
Note d’intention  
Les thèmes : Guerre d’Algérie, 
immigration, identité, vivre ensemble 
Voici plus d’un an que je pense à la guerre d’Algérie et à l’horizon du 50eme anniversaire de 
l’indépendance de ce pays.  J’avais en effet en moi le désir et l’impérieuse nécessité de 
produire, pour 2012, un spectacle ayant pour décor cette période douloureuse de l’Histoire de 
France. 
Passionné d’Histoire, je pense depuis longtemps que le théâtre peut, dans le domaine 
historique, se faire le médiateur efficace d’un travail de mémoire. Et ceci, je le précise, non 
pas pour le seul plaisir d’invoquer l’Histoire mais afin de servir le présent, sans désir de 
polémique ni mise en accusation ou construction d’un discours culpabilisateur. 
Durant ces derniers mois, au plus je 
m’intéressais à ces évènements, au plus je comprenais qu’ils constituaient un moment 
crucial du basculement de la France dans l’époque moderne : la fin de l’Empire, de la 
décolonisation, de la grandeur vécue, la fin des chimères et tant de répercussions sur notre 
quotidien du 21eme siècle. Cependant, la mémoire collective française a manifestement tiré 
un trait sur cette guerre et l’amnésie (consciente ou inconsciente) quasi-collective qui a suivi 
la décolonisation, les rancœurs et les haines qui en sont issues sont, je pense, 
malheureusement toujours à l’œuvre dans la société française. 
Il faut tenter par tous les moyens de comprendre et rompre cela, donner l’occasion aux gens 
de regarder leur passé en face, en pleine lumière, ça fait 50 ans qu’on traine ces 
démons ! Jeter un regard artistique pouvant permettre une libération de la parole, agir 
par le théâtre comme d’autres le font par l’étude scientifique, le documentaire, le cinéma ou le 
roman, et faire ce nécessaire travail de re-visitation lucide du passé à la lumière de notre 
conscience d’aujourd’hui est, il me semble, un impératif de salut public. 
  
Afin d’étayer au mieux cette note d’intention et les raisons de ma motivation,  je précise  qu’il 
y a environ 1 an, j’ai commencé l’adaptation, avec l’aval de son auteur, du roman de Jérôme 
Ferrari paru en 2010 aux éditions Actes Sud « Où j’ai laissé mon âme ». Ce roman évoque