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Introduction :
La détermination d’un taux de change d’équilibre dans les pays
émergents fait l’objet d’une vaste littérature tant théorique
qu’empirique. Les premières définitions proposées reposent sur la
PPA. Cependant, celle-ci ne semble guère appropriée dans le cas des
pays émergents dont les niveaux de prix sont beaucoup plus faibles
que dans les pays développés. Dès lors, l’appréciation tendancielle du
change réel est perçue comme un phénomène naturel compte tenu du
processus de rattrapage de ces pays (effet Balassa-Samuelson). Dans
ce contexte, ce sont les productivités relatives dans les secteurs des
biens échangeables et non échangeables qui déterminent le niveau
d’équilibre du taux de change réel. Pourtant, cette définition n’est pas
pleinement satisfaisante car elle propose un niveau d’équilibre de
"long terme" et ne permet pas de relier le taux de change réel à la
situation extérieure du pays. Une littérature relativement abondante a
mis en exergue l’importance du taux de change pour des pays en
transition comme les pays Sud Méditerranéens en tant qu’instrument
de régulation et devant la nécessité de mettre en œuvre une politique
de change capable d’atténuer, voire d’éliminer, les répercussions
défavorables des mésalignements des taux de change. D’autant que
l’expérience passée a montré qu’un taux de change durablement
inadéquat peut être à l’origine de retombées négatives sur les
performances et est, généralement, révélateur de dysfonctionnements
structurels. En effet, de nombreuses difficultés rencontrées par
certains pays durant les années 80 ont été, très souvent, attribuées à
des politiques de change inappropriées. A titre illustratif, certains
auteurs, n’hésitent pas à considérer que l’effondrement du secteur
agricole, la stagnation économique et le surendettement d’un certain
nombre de pays, notamment des pays Sud Méditerranéens, sont
directement liés au maintien, pendant une longue période, d’un taux
de change surévalué (Aglietta, Baulant et Coudert, 1999).
Les tenants d’une telle approche considèrent que :
les surévaluations, surtout quand elles persistent dans le temps,
sont, généralement, des signes annonciateurs de profondes
crises, comme ce fut le cas pour le Mexique en 1994 ou, plus
récemment, pour le Sud-est asiatique;