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Ensuite, les situations économiques, géographiques ou écologiques qui permettent
les transmissions réciproques sont extrêmement variables, de même que le niveau
d'industrialisation des productions animales qu'elles soient d'espèces domestiques ou
sauvages. Le niveau de la surveillance exercée varie également de même que la capacité
de poser un diagnostic étiologique.
Enfin, si la situation est relativement simple au niveau des espèces domestiques,
elle l'est beaucoup moins au niveau des espèces sauvages étant donné leur variété
ou leurs densités respectives.
Le problème est rendu plus complexe du fait que certaines parmi les espèces
sauvages sont élevées en captivité sous forme de «ranching» ou de «farming».
Des exemples d'élevage peuvent être trouvés dans les pays industrialisés (le cerf
en Ecosse) ou dans les pays africains (Zimbabwe). Certaines espèces sauvages peuvent
également être introduites dans certains pays pour y être relâchées ou maintenues
en captivité ce qui entraîne des difficultés au niveau des échanges internationaux ;
d'autres encore sont élevées pour repeupler les chasses. Ces aspects ont pris depuis
quelques années une telle importance qu'ils feront l'objet d'un développement
particulier dans le cadre de ce rapport.
Il faut d'emblée faire remarquer que le problème n'est pas unidirectionnel ; il faut
non seulement envisager le danger que peut constituer la faune sauvage pour les espèces
domestiques, mais aussi celui que les espèces domestiques font courir aux espèces
sauvages ; l'exemple le plus frappant étant celui de l'introduction de la peste bovine
sur le continent africain à la fin du siècle dernier (108, 89) et son extension, souvent
dramatique, à la grande faune.
Des exemples aussi spectaculaires sont heureusement l'exception car, même si les
infections ou les infestations partagées par les espèces sauvages et les espèces
domestiques et/ou l'homme sont nombreuses, elles n'en restent pas moins une
minorité. En effet la plupart des infections, tout particulièrement les infections virales
ou les infestations, ne sont pas partagées et sont spécifiques d'une espèce ou d'espèces
étroitement apparentées.
Cette spécificité des infections ou des infestations n'est pas toujours bien comprise
et l'on voit encore trop de mesures de prophylaxie qui sont prises sans en tenir compte.
Ceci pose également un problème particulier qui sera évoqué dans le cadre de ce
rapport. La spécificité des infections est merveilleusement illustrée par le cas particulier
de l'Australie où les problèmes proviennent non pas des mammifères indigènes
(marsupiaux) mais bien des mammifères placentaires introduits et retournés à l'état
sauvage.
En outre et malheureusement, les connaissances sur la réceptivité réelle des espèces
sauvages vis-à-vis des agents pathogènes des espèces domestiques font encore souvent
défaut.
Ce rapport passera donc d'abord en revue les données fournies par les 22 Etats
ou territoires membres de l'Office International des Epizooties qui nous ont adressé
leur rapport ; il s'attachera ensuite à la description de problèmes particuliers choisis
en raison de leur importance et de maladies qui jouent un rôle majeur.
Il se terminera par une synthèse succincte des données, des conclusions générales
et formulera quelques recommandations. La complexité du problème fait que, dans