Assurer la prospérité future
Selon de récentes études, le niveau de la mer à l’embouchure du fleuve pourrait augmenter de plus d’un mètre d’ici à
la fin du siècle. Pour protéger les entreprises et les moyens d’existence des personnes qui comptent sur le fleuve, ainsi
que les résidents et les services publics (notamment l’infrastructure routière et de transport ferroviaire), un
programme continu, coordonné d’investissement dans les digues, le dragage et autres mesures de protection
s’impose. D’après les estimations préliminaires, le coût de ce programme requis d’ici à 2100 s’élèverait à près de
9 milliards de dollars pour les zones de marées et les sections côtières adjacentes.
Les conséquences de l’inaction pourraient être graves. Les dommages économiques découlant de la perte d’un ou
plusieurs liens ferroviaires, ainsi que des autoroutes de la vallée, seraient énormes pour l’économie nationale. Les
dommages pourraient être semblables à ceux de la Nouvelle-Orléans et exiger de longues périodes de reconstruction
coûtant des milliards de dollars qui s’ajouteraient à des milliards en activité économique perdue. Pour atténuer ces
problèmes éventuels, on doit agir de toute urgence pour assurer que les réparations appropriées sont faites.
Outre les enjeux environnementaux, la croissance urbaine exerce des pressions sur la prospérité future de la région.
En effet, la demande de terrains résidentiels a exercé d’énormes pressions sur les terres industrielles qui sont en
transition et, par suite de ces pressions, ces dernières ont été converties en terrains résidentiels, ce qui a entraîné la
perte de quelque 3 000 hectares au cours des 30 dernières années.
Coordonner l’enjeu administratif
Au bout du compte, le fleuve Fraser est l’armature du transport pour la porte de l’Asie-Pacifique et il a une grande
valeur économique pour le Canada tout entier. Il a la capacité de fournir un énorme avantage concurrentiel qui bâtira
la prospérité économique de notre pays à mesure que l’Asie deviendra un partenaire commercial plus important. La
rationalisation et la facilitation d’un processus qui favorisera l’entretien d’une voie de transport importante joueront
un rôle primordial dans le développement de cette possibilité clé.
Un des principaux défis en ce qui a trait à la gestion du bas Fraser consiste à coordonner les nombreux intervenants
gouvernementaux et non gouvernementaux qui entretiennent le fleuve. À l’heure actuelle, il y a 15 administrations
municipales et 29 Premières Nations le long des rives du bas Fraser. En outre, plus de 20 ministères provinciaux et
fédéraux participent à l’administration du fleuve, ce qui a pour résultat une multitude de lois et de règlements à
respecter.
Étant donné que le pouvoir et la surveillance relèvent d’une multitude de ministères gouvernementaux, le travail sur
le fleuve Fraser est souvent accompli en vase clos plutôt que dans le cadre d’un plan exhaustif et coordonné axé sur
les exigences en matière d’entretien et de sécurité.
Le règlement de ces questions exigera une gestion à long terme et un apport financier important. À ce problème
s’ajoute la fragmentation qui requiert des compromis entre les diverses compétences et autorités.
Tous les paliers de gouvernement et autres intervenants clés doivent se concerter pour administrer le bas Fraser
comme un réseau interconnecté dans lequel les intérêts de l’économie, de la population, de la sécurité publique et de
l’environnement naturel sont gérés de façon globale comme un système unique. Cela exigera le leadership du
gouvernement fédéral, qui a pleins pouvoirs sur le fleuve.
Recommandation
Pour assurer la circulation continue du commerce à destination et en provenance du marché de l’Asie-Pacifique et la
viabilité du bas Fraser, que le gouvernement fédéral travaille de concert avec les provinces, municipalités, groupes
autochtones et entreprises concernées pour :
1. Mettre sur pied un groupe de travail composé d’intervenants concernés pour élaborer une stratégie globale
visant à répondre aux impératifs de financement et de gestion à long terme associés au maintien, à la protection
et à l’amélioration du bas Fraser.
2. Mandater ce groupe de travail pour élaborer un plan exhaustif concernant, mais non de façon limitative, la
protection contre les inondations, la gestion de la navigation, la hausse du niveau de la mer, l’agriculture et
l’aménagement des terres industrielles dans le bas Fraser et veiller à ce que le plan envisage le rôle que le fleuve
Fraser peut assumer dans les prochaines étapes de la stratégie sur la Porte de l’Asie-Pacifique.