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Résumé analytique
ressources, qui devient de plus en plus
prolique tous les ans. La propagation des
hausses des impôts et des redevances, de la
valorisation obligatoire, de la nationalisation
et de la restriction des exportations se
poursuit dans l’ensemble du monde. Le
nationalisme des ressources devenant de
plus en plus endémique, les entreprises du
secteur des mines et des métaux sont
devenues plus performantes dans le domaine
de la gestion des risques. Il existe des
indications selon lesquelles la réduction des
investissements en capital par le secteur
pourrait inciter les gouvernements à adapter
une approche plus rééchie et plus prudente,
mais le secteur des métaux et des mines doit
continuer à travailler avec les gouvernements
pour qu’ils comprennent mieux la valeur d’un
projet pour le gouvernement du pays
d’accueil, le pays et la communauté.
Notre petit nouveau — La menace de
produits de substitution
Ce risque à l’horizon doit faire l’objet d’un
suivi rapproché dans la mesure où ses
ramications les plus sérieuses sont
ressenties dans toute l’Amérique du Nord.
Le boom du gaz de schiste aux États-Unis
et la substitution du charbon par le gaz sont
intervenus de manière soudaine et on ne
s’attendait pas à leur impact et ses
ramications mondiales. Cette situation a
mis en exergue la menace très crédible et
imminente de la substitution pour les
sociétés opérant sur un seul marché ou les
sociétés dans lesquelles une seule matière
domine l’offre de produits ou la répartition
des bénéces. La première indication de
l’existence d’une menace apparaît en cas
de changements de la réglementation, de
questions liées aux prix des produits de base
ou à l’approvisionnement correspondant,
en cas de produits à marges réduites, de
préoccupations environnementales ou
d’avancées technologiques. Une fois que la
substitution commence à être constatée,
elle est potentiellement irréversible dans
la mesure où elle peut entraîner une
modication structurelle des habitudes
de consommation.
La substitution peut potentiellement
modier radicalement et rapidement le
marché des entreprises si les conditions
appropriées sont réunies. Parmi les autres
exemples de substitution on peut citer,
l’acier par l’aluminium, le platine pour le
palladium, le cuivre par des bres optiques
ou de l’acier et du graphène, et le nickel pur
par de la fonte grise.
Autres risques importants
L’acceptation sociale des activités (« social
license to operate ») s’est hissée à la
quatrième position de la liste, dans la mesure
où les militants sont plus puissants et plus
prolixes grâce à l’utilisation de médias sociaux
pour relayer des préoccupations en matière
de changement climatique, de compétition
pour l’eau et de l’impact de l’exploitation
minière sur les communautés. Les pénuries
de compétences sont reléguées en cinquième
position dans la mesure où le report ou
l’annulation de nouveaux projets les limitent
temporairement, mais le pourvoi des postes
créés par le pipeline de développement actuel
massif reste encore une question brûlante.
Dans un contexte de volatilité des prix et des
devises, la baisse des prix des produits de
base met à l’épreuve la viabilité des mines
marginales dont les coûts ne cessent
d’augmenter. Alors que les ramications de la
mauvaise exécution des projets de capital ont
été largement absorbées par le secteur, un
nombre record de travaux de construction
reste en cours de réalisation. La distribution
des bénéces gagne une place alors que les
parties prenantes réclament une part plus
importante des gains avec de plus en plus
d’insistance en dépit d’une réduction des
marges, et l’accès à l’infrastructure continue à
compliquer la tâche des compagnies minières
alors que les nancements se volatilisent.
De vieilles connaissances
La moitié des risques critiques présents il
y a six ans restent d’actualité. La capacité
d’un acteur du secteur à négocier et
atténuer ces dés peut faire la différence
entre la survie et la rentabilité. Les
nouveaux risques apparus au cours de ces
années sont largement le reet de la nature
cyclique du secteur et de sa capacité à
surmonter les dés correspondants.
externe et le manque de conance des
investisseurs ont entraîné un revirement de
la stratégie des entreprises, de la croissance
pour la croissance à une optimisation à long
terme des coûts d’exploitation et de
l’allocation du capital.
Certains des facteurs qui expliquent la
dégradation des marges, tels que les primes
à la rareté des facteurs de production ou la
hausse des devises des producteurs,
niront par se corriger d’eux-mêmes avec
la chute des prix des minéraux. Les coûts
élevés continueront toutefois à peser sur les
marges des entreprises jusqu’à ce qu’elles
s’attachent à optimiser les coûts
d’exploitation et l’allocation du capital.
Bien que le marché ait récompensé toute
réduction de prix, celles qui parviendront
à accroître la valeur à long terme par
des efforts d’intégration et la mise en
application de principes de durabilité
s’avèreront les plus valorisées.
Parallèlement, la productivité dans le
secteur est en déclin depuis près d’une
décennie, dans le domaine de la main
d’œuvre, du matériel, des processus et de la
logistique. Ceci a considérablement affecté
le ratio entrant/sortant du secteur. Les
entreprises qui ont les premières fait face à
la question de la protection des marges se
tournent de plus en plus vers l’optimisation
de la productivité par leur structure de
capital, et une utilisation plus judicieuse de
la main d’œuvre et du matériel. Ces sociétés
s’efforcent également d’exploiter les
innovations pour accroître la productivité.
La numérisation accrue des mines permet
également aux entreprises de mieux
contrôler et analyser les processus pour
comprendre les raisons de la chute de la
productivité et identier et mettre en
application de meilleures pratiques.
Risque 3 — Le nationalisme des
ressources reste considérable
Ce risque est tout aussi crucial que l’année
dernière. Simplement, d’autres risques le
surpassent en termes d’urgence, pour le
reléguer en troisième place. À certains
égards, les entreprises sont graduellement
désensibilisées au choc du nationalisme des
« Les PDG et les conseils d’administration préservent aujourd’hui les
rendements et gèrent les intérêts de parties prenantes différentes qui
sont souvent opposés. Il s’agit d’une situation très différente de celle
qui existait il y a seulement 12 à 18 mois lorsque l’accélération de la
production et les contraintes de capacités dominaient l’ordre du jour. »
Mike Elliott
Global Mining & Metals Leader, EY