Entretiens
codes du luxe pour les emballages des paquets de cigarettes et des bouteilles d’alcool (pour cibler
les femmes); lancement de produits dits « bonbons » au gout sucré (pour cibler les jeunes) ; paquets
de cigarettes / bouteilles au design original diffusées en série limitée pour inciter les collectionneurs à
suivre un produit et fidéliser un public. …
Des moyens de préventions déséquilibrés
Au vu de l’ensemble de ces publicités marketing positives et attrayantes déployées via de nombreux
médias par les industriels de l’alcool, il n’est pas étonnant de constater que les actions de
prévention timides concernant l’alcool sont totalement « noyées ». La loi Evin est par ailleurs
régulièrement contournée par les alcooliers, comme en témoignent les actions en justice menées par
l’ANPAA.
Au-delà de ces déséquilibres et contournement de lois, les actions de prévention des
comportements d’alcoolisation excessifs devraient se moderniser et ne pas se limiter aux
campagnes grand public dans les médias classiques, aux brochures et actions dans les
établissements scolaires. Les actions de marketing déployées par les industriels de l’alcool
sont efficaces pour modifier les comportements, pourquoi ne pas s’en inspirer en tant
qu’acteur de la santé publique : présence sur les réseaux sociaux, réflexion sur la création d’une «
marque » de prévention (à l’instar de l’initiative « Trop » lancée par l’INPES), présence sur Internet,
actions de prévention qui impliquent les cibles visées, etc.
Les parrainages d’événements par les alcooliers. L’analyse de l’A.N.P.A.A.
L’A.N.P.A.A. souscrit bien entendu pleinement aux propos ici relayés. Nous constatons, comme Karine gallopel
Morvan, le rapprochement des marques d’alcool avec les organisations d’évènements culturels ou sportifs,
permettant une visibilité importante qui plus est dans un contexte festif véhiculant une image favorable des
boissons alcooliques partenaires. Cette question du partenariat est évoquée par la loi Evin qui prévoit que « toute
opération de parrainage est interdite lorsqu’elle a pour objet ou pour effet la propagande ou la publicité directe ou
indirecte, en faveur des boissons alcooliques » et qu’ « Est considérée comme propagande ou publicité indirecte
la propagande ou publicité en faveur d'un organisme, d'un service, d'une activité, d'un produit ou d'un article autre
qu'une boisson alcoolique qui, par son graphisme, sa présentation, l'utilisation d'une dénomination, d'une marque,
d'un emblème publicitaire ou d'un autre signe distinctif, rappelle une boisson alcoolique. »
La jurisprudence est à construire. Deux procédures sont en cours Jaillance-Clairette de Die, partenaire de la fête
des voisins ainsi que la H-cup
En savoir plus, consulter notre page Publicités illicites. Loi Evin. Décisions rendues en 2013 et 2014
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