Orienter la prise en charge chirurgicale d`un trouble fonctionnel

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PostU(2009) 117-123 ••••••
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Orienterlapriseencharge chirurgicale
d’untrouble fonctionnel anorectal
Objectifsdagogiques
Connaîtrelesprincipalespathologies
fonctionnellesde lasphèreano-rectale
etlesindicationschirurgicalesthéo-
riques;
Connaîtrelesexplorationsutilesen
préopératoire;
Connaîtrelestraitements dispo-
niblesetleurs résultats.
Introductionetpré-requis
Position duproblème
Lestroublesde lacontinenceetde la
défécation sontdessymptômesassez
fréquemmentrapportéschezlesper-
sonnesquiconsultenten proctologie
etdanslesunitésde soinsscialisés
[1,2].Enrevanche,lesdonnéesépidé-
miologiquesfrançaisessontpeu
nombreusesetl’analysedesfilièresde
priseencharge imprécises[3].Par
ailleurs,il est rarementfaitétatdes
associationssymptomatiquesparce
queletrapeuteconsidèretort ou
àraison,quelesmaladesonthabituel-
lementunseultype de plaintequi
motivelavismédicalouchirurgical.
Finalement,lesplaintesfonctionnelles
anorectalessontsouventsous-estimées
parlaréticencequ’ontlespersonnes
maladesàévoquerdessymptômes
jusdégradants etlestrapeutesà
rechercherunhandicapdontilsont
desdifficultésàassurerlapriseen
charge. Une enquêtefrançaise[4]par
questionnaireauto-administré
(31items)adresséparvoie postale s’est
attachée àpréciserlesprincipaux
symptômesanorectaux survenus dans
l’annéequiaprécédé l’envoi duques-
tionnaire(N=10000):lestroubles
fonctionnelsanorectaux concernaient
plus d’une personne sur quatre:les
troublesde lacontinencesontrappor-
téschez16,8% (N=1208) etdes
troublesde l’évacuation chez22,4%
(N=1611)d’entreeux.Leséléments
marquants desrésultats concernentla
fréquencedesassociationssymptoma-
tiques,le retentissementsymptomati-
quesur laqualitédevie etle caractère
limitédedemande de priseencharge
médicale. Lestroublesde l’évacuation
rectale sontprésents chezaumoins
deux tiers desincontinents caux.
Pour autant,lademande de soinset
de priseencharge médicalresteper-
fectible :58,3%despersonnesayant
untrouble fonctionnel proctologique
n’ontjamaisconsultépour cemotif,
ettout particulièrementceux qui
souffrentd’incontinence(67,4%).
Danslamoitié descas,il n’aété
proposéaucune exploration complé-
mentaireàceux quiontconsulté:les
examensd’explorationsfonctionnelles
(défécographie,échographie etmano-
trie) ne sontréalisésquedans0,3
à3,6%descas.
La priseencharge chirurgicale
destroublesfonctionnelsanorectaux
en France
Aucours de l’année 2006,le traite-
mentchirurgicaldestroublesde la
statiquerectale en Franceaétéréalisé
parrectopexie dans3097cas(dont
2389 parcoelioscopie) etdans
5795 casparvoie transanale (dont
2543caspour prolapsus rectal). Le
traitementd’une procidencerectale
interne oud’une rectocèle parplica-
turehémi-circonférentielle antérieure
aétéeffectué3342fois.Durantla
même période,il étaiteffectuéun
gestepérinéovaginaldecolpopéri-
néorraphie postérieuredans10894 cas.
Une réparation sphinctérienne était
réalisée pour traitementde l’inconti-
nencefécale dans280cas,lamiseen
placedunsphincteranalartificiel
dans22cas,une reconstruction par
transposition musculairedans32cas
etl’implantation d’ulectro-stimu-
lateur dans375cas(donnéesATIH
2006,secteurs publicsetprivés). On
peut estimerqu’environ 20 000 actes
chirurgicaux sontréalisésannuel-
lementen Francepour le traitement
destroublesfonctionnelsoude la
statiqueanorectale. Cechiffrepeut
apparaîtreimportantmaisil est faible
comparéàlaprévalencedessymp-
tômesrapportésdansle cadredes
questionnairesautoadministrés.
Onconçoitquelerecours àlachirur-
gie soituvènementraredansla
priseencharge d’une pathologie
donnée oudansle cadredelaréponse
trapeutiqueàdesplaintesd’ordre
fonctionnelle. Plusieurs raisons
peuventêtreavancées:le recours aux
soinslimitésdanscechamp sympto-
matique(comme celaaétéévoqué
plus haut),l’efficacitédestrapeu-
tiquesnon chirurgicales,lesréticences
despraticiensetdesmaladesàune
L.Siproudhis
L.Siproudhis( )
CHRU Pontchaillou,ServicedeGastroentérologie,F-35033Rennescedex
E-mail :laurent.siproudhis@chu-rennes.fr
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priseencharge chirurgicale d’un
trouble fonctionnel pelvien,l’incons-
tancedesrésultats etlamorbiditédes
gesteschirurgicaux.
Difficultésde lapriseencharge
dessuitesetséquelles
fonctionnellesde lachirurgie
Finalement,unconceptsimple qui
appliqueunliendirectentreplusieurs
symptômesetune anomalie respon-
sable n’est pasfacilementapplicable
auchamp destroublesfonctionnels
anorectaux.Sileslienssontimpor-
tants en termesde prévalenceet
d’association,le praticien consulté
doitgarderàlafoisréserveetmodes-
tie danssesobjectifstrapeutiques,
afortiori,sicelui-cidoitprendreen
charge chirurgicalementuntrouble de
l’évacuation. Defaitetsur unplan
conceptuel,l’approche multimodale
destroublesfonctionnelssemble une
stratégie plus adaptée quecelle d’une
approche chirurgicale radicale et
salvatrice. Cesréservessontune invi-
tation àcomposerl’approche de la
priseencharge destroublesfonction-
nelsanorectaux aprèsavoirrépondu
àdesquestionsaussisimplesquede
ciderde l’heuredelachirurgie
(quand ?),de motiverl’approche par
une corrélation anatomoclinique(le
poidsde lacliniqueetdesexplo-
rations),etde discuterson mode de
réalisation (comment?).
Quand ?
(envisagerl’heuredelachirurgie)
La priseencharge destroublesfonc-
tionnelsanorectaux comme laconsti-
pationd’évacuation,lestroublesde la
continenceoulesalgiespelviennes
reposentimplicitementsur larecherche
d’une solution trapeutiquenon
chirurgicale lorsqu’elle est envisa-
geable. Leconstatd’uchecoud’une
insuffisancedebénéficetrapeutique
aprèsune approche de premièreoude
seconde ligne ne sauraitêtreàluiseul
une indication opératoire. Plusieurs
conditionsdoiventêtrerempliesavant
d’envisagerl’heuredelachirurgie.
Quelle est l’attente
trapeutiquedumalade ?
La demande de priseencharge des
plaintess’exprime lors de lapremière
consultation maissaformulation et
l’attentedumalade ne sontparfoispas
clairementprécisées.La demande peut
êtrecelle d’une réassurancediagnos-
tiquesimple (mauvresendova-
ginalesdéfécatoiresefficacesmais
jugéesanormales)oud’une approche
mini invasive(suintementpost défé-
catoirechezune personne âgée). De
fait,il est importantqueleclinicien
consultéfasseclairementpréciserles
plaintesdansleur diversité,leur reten-
tissement,qu’il prioriselaplainteà
prendreencharge etqu’il définisseles
approchestrapeutiquesacceptables
parle malade (Tableau1). Finalement,
l’objectif fixéparle malade etceluidu
praticien consultésontparfoisdiffé-
rents.Une disparition complèteest
souventune option trop ambitieuseet
c’est une sourced’insatisfaction de la
personne soignée. Ceconstatest par-
ticulièrementvraidansle champ du
traitementde l’incontinenceoùl’amé-
liorationsymptomatiqueest fréquente
ycomprisaprèspriseencharge non
chirurgicale [5,6]maisladisparition
complètedesplaintesexceptionnelle
ycomprisaveclestrapeutiquesles
plus efficientes(neuromodulation des
racinessacrées)[7].
Priseencharge trapeutique
en paliers :le contratavecle malade
Endehors ducasprécisdesprolapsus
rectaux ougénitaux,l’approche
chirurgicale d’emblée destroubles
fonctionnelsanorectaux est le plus
souventgraduée etmultimodale. De
fait,lestroublesde lacontinence
cale imposent-ils,en premièreinten-
tion,une analyserigoureuseetun
traitementdestroublesdutransit.En
casd’efficacitéinsuffisante,les
conseilsd’hygiène défécatoireetle cas
écantdesprocéduresde rééducation
sontproposés[5,6].Lerecours àdes
explorationscomplémentairesne sera
envisagé quelorsquune approche
chirurgicale est envisagée. Cette
stratégie parpalierdoitêtreconnueet
expliquée aumalade pour entraîner
son adhésion etune motivation
suffisanteàchaqutape dutraite-
ment.Lepraticien doitainsiproposer
une sortedeplandesoins,desoutils
d’évaluation simples(calendrierdes
sellesetdesaccidents d’incontinence)
ainsiquedesrendez-vous de suiviet
d’évaluation [6].
Tableau1. Cinq questionsàposeraumalade avantchirurgie
Quelle question? Exemples
Quellessontchacune desplaintesprésentes
àl’étage pelvien ?Recherche exhaustivedestroubles
de lacontinenceetdesmanifestations
dyscsiques.
Procidencedécriteisolée ouassociée
àune procidencegénitale.
Quelle est laplaintelaplus importante? Lestroublesde lacontinencereprésentent
souventmaisnon toujours laplainte
laplus importantechezdespersonnes
quisouffrentd’incontinence
etde difficultésd’évacuation
Enquoi cetteplainteest gênante? Retentissementsur lesfaits de lavie
de tous lesjours.Pertedel’estime de soi,
dépression,vie sociale etmaritale.
Êtes-vous prêt(e)
àuntraitementchirurgicaventuel ?Lerecours àungestechirurgical
pour une incontinenceouune constipation
est parfoisexclud’emblée parle malade.
Leterrain etl’âge de survenuepeuvent
égalementreprésenterunfrein àlapriseencharge.
Quel niveaud’amélioration
attendez-vous dutraitement?La priseencharge de troublesde lacontinence,
quelle qu’elle soit,ne sauraitfairedisparaître
laplaintemaisvisesurtout àen réduire
l’intensitéetlafréquence.
119
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Lesstratégiestrapeutiques
non chirurgicales
ont-ellesétéproposées?
Lors desdemandesde priseencharge
chirurgicale,il est parfoissurprenant
de constaterquelesstratégiestra-
peutiquesnon invasivesn’ontéténi
testées,ni évaluéesdansleursrésul-
tats.Iln’est pasrarequesoitproposé
untest de neuromodulation desraci-
nessacréesalors quelecontrôle des
troublesdutransitetdeshabitudes
défécatoiresn’est pasacquis.Demême,
destroublesde l’évacuation sontils
parfoisrégressifsen modifiantla
consistancedesselleschezune
personne ayantune rectocèle impor-
tante. Cettedémarche est souvent
négligée parlespraticiensetles
maladeseux-mêmesdanslaquête
d’une solution chirurgicale salvatrice
etradicale d’emblée. Ilest indispen-
sable quelesoptionsnon chirurgicales
soientproposéestrèstôtetproposées
systématiquement,même danslaprise
en charge d’untrouble de lastatique
pelvienne comme le prolapsus rectal
extériorisé. La modification des
habitudesdéfécatoires(réduireles
efforts de poussées)etde laconsis-
tancedessellespeut diminuerles
plaintesassociées(algieshypogastri-
ques,faux besoins)etmodifierles
objectifsdutraitementchirurgical. À
l’inverse,lapersistancedune dysché-
sie aprèslacorrection chirurgicale
d’une rectocèle est unfacteur d’insa-
tisfaction desmaladesalors quedes
mucilagesoudeslaxatifsosmotiques
auraientpupermettredecontrôlerce
symptôme avantchirurgie [8].
Lesstratégiestrapeutiques
non chirurgicales
ont-ellesétébien menées?
Leconstatd’échecest souventrap-
portéparlesmaladeseux-mêmesou
leurs praticiensréférents parcequeles
propositionsinitialesontétéjugées
insuffisantes.Ilest utile de faire
préciserdansquellesconditionsles
traitements ontétéemployésetpour
quelle période de temps.La pres-
cription d’une rééducation visantà
améliorerlaqualitédelacontraction
volontaireenamplitude etdurée est
parfoissubstituée parune méthode
d’électrostimulation simple quine
constituepasàproprementparlerla
rééducation prescrite. Lesthodes
ditesphysiquesoukinésitrapiques
sontutiliséesindifféremmentouen
association. La qualitédesrésultats
dépend dutype de priseencharge.
Malgréunrecours fréquenten pra-
tiquedesoins,certainesthodes
comme l’électrostimulation anale
directen’ontpasfaitaujourd’hui
preuved’efficacitédansle traitement
de l’incontinencefécale [9].Les
mucilagesproposésoulesfreinateurs
dutransitontétéadministrésàla
demande oude fon occasionnelle
lorsqu’on lessouhaitaiten continu.
Commentontétéévalués
lesrésultats destraitements réalisés?
Ilest importantquelepraticien etle
malade puissentanalyserensemble les
résultats destraitements proposés.
Lambiguïtédappréciation peut être
sur lessymptômesassocs(ballon-
nements,douleurs abdominales,selles
trop rares)alors quelaplainteprin-
cipale est contrôlée (incontinence).
Lutilisation d’uncalendrierdesselles
etdesévènements est le plus souvent
utile àl’analysedesrésultats.Une
stratégie de suivietd’analysedes
plaintesrésiduellesest indispensable.
Pourquoi le malade
est il insatisfait
de cettepremièreapproche ?
Finalement,le malade est-il insatisfait
parl’efficacitéinsuffisanteouparla
lourdeur dutraitementproposé?
Ainsi,lesmodificationsd’hygiène
défécatoirepeuvent-il êtrevécus
comme contraignants parlesmalades
souffrantde dyscsie (rehaussement
duplandespieds,suppositoires
exonérateurs)alors même quecelles-ci
sontefficaces.Leplus souvent,l’insa-
tisfaction est inscritedansl’objectif
attenduparle malade. Ilpoursuitla
quêtedune solution immédiateaux
suitesbrèvesetaurecouvrementde
son étatde santéavantle début des
troubles.Cetenjeuest difficile à
atteindreaujourd’huilorsqu’il existe
destroublesfonctionnelsanorectaux
etc’est aupraticien de poseravecle
malade unobjectif trapeutiqueplus
réaliste(cf. attenteetobjectifstra-
peutiques).
Pourquoi ?
(argumentairedelapriseencharge
chirurgicale)
Seconvaincredelapertinence
etdeslimitesde laclinique…
Lepraticien confrontéàlapriseen
charge de troublesfonctionnelsano-
rectaux peut àjustetitreseposerla
question de lapertinenced’explo-
rationssupplémentairesàson examen
cliniqueavantd’orienterlapriseen
charge trapeutiquechirurgicale. Son
objectif premierest de tenterde
corrélersymptômesettroublesfonc-
tionnelsouanatomiquesobjectifs
d’une part,en rechercherlesassocia-
tions,identifierle mécanisme domi-
nantsusceptible d’une priseencharge
chirurgicale. Lesdonnéesde l’examen
cliniquesuffisentle plus souventà
l’identification desprincipalesano-
maliestantanatomiques(rectocèle,
prolapsus rectal) quefonctionnelles
(hypotonie anale,anisme). Sices
meilleurs atouts sontreprésentéspar
son excellentevaleur prédictivenéga-
tive,il est insuffisantaudiagnostic
d’entérocèle,de lésion sphinctérienne,
de troublesde lasensibilitéoude la
compliancerectale. Ilnequantifie pas
toujours correctementlataille etla
position d’une rectocèle [10].Ilneper-
metpasenfin de préciserle trouble
dominanten casd’association (anisme
etrectocèle). Finalement,il ne permet
pasde quantifierobjectivementun
trouble de l’évacuation. Dansces
situations,le recours àdesexamens
complémentairesest utile àl’orienta-
tion etàlapriseencharge chirurgi-
cale. Lesprincipalesexplorationssont
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aujourd’huireprésentéesparles
donnéesde lapelvigraphie dynamique
(défécographie avecopacification des
différentesfilièrespelviennes)et
l’endosonographie anale. Lesexplora-
tionsd’imagerie récentescomme l’IRM
apportentdessourcesincomparables
dansle champ desconcepts patho-
géniquesetl’exploration musculo-
aponévrotiquedupelvis.Ellesconfor-
tentlacuriositédesanatomistesetdes
chirurgiensmaisellessontaujourd’hui
peuutilesàlaprisededécision tra-
peutiquedansle champ destroubles
de lastatiquepelvienne. La quantifi-
cation destroublesde lastatiquepel-
vienneest imparfaiteaveccestho-
desetil existedenombreusessources
d’erreurs de mesure. La reproducti-
bilitéinterobservateur yest souvent
mauvaise. Finalement,cetteexploration
n’est paseffectuée dansdesconditions
trèsphysiologiquesetladynamique
pelvienne yest trèsartificielle [11].
Ilest doncdessituationsanatomo-
fonctionnellesoùle recours àdes
explorationscomplémentairesest
cessaireavantchirurgie. Cependant,
le recours est finalementlimité:on
peut analyserlastratégie de recours à
desexamensen fonction de laprésence
ounon de troublesde lastatique
pelvirectale sur lesdonnéesde l’exa-
men cliniqueinitial(Fig. 1,2). Onpeut
schématiquementretenirl’utilitédune
exploration radiologiquedynamique
avantcurechirurgicale d’untrouble
de lastatiquerectale :on attend de
cetteexploration laquantification du
trouble,larecherche d’associations
morbidesàcorrigerdansle même
tempsopératoireetl’objectivation
d’une évacuation incomplète. Cette
stratégie est recommandée dansla
priseencharge chirurgicale d’une rec-
tocèle. Àl’inverse,elle est inutile sion
envisage une approche chirurgicale du
traitementd’unprolapsus rectalpar
promontofixation. Danscettesitua-
tion,lestroublesobjectifsde l’évacua-
tion sontrares:lestroublesfonction-
nels(incontinence,faussesenvies)et
lesassociationssionnellessonttrai-
téesdansle même tempsopératoire
parcetteseule méthode (rectocèle,
entérocèle) [12].
Àl’inverse,on peut s’interrogersur la
cessitéd’explorationscomplémen-
tairesdanslapriseencharge chirur-
gicale d’une incontinencefécale chez
unmalade n’ayantpasde trouble de la
statiquepelvienne. Dansune approche
traditionnelle aujourd’huiancienne,
une exploration endosonographique
Examen clinique?
Lien anatomoclinique?
Symptômes?
Explorations?
Troublesde lastatique
pelvirectale présents
Peut expliquer
laplainte
dominante
N’explique
probablementpas
laplainteprincipale
Incontinence
Dyscsie
et/ou
syndrome rectal
Nouvelle évaluation
de laplainte
etquantification
dusymptôme
Prolapsus rectal
extériorisé(2):
pasd’exploration
Rectocèle ou
entérocèle (1) :
défécographie
Procidence
interne (3):
défécographie
Figure1.Stratégie de recours minimalaux explorationscomplémentaires
en casde symptômesfonctionnelspelviensavecprésencedetroublesde lastatique
pelvienne lors de l’examen clinique
(1) Lerecours àune exploration radiologiquecomplémentaireest justifié pour quantifiersataille,rechercher
destroublesintriquésde lastatique(procidenceinterne…) etvérifiersicetteanomalie saccompagne d’un
trouble objectif de l’évacuation rectale.
(2)La constatation d’unprolapsus extériorisédevraitdispenserd’une exploration complémentaireradio-
logiquesionenvisage une promontofixation maiselle est cessairesiuntraitementparvoie transanale
est planifié (recherche d’une entérocèle).
(3)La défécographie peut êtrejustifiée pour précisers’il sagitounon d’une procidencedehaut grade.
Danscettedernièresituation,le recours àune chirurgie de laprocidencepeut êtrejustifié pour traiter
l’incontinence.
Examen clinique?
Symptôme dominant?
Fonction anale (1) ?
Explorations?
Pasde trouble de lastatique
pelvienne
Incontinence
Défect
sphinctérien :
échographie (2)
Hypotonie
anale
Adaptation
rectale (3):
manométrie
Pasd'hypotonie
anale
Dyscsie
Confirmation (4) :
manométrie
Anisme
suspecté
Réévaluer
le symptôme
dominant
Pas
d’anisme
Figure2.Stratégie de recours minimalaux explorationscomplémentaires
en casde symptômesfonctionnelspelvienslorsqu’il n’existepasde trouble de lastatique
pelvienne àl’examen clinique.
(1) La fonction anale est évaluée parlesdonnéesde l’examen cliniqueenfonction dutonus de reposdu
canalanal,salongueur fonctionnelle,sacapacitédecontraction en amplitude eten durée ainsiquela
présencventuelle d’une cicatriceoud’une disparition desplisradiésen secteur
(2)La recherche d’undéfectsphinctérien en endosonographie n’ade justification trapeutiquequelorsquune
réparation sphinctérienne est envisagée
(3)Labsencedanomalie fonctionnelle anale doitfaireenvisageruntrouble adaptatif durectummaisles
optionstrapeutiquesdanscedomaine sontminces
(4) L’examen cliniqueaune excellentevaleur prédictivenégativeaudiagnosticd’anisme maison luiconnait
desfaux positifs.La confirmation diagnostiquepeut êtreacquiseparlamanométrie et/ouladéfécographie.
Lediagnosticde cetteanomalie aunintérêttrapeutiqueetpronostique.
121
••••••
auraitétéprivilégiée àlarecherche
d’undéfectsphinctérien parceque
l’examen cliniqueaune sensibilité
insuffisante. Ledéveloppementde
stratégiesmini invasivescomme la
neuromodulation desracinessacrées,
ycomprischezlesmaladesayantdes
défects sphinctérienspeuétendus,
remeten causecettedémarche parce
qu’on ne connaîtpasd’explorations
ayant,danscechamp trapeutique,
de valeur prédictivedesuccès[13].
Comment?
(fixerlesobjectifstrapeutiques)
Enjeux de lapriseenchirurgicale
La demande dumalade concerne la
correction durable d’unouplusieurs
symptômesdansunrapport bénéfice/
risquefavorable. L’objectif chirurgical
reposesur lacorrection d’une ou
plusieurs anomaliesanatomiqueset/
oufonctionnellesanorectales.Ces
deux approchesne sontpasstricte-
mentsuperposables:cesdonnéesdoi-
ventêtrvoquéesavecle malade et
son chirurgien. Lesenjeux trapeu-
tiquesne sontpaslesmêmeslorsque
laplainteprincipale d’unmalade est
une procidenceanatomiquemécani-
quementgênanteouceluiduntrouble
de l’évacuation rectale. Defait,il est
importantde décomposerlesplaintes
etsavoircequ’on doitattendredela
stratégie chirurgicale en fonctiondu
contexteanatomiqueàcorrigeretnon
l’inverse. Enabordantlapriseen
charge sous l’angle de l’anatomie à
corriger,lestrapeutesprennentle
risquedenepaspoursuivrelemême
objectif quelesmaladessoignéset
de générerunimportantniveau
d’insatisfaction.
Fixerdesobjectifsréalistes
avecle malade
Dansl’approche chirurgicale,le
discours anatomiqueest inhérentàla
démarche trapeutique. L’objectif à
fixeraveclamalade soigné doit
anmoinssebasersur le symptôme
dominantetlessymptômesassocs.
Lesbénéficestrapeutiquesattendus
parsymptôme doiventêtreclairement
exprimésaumalade de lamême fon
qu’on luidélivrelesinformations
concernantlesaastrapeutiques
etcomplications.Desdonnées
simplifiéessontsynttiséesdansles
Tableau2.Troublesde lastatiquepelvirectale présents sur lesdonnéesde l’examen clinique. Quel bénéficesymptomatiqueaprèschirurgie ?
Anomalie
anatomique
dominante
Plainterecueillie
àl’interrogatoireLesbénéficesetleslimitesquelemalade doitconnaîtreBénéficeattendu
aprèschirurgie
(- à+++)
Rectocèle
Dyscsie Disparition destroublesde l’évacuation dansunpeuplus de lamoitié descas
etdisparition desmauvresdigitalesdéfécatoires++
Procidencegénitale Correction anatomiqueplus de 8foissur 10+++
AlgiespelviennesBénéficetrapeutiqueinconstantetmavalué0
Dyspareunie Pasde bénéficetrapeutiquvalué. Apparition de dyspareuniesde novo
aprèschirurgie périnéovaginale -
IncontinenceBénéficetrapeutiquemodesteetinconstant.Apparition oupersistanced’impériosités
aprèscertainesinterventions(résection rectale trananale) 0
Entérocèle
Dyscsie Cetrouble anatomiquen’induitpasd’obstacle àl’évacuation.
Lessymptômesde constipation persistenthabituellementaprèschirurgie. 0
Procidencegénitale Correction anatomiqueplus de 8foissur 10+++
AlgiespelviennesLebénéficetrapeutiquedelacorrection de l’entérocèle sur lesplaintes
douloureusespelvienne resteaatoire. 0
Prolapsus rectalextériorisé
Dyscsie Ilexisterarementdestroublesobjectifsde l’évacuation en rapport avecle prolapsus
rectalmaisplus souventdesfaussesenviescorrigéesparle gestechirurgical++
Syndrome rectalDisparition habituelle desplaintesaprèschirurgie +++
Procidenceanale Correction anatomiqueplus de 9foissur 10+++
Incontinencefécale Régression importanteetoudisparition dansplus de deux tiers descas
aprèspromontofixation +++
AlgiespelviennesDisparition habituelle lorsquelesdouleurs préoratoiressontdesdouleurs
hypogastriquesoupelviennesàirradiation postérieurelors de l’exonération ++
Procidenceinterne durectum
Dyscsie Cetteentitéanatomiquepeut êtreresponsable de troublesde l’évacuation
maiscettedonnée est contestée etlesrésultats de lachirurgie sontcevants
ouinconstants
0
IncontinenceCertainesdonnéesrécentessuggèrentquelacorrection anatomique
de laprocidenceamélioredefon importantelestroublesde lacontinence++
Algiesetsyndrome
rectalLa correction chirurgicale n’améliorecesplaintesquedanslamoitié descas
lorsqu’il existedessionsmuqueusesmacroscopiquesassociées
(syndrome de l’ulcèresolitairedurectum)
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