Le Catharisme
08-11-2007
Aujourd'hui, un pays Cathare.
Hier des Pays Cathares.
L'adjectif " cathare " s'emploie couramment pour définir plusieurs réalités et autant d'« imaginaires ». Au milieu du XIIe
siècle, le terme de « cathare » est utilisé par l'Eglise Catholique pour désigner les membres d'une communauté
d'"apôtres itinérants" qu'elle condamne pour la première fois à Bonn et à Cologne, en Rhénanie.
Des communautés « cathare » sont bientôt attestées dans plusieurs régions d'Europe occidentale (Flandre, Bourgogne,
Champagne, Angleterre) sous différents noms (piphles, publicains, tisserands,patarins, bougre, albigeois). Cependant,
c'est dans le Midi de la France actuelle et dans les villes du nord et du centre de l'Italie que le catharisme connaît l'accueil
le plus favorable. Dans toutes ces régions, les " bons hommes " ou « bonnes femmes », « bons chrétiens » ou «
bonnes chrétiennes », ainsi qu'il se désignent eux-mêmes (les qualificatifs de « parfaits » ou de « parfaites » leur ont
été donnés par l'Eglise Catholique), s'organisent en communautés d'hommes ou de femmes, constituées en «
maisons » selon le modèle de l'église primitive.
{mospagebreak title=Le temps des guerres}Des inquiétudes et des guerres...
L'église catholique, poussée par son souci constant de systématisation de la foi chrétienne et d'élaboration d'une
dogmatique encadrée d'obligations religieuses strictes, s'inquiète de la propagation des croyances cathares.
Rome est habituée à la disparition rapide des tentations hérétiques, grâce à la soumission des puissants à son égard. Elle
n'a donc de cesse d'éradiquer l'hérésie des « bons hommes » du Midi. Elle les appelle bientôt « albigeois » pour
entretenir la confusion avec les habitants des régions qui sont censées les protéger. La papauté décide de mettre au
pas les féodalités méridionales qui sans en avoir favorisé l'expansion ont laissé s'épanouir les communautés
cathares.
Au tout début du XIIIe siècle, les missions cisterciennes qui sillonnent les villes et les campagnes du Toulousain et du
Carcassès ne rencontrent aucun succès. Le mode de prédication fondé sur le dialogue évangélique et la pastorale
portée au plus près des populations du Lauragais -- préconisée par l'évêque Diègue D'Osma et le futur saint
Dominique -- est trop nouveau pour porter rapidement ses fruits.
Dès 1209, le pape Innocent III lance la première guerre sainte en Europe, la croisade contre les albigeois. Elles vise en
priorité le compte de Toulouse et la noblesse méridionale, peut ou proue protectrice des hérétiques. Cette campagne,
longue de 20 ans, faite de sièges et de batailles rangées, de tractations diplomatiques et d'épisode de guérilla, ce sera
un échec religieux mais un succès politique... Ou une défaite ; c'est selon.
En 1229, avec l'intervention du roi de France dans le conflit et la reddition du comte de Toulouse, c'en est fini de la
relative autonomie ou impéritie politique des seigneurs méridionaux. Mais, malgré les horribles bûchers collectifs
allumés sur les chemins guerriers de la croisade, les communautés cathares restent bien vivantes.
Plusieurs communautés proches constituent une église à laquelle est rattaché un territoire de prédication ou diocèse. À la
tête de ce diocèse se trouve un évêque, assisté d'un Fils majeur et d'un Fils mineur. Des diacres assurent le lien de
chaque communauté avec la hiérarchie de chaque Eglise. Chacun des diocèses et autonome. En Languedoc, à la veille
de la croisade, on dénombre quatre églises ou évêchés : l'église du Toulousain, l'église d'Agen, l'église d'Albi,
l'église du Carcassès. En 1226, les « bons hommes » créeront un cinquième évêché, celui du Razès, intégrant la
région de Limoux et celle des Corbières.
{mospagebreak title=Christianisme dissident}Un Christianisme dissident jusqu'à l'hérésie.
Les communautés cathares ne sont pas étrangères à la spiritualité chrétienne dominante de leur époque. Bien au
contraire, elle réclame, à l'instar d'autres mouvements religieux réformateurs contemporains, un retour au modèle de
l'église des premiers temps du christianisme. Elle condamne ainsi l'église romaine au prétexte de ce qu'elle ne
respecte pas les idéaux du Christ. les « bons hommes » se considèrent comme les seuls vrais disciples des apôtres. Ils
pratiquent comme eux la pauvreté absolue et travaillent de leurs mains pour vivre. Ils interprètent différemment les
écritures, refusent certaines croyances et conteste la doctrine des sept sacrements fixés par les théologiens
catholiques dès le début du XIIe siècle. ils ne vénèrent pas la croix, instrument du supplice du Christ par les hommes.
Selon eux le Christ est pur esprit envoyé sur terre par Dieu afin d'apporter aux hommes le baptême par l'esprit saint,
donné par imposition des mains et transmis, depuis les apôtres, de chrétien en chrétien. C'est l'unique instrument du
salut. Pour les communautés de « bons hommes », le monde matériel est une illusion diabolique, une prison pour les
âmes, bonne de toute éternité, en attente d'être sauvées. Ils prêchent par l'exemple la pratique des préceptes
évangéliques en se référant au nouveau testament.
Leur morale chrétienne, où n'interviennent ni la menace de l'enfer éternel ni la notion de libre arbitre, les mène sur le
chemin du seul bien : ce « Royaume de Dieu » qui n'est pas de ce monde.
{mospagebreak title=Chrétiens dissidents en Languedoc}En Languedoc, ces chrétiens dissidents sont, un temps, mieux
acceptés que partout ailleurs.
C'est dans le Midi de la France que les communautés de « bons hommes » et de « bonnes femmes » connaissent une
relative prospérité. Depuis les berges de la Garonne jusqu'aux rives de la Méditerranée, durant un court âge d'or, elle
bénéficient du soutien d'une partie des familles nobles et de l'adhésion de plusieurs générations de fidèles. Avec leur
message chrétien différent, fait de proximité et d'exemplarité, elles vont participer, avec d'autres facteurs sociaux, des
Ventenac Cabardes
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