© SOGC, juin 2013.
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LE CANCER PENDANT LA GROSSESSE
Si vous avez le cancer et êtes enceinte, ou pourriez le devenir,
renseignez-vous sur les risques et les avantages du traitement.
Recevoir un diagnostic de cancer pendant une grossesse
Découvrir qu’on soure d’un cancer est déconcertant à toute période de la vie. Au moment d’une
grossesse, ce peut être particulièrement éprouvant, puisque la santé du bébé est également en jeu.
Dans certains cas, le traitement nécessaire pourrait être néfaste pour le bébé. Le plan de traitement
approprié, pour la mère et le bébé, sera fonction du type de cancer et de l’étape de la grossesse.
Le cancer pendant une grossesse peut habituellement être diagnostiqué et traité de façon sûre. Votre
équipe médicale peut vous aider à comprendre les risques et les avantages des diérentes options.
Le cancer peut-il avoir un eet sur le bébé?
La plupart des types de cancer ne pose pas de menace directe à la santé du bébé. C’est plutôt le
traitement, nécessaire à la santé de la mère, qui pourrait être néfaste pour le bébé.
Qu’est-ce que la chimiothérapie?
La chimiothérapie est un traitement pour combattre le cancer qui met habituellement en
jeu plusieurs médicaments. La plupart de ces médicaments peuvent traverser le placenta,
signiant qu’ils peuvent atteindre votre bébé en développement, même au tout début de la
grossesse.
Presque tous les médicaments chimiothérapeutiques sont tératogéniques : en trop grande
quantité, ils peuvent causer des malformations congénitales majeures et d’autres problèmes
de santé.
La plupart de ces médicaments agissent en tuant les cellules qui se divisent rapidement,
ce qui comprend la plupart des cellules cancéreuses. En stoppant la division et la croissance
cellulaires, ils posent un risque direct à l’embryon en développement au cours du premier
trimestre de la grossesse. Certains nouveaux médicaments visent les protéines qui sont
anormalement exprimées dans les cellules cancéreuses et qui sont essentielles à leur
croissance; c’est ce qu’on appelle parfois les traitements anticancéreux ciblés.
Peu importe le type de médicaments chimiothérapeutiques, les études qui se sont penchées
sur le tort qu’ils peuvent causer aux bébés en développement sont limitées.
Chimiothérapie pendant le 1er trimestre
Les données au sujet de l’innocuité de la chimiothérapie pendant les trois premiers mois de la
grossesse sont limitées. En eet, très peu de femmes reçoivent un diagnostic de cancer pendant cette
période. Bon nombre de celles qui en reçoivent un au cours de cette période choisissent de mettre n à
la grossesse ou sont en mesure de reporter la chimiothérapie.
La chimiothérapie au 1er trimestre (jusqu’à 12 semaines de grossesse) peut accroître le risque de
fausse couche, de mortinaissance et de malformations congénitales. L’intervalle entre la deuxième
et la huitième semaine de grossesse constitue la période la plus vulnérable pour les malformations,
lorsque les organes du bébé se forment. Certaines données laissent entendre que le risque de
malformations majeures est de 10 à 20 %, mais rien n’est certain. Le risque peut être moindre si
la femme enceinte ne consomme pas d’antagonistes du folate, considérés comme étant le type de
médicament le plus risqué.
Si le cancer se développe lentement, la chimiothérapie pourrait ne pas être nécessaire sur-le-champ.
Un suivi étroit des signes de croissance ou de propagation du cancer chez la mère pourrait être
privilégié. Si tout va bien, la chimiothérapie peut attendre jusqu’au 2e trimestre. Dans d’autres cas,
un simple médicament chimiothérapeutique plus sûr, comme l’alcaloïde de la pervenche ou une
anthracycline, peut être utilisé au 1er trimestre. Au 2e trimestre, un traitement faisant appel à de
multiples médicaments plus courants peut être entrepris.
Malheureusement, ce ne sont pas toutes les femmes qui pourront se permettre de reporter la
chimiothérapie. Dans le cas d’un type de cancer agressif ou avancé, une chimiothérapie pourrait devoir
être entreprise sans délai.
Chimiothérapie au cours du 2e ou 3e trimestre
Les schémas posologiques fondés sur une combinaison de cyclophosphamide et d’anthracycline
(habituellement pour le cancer du sein ou un lymphome) ont été les plus couramment utilisés
pendant la grossesse et se sont en général révélés sûrs. Les données sur le recours à d’autres
médicaments sont restreintes, mais la plupart des bébés exposés à la chimiothérapie au cours des 2e
et 3e trimestres sont nés en santé.
Bien que l’administration d’une chimiothérapie pendant cette période de la grossesse n’ait pas été
associée à des malformations congénitales majeures, elle pourrait donner lieu à une hausse du risque
de retard de croissance intra-utérin, de faible poids de naissance et de mortinaissance.
Lorsqu’un diagnostic de cancer est prononcé au cours des derniers mois de la grossesse, la
chimiothérapie pourrait être reportée à la suite de l’accouchement. Cependant, il n’est pas toujours
possible de reporter la chirurgie ou la chimiothérapie jusqu’à la n de la grossesse.