Il y a celle du philosophe Deleuze qui nous dit qu’être d’Extrême Droite c’est considérer les problèmes
de société en partant de ses intérêts à soi, puis ceux de sa famille, puis d’élargir aux voisins, à sa ville
, puis à son pays et en toute fin, si on a le temps, au reste du monde, d’où il découle qu’être de
Gauche ce serait l’inverse.
Puis d’autres avancent qu’être d’Extrême Droite ce serait d’accepter le monde tel qu’il est, puisqu’il
est régi par des lois qui nous dépassent, soit des lois édictées par Dieu, soit des lois naturelles qui
régissent le vivant, et que c’est bien comme cela, que l’inégalité et la loi du plus fort sont des lois
naturelles, que les lions ont toujours mangé les gazelles et qu’il en sera toujours ainsi, et qu’il serait
stupide d’aller contre.
Donc être de Gauche, ce serait vouloir que le monde s’améliore, qu’il change; ce serait croire que
le progrès est possible, que demain nous irons vers un mieux, vers plus de justice d’égalité et à
l’inverse être de Droite et à plus forte raison d’Extrême Droite ce serait être pour l’autorité, pour
l’ordre, pour la sécurité, l’identité, la tradition et en somme, ce serait en toutes choses être
conservateur.
Alors tout ceci est surement vrai et il y a des fondements psychologiques qui font que l’on se sent de
Droite ou de Gauche selon son caractère ou son éducation, mais en fait, les idées s’imposent à nous
avant tout, parce qu’elles sont en adéquation quand elles sont en adéquation avec la situation sociale
que nous subissons.
Et dans chaque période d’incertitude, de crainte pour l’avenir, dans chaque période de peur et de
tensions, alors le besoin d’ordre, de sécurité, le besoin que rien ne change augmente et dans les
périodes où la situation sociale semble meilleure c’est l’envie de changement et de progrès qui
l’emporte.
C’est là une constante, les idées d’Extrême Droite ont toujours progressé en période de crise et elles
ont toujours régressé en période de stabilité.
Maintenant, si on regarde le monde depuis les origines, que ce soit l’antiquité avec l’esclavage et la
citoyenneté uniquement pour l’élite des membres de la cité, ou que ce soit la royauté, avec le
féodalisme et les droits héréditaires de la noblesse, on peut dire que le monde a été géré pendant
des millénaires sur des conceptions qu’on pourrait qualifier d’autoritaires, d’inégalitaires, en somme
d’Extrême Droite même si on ne les appelaient pas comme cela parce que ces idées étaient fait la
norme. Il y a bien eu des révoltes contre les injustices, contre la faim, mais l’inégalité des hommes le
pouvoir des plus forts, la soumission à l’autorité n’étaient jamais remis en cause.
Ce qui veut dire que si on y réfléchit bien pendant des millénaires les hommes ont été dirigés par des
chefs, dans des régimes autoritaires et traditionalistes.
Il y a donc un lourd passé historique et cela pèse sans doute encore aujourd’hui sur les consciences.
Naissance de l’Extrême Droite.
Le changement, il arrive au 18ème siècle, avec les philosophes des lumières. C’est eux qui pour la
première fois remettent en cause les principes de l’église. Puis les progrès scientifiques vont suivre
avec la mécanisation de la production et les premiers ateliers d’où l’émergence d’une nouvelle classe
sociale : La Bourgeoisie. C’est cette classe qui possédant les moyens de production va bientôt
posséder la richesse et finalement réclamer le pouvoir.
Et ce sera la révolution de 1789, qui va mettre fin aux privilèges, proclamera l’égalité et écrira la
Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.