AMBASSADE DE FRANCE AU CAMBODGE
A la veille du lancement de la Communauté Economique de l’ASEAN, force est de constater le déficit
d’insertion du Cambodge dans les échanges régionaux et, notamment, la faiblesse de ses exportations
(6 % du total) vers ses voisins de l’ASEAN qui prive l’économie cambodgienne de l’effet
d’entraînement d’une région en forte croissance.
Les échanges du Cambodge avec les économies développées d’Europe et d’Amérique du Nord sont
symétriquement déséquilibrés. Elles sont le débouché de plus des trois quarts des exportations
cambodgiennes alors que leur parts de marché (respectivement 3 et 2 %) dans les importations
cambodgiennes restent très en deçà de leur performance commerciale globale.
Les échanges du Cambodge restent marqués par son statut de PMA et
les préférences tarifaires qui y sont associées
L’accès préférentiel dont bénéficie le Cambodge aux marchés des pays développés (régime TSA vers
l’UE, SPG+ vers les Etats-Unis,…) impacte également la structure sectorielle de ses échanges. Le
textile et les chaussures représentent 76 % des exportations en valeur (5,8 Mds $), constituant ainsi,
de très loin, le premier poste d’exportation et l’un des principaux moteurs de l’économie
cambodgienne. La dynamique du secteur se confirme, en 2014, avec 82 nouveaux projets qui
représentent la moitié de l’effort d’investissement du pays. 85 % de ces produits (fabriqués par 700
000 employés sur 600 sites de production) sont destinés à l’Union Européenne et l’Amérique du nord.
Le secteur agricole représente environ 9 % des exportations soit près de 600 M$. Le pays exporte
principalement du riz (387 000 tonnes pour 270 M$) du caoutchouc (98 000 tonnes, 150 M$), du
sucre (38 000 tonnes, 18M$), du poivre (33 tonnes, 8,3 M$) et de l’huile de palme (22 000 tonnes,
14M$).
Dépourvu de matières premières, le Cambodge importe massivement les intrants et matériaux
nécessaires à son industrie textile (3,2 Mds$, soit 32 % du total) ou à l’activité du secteur de la
construction. Pour le reste, ses importations sont destinées à couvrir le déficit énergétique du pays et
à fournir les biens d’équipements liés aux investissements touristiques et aux quelques implantations
industrielles qui se développent dans les zones économiques spéciales (pièces détachées pour
l’industrie de l’automobile, électronique, mécanique de précision) dont l’ampleur ne pourra croître
qu’à la faveur des progrès de la politique d’attractivité des autorités cambodgiennes en faveur des
investissements étrangers dans le secteur industriel.