai 1833. A ce jour, il demeure encore le plus grand indianiste grec. Sur sa vie
voir sa correspondance
dans IN.1Il(QN
META~PA~EQN
ITPO.1POMOJ.:, pp. ~ - Ka ainsi que 6pTJaKEUTlKtl Kat H8lKtl
EYKUKÀOTTatBna, vol. 4, Athènes, 1964, pp. 152-155. Vingt manuscrits sont actuellement conservés à Athènes,' I.
L:aKKEÀtWVOS",KaTaÀoy0S" TWV XElpoypa<vwv TiÏS"' E8vlKiÏS" Bl~À108tlKTJS" TiÏS"' EÀÀaBoS", Athènes,
1892, pp. 307-309,
n01836-1855.
18. D. Galanos, LUÀÀO'Y~v TIOÀlTlKWV, OiKOVO~lKWV Kat ~81KWV ÈK Bla<vopwv TTOlTJTWVin IN.1IKQN META~PAIEQN
ITPOt!.POMOJ.:,
Athènes, 1845, p. 65-108.
19. O. Bëhtlingk d'origine allemande, est né en Russie, à Saint-Pétersbourg,
le 11 juin 1815. Après avoir fait sa
scolarité dans cette ville et à Dorpat, l'actuel Tartou en Estonie, où il étudia les langues orientales notamment l'arabe, il
continua, à partir de 1835, ses études en Allemagne, à Berlin et à Bonn, où il se spécialisa plus particulièrement dans
le sanskrit. En 1842, de retour à Saint-Pétersbourg, il enseigna à l'Académie des Sciences et reçut le titre de
Conseiller d'État. En 1868, il quitta la Russie pour s'installer à Iéna, en Allemagne. Otto Bëhtlingk est décédé le 1er
avril 1904 à Leipzig. Cet éminent orientaliste allemand a laissé un grand nombre d'ouvrages grammaticaux
et
lexicographiques sur la langue sanskrite. Rappelons simplement quelques uns de ses travaux comme PaQini's acht
Bücher granlmarischer Regeln en 1840, une première
chrestomathie
sanskrite en 1845, l'édition de la grammaire de
Vopadeva
en 1846, et surtout le dictionnaire
sanskrit-allemand
avec la collaboration
de Rodolphe Roth de 1853 à
1875 en sept volumes. Sur sa vie et ses travaux voir G. VAPEREAU, Dictionnaire universel
des contemporains,
contenant
toutes les personnes
notables de la France et des pays étrangers,
6e éd. refondue et augmentée,
éd.
Hachette, Paris, 1893 ; DUNCKER
und HUMBLOT,
Neue
Deutsche
Biographie,
Zweiter
Band:
Behaim
- Bürkel,
Berlin, 1955.
20. Le classement de ces subhà~ira a été effectué en prenant le premier ak~ara (lettre) du premier hémistiche. Ainsi le
premier volume (1863) regroupe les subhà~ita commençant par a à na (1 1660), le deuxième volume (1864) par pa à
de a à ha (3360 - 5419).
ha (1661 - 3359) et le troisième volume (1865) est un complément
-
10
traduction.
Cinq ans plus tard, de 1870 à 1873, O. Bôhtlingk
édition21 en trois volumes
devint l'unique
portant
référence
le nombre
en Europe
publia
des adages à 7613. Cette anthologie
sur ce genre littéraire
sanskrit.
édition contient
un apparat critique considérable
donnant
parallèles de certains de ces subha~ita dans d'autres sources
O. Bôhtlingk
1875, il publia
fit plusieurs
dans le Bulletin
Petersbourg
une première
ouvrage23.
Ce répertoire,
subha~ita
ont été extraits,
Bibliothèque
cependant
nationale
et addenda
de l'Académie
révision22
les différents
est proche
et universitaire
de celui
de Strasbourg
du subha~ita selon l'édition
Sprüche
critique
alors que le manuscrit
la liste des numéros
des subha~ita
sont donc complémentaires
des références
dans
ouvrages
du manuscrit
En
de Saintdont
anonyme
les
de la
datant de 187424. Il en diffère
a pour chaque ouvrage
Sprüche.
de celui-ci
donné
dans les
par ouvrage
que
Ces deux répertoires
ne permet pas d'avoir
des subhasita
croissant
édition.
sanskrits
MS 4686 ne mentionne
des Indische
et les
subha~ita par
de ces
puis le numéro
car celui d'O. Bôhtlingk
un ordre
les variantes
sanskrites.
des Sciences
et un répertoire
recensant
Cette seconde
à sa dernière
Impériale
dans son contenu. En effet, O. Bôhtlingk
la référence
Indische
corrigenda
une seconde
contenus
la liste
dans son
anthologie.
En revanche,
son répertoire
permet de suivre les références
d'une
œuvre sanskrite et de remarquer la fréquence des subha~ita au sein de celle-ci.
Des
seconds
première
partie
Sprüche
ainsi
corrigenda
et addenda
(pp. 205-217)
qu'un
ajout
traite
des corrections
de variantes
diffèrent en rien de la première
217-249) est plus intéressante
Premier
(1873)
volume
(1870)
: ma à ha (4650
: a à gha
publiés
en 1876-187725.
à apporter
et de parallèles.
La
sur les Indische
Ces compléments
ne
révision qu'il publia en 1875. La seconde partie (pp.
puisqu'elle donne un supplément
de 251 subha~ita
à ceux de la seconde édition des Indische
21.
furent
(1 - 2219);
deuxième
Sprüche
volume
(1872)
portant
: ca à bha
la totalité
(2220
- 4649);
à 7865.
troisième
volume
- 7613).
22. O. BOHTLlNGK,
"Erster Nachtrag zu meinen Indischen Sprüchen" in Mélange Asiatique, tome VII, St-Petersbourg,
1873-1876, pp. 659-672.
23. O. BOHTLlNGK,
"Zur Kritik und Erklarung verschiedener
indischer Werke" in Mélange Asiatique,
tome VII, StPetersbourg,
1873-1876, pp. 447-504;
pp. 527-589 et pp. 615-659.
24. G. DUCŒUR, "Index of Otto Bôhtlingk's
Indische Sprüche according to the Manuscript 4686 of Strasbourg"
in IIJ,
Kluwer Academic Publishers, Netherlands
(à paraître).
25. O. BOHTLlNGK,
"Zweiter
Nachtrag
zu meinen Indischen
Sprüchen"
in Mélange
Asiatique,
tome VIII, 5tPetersbourg,
1876-1881, pp. 203-249.
11
En 1885, Durga Prasada publia un article critique
Indische
Sprüche
sous le titre "Indise
à la demande
sodhanapattram"26
August
Blau a réalisé
Index zu Otto B6htlingks
regretter
et publié
Indischen
Bôhtlingk
que cet index
et non
au texte
aucunement
exhaustif.
répertorié sur la totalité
occurrences
namakasya
de la Royal Asiatic
Sprüchen27.
Society.
sous le titre
Cet index thématique
se réfère à
édition des Indische Sprüche.
ne renvoie
sanskrit
qulaux
traductions
lui-même.
des
slokasarpgrahsya
en 1893 un index thématique
des subha~ita de la seconde
l'ensemble
que
Sprukhe,
sous forme de tableau
Par
On ne peut
allemandes
d'O.
ce travail
nlest
ailleurs,
Nous avons pu constater,
par exemple, quiA. Slau avait
des trois volumes, clest à dire sur les 7613 subha~ita, 88
portant
sur le thème
de la colère
(Zorn).
Or, il Siavère
après
vérification
que nous en dénombrons
75 (substantifs,
adjectifs et verbes) sur les
seuls subhasita du Mahabharata au nombre de 1420. Cette lacune notoire nous a
déterminé
à la réalisation
d'index
sanskrit-français
des subha~ita des épopées
texte sanskrit
et français-sanskrit
des Indische
Sprüche
basés sur le
et non dépendant
d'une traduction,
souvent loin de refléter la richesse du vocabulaire
sanskrit. Des
pages 85 à 109, A. Blau a ajouté une concordance
entre les références
numériques
de la première
édition de Indische
Sprüche
et de la seconde
édition.
En 1898, Theodor
Aufrecht28
fit quelques
commentaires
critiques
des Indische
Sprüche.
O. Bôhtlingk
ne manquera
pas de répondre
subha~ita
sur treize
à
cette critique amicale29.
En 1965,
L. Sternbach
publia également
Cette concordance
Sprüche.
d'autres
sources
sanskrites
édition des Indische
depuis
donnant
des
que celles
Sprüche.
ont été édités
26. D. PRASADA,
27. A. BLAU,
"Bôhtlingk's
28. T. AUFRECHT,
Indische
zu Otto Bëhtlingks
"Index
"Bemerkungen
par O. Bôhtlingk
Sprüche"
impératif
in JBBRAS,
Indischen
n016,
Sprüchen",
zu Bëhtlingks
Ilauteur
textes sanskrits
in AKM,
Indischen
Sprüchen
1885,
dans
suit la seconde
dans sa préface,
jusque
dlactualiser
Indische
subha~ita
de certains
Comme le fait remarquer
et il devenait
aux
addenda30
parallèles
utilisées
le début du xxe siècle de nombreux
Occident
des
là inconnus
en
les connaissances
pp. 361-377.
n09, Leipzig,
(Zweite
1893.
Auflage)"
in ZDMG
n052,
1898,
pp. 255
et 256.
29.
"S. 255
Sprüche
1898,
fg. dieses
Bemerkungen
Bandes
hat
verôffentlicht.
mein alter
Hier
Freund
meine
Th.
Aufrecht
Gegenbemerkungen".
zu 13 Sprüchen
in meiner
O. BOHTLlNGK,
Sammlung
"Miscellen"
pp. 409-411.
30. L. STERNBACH,
Supplement
to Otto Bohtlingk's
Indische
12
Sprüche,
DMG
37,1,
Wiesbaden,
1965.
Indischer
in ZDMG
n052,
acquises
sur cette
littérature
sanskrite
et notamment
sur les anthologies
de
subhasita.
En Europe,
nombreux
furent ceux qui se servirent
des traductions
allemandes
des Indische Sprüche. En France, Paul Regnaud, en 1875, se targue d'avoir utilisé
les subha~ita relatifs à Bhartrhari pour sa traduction
française:
"Trois éditions
indiennes lithographiées
notre auteur,
qu'en
a rendu
a enfin
1863-1865.
par les éditions
comme
sanscrits
En 1867, dans un article critique
classique.
consacré
E.-L. Hauvette-Besnault
l'ai dit en tête de ces notes,
Le quatrième
cinquième
volume,
la troisième
Indische
partie
Sprüche,
comparaison,
32. E.-L.
surtout
33. F. RÜCKERT,
du moins,
Fauche
"Je m'arrête
Ainsi que je
aux trois premiers
par M. E. Téza.
des sentences
qui remplissent
en a donnée
On se convaincra
Pour le
dans les
sûrement
grandement
par cette
de moins se
de plus près"32.
und
édition
Schlingplanzen,
Rückert33
des Indische
érotiques,
morales
T, "Le Mahâbhàrala
Weiber und Schlingplanzen,
Sanskritsprüche,
est un ouvrage
Sprüche.
de deux manuscrits
Les stances
Fürsten,
ainsi:
exclusivement
la traduction
au tome troisième.
von Friedrich
HAUVETTE-BESNAUL
les Centuries.
du lecteur.
du livre cinq avec celle que Bôhtlingk
après la découverte
31. P. REGNAUD,
en partie
on peut comparer
Weiber
suit la première
de mes
d'Hippolyte
son analyse
de la patience
elles se réfèrent
a été examiné,
hâter et d'y regarder
nachgebildet
traduction
c'est celle qui a
Bhartrihari,
si la chose n'est pas déjà faite, qu'il importe
Fürsten,
Saint-
les éléments
à la traduction
termine
et faute de place et pour ne pas trop abuser
livres.
bonne
précédentes;
elle avait déjà fourni
de l'époque
Sprüche,
très
à
dire, définitive
dans ses Indische
d'une
relatives
et Cie, 1871 "31 .
Paris, Maisonneuve
du Mahabharata,
et, pourrait-on
Elle est accompagnée
et des variantes fournies
sur les Poètes
excellente
M. Otto Bœhtlingk
servi de base à ma traduction,
Études
vers 1860. Cette série de publications
possible l'édition
donnée
Pétersbourg
allemande
parues
et religieuses
allemand,
Cette récente
de Friedrich
de Bhartrihari,
übersetzt
1875,
édité en 1991, qui
publication
Rückert
a été faite
qui, au Xlxe siècle,
p. XIV.
traduit du sanskrit
en français
par H. Fauche",
Zwischen
Orient und Okzident,
Wiesbaden,
13
oder
JA l, 1867,
1991.
p. 237.
avait repris les traductions
allemandes
plus poétique.
Il est composé
respectivement
les deux premiers
n'a sélectionné
mentionnés
de deux parties
qu'un certain
Sanskrit,
de subha~ita
suivant
and
colossale
Sprüche
Japanese34.
au hongrois
reprenant
Ce poète allemand
les trois
thèmes
recherches
inconnus
qu'il
nomma
à juste
de Ludwik
titre
civilisation,
et de la littérature
de l'esprit
Mahasubha~itasaITlgraha,
34. G. PACZOLAY,
European
Japanese, Veszprém, Hungary,
concordance
d'O. Bôhtlingk
la plus grande
et didactique
sanskrites
investigation
anthologie
in 55 languages
souligne
forme
et des sentences
a déjà quatre volumes
certains
ont été perdues
Jean Filliozat
de l'Inde.
publiés
et devrait
in Arabic,
Persian,
la
de
à ses
poètes
lui doivent
à juste titre
officielle
morales,
(n.) Son entreprise
with Equivalents
resterait
Grâce
sanskrite,
du droit indien,
des contes
et de la morale
Proverbs
1997.
Persian,
qui s'est servi en partie des
occidentale
quelque peu leur postérité37.
voué à la double
cette
Mahasubha$itasaJTlgraha.
poétiques
"qu'il s'était
in Arabic,
Sternbach
a entrepris
gnomique
ou dont les œuvres
devons
date de
sanskrits35.
pu croire que l'anthologie
sur la littérature
retrouvé
with Equivalents
Nous
en date. Or, L. Sternbach36
subha~ita
d'O. Bôhtlingk,
Gyula Paczolay
pour les équivalents
Nous aurions
à l'anthologie
in 55 languages
2. Le Mahasubha$itasaJTlgraha
populaire
une tournure
et 137-214)
édition.
se référant
Proverbs
Chinese
parémiologique
d'avoir
(pp. 23-133
tomes de la première
nombre
publication,
1997 : European
dernière
en leur donnant
dans le titre de l'ouvrage.
La dernière
Indische
d'O. Bôhtlingk
de la
forme
majeure,
le
en comprendre
Sanskrit,
Chinese
and
35. Cf. G. DUCOEUR, "Subhà~ita sanskrits et proverbes français: approche comparative"
in Tradition et modernité en
Orient et dans les mondes slave et néo-hellénique
: l'inspiration française, éd. INALCO, pp. 193-201, Paris, 2002.
36. L. Sternbach est né en 1910 en Pologne à Cracovie. Il soutint sa thèse en 1938 sur le droit de succession
dans
l'Inde ancienne. Professeur agrégé d'indianisme
en 1939 à Lwow, il s'exila en Inde à la dernière guerre mondiale où il
travailla jusqu'en 1947 date à laquelle il se rendit aux Nations-Unies
pour recevoir le poste de Directeur-adjoint
de la
Recherche.
Ludwik Sternbach
a été l'auteur d'une quantité de travaux et de recherches
impressionnante
comme
l'atteste son Abhinandana
grantha comprenant
une bibliographie
comptant 407 travaux. Il demeure encore à l'heure
actuelle le plus grand spécialiste de la littérature gnomique et didactique sanskrite, ayant publié de nombreux articles
sur l'ensemble
de ce genre littéraire. Sur sa vie voir J. FILLlOZAT,
"Ludwik Sternbach (1910-1981)" in JA CCLXX,
1982.
37. Voir sur ce sujet les trois volumes publiés par l'Institut de Civilisation
Indienne du Collège de France:
Poésie
sanskrite conservée dans les anthologies et les inscriptions.
14
une dizaine. Les volumes V à IX sont déjà préparés. L'œuvre, continuée par le
Vishveshvaranand Vedic Research Institute, se prépare pour la publication"38.
Voici ce qu'en disait l'auteur lui-même:
"It was announced that the Maha-
subha~ita -sarpgraha, a great collection of subha~ita-S from the entire Sanskrit
literature and critically edited with comprehensive
appear in some 20 volumes; in this collection
to 60000
1974
ethical
à 1987
subha~ita.
d'édition
and descriptive
dépassent
poursuivi,
it is intended
verses"39.
nous pouvons
penser
décéda
some 50000
volumes
les Indische
L. Sternbach
translation will
to publish
Les six premiers
quantitativement
Malheureusement,
notes and English
publiés
de
Sprüche avec 11491
en 1981 et malgré le travail
que cette anthologie
ne verra jamais
le
jour dans sa totalité.
En 1976, le premier
de la critique40.
présenté
Après
avoir
les différentes
comparer
fiabilité
brièvement
composantes
cette anthologie
pas la même
du Mahasubha~jtasa1Jlgraha est passé au crible
volume
exposé
de l'apparat
à celle d'O. Bôhtlingk.
philologique.
les divisions
critique,
de l'ouvrage
J.W. De Jong en vient à
Or, les deux anthologies
n'offrent
Il est vrai que l'édition des Indische Sprüche
avait un lien linguistique étroit avec le dictionnaire sanskrit-allemand
Pétersbourg
n'ayant
J.W.
alors que l'anthologie
eu comme
De Jong
motivation
reproche
de L. Sternbach
que le courage
surtout
demeure
à L. Sternbach
diverses
sanskrite
dont il s'est servi pour son anthologie.
d'avoir
qui n'ont pas été faites à l'origine
de Saint-
un travail
et la détermination
anglaises
utilisé
d'un seul homme.
des traductions
sur la même édition
Certaines
singulier
traductions
critique
anglaises
sont donc inadéquates.
En fait, L. Sternbach
n'avait pas prévu d'apposer
traduction aux 60000 subha~ita répertoriés.
Il le fit à la demande de l'éditeur.
traductions
proviennent
déjà établies,
Pour
anglaise
donc soit de sa propre main, soit de traductions
soit de A.A. Ramanathan
les subha~ita
38. J. FILLlOZAT, "Ludwik Sternbach
39. L. STERNBACH,
40. J.W. De JONG,
Subha~.,jta
"Ludwik
1
en onze
(1910-1981)"
gnomic
Sternbach,
du Adyar Library and Research
du Mahabharata,
de Roy publiée
and
et
didactic
volumes
in JA CCLXX,
literature...,
Maha-subhà~ita-safl1graha"
15
L. Sternbach
anglaises
Center.
a utilisé
de 1919 à 1930.
une
Les
la traduction
J.W.
De Jong
1982, p. 2.
pp. 30-31.
in IIJ, vol. 18, n03/4 nov.ldéc.
1976, pp. 300-302.
a
comparé
certaines
des traductions
Indische
Sprüche
en faisant
toujours
correctes
conclusion
que celles
ne suivaient
de J.W. De Jong après la parution
with great care.
this first
reasonably
be expected
volume
loin d'être
pas le texte
du premier
volume
-
examples
does
not come
sanskrit.
Voici
la
de L. Sternbach:
value if it is compiled
selected
more
or less at
of the text and to the
up to the standard
which
may
with more care"41.
Itihiisasubha~itasa41graha
Notre propre intérêt pour cette littérature
né en 1996 lorsque
la Bibliothèque
nationale
et universitaire
Sprüche
qulil nlexistait
les traductions
inachevées.
dlO. 8ôhtlingk,
Dlailleurs,
est
MS 4686 conservé
se référant
(voir ci-dessus).
certes
sanskrite
excellentes,
à
à la seconde
Nous avons
alors
française,
dataient
que
déjà du
dans Ilœuvre de L. Sternbach demeureraient
ces deux anthologies,
dans les catalogues
alors
anonyme
de subha~ita en langue
aucune anthologie
Xlxe siècle et que celles, anglaises,
et didactique
de Strasbourg
dlO. 8ôhtlingk
allemandes
loin de figurer
gnomique
nous avons étudié le manuscrit
édition des Indische
avons
de Roy étaient
from a work of this kind. We can only hope that future
will be prepared
III. Le présent
jamais
dans ses
show, both with regard to the establishment
translation,
constaté
d'O. 8ôhtlingk
can only be a work of lasting
As the above mentioned
- clearly
volumes
remarquer
et que certaines
"A Mahasubha~itasarpgraha
random
de Roy avec celles
des grandes
allemande
bibliothèques
à
et anglaise,
sont
de France.
Nous
de
présenter
au
public
francophone
cet
Itjhasasubha~jtasafTlgraha afin dloffrir un ensemble de 1769 subha~ita tirés du
Ramaya1)a
et du Mahabharata.
texte sanskrit
avons
reporter
décidé
de la seconde
conservé
41. J.W.
De JONG,
"Ludwik
dlO. 86htlingk
afin que le lecteur
et au supplément
et parallèles.
Sternbach...",
effectué
les traductions
édition des ln dis che Sprüche
la numérotation
aux volumes
pour les variantes
Nous avons
p. 302.
16
dlO. 8ôhtlingk
plus spécialiste
de L. Sternbach,
à partir du
dont nous
puisse
notamment
se
Notre
pour
choix
deux
raisons
numérique
essentielles.
des subha~ita
présenter
un corpus
l'inexistence
donc
s'est porté tout naturellement
les traductions
épique
motivée
épopées
littéraire
homogène.
par
indiennes
du Mahabharata
intégrale
parsemés
fut
les deux
de genre
des subha~ita
actuelle, seules
La première
dans
d'une traduction
sur la littérature
(itihasa)
Ilimportance
et le souci
La seconde
en langue
de
relève
de
française
et
dans Ilensemble de l'œuvre épique. A Ilheure
anglaises
de P.C. Roy et de M.N. Dutt, datant
du
XIXe siècle et rééditées
en Inde dans la seconde moitié du xxe siècle, recouvrent
l'ensemble des dix-huit
livres ou parvan. La tentative de traduction en français d'Ho
Fauche commencée en 1863 fut vivement
et s'acheva
critiquée
en Europe
et même en Inde42
au livre VIII à sa mort survenue en 1870. L. Ballin poursuivit le travail
en 1899 en traduisant
(livre XII) de l'édition
au vers 1587 du Santi parvan
les livres IX à XI et s'arrêta
de Calcutta,
c'est à dire au début.
plus de 450 subha~ita qui n'avaient
fait l'objet
Or, ce parvan renferme
pour l'heure
dlaucune
traduction
française.
Les traductions
anglaise,
de J.A.B.
russe, sous la direction
van Buitenen
de V.I. Kalyanov débutée en 1950, et
de 1973 à 1978, s'arrêtent
respectivement
au
onzième
et au cinquième
livres. Enfin, M. Biardeau
a publié récemment aux
éditions du Seuil une large portion du Mahabharata en deux volumes mais non
son intégralité.
1/va donc sans dire que la traduction
subha~ita que nous donnons
ici demeure
française
de Bombay,
s'était pas contenté
Schlegel et l'édition
O. Bôhtlingk
rédactionnelle
diverses
le lecteur
constatera
de lui-même
traductions
françaises
quia. Bôhtlingk
ne
de cette édition et avait également
utilisé l'édition latine de
italienne de Gorresio. L'ensemble
des subha~ita recensés par
est donc des plus précieux
de ce genre littéraire
variantes
de ces
inédite.
Si le Ramaya~]a, quant à lui, a fait l'objet de plusieurs
sur l'édition
de la plupart
pour la compréhension
sapientiel
de la tradition
ainsi que pour la connaissance
des
des subha~ita du Ramaya1)a.
42. E.-L. HAUVETTE-BESNAUL
T, "Le Mahâbhârata
traduit du sanskrit par Hippolyte Fauche", JA l, 1867, pp. 205238; R. REGNAUD,
Les stances érotiques, morales et religieuses de Bhartrihari,éd. E. Leroux, Paris, 1875, pp. XIVXV.
17
Les présentes
selon
subha~ita
traductions
sont accompagnées
les éditions
critiques
donné dans les notes les variantes
celles
de l'édition
de Poona
Nous nous sommes
subha~ita
qui
subha~ita
ne puissent
lointain,
nous
ailleurs,
leur portée
classique,
propre
postérieures
aux Indische
Bien
de ces
que
avec leur contexte
certains
proche
du possible, de leur donner
littérature
ne différant
ici le lecteur
sapientielle
que peu de la pensée
qui souhaiterait en connaître
apparaissant.
dans ce vaste ensemble
Du reste,
dans
index renvoient
certains
directement
avec
comme
l'unique
objectif
plus près possible
de chacun
dictionnaire
premier
traductions
pourra
d'ailleurs
rendue d'autant
nominale
a pris un essor prodigieux
dans cette
retrouver
des tournures,
simplement
vaste
n'avaient
l'occasion
lui-même
de l'Inde
d'avantage,
jamais
été
de le faire.
Ces
permettant
Bien
aucun
compliquée
en français
en sanskrit
ainsi de mieux
évidemment,
terme,
la syntaxe
au lecteur.
que l'usage
gnomique
et didactique
des comparaisons,
Elle est
de la forme
apparaissant
aideront
à cheminer
plus
sanskrite
et à
des métaphores
dans l'ensemble
éd. Flammarion,
Paris, 1981. Madeleine
anthropologie
d'une civilisation,
éd. Flammarion,
Paris, 1995. Voir également
l'introduction
récente traduction d'extraits du Mahabharata aux éditions du Seuil.
L. Nitti et L. Renou, éd. Jean Maisonneuve,
44. Dictionnaire
sanskrit - français, N. Stchoupak,
1987.
18
de
classique.
ainsi que les non-spécialistes
43. Louis Renou, La civilisation de l'Inde ancienne,
en
donc le
que ces index de plus de 5000 entrées
moralisantes
y
tout terme
de ces index, et en serrant
parfois
littérature
à tout
ce qui est malheureusement
afin de n'omettre
des expressions,
des exhortations
nominaux
sanskrit-français44.
plus complexe
et les orientalistes
librement
sapientiel
des termes,
sembler
néanmoins
littéraire
C'était
la réalisation
le texte sanskrit
Nous espérons
sanskrit.
au texte sanskrit
certaines
les sanskritistes
composés
aucun dictionnaire
saisir le champ sémantique
prenant
Par
de L. Renou et de M. Biardeau43.
un chacun de retrouver
impossible
ou
une
et populaire.
A la suite des notes, nous avons établi un index des mots qui permettra
répertoriés
des
nous avons
commentée
l'anthologie.
qu'en rapport
à toute
didactique
En outre,
de faire une lecture
dans la mesure
de chacun
pour le Ramaya1)a et de
de Baroda
qu'alourdi
se comprendre
nous renvoyons
aux ouvrages
abstenu
essayé,
généralisante
de l'édition
finalement
avons
tournure
d'où ils ont été tirés.
pour le Mahabharata,
Sprüche.
n'aurait
des références
ou
de la
Biardeau, L'hindouisme,
de M. Biardeau dans la
seconde
édition,
Paris,
littérature
sapientielle
orientale
dont bon nombre
de nos proverbes
français
actuels
s'inspirent.
En souhaitant
et transmis
depuis
que le lecteur y trouve ce que les sages de l'Inde y ont cherché
des siècles:
Le sage est celui qui glane de beaux adages, de belles paroles
et des actes méritoires de-ci,de-Ià, comme un glaneur, la glane.
(7137)
Guillaume
Strasbourg,
19
Ducoeur
décembre
2003
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