AVANT-PROPOS
L'homme en quête d'un devenir meilleur et salutaire puise dans la
parole
du
sage le conseil qui lui apportera la réussite.
Seul
l'ancien, celui qui a vécu assez
longtemps pour avoir observé et écouté son environnement est source de
recommandations pour ceux qui s'interrogent sur la voie à suivre. Le sage connaÎt
ce qui conduit à la prospérité et avertit l'insensé qui court à sa perte. Ayant
examiné les conséquences des actes des hommes, il est à même d'en tirer les
conclusions qui s'imposent et de déterminer les sentiers menant à la ruine et ceux
conduisant au bien-être. Sa parole devient alors le conseil recherché par tous ceux
qui hésitent sur les
chemins
tortueux de l'existence. Elle se révèle être le meilleur
guide
de ceux qui se
sont
égarés loin des sentiers battus.
De nombreuses civilisations1 témoignent de ces conseils oraux conservés par
la mémoire collective et ayant donné naissance à une véritable tradition
sapientiel/e. Aujourd'hui la littérature sanskrite qui nous est parvenue fourmille de
ces paroles édifiantes
appelées
subha~ita2. Les œuvres
sanskrites
vont, dès lors
qu'elles auront une portée didactique, se charger de ces paroles sentencieuses.
1. De nombreuses stances didactiques sont présentes dans la littérature akkadienne, égyptienne et iranienne. Les
subha~ita
sont à la littérature sanskrite ce que les Proverbes sont au corpus vétérotestamentaire.
2. Le substantif
subha~ila
vient de la racine verbale bha~- "dire", précédée de l'affixe su- "bien, beau". Le
subha~ita
est
donc ce qui est bien dit, c'est à dire la parole éloquente ou comme le définissait Ludwik Sternbach le "beau-dit".