Fiche Informative sur l`action - Académie de Nancy-Metz

Fiche informative sur l’action
Développer la maîtrise des langages multidisciplinaires
Académie de Nancy-Metz
Collège Les Gaudinettes, 57535 Marange-Silvange
Téléphone : 03 87 80 41 06
Télécopie : 03 87 51 90 49
Mél de l’établissement : [email protected]
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http://www.acnancymetz.fr/Presetab/CollLesGaudinettesMarangeSilvange/default2.htm
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Classes concernées : les quatre classes de 6ème
Disciplines concernées : toutes
Date de l’écrit intermédiaire : Juin 2005
Résumé de l’action :
Depuis quelques années on constate, au vu des bulletins du 1er trimestre, que les élèves de
6ème ont des moyennes relativement faibles dans certaines matières, en particulier en histoire-
géographie, en sciences de la vie et de la terre et en technologie, pour n’en citer que quelques-
unes.
Les professeurs, interpellés par ces résultats, ont décidé d’y réfléchir afin d’améliorer la
situation. Mis à part un apprentissage insuffisant pour quelques élèves, ils se sont rendu
compte d’une faiblesse au niveau du lexique des différentes matières et, surtout, de problèmes
concernant une mauvaise lecture ou compréhension des consignes.
Il y a donc une réelle nécessité à agir : le cadre de l’aide au travail personnel (ATP, 2
heures hebdomadaires) est intéressant, mais une action peut-être également menée dans les
différents cours. Le professeur prend en compte les difficultés des élèves : ils ne comprennent
pas toujours bien ce qui leur est demandé ni à quoi ils doivent s’attendre quand une
interrogation écrite ou un devoir est prévu. Lorsque la consigne est comprise, ils n’ont pas
toujours le vocabulaire précis suffisant pour leur permettre d’accomplir la tâche demandée
d’une manière satisfaisante.
L’équipe pédagogique qui intervient dans les 4 classes de 6ème est stable. Son objectif est
d’accroître l’efficacité des élèves dès le début de l’année scolaire pour que les notes soient à
la hausse dans les matières où le langage disciplinaire pose problème. L’action a également
une fonction transdisciplinaire qui sera très profitable à l’élève et renforcera le travail en
équipe des différents professeurs.
Mots clés :
STRUCTURES MODALITES
DISPOSITIFS THEMES CHAMPS
DISCIPLINAIRES
Collège Etudes dirigées
Individualisation Difficulté scolaire
Documentation
Evaluation
Français
Histoire, Géographie
Mathématiques
Sciences de la vie et
de la terre
Technologie
Interdisciplinarité
Leçons, devoirs, consignes, lexique.
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Ecrit intermédiaire sur l’action
Développer la maîtrise des langages multidisciplinaires
Académie de Nancy-Metz
Collège Les Gaudinettes, 57535 Marange-Silvange
Témoignage de Mme Maire, professeur de lettres, coordinatrice : le langage
multidisciplinaire
Après avoir constaté qu’une bonne lecture et une réelle compréhension des consignes sont
nécessaires, dès la classe de 6ème, pour profiter pleinement des apprentissages dispensés au
collège, des professeurs de plusieurs matières ont réfléchi à une action commune allant dans
ce sens. Sur ce travail des consignes se greffe également une réflexion sur le vocabulaire
spécifique utilisé dans les matières concernées.
Les sept professeurs de 6ème intéressés, secondés par la documentaliste, ont commencé à
mettre en place cette aide aux élèves en janvier 2005, chacun dans le cadre qui s’y prêtait le
mieux, soit dans son cours, soit dans la structure ATP (aide au travail personnel).
Certaines consignes qui apparaissent dans plusieurs matières - ce qui avait été constaté par
un relevé exhaustif des verbes d’injonction dans les manuels de français, mathématiques,
histoire-géographie, SVT (Sciences de la Vie et de la Terre) et technologie - ont été traitées
dans le souci de montrer aux élèves ce qu’elles ont de commun, mais aussi de préciser les
différences d’emploi en fonction des situations dans ces diverses matières (cf. tableau en fin
d’écrit).
Un effort de réflexion et de précision est ainsi demandé à l’élève qui est invité à reformuler
clairement la tâche à effectuer. Cet exercice le change beaucoup de ce qu’il fait trop souvent,
à savoir survoler la consigne et se lancer tête baissée dans un travail qui n’est pas toujours
celui qui est demandé.
Les deux professeurs de français du niveau 6ème participent à cette action, épaulées par la
documentaliste qui travaille en complète harmonie avec elles : cette collaboration est
précieuse car cette dernière a souvent des élèves au Centre de Documentation et
d’Information (CDI) et il est bon qu’ils se rendent compte que l’on parle tous un même
langage.
Prenons l’exemple de Madame MAIRE qui enseigne le français ; bénéficiant d’une
heure d’ATP hebdomadaire avec chacune de ses deux classes de 6ème, elle a placé son
travail sur les consignes en début de séance et le fait durer une demi-heure, pour éviter
un effet de lassitude des élèves. Une seule injonction est prise en compte (relevez,
expliquez, justifiez, accordez, racontez, complétez). Voici ce que dit Madame
MAIRE : " Après avoir considéré sous quelles formes peut se présenter la consigne –
c'est l'occasion de travailler l'impératif et l'infinitif – je demande aux élèves de
rechercher dans leurs classeurs des exercices déjà effectués avec des intitulés qui la
reprennent, d'identifier les mauvaises interprétations qui en ont été faites et de donner
une réponse satisfaisante. Ce travail se pratique au tableau, avec des élèves actifs qui
se déplacent pour barrer, corriger, réécrire. Quand c'est terminé, on établit une fiche de
la consigne choisie ce jour-là. Bien entendu, par la suite, j'utilise cette consigne dans
divers exercices, attirant l'attention des élèves et les renvoyant à la fiche établie en
commun. "
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En technologie, Monsieur BRASSART travaille dans le cadre de son cours et
sensibilise également les élèves, tout en le faisant de façon légèrement différente.
D’après lui, "ce n'est pas forcément le verbe d'injonction qui pose problème, c'est la
suite de la consigne, la contextualisation qui est difficile pour un élève de 6ème". Aussi
n’hésite-t-il pas à resituer les choses de manière très précise, avant de lancer les élèves
dans l’exercice. Il fait reformuler à plusieurs reprises pour que chacun puisse démarrer
l’exercice en sachant exactement ce qui est demandé.
Pour les SVT, Monsieur FABRIS a fait un travail important de simplification afin de
dégager quelques consignes de base, assorties de nuances ; du coup, les élèves sont
toujours dans une problématique bien définie, avec des tâches successives à
accomplir, lesquelles se présentent pratiquement toujours dans le même déroulement.
Au bout de quelques semaines, les élèves ont compris la démarche et peuvent se
consacrer exclusivement à l’apprentissage des leçons et au contenu qu’ils mettront
dans les tâches proposées.
Monsieur SAIDI, professeur de mathématiques, s’attarde beaucoup sur la langue
française : le verbe "rédiger" intervient souvent ; "rédige un texte qui permet à
quelqu’un qui ne voit pas la figure de la tracer en respectant les dimensions". Une telle
consigne amène à développer des phrases construites, précises, dans un déroulement
logique ; le bon usage de la langue est pratiqué et les devoirs de mathématiques ne
sont plus une suite de chiffres et d’opérations, tout est réfléchi et expliqué, étape par
étape. Il demande également à ses élèves de repérer les erreurs de compréhension de
consignes en proposant plusieurs solutions dont une seule est valable. Il s’agit alors
d’argumenter en dépistant clairement les mauvaises interprétations ; on arrive à une
demande consciente, au service d’une lecture critique.
En histoire-géographie, Monsieur GURY isole d’entrée les verbes d’action ; afin de ne
pas compliquer les choses, il n’en sélectionne en fait qu’une dizaine sur lesquels il
travaille : " relevez, expliquez, décrivez, coloriez, complétez …". Son originalité
consiste à préciser également "ce que le verbe ne veut pas dire". Voici ce qu’il nous
précise lorsqu’il demande à un élève de "décrire" : "je souhaite qu’il s’en tienne à dire
ce qu’il voit, il ne doit surtout pas expliquer, inventer, chercher dans d’autres
documents, ce qu’il fait surtout en fonction du savoir périphérique qu’il peut placer à
cette occasion, mais qui est totalement hors sujet". Monsieur GURY n’hésite pas à
déclarer qu’il faut "marteler la compréhension des consignes", c’est-à-dire les
expliciter constamment, jusqu’à ce qu’elles soient intégrées et que les automatismes
soient acquis.
De manière concrète certains outils sont mis en place. En français, nous avons réalisé une
fiche par consigne travaillée (cf. tableau en fin d’écrit) ; ce lot de fiches sera disposé bien en
vue dans les salles de classe et consultable à tout moment par les élèves. En histoire-
géographie, le professeur préconise de placer, au début du classeur, quelques pages réservées
à la maîtrise des consignes ; ces pages seront enrichies tout au long de l’année scolaire. Notre
documentaliste envisage la création d’un petit fascicule de consignes – toutes matières
confondues – qui sera distribué aux élèves de 6ème au début de l’année scolaire.
En ce qui concerne l’évaluation, et au vu des quelques actions menées cette année, nous
avons remarqué qu’au second trimestre certaines moyennes s’étaient améliorées : en histoire
géographie, en français et surtout en SVT avec un gain de deux points pour la moyenne de
classe.
Pour l’année scolaire à venir, 2005-2006, nous envisageons de reconduire l’action, en la
démarrant dès septembre, avec l’objectif de la poursuivre en 5ème, puis en 4ème et en 3ème. Les
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fiches étudiées en 6ème pourront aisément être complétées par d’autres ; de même, les pages
consacrées à la maîtrise des consignes en 6ème pourront être étoffées au fil des années de
collège.
Nous pensons qu’un des intérêts essentiels de ce projet est le travail des professeurs en
interdisciplinarité et en complémentarité. Au collège les Gaudinettes, cela ne pose aucun
problème car nous avons l’habitude de travailler de cette manière depuis fort longtemps. Les
élèves perçoivent bien l’importance de cette action commune et nous ont fait part de leur
satisfaction dès cette année. Ils savent qu’elle les aide à forger un socle solide sur lequel ils
pourront construire toutes leurs compétences, dans quelque matière que ce soit.
Témoignage de Danielle Kromer, professeur documentaliste
Le travail sur la maîtrise des langages multidisciplinaires a été amorcé par Mme Maire,
professeur de français. Elle a effectué le repérage des verbes d’injonction dans les consignes
des manuels de français, mathématiques, histoire-géographie et sciences de la vie de la terre.
J’ai classé tous ces verbes par ordre alphabétique et les ai insérés dans un tableau à destination
des professeurs intervenant en classe de 6ème dans les matières citées précédemment (cf.
tableau en fin d’écrit). J’ai ajouté une colonne pour le professeur de technologie. J’ai ensuite
demandé à mes collègues de remplir ce tableau en signalant les verbes qui sont utilisés le plus
souvent dans leur matière respective. Certains ont formulé une définition ou cité un synonyme
du verbe, d’autres ont indiqué simplement dans quel contexte ce verbe est utilisé (exemple :
classer par famille des objets, des matériaux). Quelques verbes ont été ignorés (composer,
dégager, détecter, supprimer).
Il apparaît à la lecture du tableau que quelques verbes sont couramment utilisés dans
plusieurs matières : citer, compléter, décrire, expliquer, indiquer (dans le sens de citer),
justifier, rechercher (dans le sens de faire une recherche), rédiger, relever.
Dès la rentrée, on affichera dans chaque salle de classe de 6ème le tableau avec la liste des
verbes d’injonction afin que chaque professeur puisse faire, en expliquant une consigne, le
lien avec les autres matières.
Ces verbes seront également distribués aux nouveaux élèves de 6ème, à la rentrée 2005,
sous la forme d’un répertoire. Un modèle de présentation d’un verbe sur une fiche a été
réalisé.
Les verbes que j’ai souvent utilisés et expliqués au courant de l’année sont :
Citer (dans le cadre des recherches documentaires, les informations prélevées doivent
être accompagnées de la citation de la source : titre du document, cote, année
d’édition, adresse Internet…).
Classer, ranger (sensibilisation à la notion de classement selon les types de
documents). Un document ne peut se trouver que si on le range à sa place.
Compléter dans le sens de remplir (au cours des séances consacrées à l’utilisation du
logiciel de recherche documentaire BCDI, les élèves ont fait les exercices de recherche
par auteur, titre ou thème en remplissant un tableau).
Présenter (après avoir choisi un roman, les élèves apprennent à rédiger une fiche
d’identité du livre ; titre, auteur, cote, éditeur, collection, date d’édition, nombre de
pages, genre, lieu et époque…).
Raconter, préciser, justifier ; concours de lecture annuel : au fil de leurs lectures, ils
répondent à un questionnaire, au CDI ou pendant le cours de français, ce qui permet
de tester leur compréhension. Ils rédigent au CDI un carnet de bord où ils racontent en
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quelques lignes ce qu’ils ont retenu de leur livre. Ils écrivent ensuite un petit
commentaire en précisant s’ils ont aimé ou non ce livre et pourquoi. Ils ne doivent pas
se contenter d’une phrase du type « Le livre était super ! ».
Décrire (dans une fiche de lecture, ils peuvent décrire le personnage principal).
Constat général : je suis surtout confrontée aux problèmes liés au fait que les élèves ne
réalisent pas toujours clairement qu’une production écrite est un acte de communication,
qu’elle s’adresse à un lecteur qui ne devine pas forcément la pensée de l’émetteur.
De nombreux élèves éprouvent des difficultés à formuler des phrases complètes. Celles-ci
manquent de clarté et de précision car l’élève s’imagine que le lecteur, en l’occurrence le
professeur, va comprendre malgré tout. Il faut sans cesse leur répéter qu’une phrase se
construit au minimum avec un sujet, un verbe, un complément. Il faut toujours faire appel aux
questions : de qui s’agit-il ? De quoi s’agit-il ? Où cela se passe-t-il ? Quand ? Comment cela
se déroule-t-il ? Pourquoi ? …
La consigne est souvent lue trop rapidement : l’élève la survole ; il n’a pas conscience que
tous les mots sont importants.
Juin 2005
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