Université
1. Le bloc opératoire
2. Les sutures et le fil
chirurgical
3. Instrumentation
chirurgicale &
stérilisation des
dispositifs médicaux
4. Principes
d'électrochirurgie
5. La « Safe surgery check-
list » au bloc opératoire
6. La revue de mortalité
et de morbidité
7. La chirurgie
ambulatoire
Le bloc
opératoire
Pr L.Abid.
UNIVERSITE ALGER 1.FACULTE DE
MEDECINE.1ére
POSTGRADUATION.CHIRURGIE GENERALE
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Le bloc opératoire
Pr. Larbi ABID
Service de chirurgie viscérale & oncologique
Hôpital Bologhine, Alger
Rappel historique
Dans un premier temps, dans les hôpitaux, les actes chirurgicaux se faisaient dans
les salles d’hospitalisation : les chirurgiens opérant les malades dans leur lit. Ce n’est
qu’au 18ème siècle avec les hôpitaux militaires qu’apparaîtra une salle annexe à
l’hospitalisation, salle réservée aux interventions chirurgicales. Ces salles d’opération se
sont multipliées en même temps que s’étendait le champ des indications opératoires…
Mais c’est seulement au 19ème siècle, avec les avancées sur la notion d’asepsie
opératoire et la prise de conscience du risque de contamination aéroportée, que les locaux
opératoires ont été isolés du reste de l’hôpital.
Au total, le bloc opératoire est issu de ces évolutions mettant en évidence le besoin
d’un environnement de plus en plus lourd et complexe de matériel, de diagnostic,
d’assistance et de contrôle. Parallèlement, l’équipe opératoire s’est agrandie et diversifiée.
Ces exigences croissantes ont conduit aux évolutions techniques : matériel et
mobilier spécialisé, protection contre les contaminations, rapprochement de la
stérilisation, éclairage du champ opératoire, traitement de l’air, et pour la rationalisation
du personnel, les salles ont été regroupées en blocs opératoires.
Mais avec la spécialisation des activités chirurgicales, on assiste à une évolution
vers des blocs opératoires spécialisés qui trouvent leurs limites dans la difficulté de faire
fonctionner correctement un ensemble de plusieurs salles. Le caractère déterminant des
circuits (entrée et sortie des malades, personnel et matériel) influence l’implantation des
blocs opératoires dans le bâtiment et sa position dans l’ensemble de la structure
hospitalière.
Tout cela pour souligner que le bloc opératoire est une enceinte spécifique
construite selon une architecture bien déterminée et régie par des procédures particulières.
Les comportements, les circulations des personnes, des malades, des matériels et des
déchets peuvent être à l’origine, même dans le bloc opératoire le mieux conçu, de
dysfonctionnements en matière d’hygiène et d’éventuelles infections nosocomiales.
La salle opératoire au début du 20ème siècle en Europe et aux USA
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L’Organisation du Bloc Opératoire
Au sein d’un hôpital, le bloc opératoire représente une des pièces maîtresses du plateau
technique. C’est un lieu sont pratiqués des actes de haute technicité nécessitant
d’importants impératifs de sécurité. La diversité des actes alisés, le fait qu’ils soient
pratiqués en activité glée ou en urgence, la cohabitation entre différentes spécialités, la
multiplicité des ressources humaines engagées, le nécessaire respect des réglementations et le
souci permanent de la qualité sont autant d’éléments à prendre en compte dans la bonne
gestion d’un bloc opératoire.
Son organisation est une entreprise particulièrement complexe à mettre en route. De
nombreux jeunes chirurgiens (souvent dans le cadre du service) ont eu à faire démarrer un
service de chirurgie (et donc une activité opératoire) dans un hôpital de wilaya ou de daïra
sans qu’ils aient été formés dans ce sens, durant leur cursus de formation.
De multiples aspects doivent être pris en compte dont la taille et le mode de
fonctionnement de l’établissement où l’on exerce. Le bloc opératoire d’un grand centre
hospitalier universitaire ne peut être organisé comme celui d’un hôpital régional plus modeste
et encore moins comme celui d’un établissement privé. La prise en compte des facteurs
humains est essentielle dans une période la pénurie de personnels est criarde. La lutte
contre les infections du site opératoire représente un des éléments majeurs dont il faut
impérativement tenir compte dans cette organisation du bloc opératoire.
Le Bloc Opératoire Pluridisciplinaire
Si dans beaucoup de nos CHU de type pavillonnaire, le bloc opératoire est contigu au
service, c’est le concept de bloc opératoire pluridisciplinaire unique, solution beaucoup moins
coûteuse et plus rationnelle qui prédomine tant dans nos EPH qu’à travers le monde.
L’avantage essentiel est de mettre en commun les équipements mais aussi la majorité des
personnels : anesthésistes, infirmiers de bloc, aides soignants, agents de service, brancardiers.
L’unité de réanimation ou la salle de réveil est généralement attenante à ce bloc opératoire
Outre le bloc pluridisciplinaire, la notion de salles polyvalentes s’est également
développée, en s’appuyant sur le même principe de rationalisation et de mise en commun des
moyens humains et matériels. Même si on continue toujours à distinguer une salle pour la
chirurgie orthopédique (ou la chirurgie cardiovasculaire) et une salle pour les urgences bien
que les normes actuelles de bionettoyage entre deux interventions autorisant cette polyvalence
sans risque supplémentaire dans la plupart des cas.
Dans nos hôpitaux, en Algérie, tout dépend de l’importance de l’activité chirurgicale et
du nombre de salles opératoires. A chaque fois on peut consacrer une salle opératoire pour
la chirurgie « hyperpropre », celle-ci est individualisée. Il en est de même pour la salle dédiée
aux urgences surtout s’il existe un bloc opératoire distinct au niveau du Pavillon des
Urgences. Une surface moyenne de 40 m2 est raisonnablement nécessaire pour un
fonctionnement correct, compte tenu des appareillages actuels et de l’évolution des techniques
innovantes.
Circuits du bloc opératoire
Il s’agit d’un sujet difficile et complexe ; de nombreuses possibilités existent, qui vont
toutes avoir des conséquences sur les flux au sein du bloc opératoire.
Un des principes fondamentaux à respecter est celui de « la marche en avant », en
allant du plus sale vers le plus propre. Ce concept de l’asepsie progressive, constitue un des
remparts essentiels à l’infection au bloc opératoire. Il délimite cinq zones d’asepsie différente
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et croissante, tout le long du cheminement, depuis l’extérieur du bloc opératoire jusqu’à la
table d’opération.
L’asepsie progressive va être obtenue par la mise en place d’une surpression d’environ
15 pascals entre différentes zones du bloc opératoire et le franchissement de «douanes» dont
le rôle est de réduire l’introduction de micro-organismes de la zone d’amont vers la zone
d’aval.
La conception du bloc opératoire
La première douane permet ainsi le passage de l’extérieur du bloc à la zone
commune du bloc opératoire, s’appliquant aussi bien au chirurgien (sas du vestiaire)
qu’au patient (sas de transfert) et au matériel (sas de décartonnage).
La deuxième douane conduit à la salle d’intervention, par l’intermédiaire de la
salle de préparation pour le chirurgien, de la salle d’induction pour le patient et de
l’arsenal stérile pour le matériel.
La zone opératoire doit être approchée par des personnes ou du matériel ayant
reçu une préparation spécifique : pour le patient, il s’agit de la préparation et de
l’antisepsie cutanée, pour l’équipe opératoire du lavage chirurgical des mains et de
l’habillage stérile, et pour le matériel stérile de la sortie de son emballage ou de son
contenant. Cette zone « hyperpropre » autour de la table d’opération peut par ailleurs
être délimitée et signalée par un revêtement de sol de couleur différente.
SAS vestiaire Transport patient SAS décartonnage
Organisation du bloc opératoire (d’après Buisson et col.)
Zone 1
équipe
opératoire
table
d'instruments
zone 2
salle
d'opération
zone 3
pré-
anesthésie
zone 4
Salle de
reveil
salle de
détente
Reserve
matériel
zone 5
Exterieur
4
Pendant très longtemps, le dogme retenu pour les circuits au sein du bloc opératoire a
été celui du double circuit, isolant le propre et le sale, sachant qu’il existe de très nombreux
circuits en dehors des circuits des personnels et des patients : matériel, déchets, linge.
La solution idéale proposée est de séparer les entrées et les sorties, sans possibilité de
croisement, autant pour les patients que pour les personnels du bloc, les matériels et les
déchets, mais ceci a pour principal inconvénient d’occuper beaucoup de place.
La tendance actuelle est revenue au simple circuit, au moins pour les matériels et les
déchets. Ce principe largement adopté est tout à fait fiable dans la mesure où tous les
matériels et les déchets sont évacués dans des contenants étanches et solides permettant
d’éviter toute contamination du circuit. L’un des avantages essentiels du simple circuit est le
gain de place. En réduisant les accès, les mouvements d’air et les risques d’aéro-
contamination.
Pour accéder au bloc opératoire, il faut se changer intégralement, et passer plusieurs
sas de sécurité. Pour les personnels, le secteur sensible est celui des vestiaires. Il est
actuellement admis de mettre en place des vestiaires divisés en deux zones, une « zone
entrante » l’on laisse ses vêtements extérieurs avant de revêtir les habits de bloc et une «
zone sortante »les mêmes habits sont déposés avant de reprendre les vêtements extérieurs.
Pour diminuer encore les risques, les portes de ces vestiaires ne s’ouvrent que dans un sens.
Il est anormal de rencontrer dans nos hôpitaux médecins et paramédicaux portant des
tenus de bloc, utilisées comme blouse pendant la journée mais également pour les
interventions chirurgicales. La tenue de bloc doit être d’une couleur précise et n’être portée
que dans la zone du bloc. Si le personnel de santé utilise des tenues de bloc pendant leurs
autres activités, elles doivent être d’une autre couleur que celle utilisée pour les actes
opératoires.
Pour les patients, des systèmes de passe-malade ainsi que systèmes de supports de
translation sont utilisés.
La qualité de l’air au bloc opératoire est bien sûr un élément majeur à prendre en
compte dans le cadre de la lutte contre les infections nosocomiales, en empêchant
l’introduction et la stagnation de particules susceptibles d’infecter le site opératoire. On
distingue des systèmes de flux dits « unidirectionnels » ou « laminaires », qui peuvent être
horizontaux ou verticaux, et des systèmes non directionnels dits « flux turbulents ».
L’équipement du bloc opératoire
L’équipement du bloc influe directement sur l’organisation du bloc opératoire, en
particulier les tables par leur retentissement sur la gestion des flux. La mise en place de bras
plafonniers, anesthésiques ou chirurgicaux, est un concept qui améliore l’ergonomie, facilite
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