LA LETTRE des économistes de l’AFD N° 3 - novembre/décembre 2003 L’éditorial SOMMAIRE Dans la foulée de la réunion "5+5" qui s’est tenue à Tunis les 4 et 5 décembre 2003 entre cinq pays de l’Union européenne (Espagne, France, Italie, Malte, Portugal) et leurs cinq partenaires Maghrebins (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie, Tunisie), cette lettre revient sur la composante économique du Partenariat euro-méditerranéen. Ce dernier, initié à Barcelone en novembre 1995 pour préciser le cadre formel des relations entre l’UE et ses 12 partenaires de la rive sud de la Méditerranée (comprenant notamment Israël et l’Autorité palestinienne), comprend trois dimensions : un volet politique et de sécurité ; un volet social, culturel et humain ; et un volet économique et financier, notamment fondé sur l’instauration progressive d’une zone de libre-échange. Mais l’ambition d’une zone méditerranéenne de paix et de prospérité se heurte aux tensions et conflits qui minent la rive Sud de la Méditerranée et se traduisent par l’incapacité des pays à s’engager dans la voie de l’intégration régionale. La démarche d’ouverture et de réforme engagée dans le cadre des accords d’association avec l’Union européenne est certes encourageante, mais elle a souvent pris du retard et nécessite une volonté politique de tous les instants. Enfin, le processus d’élargissement de l’UE fait craindre une concurrence politique, économique et financière susceptible d’affaiblir l’intérêt que l’Union porte à ses partenaires du Sud, de peser sur les ressources financières qu’elle serait prête à leur consacrer, et de détourner l’investissement direct étranger. La conception des politiques économiques et des programmes d’aide compte au moins autant que les ressources financières publiques et la libéralisation commerciale, éléments centraux du Partenariat. Pour renforcer l’attractivité économique de la rive Sud de la Méditerranée, quatre domaines d’intervention devraient être privilégiés : - le financement de projets d’infrastructures de croissance et de réduction de la pauvreté (transports, énergie, eau et assainissement, communications), sans lesquelles l’investissement privé ne sera pas suffisamment rentable ; - l’assistance technique et la formation professionnelle, facteurs-clés de la mise à niveau de l’économie et outils d’amélioration de la compétitivité des entreprises ; - le renforcement des systèmes bancaires et financiers, essentiel au développement du secteur privé et des financements à long terme en monnaie locale ; - le rapprochement des systèmes institutionnels et légaux, dont ont bénéficié les pays d’Europe centrale et orientale engagés dans le processus d’adhésion. Il devrait être possible de définir un ensemble de bonnes pratiques tirées de l’acquis communautaire dans le cadre d’un processus d’association renforcée entre l’UE et ses partenaires méditerranéens, avec, à la clef, des ressources complémentaires. Il s’agirait là d’un signal fort pour les investisseurs. L’expérience de l’UE a montré que la coopération économique est susceptible de rapprocher des peuples que les tensions politiques séparent. Le partenariat euroméditerranéen doit se fixer un objectif similaire au Sud de la Méditerranée. P. Jacquet • L’éditorial 1 • La zone de libre-échange euro-méditerranéenne 2 • Les agricultures méditérranéennes 3 • Les premiers enseignements... 5 • Le point sur ...la mise à niveau... 6 • Le point sur ...le taux de protection...7 • Disponible sur le site de l’AFD 8 • Publications récentes de l’AFD 8 • Sur l’agenda du développement 8 AVERTISSEMENT Les articles publiés dans La Lettre des économistes de l’AFD le sont sous l’entière responsabilité des auteurs. Ils ne reflètent pas nécessairement le point de vue de l’Agence Française de Développement ou des autorités françaises et ne sauraient donc les engager. 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LA ZONE DE LIBRE-ÉCHANGE EURO-MÉDITERRANÉENNE : POURQUOI ET COMMENT ? ■ Vincent Caupin Département Méditerranée et Moyen Orient, [email protected] A la conférence de Barcelone (1995), l’Union Européenne (UE) a proposé à 12 pays méditerranéens1 un nouveau partenariat destiné à créer un espace commun de stabilité politique et de sécurité dans le cadre d’une "zone de prospérité partagée". Par ce partenariat, l’UE a voulu affirmer une relation spécifique avec les pays partenaires méditerranéens (PPM) qui "sont trop proches géographiquement, historiquement et humainement pour relever d’une approche classique d’aide au développement"2. Le processus de Barcelone prévoit la signature d’accords d’association bilatéraux entre l’UE et chacun des Etats associés. La mise en place, à l’horizon 2010, d’une zone de libreéchange (ZLE) entre l’Europe et chacun des PPM constitue la pierre angulaire économique du processus de Barcelone. Afin que la ZLE soit effective sur l’ensemble de l’espace méditerranéen, les PPM sont parallèlement supposés libéraliser les échanges entre eux. Ce "pari de l’ouverture"3 vise à relancer la croissance économique des PPM via leur intégration dans la mondialisation, la plupart de ces économies étant jusqu’à présent restées en marge de ce processus. Une ZLE est supposée dynamiser le régime de croissance d’une économie par la combinaison de deux chocs positifs : • • un "choc d’offre", généré par des gains de productivité, qui résulte de l’accroissement de la concurrence s’exerçant sur les entreprises locales ; un "choc de demande", la libéralisation douanière dans les pays partenaires entraînant des gains de parts de marché pour les exportations du pays considéré. La ZLE entre l’UE et les PPM ne porte jusqu’à présent que sur les biens manufacturés et ne fait que mentionner la possibilité d’y intégrer l’agriculture et les services pour lesquels des “clauses de rendez-vous” sont incluses dans les accords d’association. Les exportations de produits industriels des PPM bénéficiant déjà de l’accès libre au marché européen depuis 1976, en l’absence de progrès sur l’agriculture et les services, le processus de Barcelone ne génèrera pas de choc de demande pour les économies des PPM. Le choc d’offre est supposé entraîner la fermeture d’industries d’import-substitution peu compétitives, qui subsistaient à l’abri des protections tarifaires, pour favoriser une spécialisation des économies dans les secteurs où elles disposent d’avantages comparatifs. Les transferts des facteurs de production (capital et main d’œuvre) générés par ce processus et la mise en place d’un cadre institutionnel propice au fonctionnement des mécanismes de marché doivent permettre d’accroître la productivité globale des facteurs et de renforcer l’attrait de ces économies pour les investisseurs locaux et européens. Pour être couronnée de succès, cette stratégie d’ouverture requiert la mise en place de profondes réformes structurelles dans les PPM, notamment pour libéraliser le marché du travail et améliorer l’environnement de l’entreprise. Ces dernières sont politiquement difficiles d’autant qu’elles heurtent de front des situations établies pour certains acteurs économiques. Cette ouverture commerciale n’est pas sans risque et engendre à court terme trois types de coûts qui, s’ils sont mal absorbés, peuvent déstabiliser les économies méditerranéennes : • baisse des recettes douanières susceptible de fragiliser les équilibres budgétaires ; • détérioration de la balance commerciale susceptible de créer des tensions sur les monnaies ; • fermetures d’entreprises non compétitives et destructions d’emplois susceptibles d’engendrer une montée du chômage. Le partenariat euro-méditerranéen facilite la faisabilité politique du processus d’ouverture économique, servant "d’ancrage extérieur", en apportant : • une légitimation du processus de réforme auprès de leur population : le renforcement des liens économiques avec l’Europe présente un attrait indéniable ; • une crédibilité : le retour en arrière apparaît institutionnellement difficile ; • un "chemin de route" connu de tous et propice à de bonnes anticipations des acteurs économiques : • des ressources financières pour gérer les coûts transitoires du démantèlement tarifaire : l’Union Européenne a promis à Barcelone une assistance financière substantiellement accrue. Où en sommes nous ? Huit ans après Barcelone, le volet économique du processus connaît de sérieuses difficultés dans sa mise en œuvre4 : • certains PPM hésitent à prendre le risque de se lancer dans ce pari de l’ouverture ; • perçu comme un enjeu important pour les pays européens du pourtour méditerranéen, le processus de Barcelone bénéficie d’un intérêt moins marqué dans les autres pays de l’Union. Par ailleurs, l’élargissement de l’UE, priorité majeure de l’Europe, renvoie l’axe méditerranéen au second rang des priorités ; 1) Algérie, Chypre, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Malte, Maroc, Syrie, Territoires Autonomes Palestiniens, Tunisie et Turquie. Parmi ces pays, trois ne relèvent plus de la logique du partenariat défini à Barcelone : Chypre et Malte vont intégrer l’UE en mai 2004 ; la Turquie a depuis 2001 un statut de candidat à l’UE. 2) Ould Aoudia J. et Tubiana L. (2000), "Euro-Méditerranée : recentrer le Partenariat", in Questions Européennes, Rapport n° 27 du Conseil d’Analyse Economique. 3) Bensidoun I. et Chevallier A. (1996), Europe-Méditerranée : le pari de l’ouverture, Economica, Paris 4) Voir un point récent dans "‘5+5’, l’ambition d’une association renforcée", Rapport du Cercle des économistes, 2003. La lettre des économistes de l’AFD •2• N° 3 novembre/décembre 2003 • la persistance des tensions politiques régionales limite les progrès de l’intégration régionale sud-méditerranéenne. Seule initiative significative depuis Barcelone, l’accord d’Agadir (2003) visant à créer une zone de libreéchange entre le Maroc, la Jordanie, l’Egypte et la Tunisie - n’est qu’au stade du paraphe. Compte tenu de l’exiguïté des marchés nationaux des PPM5, cet aspect est pourtant vital pour que le processus de Barcelone profite mutuellement aux deux rives de la Méditerranée. En conséquence, la mise en place de la zone de libre-échange euro-méditerranéenne apparaît très lente. Seule la Tunisie devrait respecter l’échéance de 2010. Le démantèlement tarifaire n’a pas encore débuté en Algérie, en Egypte et en Syrie et ne s’achèvera dans ces trois pays au mieux qu’en 2016. A titre illustratif, la récente initiative américaine d’une zone de libre-échange entre les Etats-Unis et les pays arabes se fixe 2013 comme horizon temporel pour l’achèvement du processus. 5) La persistance de marchés cloisonnés encourage les investisseurs souhaitant toucher l’ensemble de la région à investir dans un pays de l’Union Européenne d’où ils auront accès à l’ensemble des marchés des PPM sans droits de douanes, alors qu’un investissement au Maroc par exemple les forceraient à payer des droits de douanes pour exporter en Algérie ou en Egypte. LES AGRICULTURES MÉDITERRANÉENNES FACE AUX ACCORDS D’ASSOCIATION1 ■ Dominique Rojat Département développement rural, environnement et ressources naturelles [email protected] L’ambition politique du processus de Barcelone ne s’est pas concrétisée sur le volet agricole, n’ayant pas jusqu’ici servi de catalyseur pour élaborer dans ce domaine une vision commune entre les deux rives de la Méditerranée. L’agriculture en demeure aujourd’hui le parent pauvre. Les négociations agricoles, entamées à partir de 2000 pour les premiers pays concernés avec un objectif de libéralisation des échanges sur une période de douze ans, ne sont pas sorties du cadre des contingents tarifaires qui sont avant tout, pour les partenaires, un instrument de régulation de leurs marchés internes. Cette lenteur ne fait que refléter au plan régional celle des négociations agricoles à l’OMC. La libéralisation apparaissant toutefois inéluctable à terme, la question est de savoir si elle peut effectivement aboutir à la prospérité partagée annoncée à Barcelone. Interdépendances et disparités entre l’Europe et les pays méditerranéens L’agriculture des pays méditerranéens du Sud et de l’Est, comme celle de l’Union Européenne (UE), est multifonctionnelle2, productrice de biens alimentaires, exportatrice et garante des équilibres sociaux (elle emploie par exemple 48 % des actifs marocains). Elle dépend étroitement de l’exploitation de ressources naturelles (eau, forêts, pâturages, sols) qui se raréfient : la croissance démographique, le développement du tourisme, l’urbanisation et la littoralisation qui occupent souvent les terres les plus fertiles se sont traduits par des dommages environnementaux évalués par exemple à 8,2 % du PIB au Maroc3 et 2,2 à 4 % du PIB en Tunisie4. Les échanges commerciaux entre les deux rives de la Méditerranée sont importants : l’UE réalise 30 % de ses exportations de blé et farine et 20 % de celles de viande bovine en direction des pays partenaires méditerranéens (PPM)5. Dans l’autre sens, l’Europe a absorbé, en 2001, 46 % des exportations agricoles des PPM (principalement des fruits et légumes) ; mais ces exportations ne représentent que 6 % des importations agricoles extracommunautaires de l’UE6. Ce déséquilibre est accentué par une forte concentration sur les produits, qui est source de dépendance : ainsi l’UE achète plus de 80 % des tomates marocaines et la quasi totalité de l’huile d’olive tunisienne. La compétitivité des fruits et légumes exportés par les pays méditerranéens est largement tributaire d’une eau d’irrigation partout subventionnée. Leur agriculture traditionnelle, à base de céréales, légumineuses et élevage, est protégée7. Le coût de cette protection pour les consommateurs est partiellement compensé par des subventions aux produits alimentaires. Cependant, même l’agriculture traditionnelle est en partie compétitive aux prix internationaux, et les gisements de productivité sont importants : au Maroc, les pertes totales sur les réseaux d’irrigation sont de 60 % et les rendements en blé tendre qui stagnent à 13 quintaux par ha depuis des années pourraient être sensiblement améliorés, certains agriculteurs atteignant 40 quintaux dans les zones favorables (55 quintaux en moyenne dans l’UE). 1) Cette réflexion s’appuie sur une étude publiée par l’auteur sous le titre " Les agricultures du Maghreb et l’AFD ", in Méditerranée, économies en marche, AFD, Paris, 2001. 2) Ce terme, qui exprime la contribution de l’agriculture à la production de divers biens marchands ou non (comme les services environnementaux), est utilisé par l’Union Européenne dans les négociations internationales pour justifier certaines subventions. 3) PNUD/UNESCO (1994), "Stratégie nationale pour la protection de l’environnement et le développement durable", projet MOR/90/001. 4) Banque Mondiale (2003), "République tunisienne - évaluation du coût de la dégradation de l’environnement", Programme d’assistance technique pour l’environnement pour la région méditerranéenne. 5) Commissariat Général du Plan (2000), Le partenariat euro-méditerranéen - la dynamique de l’intégration régionale, la Documentation Française, Paris. 6) Radwaan S. et Reiffers J.L., (2003) "La question de la libéralisation agricole dans le partenariat euro-méditerranéen - rapport pour la première réunion euro-méditerranéenne des Ministres de l’Agriculture", FEMISE. 7) La protection globale, au moins au Maroc, est toutefois très inférieure à celle de l’UE. La lettre des économistes de l’AFD •3• N° 3 novembre/décembre 2003 Les accords d’association sont-ils doublement gagnants ? Le potentiel d’accroissement des échanges lié à la libéralisation agricole est limité, car la demande augmente peu de part et d’autre, sauf pour quelques produits nouveaux, et l’avenir des exportations des pays méditerranéens se jouera en partie sur d’autres marchés comme l’Est européen (y compris les pays en voie d’adhésion) et le Golfe Arabo-Persique8. Les gagnants des scénarios de libéralisation sont les céréaliers et éleveurs de l’UE, les exportateurs des pays méditerranéens (au prix d’une pression accrue sur les ressources en eau) et les consommateurs de ces pays qui supportent actuellement une grande part des coûts de la protection agricole via les prix des denrées alimentaires de base. Mais les réticences des partenaires à s’engager dans la libéralisation agricole se comprennent aisément. L’Europe est sous la pression de ses agriculteurs de la façade méditerranéenne, peu aidés par la Politique Agricole Commune, qui craignent la concurrence sur les fruits et légumes.9 Ces producteurs européens sont concentrés sur quelques produits et dans quelques régions, principalement en Espagne et en Grèce, où la libéralisation pourrait avoir localement un impact important. Les PPM, quant à eux, redoutent les effets de la déprotection sur les revenus de leurs petits producteurs traditionnels - nombreux, peu formés, sans filet de sécurité et sans alternative d’em- ploi - ce qui ne pourrait qu’aggraver un exode rural déjà très préoccupant. Un libre-échange total et immédiat entraînerait donc des coûts élevés pour des catégories fragiles ; aussi une certaine progressivité et des politiques d’accompagnement sont-elles nécessaires. Dans son rapport sur l’agriculture présenté lors de la conférence de Venise (cf. infra), le FEMISE identifie à ce titre cinq questions clés : • soutenir les catégories qui vont supporter l’ajustement, • limiter les obstacles non tarifaires aux échanges de la part de l’UE, • rationaliser l’utilisation de l’eau dans l’ensemble de la zone, • contrôler le développement de la pauvreté et l’exode rural10, • sortir par le haut grâce à la technologie, y compris en réformant les structures des exploitations et en levant les blocages institutionnels. Traiter ces questions dans l’esprit de Barcelone suppose, pour les PPM, de revoir profondément leurs politiques agricoles et, pour l’UE, qui n’en a pour l’instant pas fait une priorité dans les programmes MEDA, d’y consacrer des ressources techniques et financières à la hauteur des enjeux. La conférence de Venise marquerat-elle un renouveau ? organisée à Venise le 27 novembre 2003 a positionné les relations agricoles dans le cadre de la nouvelle politique de "voisinage" de l’UE. Elle a renvoyé la poursuite des discussions sur la libéralisation agricole à la remise d’une étude d’impact sur ce sujet demandée à la Commission à la réunion de Valence en avril 2002 et attendue pour 2004. Enfin, tout en insistant sur la prise en compte de la multifonctionnalité de l’agriculture dans les relations entre l’UE et ses partenaires méditerranéens, elle a proposé des initiatives pour harmoniser les positions à l’OMC, renforcer le dialogue et mobiliser les fonds MEDA, les programmes environnementaux et divers autres instruments de l’UE d’une manière coordonnée. Par ailleurs la Commission prépare des programmes d’accompagnement des administrations des pays méditerranéens à la mise en place des accords d’association, analogues à ceux utilisés pour les pays d’Europe centrale et orientale en pré-adhésion. Il semble donc que l’agriculture bénéficie d’un intérêt nouveau. L’avenir dira si l’essai de Venise peut être transformé mais il est en tous cas, pour les partenaires au développement des pays méditerranéens, un facteur d’évolution vers des programmes où la réflexion sur les politiques sectorielles et l’accompagnement du changement tiendront une place importante. La première conférence euro-méditerranéenne des ministres de l’agriculture 8) Commissariat Général du Plan (2000), op. cit. 9) Alors même qu’ils disposent d’avantages comparatifs en termes d’organisation et de logistique, qui sont les facteurs déterminants sur ces produits ; le coût de la main-d’œuvre ne vient qu’ensuite, et cet avantage particulier est réduit, pour les PPM, par le fait que nombre de travaux agricoles en Europe sont assurés par une main-d’œuvre saisonnière immigrée ; en définitive les avantages structurels des PPM se limitent au climat. 10) Cette recommandation reste d’ailleurs en l’état, le document n’abordant pas les moyens d’y parvenir. La lettre des économistes de l’AFD •4• N° 3 novembre/décembre 2003 LES PREMIERS ENSEIGNEMENTS DE LA MISE EN PLACE PROGRESSIVE DE LA ZONE DE LIBRE-ÉCHANGE AVEC L’EUROPE AU MAROC ET EN TUNISIE ■ Vincent Caupin Département Méditerranée et Moyen Orient, [email protected] La Tunisie, dès 1996, et le Maroc en 2000, ont été les premiers pays sudméditerranéens à débuter le démantèlement tarifaire prévu dans le cadre du processus de Barcelone – avec des achèvements respectivement programmés pour 2008 et 2012. Le processus en cours dans ces deux pays permet d’établir un premier bilan assez mitigé de l’impact économique de la zone de libre-échange (ZLE) euro-méditerranéenne et de tirer quatre principaux enseignements. Sans remettre en cause le bien fondé de la logique économique sous-jacente du partenariat et l’impérieuse nécessité de l’ouverture pour les pays sud-méditerranéens, ces premières conclusions suggèrent que la ZLE euro-méditerranéenne ne peut suffire à elle seule à accélérer la croissance au sud de la Méditerranée. A court terme, la contribution de la ZLE à la création d’emplois apparaît limitée alors que le "défi de l’emploi" constitue la priorité de ces pays confrontés à une forte croissance de leur population active1. Premier enseignement des expériences marocaine et tunisienne, la plupart des effets destabilisateurs anticipés sur les finances publiques et la balance des paiements ne se sont à ce jour pas matérialisés. La Tunisie a su compenser la baisse de ses recettes douanières – de 2,6 points de PIB entre 1995 et 2002 – par une augmentation des autres recettes budgétaires et une limitation de la croissance des dépenses publiques. Les pertes additionnelles annuelles de recettes douanières ne devant pas dépasser 0,1 % du PIB à partir de 2004, la transition fiscale tunisienne peut d’ores et déjà être considérée comme un succès. Au Maroc, elle reste à faire d’autant que le gouvernement, concomitamment à la baisse des recettes douanières, a adopté des mesures d’allègement fiscal se traduisant par une détérioration des soldes budgé- taires2. Du côté de la balance des paiements, la croissance des importations générée par le démantèlement tarifaire a, dans les deux pays, été plus que compensée par celle des exportations et des transferts courants permettant une nette amélioration des comptes courants de la balance des paiements, et ce en l’absence de dépréciation monétaire marquée. L’augmentation des transferts s’explique principalement par les transferts privés alors que l’aide effectivement décaissée par la Commission Européenne (dons MEDA) n’a représenté en moyenne annuelle que 0,1 % du PIB marocain et 0,2 % du PIB tunisien sur la période 1995-2002. Deuxième enseignement, le processus de mutation des secteurs productifs induit par la logique de Barcelone3 semble prendre du temps à se matérialiser, d’où l’absence de nette accélération de la croissance et des créations d’emplois. Le nombre de créations d’entreprises ne s’est pas accéléré, ni même celui des dépôts de bilan d’entreprises non compétitives dans un environnement concurrentiel. Cette évolution lente s’explique pour partie par le profil graduel et différencié retenu pour le démantèlement sur les produits industriels qui s’est traduit par une hausse initiale de la protection effective (voir "le point sur le taux de protection effective") des industries marocaines et tunisiennes. Par contre, l’augmentation de l’investissement privé – d’environ 4 % du PIB au Maroc comme en Tunisie depuis 1995 – traduit probablement en partie les efforts de modernisation des entreprises industrielles de ces deux pays. Troisième enseignement, l’appropriation de la réforme est un facteur déterminant pour le succès du processus d’ouverture. Les performances économiques plus favorables en Tunisie qu’au Maroc – avec un rythme annuel de croissance respectif de 5 % et 3 % – semblent en partie liées au succès du programme de "mise à niveau" de l’économie mis en place en Tunisie (voir le "point sur la mise à niveau"). La Tunisie, considérant le "processus de Barcelone" en adéquation avec sa stratégie de développement, a utilisé cette perspective de zone de libre-échange comme "ancrage extérieur" - et donc gage de crédibilité et de soutien financier - à sa politique d’ouverture économique et de restructuration de l’appareil productif. Le Maroc s’est engagé plus timidement dans le processus, traduisant plus un choix de politique étrangère - la volonté d’affirmer la priorité qu’il accorde à sa relation avec l’Europe - que de politique économique en faveur de l’ouverture commerciale. Quatrième enseignement, les investissements directs étrangers (IDE) au Maroc et en Tunisie demeurent insuffisants, significativement inférieurs à ceux effectués par les pays de l’Union Européenne dans les futurs Etats membres4. Si l’on raisonne hors privatisations – qui correspondent à des IDE "exceptionnels" – le Maroc et la Tunisie ont attiré depuis l’adoption du processus de Barcelone en moyenne 1,5 points de PIB d’IDE chaque année, un niveau insuffisant pour générer une réelle dynamique de croissance tirée par les investissements étrangers. Cette faiblesse des IDE traduit à la fois : • un relatif scepticisme sur l’efficacité ou la pérennité, voire sur l’engagement même des réformes ; • l’absence de progrès notables en matière d’intégration régionale qui limite la taille des marchés locaux pour un investisseur potentiel ; • la faible attractivité de la région, confrontée à des tensions politiques récurrentes. L’investissement public s’est par ailleurs contracté sur la période, en conséquence des efforts de rationalisation budgétaire engagé par les deux Etats, au détriment du développement des infrastructures publiques pourtant nécessaire à l’amélioration de l’environnement des affaires. 1) Banque mondiale, "Unlocking the Employment Potential in the Middle East and North Africa: Toward A New Social Contract" , Septembre 2003. 2) Soldes budgétaires hors recettes de privatisation. 3) Restructuration de certaines industries, fermeture d’entreprises d’import-substitution reposant sur la protection, et création de nouvelles entreprises compétitives. 4) Rapport sur la transition économique 2003 : les effets de l’élargissement sur les partenaires méditerranéens, FEMISE, Marseille. La lettre des économistes de l’AFD •5• N° 3 novembre/décembre 2003 La grande inconnue du processus demeure le degré de compétitivité des secteurs industriels marocain et tunisien sur leurs propres marchés une fois que la concurrence européenne s’exacerbera, qui dépend des efforts entrepris au cours de la période transitoire d’accroissement de la protection. Les développements dans le secteur industriel tunisien dans les deux prochaines années devraient apporter les premiers éléments de réponse. A ce titre, le relatif succès des politiques d’accompagnement des entreprises tuni- sur le marché européen. Cette échéance intéresse un secteur particulièrement sensible, pourvoyeur d’emplois et d’exportations pour les économies. Son évolution au cours des années 2004 et 2005, dans un contexte marqué en outre par l’adhésion de la Chine à l’OMC et la concurrence accrue que représenteront ses exportations textiles, illustrera la capacité de ces pays à résister aux effets de l’ouverture. siennes semble porteur d’espoirs. Au Maroc, conscient des difficultés rencontrées par le premier programme de mise à niveau, le gouvernement a mis en place début 2003 un nouveau programme dont l’efficacité ne peut encore être appréciée. Enfin, le démantèlement, effectif le 31 décembre 2004, de l’accord international sur les vêtements et textiles (AVT, qui a succédé à l’accord multifibres) mettra un terme au régime privilégié dont bénéficient les textiles marocains et tunisiens LE POINT SUR… … LE CONCEPT DE MISE A NIVEAU DE L’ECONOMIE ■ Sarah Marniesse et Ewa Filipiak Département recherche et gestion des savoirs [email protected] [email protected] L’objectif d’un programme de mise à niveau (PMN) répond avant tout, dans un contexte de concurrence accrue, à l’impératif d’amélioration de la compétitivité. Directement inspiré de l’expérience portugaise d’intégration à l’Union Européenne, le concept de mise à niveau définit un processus qui vise à préparer et à adapter l’entreprise et son environnement aux exigences du libre-échange : • • en réduisant certaines contraintes qui altèrent le climat des affaires (institutions, réglementation, formation professionnelle, etc) ; et en aidant les entreprises à devenir compétitives en termes de prix, qualité, innovation et à être capables de suivre et de maîtriser l’évolution des techniques et des marchés1. Dans sa conception originelle, un programme de mise à niveau permet d’identifier un ou plusieurs avantages concurrentiels pour appuyer le développement des branches concernées. Une variante consiste à s’adresser à l’ensemble des entreprises sans considérations sectorielles, de manière à soutenir les entrepreneurs motivés et compétents, selon un processus d’auto-sélection. Le programme tunisien est aujourd’hui perçu comme un succès : 45 % des entreprises de plus de 10 employés ont adhéré au processus. Au-delà des aspects quantitatifs, le succès du programme résulte surtout de la prise de conscience qu’il a su initier face à un processus de démantèlement tarifaire irréversible et de sa capacité à lancer une dynamique d’adaptation de l’appareil productif et de la structure financière des entreprises. Des changements significatifs dans les modes de gestion ont été opérés, notamment dans les grandes entreprises. Malgré quelques échecs, - résultant de diagnostics inadaptés, d’un pilotage inadéquat du processus au sein des entreprises ou de retards dans le versement de primes étatiques –, la Tunisie a réussi à réunir des ingrédients nécessaires à la réussite d’un PMN, à savoir une volonté politique suivie d’une forte mobilisation, une action intégrée et cohérente face à des échéances régionales et internationales majeures, des capacités entrepreneuriales locales, une autonomie de financement, un soutien financier et des appuis extérieurs, une adaptation du programme en fonction des enseignements tirés des premières expériences. La Tunisie est le pays de la zone le plus avancé dans la mise en œuvre de son PMN. Il s’agit de favoriser la modernisation du tissu industriel et, par conséquent, la dynamisation de l'économie tunisienne, ce qui implique de parvenir à : • inciter et aider les PME à se tourner vers le marché international ; • soutenir la création d’entreprises pour densifier le tissu industriel ; • accompagner le repositionnement stratégique des groupes ; • construire des avantages comparatifs à long terme ; • améliorer l’environnement des affaires. Le coût total du programme pourrait atteindre 2,5 milliards de dinars (1,8 milliard d’euros) entre 1996 et 2006 pour générer environ 6 milliards de dinars (4,4 milliards d’euros) d’investissement (dont 60 % au sein des entreprises). Différents bailleurs interviennent dans ce programme dont l’Union Européenne et l’AFD qui finance des restructurations financières d’entreprises et un programme de mise à niveau de la formation professionnelle. 1) ONUDI, Guide méthodologique : Restructuration, mise à niveau et compétitivité industrielle, 2002. La lettre des économistes de l’AFD •6• N° 3 novembre/décembre 2003 LE POINT SUR… … LE CONCEPT DE TAUX DE PROTECTION EFFECTIVE ■ Vincent Caupin Département Méditerranée et Moyen Orient, [email protected] Afin de comprendre les évolutions en cours dans les secteurs industriels des pays partenaires méditerranéens issues de la mise en place progressive de la zone de libre-échange avec l’Union Européenne, il est nécessaire de mesurer l’évolution de la protection de ces secteurs tout au long du processus qui s’étale sur 12 ans. Le TPN et le TPE sont calculés de la façon suivante : TPN = (BFd - BFw) / BFw TPE = [(BFd – αId) – (BFw – αIw)] / [ BFw – αIw] avec : BFd = prix sur le marché local du bien final importé (y compris les droits de douane). BFw = prix international du bien final importé. Le Maroc et la Tunisie ont choisi un mode de démantèlement tarifaire similaire : immédiat sur les biens d’investissements, rapide sur les intrants et graduel, après une période de grâce de trois ans pour le Maroc et quatre ans pour la Tunisie1, sur les biens fabriqués localement. Le démantèlement s’opérant sur les intrants avant de porter sur les produits finaux, le TPE des entreprises locales s’accroît dans les premières années du démantèlement. Ce n’est qu’à partir de 2003 en Tunisie (cf. graphique) et de 2005 au Maroc que les entreprises locales doivent faire face, en moyenne, à une protection inférieure à celle en vigueur avant la mise en place du démantèlement tarifaire2. Le taux de protection nominale (TPN) Id = prix sur le marché local des intrants d’une industrie est le taux de taxation qui importés inclus dans le produit final (y s’applique aux importations du produit compris les droits de porte). concurrençant la production locale. L’option retenue d’une hausse initiale de la Toutefois, la véritable protection d’une protection des industries est délibérée afin Iw = prix international des intrants imporindustrie est la protection de sa valeur de permettre aux entreprises d’accroître tés inclus dans le produit final. ajoutée – calculée par le taux de protecleurs marges destinées à être réinvesties tion effective (TPE) – qui intègre aussi dans la modernisation de leur appareil proα = coefficient technique (coût des bien la fiscalité sur les produits finaux ductif. Ce choix conduit toutefois les intrants par unité de valeur de produit que celle relative aux consommations entreprises à subir un choc de concurrence final). intermédiaires. Si encore plus impour un bien portant au moTUNISIE : TPN et TPE pour les produits fabriqués localement et soumis à la donné les droits de ment du démanconcurrence internationale (liste 4) douane perçus sur tèlement tarifaire les intrants sont sur les produits inférieurs à ceux finaux. En somme, 100 % prélevés sur les les entreprises préTPE (liste 4) produits finaux, le voyantes tireront TPN (liste 4) 80 % TPE est supérieur profit de cette au TPN, c’est-àopportunité, les 60 % dire que la protecautres auront un tion réelle accorréveil douloureux. 40 % dée à ce bien est supérieure à celle 20 % que ne laisse supposer le tarif en 0% 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 vigueur sur le bien final. Sources : les cahiers de l’IEQ, mars 2003, Tunis ; calculs AFD en faisant l’hypothèse d’un coefficient technique égal à 0,6. 1) En Tunisie, les produits fabriqués localement sont divisés en deux catégories : ceux susceptibles de supporter la concurrence étrangère (liste 3) et ceux qui ne sont pas à même de la supporter (liste 4). La période de grâce de 4 ans n’a concerné que les produits de la liste 4. 2) Ce constat porte sur la moyenne de l’industrie en faisant l’hypothèse d’un coefficient technique égal à 0,6. Certaines entreprises voient leur concurrence s’accroître plus rapidement (notamment pour les produits qui utilisent peu d’intrants importés). La lettre des économistes de l’AFD •7• N° 3 novembre/décembre 2003 DISPONIBLE SUR LE SITE DE L’AFD Les documents de la conférence AFD/EUDN : Pauvreté, inégalité et croissance : quels enjeux pour l’aide au développement ? (Paris le 13 novembre 2003) sont téléchargeables sur le site Internet de l’AFD : <http://www.afd.fr/communiques/index.cfm>. ☛ "La croissance et son impact sur la pauvreté et les inégalités" François Bourguignon, chef économiste Banque Mondiale. ☛ "La micro-économie de la pauvreté et des inégalités” Stefan Dercon, Oxford University. ☛ "Les politiques de redistribution” Orazio Attanasio, University College London. ☛ "L’effet de l’aide sur l’inégalité” Jean-Philippe Platteau, Université de Namur. PUBLICATIONS RÉCENTES ☛ Afrique contemporaine Le numéro 207 (automne 2003) de la revue Afrique contemporaine consacré à un dossier “Les Etats-Unis et l’Afrique, la Grande Bretagne et l’Afrique” est disponible. Achats et abonnements : s’adresser à La Documentation française, 129, Quai Voltaire 75344 PARIS Cedex 07 (France) Tél. 33 (1) 40 15 70 00. ☛ Notes et documents (nouvelle collection) • Compétitivité et mise à niveau des entreprises. Sarah Marniesse et Ewa Filipiak, notes et documents N° 1, novembre 2003. • Lutte contre l’effet de serre, enjeux et débats. Sarah Marniesse et Ewa Filipiak, notes et documents N° 3, novembre 2003. • Comment financer les aires protégées à Madagascar ? Jean-Christophe Carret et Denis Loyer, notes et documents N° 4, novembre 2003. • Agriculture et commerce, quels enjeux pour l’aide au développement ? Serge Perrin et Ewa Filipiak, notes et documents N° 5, novembre 2003. S’adresser à AFD, département Recherche et Gestion des Savoirs : F. Avigni 01 53 44 35 37 <[email protected]> ou S. Karatchewsky 01 53 44 32 86 <[email protected]>. • Multinationales et développement : le rôle des politiques nationales. Frédérique Sachwald et Serge Perrin, notes et documents N° 2, novembre 2003. SUR L’AGENDA DU DÉVELOPPEMENT Date Organisation Thématique Lieu Janvier 2004 . . . . . . . . . . . . . . . . . . .OCDE/CAD . . . . . . . . . . . . . . . . . .Session spéciale du CAD de l'OCDE sur le déliement de l'aide . . . . . . . . . .Paris 7-9/01 . . . . . . . . . . . . .Banque mondiale/Italie . . . . . . . ."Children and the Mediterranean" . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Gênes 16-21/01 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .FORUM SOCIAL MONDIAL (FSM) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Bombay 24/01-04/02 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Assemblée générale Mondiale du Réseau International . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .des Organismes de Bassins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Fort-de-France 21-25/01 . . . . . . . . . . .Davos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Forum économique mondial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Davos (Suisse) Février 2004 . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Banque Mondiale/Banques régionales de . . . . . . . . . . . . . . . . . . .développement . . . . . . . . . . . . . . ."Managing for development results" : 2ème table ronde . . . . . . . . . . . . . . .Marrakech . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Sommet France-Afrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Mali 10/02 . . . . . . . . . . . . . .AFD/KFW . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Réunion groupe de travail sur les Objectifs de Développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .du Millénaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .AFD Paris 12-19/02 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .12ème Congrès de l'Union Africaine des Distributeurs d'Eau . . . . . . . . . . . .Abidjan 13/02 . . . . . . . . . . . . . .PNUD/CGAP . . . . . . . . . . . . . . . . .Sommet de la Microfinance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Paris 23-24/02 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Réunion d'experts sur le Développement Durable en Méditerranée . . . . . .Marseille Fin du mois . . . . . . . . . .France/Suède . . . . . . . . . . . . . . . .2ème réunion du Groupe de Travail sur les Biens Publics Mondiaux . . . . . . .Istanbul La lettre des économistes de l’AFD •8• N° 3 novembre/décembre 2003