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Lesstratégiesthérapeutiques
non chirurgicales
ont-ellesétéproposées?
Lors desdemandesde priseencharge
chirurgicale,il est parfoissurprenant
de constaterquelesstratégiesthéra-
peutiquesnon invasivesn’ontéténi
testées,ni évaluéesdansleursrésul-
tats.Iln’est pasrarequesoitproposé
untest de neuromodulation desraci-
nessacréesalors quelecontrôle des
troublesdutransitetdeshabitudes
défécatoiresn’est pasacquis.Demême,
destroublesde l’évacuation sontils
parfoisrégressifsen modifiantla
consistancedesselleschezune
personne ayantune rectocèle impor-
tante. Cettedémarche est souvent
négligée parlespraticiensetles
maladeseux-mêmesdanslaquête
d’une solution chirurgicale salvatrice
etradicale d’emblée. Ilest indispen-
sable quelesoptionsnon chirurgicales
soientproposéestrèstôtetproposées
systématiquement,même danslaprise
en charge d’untrouble de lastatique
pelvienne comme le prolapsus rectal
extériorisé. La modification des
habitudesdéfécatoires(réduireles
efforts de poussées)etde laconsis-
tancedessellespeut diminuerles
plaintesassociées(algieshypogastri-
ques,faux besoins)etmodifierles
objectifsdutraitementchirurgical. À
l’inverse,lapersistanced’une dysché-
sie aprèslacorrection chirurgicale
d’une rectocèle est unfacteur d’insa-
tisfaction desmaladesalors quedes
mucilagesoudeslaxatifsosmotiques
auraientpupermettredecontrôlerce
symptôme avantchirurgie [8].
Lesstratégiesthérapeutiques
non chirurgicales
ont-ellesétébien menées?
Leconstatd’échecest souventrap-
portéparlesmaladeseux-mêmesou
leurs praticiensréférents parcequeles
propositionsinitialesontétéjugées
insuffisantes.Ilest utile de faire
préciserdansquellesconditionsles
traitements ontétéemployésetpour
quelle période de temps.La pres-
cription d’une rééducation visantà
améliorerlaqualitédelacontraction
volontaireenamplitude etdurée est
parfoissubstituée parune méthode
d’électrostimulation simple quine
constituepasàproprementparlerla
rééducation prescrite. Lesméthodes
ditesphysiquesoukinésithérapiques
sontutiliséesindifféremmentouen
association. La qualitédesrésultats
dépend dutype de priseencharge.
Malgréunrecours fréquenten pra-
tiquedesoins,certainesméthodes
comme l’électrostimulation anale
directen’ontpasfaitaujourd’hui
preuved’efficacitédansle traitement
de l’incontinencefécale [9].Les
mucilagesproposésoulesfreinateurs
dutransitontétéadministrésàla
demande oude façon occasionnelle
lorsqu’on lessouhaitaiten continu.
Commentontétéévalués
lesrésultats destraitements réalisés?
Ilest importantquelepraticien etle
malade puissentanalyserensemble les
résultats destraitements proposés.
L’ambiguïtéd’appréciation peut être
sur lessymptômesassociés(ballon-
nements,douleurs abdominales,selles
trop rares)alors quelaplainteprin-
cipale est contrôlée (incontinence).
L’utilisation d’uncalendrierdesselles
etdesévènements est le plus souvent
utile àl’analysedesrésultats.Une
stratégie de suivietd’analysedes
plaintesrésiduellesest indispensable.
Pourquoi le malade
est il insatisfait
de cettepremièreapproche ?
Finalement,le malade est-il insatisfait
parl’efficacitéinsuffisanteouparla
lourdeur dutraitementproposé?
Ainsi,lesmodificationsd’hygiène
défécatoirepeuvent-il êtrevécus
comme contraignants parlesmalades
souffrantde dyschésie (rehaussement
duplandespieds,suppositoires
exonérateurs)alors même quecelles-ci
sontefficaces.Leplus souvent,l’insa-
tisfaction est inscritedansl’objectif
attenduparle malade. Ilpoursuitla
quêted’une solution immédiateaux
suitesbrèvesetaurecouvrementde
son étatde santéavantle début des
troubles.Cetenjeuest difficile à
atteindreaujourd’huilorsqu’il existe
destroublesfonctionnelsanorectaux
etc’est aupraticien de poseravecle
malade unobjectif thérapeutiqueplus
réaliste(cf. attenteetobjectifsthéra-
peutiques).
Pourquoi ?
(argumentairedelapriseencharge
chirurgicale)
Seconvaincredelapertinence
etdeslimitesde laclinique…
Lepraticien confrontéàlapriseen
charge de troublesfonctionnelsano-
rectaux peut àjustetitreseposerla
question de lapertinenced’explo-
rationssupplémentairesàson examen
cliniqueavantd’orienterlapriseen
charge thérapeutiquechirurgicale. Son
objectif premierest de tenterde
corrélersymptômesettroublesfonc-
tionnelsouanatomiquesobjectifs
d’une part,en rechercherlesassocia-
tions,identifierle mécanisme domi-
nantsusceptible d’une priseencharge
chirurgicale. Lesdonnéesde l’examen
cliniquesuffisentle plus souventà
l’identification desprincipalesano-
maliestantanatomiques(rectocèle,
prolapsus rectal) quefonctionnelles
(hypotonie anale,anisme). Sices
meilleurs atouts sontreprésentéspar
son excellentevaleur prédictivenéga-
tive,il est insuffisantaudiagnostic
d’entérocèle,de lésion sphinctérienne,
de troublesde lasensibilitéoude la
compliancerectale. Ilnequantifie pas
toujours correctementlataille etla
position d’une rectocèle [10].Ilneper-
metpasenfin de préciserle trouble
dominanten casd’association (anisme
etrectocèle). Finalement,il ne permet
pasde quantifierobjectivementun
trouble de l’évacuation. Dansces
situations,le recours àdesexamens
complémentairesest utile àl’orienta-
tion etàlapriseencharge chirurgi-
cale. Lesprincipalesexplorationssont