l’échec de la tentative des nationalistes
arabes de saper le contrôle britannique
en Palestine et de créer une légion
musulmane pour combattre aux côtés
des troupes allemandes.
• L’American Council for Judaism, une
organisation antisioniste, est cofondée à
New York par Arthur Hays Sulzberger,
l’éditeur du New York Times. • Le théo-
logien protestant allemand Karl
Friedrich Stellbrink est arrêté après
avoir diffusé des lettres de l’évêque
antinazi Clemens August comte von
Galen ; voir 10 novembre 1943. • Hitler
nomme Albert Speer ministre de
l’armement et des munitions. • Yitzhak
Shamir succède à Abraham Stern à la
tête du mouvement sioniste Stern après
la mort de ce dernier, tué par les forces
britanniques. • Création à Varsovie, en
Pologne, de l’Organisation juive de
combat, un groupe de Résistance.
•Janusz Korczak, directeur d’un
orphelinat juif de Varsovie refuse la
liberté offerte par ses amis polonais et
accompagne à Treblinka les enfants
dont il a la charge.
•Le bloc antifasciste, réunissant des
communistes juifs et des sionistes
socialistes, entreprend la publication
de Der Ruf (L’Appel), un journal de
297
1942 • LA « SOLUTION FINALE »
Exploitation ou
extermination ?
La guerre s’étendant, Hitler souhaita mettre
fin à la pénurie croissante de main-d’œuvre et
augmenter la production de matériel de
guerre. Certes, les nazis pouvaient utiliser les
Juifs réduits en esclavage, mais souhaitaient-ils
mettre au travail ceux-là même qu’ils voulaient
exterminer ?
Ces objectifs inconciliables aboutirent à des
politiques incohérentes qui tentaient d’atteindre
l’un et l’autre des objectifs. À la conférence de
Wannsee, Reinhard Heydrich émit l’hypothèse
qu’« une grande partie » des Juifs, « évacués vers
l’est » et enrôlés pour travailler, serait « indubita-
blement éliminés par des causes naturelles. » En
conséquence, en 1942, les nazis cherchèrent à sou-
tirer encore plus de travail productif de la part des
Juifs avant qu’ils
ne meurent.
Ghettos et
camps de travail
devinrent alors
pour les Juifs de
simples étapes
sur la route vers
la mort. De
longues heures
de labeur dans des conditions inhumaines, asso-
ciées à de cruels traitements, aboutirent à un taux
de mortalité extrêmement élevé. À Majdanek,
40% de ceux qui mouraient étaient victimes de
gazages et d’exécutions par balles, tandis que 60%
mouraient de « causes naturelles », épuisement
total dû au travail, à la faim et à la maladie.
Le travail des détenus, par exemple dépla-
cer des tas de pierres d’un endroit à l’autre,
puis recommencer dans l’autre sens, n’avait
souvent aucune utilité. Les gardes SS éprou-
vaient une satisfaction sadique à contraindre
les Juifs à effectuer un travail exténuant,
aiguillonnant souvent leurs prisonniers par une
grêle de coups, voire des décharges électriques.
Des soupes populaires gérées par des organisations
juives internationales proliférèrent dans la Pologne sous
occupation nazie. Une fois les Juifs polonais concentrés
dans des ghettos, leur approvisionnement en vivres fut
contrôlé par les Allemands. Comme les allocations en
nourriture étaient insuffisantes pour demeurer en vie, les
Juifs polonais dépendaient du supplément fourni par les
soupes populaires. Sont représentées ici des cartes
permettant à leur détenteur de recevoir des vivres à la
soupe populaire du ghetto de Kielce gérée par le Conseil
juif local. La première carte, valable seulement pour le
petit-déjeuner, dit « 1 600 petits-déjeuners servis chaque
jour. ». La seconde, une carte de dîner, porte la mention
«2 100 dîners servis chaque jour. »