MOUS — 3 8 G Indépendamment de la reproduction sexuée dont il sera bientôt question, les Mousses possèdent plusieurs moyens de multiplication qui sont d'ordre végétatif. C'est ainsi que, dans bon nombre d'espèces, certains rameaux se détachent à un moment donné et, tombés sur le sol, s'y enracinent bientôt pour former autant d'individus distincts. D'autres fois ce sont les racines — MOUS La fleur des Mousses peut être hermaphrodite ou unisexuée, suivant que les deux sexes s'y trouvent réunis ou séparés; et, dans ce dernier cas, l'espèce considérée peut être monoïque ou dioïque, quand le même individu porte des fleurs mâles et des fleurs femelles, ou seulement une des deux sortes de fleurs. Il existe aussi des Mousses polygames. Les organes sexuels sont ordinairement entourés par des feuilles plus ou moins modifiées, très rapprochées, sorte de bradées qui constituent un véritable involucre, connu sous le nom de périchèse (peiichœtium). Les folioles de cet involucre ne sont pas toutes semblables, car les plus intérieures, peu nombreuses, tardivement développées, sont plus petites et plus délicates. Certains auteurs les distinguent sous le nom de folioles périgoniales et appellent périgone {perigonium) leur ensemble. Schimper a même proposé des appellations différentes pour Moussu. — Protonéma gemmipare. elles-mêmes qui sortent de terre, se ramifient en s'emplissant de chlorophylle, et constituent bientôt un réseau filamenteux sur lequel apparaîtront de nouvelles plantes. C'est ce qu'on appelle prothalle radiculaire. Les genres Ephemerum, Mnium, Pogonatum, etc., en offrent de fréquents exemples. Des sortes de tubercules apparaissent quelquefois en grand Mousse. — Protonéma geramipare. nombre sur les racines; ce sont en somme des bourgeons adventifs, qui peuvent donner des individus nouveaux; ex. : Bryum, Darbula, etc. C'est ainsi que paraît bientôt une nouvelle végétation dans les lieux où l'on a arraché ces Mousses, végétation issue des racines IJrisées et demeurées en place. De véritables bulbilles peuvent naître à l'aisselle des feuilles, qu'ils abandonnent bientôt pour aller continuer leur évolution autour du pied mère. Ailleurs ce sont de petits corps lenticulaires, néssurles feuilles de rameaux stériles, qui remplissent la même fonction. Bien différents se montrent les organes de la fructification proprement dite, que nous étudierons brièvement. Toutes les Mousses produisent à un moment donné des corps particuliers, dont les uns sont considérés comme organes femelles, les autres comme maies, et dont le rapprochement est nécessaire pour qu'il se forme des semences capables de r e produire l'espèce. Ces organes sexuels sont ordinairement accompagnés de Mousse. — Anthcridics et parties accessoires, destinées à les paraphyscs. contenir et à les protéger, comme le périanthe des Phanérogames recouvre et protège les étamines et les pistils. Pour certains auteurs, la réunion de tous ces organes mérite le nom de fleur; d'autres y voient une inflorescence. Nous ne pensons pas qu'il y ait grand intérêt à discuter ici cette double manière d'envisager les faits ; et, sans rien préjuger, nous emploierons l'expression de fleur, uniquement parce qu'elle est plus simple et plus commode. Mousse. — Pieds mâle et femelle. Antltéridio et urnes. l'involucre des fleurs mâles, femelles ou hermaphrodites. Il nous semble que ces termes divers, appliqués à des organes dont le rôle est probablement le môme, ne peuvent que surcharger inutilement la science. Fleur mâle. — L'involucre des fleurs niâles affecte deux formes différentes principales, suivant que les folioles sont plus petites que les feuilles voisines, dressées et étroitement imbriquées, ou bien plus grandes, horizontalement étalées, de manière à figurer une sorte de rosace. Dans le premier cas, il est dit gemmifonne; on l'appelle discoïde dans le second. Les fleurs mâles étant, comme nous l'avons dit, axillaires ou terminales, c'est surtout dans les premières que s'observe la disposition gemmiforme. L'organe essentiel de la fleur mâle se nomme anlhéridie (antheridium), à cause de son analogie physiologique avec l'anthère des Phanérogames. C'est tout d'abord une petite masse de tissu cellulaire, de forme variable et pédicellée, à éléments uniformes. Mais bientôt les cellules du centre se différencient, et l'on peut voir se former dans chacune d'elles un filament épaissi a u n e des extrémités, muni de deux cils à l'autre et enroulé eu spirale. Les parois des cellules mères de ces filaments nommés anthérozoïdes (ou spermatozoïdes) se résorbent à un moment