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L’Organisation du Bloc Opératoire
Au sein d’un hôpital, le bloc opératoire représente une des pièces maîtresses du plateau
technique. C’est un lieu où sont pratiqués des actes de haute technicité nécessitant
d’importants impératifs de sécurité. La diversité des actes réalisés, le fait qu’ils soient
pratiqués en activité réglée ou en urgence, la cohabitation entre différentes spécialités, la
multiplicité des ressources humaines engagées, le nécessaire respect des réglementations et le
souci permanent de la qualité sont autant d’éléments à prendre en compte dans la bonne
gestion d’un bloc opératoire.
Son organisation est une entreprise particulièrement complexe à mettre en route. De
nombreux jeunes chirurgiens (souvent dans le cadre du service) ont eu à faire démarrer un
service de chirurgie (et donc une activité opératoire) dans un hôpital de wilaya ou de daïra
sans qu’ils aient été formés dans ce sens, durant leur cursus de formation.
De multiples aspects doivent être pris en compte dont la taille et le mode de
fonctionnement de l’établissement où l’on exerce. Le bloc opératoire d’un grand centre
hospitalier universitaire ne peut être organisé comme celui d’un hôpital régional plus modeste
et encore moins comme celui d’un établissement privé. La prise en compte des facteurs
humains est essentielle dans une période où la pénurie de personnels est criarde. La lutte
contre les infections du site opératoire représente un des éléments majeurs dont il faut
impérativement tenir compte dans cette organisation du bloc opératoire.
Le Bloc Opératoire Pluridisciplinaire
Si dans beaucoup de nos CHU de type pavillonnaire, le bloc opératoire est contigu au
service, c’est le concept de bloc opératoire pluridisciplinaire unique, solution beaucoup moins
coûteuse et plus rationnelle qui prédomine tant dans nos EPH qu’à travers le monde.
L’avantage essentiel est de mettre en commun les équipements mais aussi la majorité des
personnels : anesthésistes, infirmiers de bloc, aides soignants, agents de service, brancardiers.
L’unité de réanimation ou la salle de réveil est généralement attenante à ce bloc opératoire
Outre le bloc pluridisciplinaire, la notion de salles polyvalentes s’est également
développée, en s’appuyant sur le même principe de rationalisation et de mise en commun des
moyens humains et matériels. Même si on continue toujours à distinguer une salle pour la
chirurgie orthopédique (ou la chirurgie cardiovasculaire) et une salle pour les urgences bien
que les normes actuelles de bionettoyage entre deux interventions autorisant cette polyvalence
sans risque supplémentaire dans la plupart des cas.
Dans nos hôpitaux, en Algérie, tout dépend de l’importance de l’activité chirurgicale et
du nombre de salles opératoires. A chaque fois où on peut consacrer une salle opératoire pour
la chirurgie « hyperpropre », celle-ci est individualisée. Il en est de même pour la salle dédiée
aux urgences surtout s’il existe un bloc opératoire distinct au niveau du Pavillon des
Urgences. Une surface moyenne de 40 m2 est raisonnablement nécessaire pour un
fonctionnement correct, compte tenu des appareillages actuels et de l’évolution des techniques
innovantes.
Circuits du bloc opératoire
Il s’agit d’un sujet difficile et complexe ; de nombreuses possibilités existent, qui vont
toutes avoir des conséquences sur les flux au sein du bloc opératoire.
Un des principes fondamentaux à respecter est celui de « la marche en avant », en
allant du plus sale vers le plus propre. Ce concept de l’asepsie progressive, constitue un des
remparts essentiels à l’infection au bloc opératoire. Il délimite cinq zones d’asepsie différente