Cécile de Roquemaurel FC1 1 Persécution des Juifs Adolphe

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Cécile de Roquemaurel
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Persécution des Juifs
Adolphe Hitler est le premier responsable de l’extermination des Juifs. En 1920, il adhère au
Parti Ouvrier Allemand, il s’impose rapidement comme le Führer (ou Guide) de son Parti. Il
souhaite réviser le traité de Versailles et rendre ainsi sa fierté à l’Allemagne ; Hitler rend les Juifs
responsables de la mauvaise situation de l’Allemagne, et de la défaite.
En 1924, il écrit Mein Kampf dans lequel il définit ses objectifs : agrandir l'«espace vital»
allemand vers l'Est de l'Europe, et mettre fin au traité de Versailles. Il exprime aussi dans ce livre
ses sentiments antisémites. Il ne dit pas ce qu’il réserve aux Juifs mais dès 1928, il considère les
Juifs « comme des étrangers ». Le 30 janvier 1933, Hitler est nommé chancelier. En 1934, il
s’octroie les fonctions de président et instaure un régime totalitaire ; il déclare le début du IIIe Reich
allemand dont il se présente comme le Führer , avec un pouvoir dictatorial. Le Vatican commence à
s’inquiéter de la politique d’Hitler, et le dénoncer tout en étant très prudent. Hitler réarme le pays
dès 1935 et viole ainsi le traité de Versailles.
Dès 1933, des lois antisémites sont promulguées. Le 15 septembre 1935, Hitler présente des
lois antisémites à Nuremberg, pendant le congrès du parti national-socialiste allemand (= nazi) et
met en avant sa politique raciale. Il promulgue ces lois qui visent à séparer les citoyens juifs des
autres Allemands car il est «Pénétré de la conviction que la pureté du sang allemand est la
condition de la conservation du peuple allemand et animé de la volonté inflexible de garantir la
nation allemande à jamais » il promulgue des lois pour «la protection du sang et de l’honneur
allemand» il interdit les mariages entre juif et arien. Les Juifs ne peuvent plus employé des femmes
de «race allemande » pour leur ménage; les Juifs étaient considérés comme des « ressortissants».
Dans un discours, Hitler justifie ces lois qui devraient stabiliser les relations entre « Juifs » et
« Aryens » ; les Juifs sont petit à petit mis à l’écart du pays, l’objectif étant de les obliger à quitter le
Reich.
En 1938, de nouvelles lois sont été mises en rigueur contre les Juifs : ils sont obligés de
prendre des noms « sémites », de porter l’étoile jaune et on imposa des timbres spéciaux sur les
passeports Juifs ;les biens des familles les plus pauvres sont confisqués. Après la nuit de Cristal (9
novembre1938), nuit où les nazis ont comploté contre les Juifs, 35.000 Juifs sont arrêtés et envoyés
dans les camps de concentration; beaucoup seront libérés contre rançon s’ils présentaient un visa
d’émigration.
Entre 1933 et 1938, 120.000 Juifs allemands entrent aux États-Unis, quelques dizaines de
milliers sont aussi accueillis en Angleterre et en France. Sur 525.000 Juifs allemands dénombrés en
1933, 37.000 émigrent dès l'arrivée de Hitler au pouvoir puis 25.000 en moyenne chaque année qui
suit, de sorte qu'en 1938, il en reste encore les deux tiers. Viennent s'y ajouter 190.000 Juifs
autrichiens après le rattachement de l'Autriche au Reich. Après la nuit de Cristal, l’émigration
s’accélère: la moitié des 500.000 Juifs austro-allemands encore présents dans le Reich après la Nuit
de Cristal seront partis après le regain de violences des années 1938-1939.
Hitler souhaite en finir avec les Juifs du Reich et veut les installer à Madagascar qu’il essaie de
racheter ou bien dans l’océan Indien.
Les lois eugénistes de 1933 contre les handicapés et les lois antisémites de 1935 visent à
protéger la «pureté» de la race germanique. Avec ces lois du temps de paix, il n'est pas encore
question d'extermination physique.
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Début guerre mondiale : évacuation et ghettoïsation
Le 30 janvier 1939, le conflit généralisé étant imminent, le Führer évoque pour la première
fois en public ( devant le Parlement Allemand), le projet d’extermination des Juifs et non plus
seulement de les chasser du pays : s’ils menaçaient ses projets politiques «Si la juiverie
internationale devait réussir, en Europe ou ailleurs, à précipiter les nations dans une guerre
mondiale, il en résulterait, non pas la bolchevisation de l'Europe et la victoire du Judaïsme, mais
l'extermination de la race juive»
En 1939, les allemands envahissent la Bohême et la Moravie; de nombreux Juifs furent pris
au piège : certains s’y étaient réfugiés. En septembre 1939, la Pologne est envahie, les Polonais se
battent héroïquement mais sont vaincus. Des violences antijuives éclatent dès le début des hostilités
: pillages, incendies, viols, exécutions sommaires, beaucoup de gestes d’humiliations furent
commis. Aux yeux des nazis, les Juifs de l’Est de l’Europe sont au dernier niveau de la hiérarchie
humaine, encore plus bas que les Juifs allemands : il s’agit pour eux d’une véritable sous humanité à
traiter sans pitié. Les Juifs sont ensuite rassemblés, la législation allemande antijuive est alors
appliquée : parqués dans des quartiers séparés ; les transferts de milliers de personnes commencent
avec une extrême brutalité souvent à pied, ces transferts se poursuivent l’hiver 1939-1940. Pour
pouvoir organiser les évacuations, les Juifs doivent être réunis au même endroit et non loin des
voies ferrées. Le processus de « ghettoïsation » s’intensifie. Celui de Varsovie est créé en octobre
1940, de nombreux autres seront créés en 1941; la création de ces quartiers n’obéissent pas à un
plan d’ensemble: le déménagement des populations est prévu longtemps à l’avance mais dans le
secret pour pouvoir surprendre les Juifs, une clôture est installée autour, le ghetto est gardé par la
police, à l'intérieur les habitants sont contrôlés pas la Gestapo et la police criminelle.
L’approvisionnement des ghettos est de plus en plus réduit. Des milliers de Juifs vont mourir de
froid et de faim.
En 1940, les ghettos sont toujours perçus comme une solution transitive avant une
évacuation massive vers une destination qui n’apparaît pas clairement. La France est vaincue en
1940, le gouvernement d’Hitler envisage de transporter plusieurs millions de Juifs sur l’île de
Madagascar où ils formeraient une colonie de peuplement soumise à l’autorité des SS. L’idée
existait déjà : la défaite de la France la rend plus réalisable, mais il faudrait aussi celle de la Grande
Bretagne qui tient les voies maritimes. Le projet est abandonné à l’automne 1941. En mars 1941, le
programme d’émigration forcée s’efface petit à petit.
Le début de la guerre contre l’URSS le 22 juin 1941 est, pour Hitler, une lutte sans merci
contre le « judéo bolchevisme » : ses objectifs sont la conquête de l’ «espace vital »à l’Est et la
solution à la « question juive ». De nombreux Juifs avaient fui dans les nouveaux territoires annexés
par Hitler. Les autorités militaires sont chargées de fusiller sans jugement, les cadres du parti
communistes soviétiques et les Juifs en âge de combattre se trouvant dans les territoires
nouvellement conquis. La plupart des victimes sont fusillés près de fossés qu’ils ont creusé, d’autres
sont brûlés vives, d’autres encore sont noyés près de la mer Noire. A partir de l’automne 1941, des
victimes sont asphyxiées par les gaz d’échappement de camion. La politique d’extermination
systématique des Juifs est en marche.
À la fin de l'année 1941, 300.000 à 400.000 Juifs, hommes, femmes et enfants, ont déjà été
assassinés de différentes façons...
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La solution finale :
Le 18 septembre 1941, une lettre de Himmler annonce la décision d’Hitler de déporter vers
l’Est tous les Juifs se trouvant sur des territoires soumis aux nazis non plus pour les expulser par la
suite mais pour s’en débarrasser définitivement. Le 23 octobre, l’émigration des Juifs est interdite à
travers toute l’Europe soumise.
Plus de 20 000 Juifs sont transférés dans le ghetto de Lodz, déjà surpeuplé, quelques
semaine plus tard 30 000 Juifs allemands, autrichiens et tchèques sont déportés vers Riga.
L'extermination des Juifs européens est entamée de diverses manières depuis plusieurs mois
déjà en Europe de l'Est, par la réduction à la famine des Juifs cloîtrés dans les ghettos et par les
fusillades en masse dans les territoires polonais et soviétiques enlevés à l'Armée rouge. Mais les
Allemand jugent que ces méthodes ne sont pas praticables à grande échelle dans les pays ouest européens occupés par leurs troupes, ils vont mettre en place des nouvelles méthodes plus discrètes.
Au génocide par la faim et par balles va s’ajouter le génocide par le gaz.
Le 20 janvier 1942, durant la conférence Wannsee, sont exposées les modalités de la
«solution finale de la question juive». Adolf Eichmann dresse le procès verbal de cette conférence,
il arrive à un total de 11 millions de Juifs à exterminer (dont les 5 millions de Juifs d’URSS) « «Au
cours de la solution finale, les Juifs de l'Est devront être mobilisés pour le travail avec
l'encadrement voulu. En grandes colonnes de travailleurs, séparés par sexe, les Juifs aptes au
travail seront amenés à construire des routes dans ces territoires, ce qui sans doute permettra une
diminution naturelle substantielle de leur nombre.
Pour finir, il faudra appliquer un traitement approprié à la totalité de ceux qui resteront, car il
s'agira évidemment des éléments les plus résistants, puisque issus d'une sélection naturelle, et qui
seraient susceptibles d'être le germe d'une nouvelle souche juive, pour peu qu'on les laisse en
liberté (voir l'expérience de l'histoire).
(...) Les Juifs évacués passeront d'abord, convoi par convoi, par des ghettos de transit, et de là
seront transportés plus loin à l'Est. » (Edouard Husson, Heydrich et la Solution finale, Perrin, 2008:
cité par le site Hérodote). Les participants à la conférence évoquent le cas, des « sang -mêlé » qui
pourraient avoir le choix entre l’évacuation ou la stérilisation.
Hitler et ses hommes avaient pour règle de ne pas donner leurs ordres par écrits.
L’évacuation massive devra commencer par le Reich, la Pologne puis « passer l’Europe au
peigne fin »d’ouest en est pour rafler tous les Juifs.
Une politique d’élimination systématique avait déjà commencé pour les malades: faisant
mourir 70 000 morts, les chambres à gaz ont déjà été expérimentées ; les Eglises allemandes,
protestantes et catholiques, prennent clairement position. A partir d’octobre 1942 l’objectif est
« d’envoyer à l’Est autant de Juifs que cela est humainement possible », on utilise le chemin de fer ;
mais on veille à maintenir le plus grand secret autour de la question, la fiction des camps de travail
est entretenue. Durant l’été 1942, les ghettos sont pratiquement vidés.
En 1942, 55 000 Juifs Slovaques sont déportés ; 300 000 Juifs de Bessarabie et de Bukovine
sont emmenés en Transnitrie. Les Juifs de Croatie sont déportés, ceux de Serbie aussi ; beaucoup
sont assassinés sur place ; les Juifs grecs sont massivement déportés entre mars et mai 1943 ; 43
000 Juifs de Salonique sont expédiés à Auschwitz ; les Juifs de Rhodes sont noyés en mer.
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Les camps
Dès 1933, les nazis ouvrent des camps de concentration pour les opposants politiques et les
gêneurs (homosexuels, handicapés, juifs, tziganes,...). Cinq camps sont construits dans les années
1930, le premier est Dachau, puis Orianienburg-Sachsenhausen, Buchenwald, Flossenbürg, Gurs,
Ravensbrück (réservé aux femmes) et Mauthausen, en Autriche. En 1939, 25.000 détenus, surtout
des opposants politiques se trouvent dans ses camps. Les camps sont placés sous l’autorité des SS.
Depuis le 10 avril 1938, l’envoi des personnes dans les camps ne relèvent plus seulement des
tribunaux mais de la responsabilité des SS. Aves la guerre, les camps se multiplient dans les
territoires occupés et sont transformés en camp de travail forcé.
En 1940 apparaissent les ghettos et en 1941 les camps d'extermination. De grands ensemble
de camps de travail et d’extermination sont aménagés en Pologne méridionale, dans un triangle
constitué par Treblinka, Chelmno, Sobibor, Belzec et surtout Auschwitz (aujourd'hui Oswiecim).
Ceux-là sont avant tout destinés aux Juifs... Les victimes viennent de l’Europe occupée par les
Allemands, ou bien des rafles des pays de l’Ouest ...Les victimes sont internées dans des camps de
transit puis transportées pas les chemins de fer dans les camps de la mort. A l’arrivée, les victimes
sont triées : celles qui peuvent travailler et celles qui ne peuvent plus travailler. Celles-là doivent se
dévêtir et sont immédiatement dirigés vers des douches collectives sous prétexte de désinfection : il
s’agit des chambres à gaz où les malheureux périssent en quelques minutes sous l'effet d'un gaz
mortel. Les cadavres sont ensuite incinérés dans des fours crématoires ou à l’air libre quand les
fours sont saturés.
Auschwitz a pris une place centrale dans l'histoire de la Shoah (désigne l’extermination des
Juifs). En 1941, ce n’est qu’une prison pour les résistants polonais, puis arriveront des prisonniers
de guerre soviétiques puis des Juifs principalement (Auschwitz I). En 1942, le site est agrandi avec
des baraquements de bois (Auschwitz II) : ceux-ci sont pour les déportés destinés à mourir tout de
suite : au début, comme dans les autres camps d’extermination ils sont asphyxiés par les gaz
d'échappement d'un camion...Un troisième camp (Auschwitz III) reçoit les prisonniers destinés au
travail forcé: beaucoup vont dans une usine de chimie proche.
Dans le courant de l’année 1942, quatre chambres à gaz capables de contenir chacune 2.000
victimes sont construites, un nouveau gaz sera utilisé : un insecticide. Un industriel fournit des fours
crématoires pour brûler au plus vite les cadavres des déportés. A partir de 1943, Auschwitz devient
le lieu principal d’extermination des Juifs (alors qu'environ 80% des victimes de la Shoah ont déjà
été tuées). L’activité d’Auschwitz redouble à la fin de la guerre, avec l'extermination précipitée de
400.000 Juifs de Hongrie. En 1944, on arrive à exterminer et brûler les victimes au rythme de 6000
par jour. Un médecin diabolique, Josef Mengele, se rend par ailleurs célèbre en pratiquant des
expériences insoutenables sur les déportés à des fins scientifiques.
En définitive, Auschwitz apparaît comme le seul camp où l'extermination est pratiquée de
façon industrielle. A l’arrivée des convois, les déportés sont sélectionnés (comme dans les autres
camps) ceux qui sont envoyés aux travaux forcés sont tatoués. Ce camp est le seul camp où les
déportés ont le bras tatoué du matricule qui sera leur seule identité officielle.
Environ un million de Juifs sont morts à Auschwitz-Birkenau, auxquels s'ajoutent environ 400.000
non-Juifs. Treblinka, l'autre grand camp d'extermination a coûté la vie de 900.000 à un million de
Juifs.
Dans les camps, les nazis essaie d'éviter les révoltes en berçant leurs victimes d'illusions sur
leur sort futur, jusqu'à l'entrée des chambres à gaz ou jusqu'au bord des fosses. On a toutefois gardé
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le souvenir de plusieurs révoltes de désespoir...Le 2 août 1943, les détenus juifs du camp de
Treblinka, craignant d'être assassinés avant le démantèlement du camp, se révoltent et incendient le
camp. 300 s'échappent. La plupart sont repris et fusillés. Le 14 octobre 1943, les 600 prisonniers
juifs du camp de travail de Sobibor réalisent qu'ils vont être gazés. Ils se révoltent et tuent de
nombreux gardes allemands et ukrainiens. Sur 300 qui réussissent à s'échapper, plus de 100 sont
repris et fusillés.
La surprise est totale quand, le 27 janvier 1945, poussant devant elle la Wehrmacht, l'avantgarde de l'Armée rouge soviétique entre dans les camps d'Auschwitz-Birkenau. Elle découvre 7.000
détenus survivants et la réalité de l'Holocauste. Les journaux du lendemain restent néanmoins muets
sur cet événement... Dans la plus grande partie de l'Europe, les gens sont encore tout à la joie
d'avoir été débarrassés du nazisme. L'opinion publique mondiale ne prendra la mesure de la tragédie
que bien plus tard, après la fin de la Seconde Guerre mondiale...
Dans des pays européens :
En France :
Les lois antisémites sont nouvelles. Les Juifs ont connu un certain nombre de lois contre
eux : exclusion de la fonction publique, de l’armée. Un ami de Pétain, René Gillouin, lui écrit en
1941: « Je dis, monsieur le Maréchal, en pesant mes mots, que la France se déshonore par la
législation juive. Les sentiments que j’exprime me sont nullement particulier.» (cité par Marc Ferro).
Ni Pétain ni Laval ne sont antisémites : c’est l’Allemagne qui impose en zone occupée le port de
l’étoile jaune, le gouvernement de Laval essaie de s’opposer à cet insigne. Au printemps 1942, les
Allemands exigent l’arrestation massive des Juifs vivant en France. Laval négocie et un affreux
accord est trouvé : aucun Juif français ne sera interné mais la police nationale arrêtera les Juifs
étrangers.
Lors des rafles, des policiers ont tout fait pour que les victimes puissent s’échapper; lors de
la rafle de Vél’d’hiv à Paris en juillet 1942 moins de la moitié des Juifs étrangers ont été capturés
(12 000 sur 28 000). Pétain et Laval croyaient que les Allemands employaient les Juifs comme
travailleurs forcés. La vérité n’a été connue qu’en 1945 : selon les chiffres de S. Klarsfeld, il y avait
190 000 Juifs français et 140 000 Juifs étrangers en France en 1940 ; de 1941 à 1944, 76 000 au
total ont été déportés mais sur l’ensemble du territoire national 254 000 ont échappé à la déportation
sur 330 000. En Belgique, 40 % seulement des Juifs ont échappé à la mort, 15% au Pays Bas et
10 % en Pologne. Pour Klarsfeld, si les trois quart des Juifs français ont été sauvés, c’est grâce à la
sympathie sincère de l’ensemble des Français, ainsi que leur solidarité agissante à partir du moment
où ils comprirent que « les familles juives tombées entre les mains des Allemands étaient voués à la
mort. » Le gouvernement de Vichy s’oppose aux déportations en 1942 et 1943. Plus de la moitié des
évêques français se sont exprimés officiellement à propos des persécutions contre les Juifs. (A.
Kaspi Les Juifs pendant l’Occupation 1991 cité par J. Sévilla p350 ). En juin 1944, Monseigneur
Piguet, évêque de Clermont-Ferrand, est déporté à Dachau pour avoir protéger les Juifs dans son
diocèse.
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En Italie :
Les troupes allemandes sont entrées dans Rome, le 10 septembre 1943. Le Vatican fera tout
ce qui sera en son pouvoir pour aider la population. Les Allemands inquiétèrent la communauté
israélite de Rome. Les réfugiés de France arrivaient dans la ville car ils se croyaient plus en
sécurité. Une note du 17 septembre Mesures redoutées contre les Juifs d’Italie contenaient les
directives du pape : « Etudier la question de savoir s’il ne convient pas de faire une
recommandation en termes généraux à l'ambassadeur d’Allemagne près le Saint-Siège en faveur de
la population civile de toute race, spécialement pour les plus faibles, femmes, vieillards, enfants,
gens du peuple. » Le 20 septembre, les chefs de la communauté juives furent convoqués au quartier
général des SS, qui leur demanda de livrer dans les vingt-quatre heures cinquante kilos d’or sous
peine de déportation immédiate pour tous les hommes de la population juive de la Ville. Le grand
Rabin de Rome, fit directement appel au pape, car il manquait quinze kilos, finalement ce sont des
communautés catholiques de Rome qui les aidèrent. Début octobre, les Juifs commencent à voir
dans les couvents de Rome, des refuges possibles. Ils finirent par abandonner leurs domiciles, pour
se réfugier dans les communautés religieuses : les barrières de la clôture monastique furent levées
pour autoriser les hommes à pénétrer dans des couvents de religieuses et inversement. Il a eu une
razzia dans Rome, un millier de victimes partirent en Allemagne. Le Vatican fit tout ce qui était en
son pouvoir pour sauver les Juifs, et menaça de protester publiquement contre les actions contre les
Juifs si les arrestations continuaient. Durant l’occupation allemande de Rome, les établissements
ecclésiastiques furent les refuges de nombreuses personnes recherchées par les Allemands, réfugiés
politiques, carabiniers, Juifs …Environ 400 personnes se sont réfugiées au Vatican. Les Juifs non
italiens ne furent pas inquiétés au début, puis leur situation se dégrada. Ils furent aidés par une
assistance clandestine qui leur donnait des papiers d’identité. 5 615 Juifs furent sauvés à Rome
parce qu’ils avaient trouvés refuge dans les couvents, monastères et d’autres institutions
ecclésiastiques de Rome. (Martin Gilbet : Jamais plus : une histoire de la Shoah.)
Le 29 novembre 1944, une délégation de rescapés exprime à Pie XII sa reconnaissance pour
les institutions catholiques qui ont accueilli, aidé et caché les Juifs persécutés. Le grand rabbin de
Rome se convertit au catholicisme et prend le prénom d’Eugenio, prénom du pape. L'Israélienne
Golda Meir, ministre d’Israël, déclara à l’occasion de la mort du pape, le 9 octobre de cette annéelà : «Pendant la décennie de terreur nazie, quand notre peuple a subi un martyre terrible, la voix du
pape s'est élevée pour condamner les persécuteurs et pour invoquer la pitié envers leurs victimes....
Nous pleurons un grand serviteur de la paix».
Conclusion :
Hitler est le premier responsable de l’extermination des Juifs. Il y a certes beaucoup de Juifs
qui ont péri durant les années où Hitler était au pouvoir. Mais il faut aussi remarquer qu’il n’y a pas
seulement des Juifs qui allèrent dans les camps de concentration, ou dans les camps de travail. Le
nazisme, religion politique considéraient toute forme de protestation religieuse comme un acte de
rébellion contre le pouvoir et la redoutait d’autant plus qu’il ne pouvait complètement l’étouffer. Le
dessein des nazi était la destruction finale du christianisme en Europe : cela avait débuté en 1939, en
Pologne avec l’arrestation et l'exécution du clergé : mais Hitler n’a pas pu briser la religion ; le nazi
s’attaqua aux prêtres en leur faisant des procès de mœurs. Au total 11 000 ecclésiastique du Reich,
c'est-à-dire 50% du clergé ont fait l’objet de persécutions diverses allant jusqu’à la déportation et la
peine de mort.
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Des Allemands ont essayé, plusieurs fois, mais en vain, d’attenter à la vie d’Hitler ; l’une des
tentatives se nomme l’opération Walkyrie : cette opération a échoué mais n’a pas été loin de réussir.
Ces hommes, par leur sentiment de l’honneur n’ont pas pu laisser le gouvernement accomplir tous
ces crimes sans essayer d’entreprendre quelque chose pour aller contre le gouvernement allemand
dans l’illusion de sauver des vies : « Echapper à la honte et à l’ignominie d’être resté sans rien
faire. » De nombreux hommes ont péri pour avoir essayer de sauver leur honneur et celui de leur
pays.
Sources:
-http://www.herodote.net/
-hors série : le Figaro Opération Walkyrie: ils ont voulu tuer Hitler : la véritable histoire 2009
-J.Sévilla Historiquement correct, ed. Perrin, Paris 2003
-A. Grynberg : La Shoah : l’impossible oubli, Gallimard, Paris 1995
-P.Blet: Pie XII et la Seconde Guerre Mondiale d’après les Archives du Vatican ed. Perrin: 1997.
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