B. CLASSES ET TYPES DE SOLS AU MAROC

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MÉMOIRES DE LA. SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DU MAROC
de sols marocains, classés avec précision, premier point de départ d'in-
vestigations détaillées et comparables (1). Ces connaissances acquises,
la Carte des Sols pourra être utilement entreprise. Mais, en attendant
ces résultats, nous devons simplement nous contenter ici de faire le bilan
de l'état actuel de nos connaissances.
Le sol est un mélange de fragments minéraux et de matières organi-
ques plus ou moins décomposées ou en décomposition, sous l'influence
des forces" naturelles (2). Il ressort de cette définition que la formation
d'un sol ne dépend pas exclusivement de la roche-mère, mais des multi-
ples interactions qui se passent entre le substratum minéral, le climat et
les êtres vivants, en particulier les végétaux. Le sol est un milieu com-
plexe, en équilibre avec les forces inertes et biologiques qui décomposent
la roche et le substratum minéral (3). Il tient» à la fois de la matière
inerte et de la matière vivante ; il suffit de penser à l'activité chimique
de la flore mycologique et bactérienne du sol.
De même que la végétation d'un pays évolue jusqu'à ce qu'elle ait
atteint l'équilibre avec le climat, de même les sols se transforment sous
l'action du climat, jusqu'à ce que l'harmonie parfaite soit réalisée entre eux.
Le sol qui a atteint ce degré est dit mûr ou climatique. Les sols mûrs
sont relativement rares, surtout dans les pays de civilisation ancienne ;
l'exploitation sous toutes ses formes a profondément modifié leur struc-
ture et leur composition. La plupart des sols de nos pays sont dégradés.
Il y a aussi des sols jeunes qui sont naturellement des sols en voie
d'acheminement vers le stade mûr.
B. CLASSES ET TYPES DE SOLS AU MAROC
La question de la classification des sols a fait l'objet d'études nom-
breuses. On a essayé d'en tirer parti au Maroc. C'est ainsi que l'ancienne
division climatique nord-américaine en sols humides et sols arides a été
appliquée et a donné quelques renseignements intéressants.
Cette distinction est basée sur la circulation de l'eau dans le sol. Si
la pluviosité est plus élevée que l'évaporation, le courant de circulation
principal de l'eau s'effectue du haut en bas, de la surface en profondeur.
Il en résulte un lavage continuel du sol ayant pour corollaire la forma-
tion d'humus acide et une acidification générale du sol. Ces sols sont
dits humides. Les sols dits podzols sont le type des sols humides.
(1) Au sujet des idées modernes en pédologie, voir surtout HUGUET DEL VILLAR:
Les sols méditerranéens étudiés en Espagne, Madrid, 1930 ; El Suelo, Barcelone, 1931 ;
Classification générale des sols, 2D Int. Congr. of soil science de Leningrad, Moscou,
vol. V. ; Sols alcalins d'Espagne : leur place systématique, etc.. Numéro 1 Sigmond
de « Mezôgaz da sâgi Kutala sok », Budapest, i 933.
(2) BLANK (E.) : Handbuch f. Bodenlehre, tome I, p. 22, Berlin, 1929.
(3) Ibid., p. 03.